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Lettre d'information n° 115

Publié le 15/02/2016

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Lettre d'information n° 115 - février 2016

Le Nouvel An chinois est commencé depuis le 8 février 2016. Géoconfluences fête à sa façon l'année du singe de feu en publiant un nouveau dossier régional sur La Chine, la modernisation encadrée d'un territoire global. Coordonné par Thierry Sanjuan, professeur de géographie, Université Paris I Sorbonne, UMR 8586 Prodig, le dossier cherche à analyser derrière la continuelle opacité du monde des pouvoirs en Chine comment se nouent les rapports du politique et de l’économique dans les dynamiques de modernisation économique et sociale en cours.

Le dossier régional de Géoconfluences comprend un cadrage scientifique, des articles scientifiques, des corpus documentaires, un glossaire spécialisé et une sélection de ressources classées.
Il succède au premier dossier régional de Géoconfluences sur La Chine entre espaces domestiques et espace mondial, composé de ressources rassemblées entre 2003 et 2010.

- Thierry Sanjuan, La fin des trois Chine ?

Le VIIe plan quinquennal chinois (1986-1990) impose, le premier, une lecture tripartite du territoire national, entre littoral, intérieur et Ouest. En France, cette lecture macroscopique des « trois Chine » connaît un grand succès dans les années 1990.
Aujourd'hui, cette distinction régionale est-elle toujours opératoire ? Une nouvelle géographie du territoire chinois n'est-elle pas à construire intégrant les pôles de croissance aussi bien intérieurs que littoraux, les corridors de développement et les échelles du développement du local aux national et supranational ?

- Léo Kloeckner, doctorant contractuel, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, UMR 8586 Prodig, L’image de propagande en Chine, outil du contrôle social : le cas de Pékin.

À travers l’exemple de Pékin, l'article remet en perspective la présence matérielle de l’image et du slogan dans l’espace public urbain comme un mode de publicisation de la parole politique auquel les communistes ont donné son caractère systématique et moderne. Les campagnes de propagande visibles à Pékin témoignent de la diversité des enjeux qui se posent aux autorités urbaines dans une ville caractérisée à la fois par sa fonction de capitale politique historique, et par ses ambitions métropolitaines régionale et mondiale. Un des ressorts principaux de ces discours est l’identification de figures et de pratiques exemplaires, censées servir de modèles et/ou de repoussoirs aux urbains à qui s’adressent les campagnes, et dont on cherche ainsi à encadrer et normaliser les comportements. C’est pour l’État central un outil de contrôle de la population chinoise, ainsi que des autorités locales, évaluées sur leur capacité à relayer la parole officielle.

- Carine Henriot, maître de conférences en aménagement de l'espace et urbanisme à l’Université de technologie de Compiègne, EA 7284 Avenues, chercheur associée à l’UMR 8586 Prodig, Métropolisation chinoise et villes nouvelles : l’exemple de l’aménagement polycentrique de Shanghai

L’ampleur de la croissance urbaine de Shanghai et la singularité de ses rythmes mettent au défi l’intégration des nouvelles périphéries urbaines au système métropolitain. Ce corpus documentaire s’intéresse à la périphérisation de Shanghai et son aménagement polycentrique, et ce à plusieurs échelles. À l’échelle de la ville-centre, la Municipalité reprend possession de son espace urbain dans les années 1990 et opère d’importantes modernisations de son tissu urbain. À l’échelle de la municipalité, plusieurs programmes d’aménagements de villes nouvelles articulés à la construction de grands équipements structurent un redéploiement polycentrique puis hiérarchisé du territoire municipal dans les années 2000. À l’échelle des villes nouvelles, de véritables pôles de desserrement multifonctionnels accueillant des populations aux origines très différentes s'organisent au tournant des années 2010.

- Étienne Monin, docteur en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, associé à l’UMR 8586 Prodig, Les autorités publiques et la modernisation agro-industrielle :  l'exemple du groupe alimentaire Guangming

Le groupe alimentaire Guangming occupe fonctionnellement le cœur du système alimentaire métropolitain de Shanghai. Il réunit en conglomérat un ensemble d’activités transversales à tout le complexe agroalimentaire municipal : production d’équipements, exploitations agricoles, usines de transformation, grande distribution.
Que nous disent les métamorphoses de Guangming des transformations  de l’agriculture chinoise, du développement de ses forces productives et de ses tensions, dans leur articulation aux croissances industrielles métropolitaines ?

- Sébastien Goulard, docteur en socio-économie du développement, Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine, EHESS, Les réactions sociales face aux défis environnementaux

Le formidable développement qu’a connu la Chine depuis la mise en œuvre de la politique d’ouverture et des réformes économiques à la fin des années 1970, allié à une urbanisation massive, a eu pour conséquences de graves dommages environnementaux. Jusqu’alors, les autorités chinoises avaient fixé pour priorité la croissance économique aux dépens de la qualité environnementale. Aujourd’hui, face à la gravité de la situation, des voix s’élèvent parmi la population chinoise pour remettre en question ce modèle de développement. Devant ce début de contestation, Pékin tente de définir un nouvel équilibre entre croissance et préservation de l’environnement.

- Jean-Pierre Cabestan, directeur de recherche au CNRS, professeur et directeur du Département de science politique et d’études internationales, Université baptiste de Hong Kong, Les relations internationales de la Chine après la crise de 2008

2008 constitue un tournant dans le développement économique de la Chine et l’évolution de sa place dans les relations internationales. Devenue le deuxième grand, la Chine aspire à devenir la première puissance économique de la planète. Consciente du fossé durable entre les capacités de son outil militaire et celles des forces armées américaines, elle entend néanmoins rivaliser avec les États-Unis sur les plans non seulement économiques, mais aussi diplomatiques et culturels, c’est-à-dire de ce que l’on appelle la « puissance douce » (soft power). C’est cette affirmation de puissance de la Chine, cette disposition à prendre plus de risques mais aussi cette volonté de multiplier les initiatives internationales qui caractérisent le plus la nouvelle politique étrangère chinoise.

- David Bénazéraf, docteur en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, associé à l’UMR 8586 Prodig, Les Chinois, faiseurs de villes africaines

Face aux défis de l’urbanisation et du développement en Afrique, le renforcement massif de la présence chinoise en Afrique depuis les années 2000 constitue une évolution majeure et entraîne une redistribution des cartes mondiales. La Chine contribue au décollage du continent par l’augmentation des dépenses en faveur des infrastructures et par l'alternative aux partenariats habituels des États africains avec les anciens empires coloniaux. En retour, l’Afrique est devenue pour la Chine un marché et un laboratoire, notamment pour les entreprises de construction, qui y gagnent progressivement des parts de marché.

 

Géoconfluences continue à alimenter sa galerie d'Images à la une avec ce mois-ci, La communauté des "shikumen" à Shanghai, par Alisée Pornet.

Dans l'hypercentre de Shanghai, une communauté senior irréductible conserve les pratiques urbaines liées à son habitat. Cette urbanité aujourd’hui menacée par les reconfigurations spatiales de la ville et les expulsions des habitants, pose la question de la place des seniors dans la métropole chinoise.

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Cordialement à tous,

Marie-Christine Doceul et Julie Le Gall
pour l'équipe enseignante en géographie de l'ENS de Lyon,
le 15 février 2016

Pour citer cet article :  

« Lettre d'information n° 115 », Géoconfluences, février 2016.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/a-propos/lettres-dinformation/lettres-dinformation-2014-2020/lettre-dinformation-ndeg-115