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Les systèmes productifs en France : des analyses récentes

Publié le 14/01/2014

Les systèmes productifs français et leurs dynamiques  sont au cœur des nouveaux programmes de collège et lycée et sont au programme des deux agrégations externes et de celui du CAPES externe en 2015.

  • Les ouvrages de synthèse sortent peu à peu. En décembre 2013, les éditions Armand Colin ont publié, dans la collection U, « La France, mutations des systèmes productifs », rédigé pour  par Laurent Carroué, professeur des universités, spécialiste de géographie économique et industrielle et IGEN.

L’auteur s’attache d’abord à définir le concept de "système productif" qui remet profondément en cause sur le plan méthodologique et épistémologique la vieille géographie économique et industrielle. Il s’appuie sur les nombreux travaux réalisés par les géographes depuis une vingtaine d'années pour donner les clefs d’analyse de ces systèmes : acteurs, économie, sociétés, territoires.
En quelque 220 pages, ce manuel applique la démarche systémique pour analyser et questionner les mutations du système productif national, les rapports entre systèmes urbains et systèmes productifs, les mutations de la sphère productive et en particulier la sphère industrielle longuement analysée, sans oublier le secteur périproductif ni les territoires à dominante publique, sociale et résidentielle.
De nombreux tableaux statistiques et cartes inédites en noir et blanc précisent le propos, s’appuyant sur les données les plus récentes, par exemple la carte du système automobile en France.
Parmi les nombreux exemples analysés, retenons ceux concernant les firmes industrielles: la SAFT, Airbus, l’industrie pharmaceutique, ceux concernant les territoires urbains : la Défense, Calais, la Seine St-Denis, Brest et au croisement des deux : Michelin à Clermont-Ferrand.

- La présentation de l’ouvrage et le sommaire sont sur le site de l’éditeur. http://www.armand-colin.com/livre/486222/la-france-les-mutations-des-systemes-productifs.php

- L’introduction et l’essentiel du 1er chapitre sont disponibles en aperçu sur Google livres. On y lira avec profit toute la mise au point épistémologique sur la notion de système productif. http://books.google.fr/books?id=XXNDAgAAQBAJ&dq=armand+colin+carroue+syst%C3%A8mes+productifs&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

  • Un récent numéro de la revue INSEE, Economie et Statistique, n°462-463, 2013, publie l’article « Emploi et territoires de 1975 à 2009 : tertiarisation et rétrécissement de la sphère productive », de Vincent Hecquet.

De 1975 à 2009, le nombre d’emplois a fortement progressé en France métropolitaine, passant de 20,8 millions à 25,7 millions. En 34 ans, le monde du travail a été reconfiguré à travers un profond mouvement de tertiarisation. Plus de 8,8 millions d’emplois ont été créés dans les activités tertiaires. À l’opposé, l’industrie a perdu 2,5 millions d’emplois. L’agriculture en a perdu 1,4 million et la construction plus de 117 000.
Cette tertiarisation s’est traduite par un bouleversement des logiques productives des territoires. L’économie géographique distingue habituellement trois sphères d’activité : une sphère dite conventionnellement « productive », dont la production peut être exportée hors du territoire et qui relève de logiques de compétitivité ; une sphère résidentielle liée à la présence de population ; une sphère publique financée par les prélèvements obligatoires. En 34 ans, la sphère productive est passée de 48 % à 35 % des emplois. La part de la sphère publique est passée de 18 % à 31 %. En 1975, la sphère productive représentait plus de la moitié des emplois dans 10 des 22 régions de métropole, 49 départements sur 96, 208 des 348 zones d’emploi. En 2009, elle n’était plus majoritaire dans aucune région ni aucun département, et elle ne le restait que dans seulement 10 zones d’emploi.
De même que la population, l’emploi a cru davantage dans les régions du Sud et de l’Ouest. La typologie par territoires rejoint d’autres typologies déjà parues dont celle de Laurent Davezies.
De nombreux tableaux et des cartes en noir et blanc appuient cette étude, en particulier les cartes de la part de la sphère productive par zone d’emploi à chaque recensement entre 1975 et 2009, la carte de l’évolution de l’emploi départemental entre 1975 et 2009, les cartes de typologie des zones d’emploi selon les sphères d’emploi à chaque recensement entre 1975 et 2009.
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES462B.pdf

 

  • Par ailleurs, la Documentation française publie en janvier 2014 un rapport sur « L’apport de la culture à l’économie en France », réalisé par l’inspection générale des finances et l’inspection générale des affaires culturelles.

La 3ème partie  du rapport étudie sur 60 pages l’impact structurel d’une implantation culturelle sur le développement local. Cette analyse très détaillée sur la méthodologie employée pourra être utile pour ses conclusions : il existe une corrélation positive entre la présence d’une implantation culturelle et le développement de territoires, sans que l’on puisse parler de causalité. La présence d’une implantation culturelle est d’autant plus déterminante en termes de dynamisme territorial que la performance des bassins de vie est modeste et que le territoire d’implantation est moins peuplé. La présence d’une manifestation culturelle est plus déterminante que l’installation d’un équipement culturel.
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/144000006-l-apport-de-la-culture-a-l-economie-en-france?xtor=EPR-528