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Effort de pêche, capacité de pêche

Publié le 02/06/2005

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L'effort de pêche désigne le temps et la puissance de pêche utilisés pour exercer une activité de pêche.

La notion de capacité de pêche est comprise différemment selon les groupes de personnes. Les techniciens de la pêche y voient la possibilité pour un bateau, sur le plan technique et pratique, d'atteindre un certain niveau d'activité, en jours de pêche, en capture et en produit traité. Les chercheurs et les responsables de la régulation de la pêche raisonnent souvent, en termes d'effort de pêche. Beaucoup de responsables expriment la capacité de pêche en tonnage brut ou en effort total (par exemple, le nombre de jours de pêche disponibles). La plupart de ces idées indiquent une vision de la capacité d'abord en termes d'apport de production (une perspective d'apport de production). Par contre, les économistes voient plutôt dans la capacité de pêche d'un bateau son potentiel de capture en termes de profits ou de bénéfices. Partant de ces différents points de vue, une consultation technique de la FAO a élaboré une définition de la capacité de pêche basée à la fois sur les apports (par exemple, l'effort de pêche, le nombre de bateaux, etc.) et sur la production (la capture).
La définition de "capacité de pêche" est alors : quantité de poisson susceptible d'être capturé sur une certaine période de temps (par exemple, une année ou une saison de pêche) par un bateau ou une flottille pour une ressource donnée. On utilise des indicateurs pour suivre et mesurer la capacité de pêche, allant des caractéristiques du bateau (tonneaux de jauge brute, chevaux vapeur), à l'effort ou à la capture potentiels. Le terme de "surcapacité" correspond à une capacité de pêche supérieure au niveau souhaitable (objectif de capacité). Cela peut être soit un objectif à long terme de rendement durable, correspondant, à court terme, à un Volume admissible des captures (VAC), soit un objectif associé à long terme de productions déterminées, utilisé dans la pêche.


- Source : "Mesure de la capacité de pêche" - Situation mondiale des pêches et de l'aquaculture 2004, FAO :
www.fao.org/documents/show_cdr.asp?url_file=/docrep/007/y5600f/y5600f07.htm@

Les normes sanitaires de l'UE et le commerce mondial

Établissement des normes
Les normes de l'UE pour la sûreté alimentaire, la qualité des produits et l'étiquetage ont déjà été établies et sont appliquées. Il est très difficile de réviser ces réglementations compte tenu des délais nécessaires pour parvenir à un consensus de l'UE sur ces questions. Toutefois, l'accord de l'OMC sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires (accord SPS) reconnaît que les gouvernements ont le droit de prendre les mesures sanitaires et phytosanitaires nécessaires pour la protection de la santé humaine, mais il leur demande, en contre partie, de n'appliquer ces mesures qu'au niveau nécessaire. Il ne permet pas aux gouvernements des pays membres de procéder à une discrimination, en appliquant différentes exigences à différents pays où les mêmes conditions (ou des conditions similaires) prévalent, sauf s'ils peuvent avancer une justification scientifique suffisante pour le faire. L'accord de l'OMC sur les barrières techniques au commerce (accord BTC) cherche aussi à faire en sorte que les réglementations et normes techniques, qui impliquent des exigences en matière d'emballage, de marquage et d'étiquetage, ainsi que les procédures analytiques d'évaluation de la conformité avec les réglementations et normes techniques, ne créent pas d'obstacles inutiles au commerce.

Le Codex Alimentarius de la FAO/OMS a publié des normes et des directives pour l'application de l'Analyse du risque et des points de contrôle critiques (HACCP). De telles dispositions, mises en place de façon indépendante, sont utiles pour évaluer (et si nécessaire contester) les normes de l'UE qui pourraient discriminer les importations provenant des pays ACP (Afrique - Caraïbe - Pacifique).

Les coûts de la mise aux normes
La mise en conformité aux normes de l'UE en matière de sûreté alimentaire et de régulation SPS représente souvent des coûts élevés. Pourtant, le marché ne gratifie pas souvent les producteurs qui ont amélioré la qualité et la sûreté de leurs marchandises. Alors que les entreprises de pêche de l'UE peuvent être assistées pour se conformer à ces normes de qualité, celles des pays ACP devront supporter quasiment seules ces coûts et ne bénéficieront pas d'une telle assistance. Cela pourrait réduire les possibilités d'accès aux marchés de l'UE des exportateurs de poisson des pays ACP.

Les coûts fixes de mise aux normes de l'UE sont en fait souvent très élevés et pour être amortis, ils devraient porter sur de grands volumes de production et/ou d'exportation. Cela peut créer de sérieux problèmes aux exportateurs des pays ACP qui travaillent à une échelle relativement petite et qui peuvent considérer non rentables ces coûts de mise aux normes. Cela peut, par ailleurs, conduire à la concentration du potentiel d'exportation sur un nombre limité d'entreprises, affaiblissant ainsi la position sur le marché des pêcheurs locaux qui produisent pour l'exportation.

Conséquences de l'HACCP
L'analyse du risque et des points de contrôle critiques (HACCP) conduit les producteurs à identifier les risques de sûreté alimentaire qui pourraient advenir, et à mettre en place les procédures pertinentes de contrôle pour prévenir ou minimiser leur occurrence. C'est d'abord un système de coûts fixes, qui ne varie pas de façon significative en fonction du volume produit. Les autres coûts varient d'un équipement à l'autre en fonction du risque inhérent au produit et à la complexité de l'équipement. Les coûts fixes du HACCP constituent une charge importante pour les petits équipements, notamment pour les petits producteurs et transformateurs des pays ACP.

En janvier 1998, l'UE avait mis les produits de la pêche provenant du lac Victoria sous embargo, à la suite de rapports sur une épidémie de choléra et de la présomption de conditions d'hygiène médiocres dans les usines de transformation. L'interdiction a provoqué une chute de 66% des exportations de poisson vers l'UE et une chute de 32% des revenus en devises par rapport à l'année précédente. En avril 1999, une nouvelle interdiction a été décidée, suite à des rapports faisant état d'utilisation de pesticides pour capturer le poisson. Cette interdiction a provoqué une baisse supplémentaire de 66% des exportations de poisson.

Dans le cas de la Tanzanie, en 1998, pour prévenir une épidémie de choléra, les embargos de l'UE sur les exportations du poisson du lac Victoria ont eu des conséquences négatives sur les recettes en devises de ce pays, sur les revenus et l'emploi : 40% des travailleurs du secteur de la pêche avaient été licenciés et l'interdiction avait fait perdre 46,9 millions d'USD au pays. La Tanzanie a contesté les bases scientifiques de cette interdiction, invoquant un rapport de l'OMS qui établit que le choléra ne se transmet pas par le poisson.

Source : Agritrade, portail du Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA), consacré aux questions de commerce international des produits agricoles dans le cadre des relations ACP-UE - Pêche : accès au marché ; aspects tarifaires et non tarifaires - Note de synthèse : http://agritrade.cta.int/fisheries/market_access/executive_brieffr.htm

 

Pour citer cet article :  

« Effort de pêche, capacité de pêche », Géoconfluences, juin 2005.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/breves/2005/popup/Peche.htm