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La Chine met fin aux libertés individuelles à Hong Kong

Publié le 03/07/2020
Le programme de spécialité HGGSP en 1ère prévoit une « comparaison entre démocraties et régimes autoritaires à partir d’exemples ». Comparer la situation à Hong Kong le matin du 30 juin 2020 et celle le soir du même jour est un exemple possible, et frappant, de ce qui différencie les deux types de régimes. Cette revue de presse se propose de résumer la situation.

Revue de presse

Rétrocédée par le Royaume-Uni à la Chine en 1997 au terme d’un bail emphythéotique contracté en 1898, Hong Kong a le statut de région administrative spéciale. Les relatives libertés acquises sous la tutelle britanniques ont fait l’objet de plusieurs remises en question jusqu’au vote, à Pékin le 30 juin 2020, d’une loi de sécurité intérieure qui met fin, de fait, au principe « un pays, deux systèmes ».

La fin des libertés
  • Libération : « Les habitants de l’ancienne colonie britannique réalisent à peine que leur société, libre encore mardi matin, a basculé dans un régime autoritaire » [accès abonnés].
    L’article relève les nouvelles interdictions qui s’appliquent depuis ce mardi 30 juin 2020 : interdiction de manifester, interdiction des graffitis, interdiction des affiches et slogans portant les symboles de la protestation prodémocratique, censure à l’école, dans les médias et sur internet, fin de la liberté de la presse… Les premières arrestations ont commencé.
  • L’Obs : « À Hong Kong, "publier sur un réseau social peut désormais être considéré comme un crime" ». Juliette Thévenot, entretien avec Marc Julienne [accès libre].
    Marc Julienne dans l’Obs : « Le texte abolit totalement l’autonomie de Hong Kong : il signe la fin de l’équilibre des pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif, inscrit dans la "Basic Law", la Constitution de Hong Kong. L’article 48 de la loi sur la sécurité nationale met en place de nouvelles institutions sur le territoire hongkongais, dirigées par le pouvoir central à Pékin. De facto, ces agences ne sont plus soumises au pouvoir judiciaire hongkongais, elles n’ont de compte à rendre à personne sauf au Parti communiste chinois. »
  • Le Monde : « Le texte [de loi] prévoit des peines allant jusqu’à la prison à perpétuité pour les ennemis du régime et une surveillance étendue par ses agences » [accès abonnés].
  • La Croix : « Pékin veut remporter une victoire contre le modèle de gouvernance des démocraties libérales » [accès libre]
  • Le Journal du Dimanche : « Pékin va "poser une chape de plomb" sur le mouvement hongkongais » [accès libre].
Réponses de la communauté internationale

Le Royaume-Uni a fermement condamné ce qu’il considère comme une atteinte au traité de 1984 qui prévoyait que la Chine applique pendant 50 ans le principe  « un pays, deux systèmes », garantissant les libertés hongkongaises. « Il y a eu violation claire et sérieuse » de ce traité, a déclaré le premier ministre Boris Johnson (Le Monde, accès libre). D’autres pays comme l’Australie ou les États-Unis ont déjà annoncé ou pris des mesures contre la Chine ou pour les démocrates hongkongais. L'Union européenne n'a réagi que timidement.

  • Courrier International : Le Royaume-Uni « a ouvert la porte, mercredi 1er juillet, à la venue au Royaume-Uni de trois millions de Hongkongais et de leur famille. »
  • Capital : L’Australie se voit en refuge des exilés hongkongais, ce qui a fortement déplu aux autorités chinoises. « La prise de position de l'Australie sur Hong Kong risque d'aggraver encore ses relations déjà tendues avec la Chine. » Les relations entre les deux pays sont déjà tendues par une cyberattaque dont l’Australie a été victime et dont elle accuse la Chine d’être l’autrice.
  • Ouest France : Le Congrès (le sénat à majorité républicaine et la chambre des représentants à majorité démocrate) a voté des des sanctions contre la Chine en réaction à la répression sécuritaire. « La loi a été promue et soutenue à la fois par les républicains et les démocrates ». Cette loi prévoit des sanctions contre les banques qui continueraient d’exercer leurs activités à Hong Kong.
  • Ouest France : « Le Parlement européen a demandé à l’Union européenne de saisir la justice internationale. Paroles, paroles… Mais peu d’actes à attendre. ».
  • Jean-Philippe Beja sur France Info pense qu’une réponse internationale est possible et qu’elle pourrait affaiblir Xi Jinping, mais cet avis est assez isolé parmi ceux qui estiment que les intérêts économiques et la peur de la puissance chinoise l’emporteront.