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La géographie scolaire et le récit

Publié le 13/10/2016
Un récent article de Jean-François Thémines, paru sur EchoGéo, aborde le récit en géographie, dans un contexte de débat national autour de la notion de récit national en histoire.


Dans un premier temps, l'auteur revient sur la place de la géographie dans l'histoire de l'enseignement secondaire. (Voir aussi notre veille du 7 septembre 2016 « Didactique de la géographie : quelques ressources pour préparer les concours de recrutement d'enseignants »). 

Ensuite, il montre que même inconsciemment, nous construisons ou nous recevons un récit sur l'espace, et en particulier sur l'espace national français. Jean-François Thémines établit ensuite une typologie en distinguant quatre types de récits sur l'espace :

- L'espace surdéterminant essentialise les territoires. C'est, toujours d'après l'auteur, la lecture opérée par Emmanuel Todd dans Qui est Charlie ?

- L'espace des luttes est un récit qui parle au nom des acteurs, ou revendique la défense d'acteurs qu'il présente comme inaudibles, comme Christophe Guilluy dans La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires.

- L'espace du territoire officiel est le récit qui privilégie la vision véhiculée par l'État et les institutions sur le territoire.

- L’espace de la fabrique des lieux insiste sur la production d'espace tissé par les liens entre petits acteurs, par le bas. Cette approche est illustrée par l'essai de Jean-Christophe Bailly, Le dépaysement. Voyages en France.

L'article interroge ensuite les rapports entre ces récits et la géographie scolaire. Ils sont apparemment faibles, mais l'auteur cherche à voir comment relier géographie et récit. Les programmes invitent à varier les situations d'apprentissage, et accorder une place plus grande au récit peut y contribuer. Un exemple de mise en situation est exposé, pour montrer quels choix opère un groupe d'élèves confronté à plusieurs propositions de récits (un ouvrage de Raymond Depardon, des articles de géographes médiatiques...). Il se propose, in fine, d'aboutir à ce qu'il nomme une "géo-éthique professionnelle", qui serait un positionnement réfléchi entre les textes officiels et les différents types de récits sur l'espace. 

Sur Géoconfluences :

Pour la mise en oeuvre des programmes, nous vous rappelons