Le développement durable, approches géographiques

En archives : mai et juin 2009

Publié le 24/09/2009

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Allemagne, 27 mai 2009

>> Un réseau électrique pourrait relier l'Europe et l'Afrique du Nord, pour fournir de l'énergie respectueuse des enjeux climatiques

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59251.htm

La discussion concernant l'approvisionnement futur en électricité se trouve dans une impasse : le vent et la biomasse ne suffiront sûrement pas à long terme en Allemagne pour couvrir les besoins en électricité du pays. De plus, de grandes quantités d'électricité d'origine éolienne devraient être stockées, afin de fournir de l'électricité en cas de calme plat. En ce qui concerne le photovoltaïque et le solaire thermique, la faible exposition de l'Allemagne au soleil met en cause la compétitivité potentielle de l'électricité solaire avec l'électricité éolienne ou biomassique. Comme le gouvernement entend aussi s'éloigner des sources d'énergie fossiles comme le charbon et le pétrole, afin d'endiguer le changement climatique, l'alternative suivante se pose pour l'approvisionnement électrique : soit des coûts d'électricité en hausse croissante - option rejetée car peu alléchante, soit l'importation d'une électricité favorable à l'environnement.

Ainsi, le physicien Gregor Czisch, professionnel libéral à l'Université de Kassel, a-t-il combiné les exigences d'un approvisionnement alternatif en électricité en Europe et dans les régions environnantes. Le résultat présenté par le scientifique prend la forme d'un concept d'approvisionnement en électricité de plus d'un milliard de personnes, qui se passe d'électricité provenant de centrales nucléaires, au charbon, de pétrole ou de gaz [1]. Selon ses estimations, la production d'électricité serait à peine plus chère qu'aujourd'hui.

Le point d'angle de ses réflexions s'appuie sur la constatation que la panne de vent n'atteint pas toutes les régions en même temps, et que le soleil ne brille pas partout de la même façon. "Ainsi, la zone d'alimentation doit être suffisamment large pour garantir un approvisionnement en électricité continu de sources énergétiques durables", selon M. Czisch. Les frontières à l'intérieur desquelles il a élaboré son concept sont ainsi l'Islande, le Sénégal, l'Arabie Saoudite et la Sibérie du Nord-Ouest. L'adéquation de cette surface est visible par exemple avec l'éolien : en hiver, le vent souffle surtout en mer du Nord et en Atlantique du Nord, de façon fréquente et soutenue, alors qu'en été il souffle plus dans les pays désertiques comme le Maroc, la Mauritanie et l'Egypte.

Ensuite, M. Czisch a divisé cette immense surface en 19 régions. Pour chaque région, il a rassemblé des données importantes (quantité de vent soufflé et durée, force de rayonnement du soleil et fréquence, quantité de force hydraulique disponible dans la région...) et enregistré les besoins en électricité de chacune d'entre elles. Il a ensuite pris en compte les prix de marché pour les diverses énergies renouvelables, mais aussi les coûts d'un réseau électrique, qui transporterait l'électricité par exemple de parcs éoliens offshore de la mer du Nord vers les pays adjacents, ou de l'Afrique du Nord ou de l'Islande vers l'Europe.

Le calcul du modèle a été enrichi avec des contraintes supplémentaires. Ainsi, la production d'énergie hydraulique ne doit pas être augmentée par rapport à sa valeur actuelle, car le potentiel de l'hydraulique en Europe et dans les régions environnantes est presque épuisé et une expansion supplémentaire pourrait s'avérer néfaste pour l'environnement. En Europe centrale et de l'Ouest, le renforcement de l'énergie éolienne a été fortement limité par rapport au potentiel technique, car dans ces régions très peuplées, les parcs éoliens ne sont pas tolérés unanimement. De telles restrictions sont insignifiantes dans les régions très ventées et peu peuplées du Nord de la Russie ou de l'Afrique du Nord-Ouest, très peu exploitées par ailleurs.

M. Czisch a rassemblé toutes ces données dans un programme d'optimisation. Le résultat obtenu est le suivant : les énergies renouvelables pourraient facilement parvenir à assurer l'approvisionnement en électricité des 1,1 milliard d'habitants de la zone de recherche. Cependant, les coûts de ce projet semblent inaccessibles au premier abord : un investissement de 1.400 milliards d'euros dans des installations de production d'énergies renouvelables et des coûts supplémentaires du réseau s'élevant à 128 milliards d'euros, afin de répartir l'électricité produite entre le Cap du nord et le Sahara. Cette somme gigantesque de quelque 1.500 milliards d'euros peut être relativisée au regard d'un pronostic de l'Agence internationale de l'énergie (AIEA) qui estime que jusqu'en 2030 ce sont 13.600 milliards d'euros - soit une somme 9 fois plus élevée - qui devraient être investis à l'échelle mondiale pour de nouvelles centrales thermiques fonctionnant avec des combustibles fossiles.

Pourtant, comment les sources d'énergie renouvelables doivent-elles être combinées pour maintenir les coûts au plus bas niveau possible? Le programme d'optimisation se révèle être la variante la plus avantageuse du mixe énergétique, alimenté aux deux-tiers environ par des installations éoliennes. Quand l'électricité se raréfierait, les centrales de biomasse et hydrauliques interviendraient, pour combler les lacunes. Par exemple, les centrales hydrauliques de Scandinavie peuvent stocker 120 milliards de kWh ; l'Union Européenne a une consommation énergétique globale annuelle de 3.000 milliards de kWh. Ainsi, l'hydraulique scandinave à elle seule peut compenser de nombreuses pannes de vent.

La mise en place d'une liaison performante entre les producteurs d'électricité et les consommateurs est bien sûr déterminante pour un tel système. Selon M. Czisch, le système le plus avantageux consisterait à long terme à installer un immense nouveau réseau électrique entre le Sahara, le Nord de la Russie et l'Islande. Cependant, contrairement à ce qui est habituellement réalisé, ce ne serait pas du courant triphasé [2] qui serait envoyé à travers les lignes, mais du courant continu, qui subit des pertes plus faibles sur de longues distances.
Cette transmission de courant continu à haute tension (HGU [3]) est déjà mise en place depuis des dizaines d'années pour surmonter de grandes distances dans certaines régions du monde. Entre les deux îles de Nouvelle Zélande par exemple, une ligne de 610 km de long a été mise en fonctionnement en 1965. En Europe aussi, des câbles sous-marins semblables ont été installés pour relier des îles comme la Sardaigne et la Corse au réseau de leurs pays respectifs. Sur les autres continents, notamment en Asie, des lignes HGU sont en cours de développement. Actuellement, l'état de la technique permet des lignes HGU de 800 km de long, qui ne perdent que 2,5% de l'électricité sur toute la longueur de la ligne. Par ailleurs, la perte due au changement du courant triphasé en courant continu se limite à 0,6%. Un réseau d'électricité continue sur l'Europe entière et l'Afrique du Nord pourrait ainsi sortir l'approvisionnement en électricité du monde entier de l'impasse où il se trouve

Pour en savoir plus, contacts :
- [1] La carte du réseau est disponible sur le site internet du Tagesspiegel :
www.tagesspiegel.de/medien/hermes/cme1,278026.html
- [2] Courant alternatif triphasé : Informations sur la page Internet de Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Courant_alternatif#Triphas.C3.A9
- [3] HGU : Hochspannungs-Gleichstrom-Ubertragung
- Rapport de Gregor Czisch sur son étude :"Realisable Scenarios for a Future Electricity Supply based 100% on Renewable Energies" (en anglais) : www.risoe.dk/rispubl/reports/ris-r-1608_186-195.pdf
- Gregor Czisch, Institut d'ingénierie électrique - Université de Kassel, Allemagne - tél : +49 561 804 6377 6434 - email : gczisch@uni-kassel.de

Source : Die Oko-Connection - Tagesspiegel - 25/05/2009

Rédacteur : Claire Vaille, claire.vaille@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Allemagne numéro 438 (27/05/2009) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT

Espagne, 29 juin 2009

>> Achats de CO2 en Espagne : Kyoto et après Kyoto

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59746.htm

Le protocole de Kyoto exige de l'Espagne qu'en 2012 la moyenne de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) sur la période 2008-2012 n'ait pas augmenté de plus de +15% par rapport à 1990, année de référence, ou de +37% si on y ajoute +2% au titre du développement des puits de carbone forestiers et +20% qui peuvent provenir de l'achat de droits d'émission de CO2.

L'objectif est loin d'être atteint : en 2008, les émissions de GES seraient supérieures de 42,7% à ce qu'elles étaient en 1990, selon le rapport annuel élaboré par l'édition espagnole de la revue WorldWatch et commandé par le syndicat Comisiones Obreras [1]... La crise semble cependant pouvoir aider l'Espagne à faire moins mal, à défaut de réussir : si l'on a +42,7% en 2008, on avait +51,7% en 2007. Même tendance rendue par d'autres chiffres : l'industrie espagnole soumise au commerce des droits d'émission a produit 163 millions de tonnes équivalent CO2 en 2008 quand elle en produisait 186 un an plus tôt [2].

163 millions de tonnes, c'est mieux que 186, mais c'est quand même supérieur de 9 millions de tonnes au quota attribué à l'Espagne par l'Union Européenne pour l'année dernière, et si l'on revient à l'augmentation de 42,7% évoquée plus haut, il n'y pas de doute : les achats de droits d'émission sont incontournables. Le rapport WorldWatch les estime à 60 millions de tonnes par an sur la période 2008-2012. Mais les autorités espagnoles n'ont pas attendu 2008 pour commencer et y ont en fait recourt depuis 2005.

Le dernier rapport "Sostenibilidad en España 2008" [3] paru le 18 juin, dresse un bilan de ces achats sur ces quatre dernières années :

Illustration 1 disponible sur le web à l'url : www.bulletins-electroniques.com/actualites/59746.htm

Illustration 2 disponible sur le web à l'url : www.bulletins-electroniques.com/actualites/59746.htm

Avec 405 millions d'euros déjà investis, l'Espagne a acheté 69 millions de tonnes aux fonds carbones et prépare l'avenir en anticipant l'après-Kyoto avec 75 millions d'euros déjà placés. Avec la crise en cours qui affecte de façon particulièrement lourde les finances publiques, l'Espagne pourra-t-elle continuer à payer sa dette en CO2 ? De façon indirecte, certainement : si 2008 a été une année moins mauvaise que 2007 pour ce qui est du respect des critères fixés par le protocole de Kyoto (cf. début du texte), 2009 s'annonce plus vertueuse encore, crise oblige...
Pour en savoir plus, contacts :
- [1] "Las emisiones de gas invernaderos en España (1990-2008)"
www.nodo50.org/worldwatch/ww/pdf/emisiones2008.pdf
- [2] Site du ministère de l'environnement, bilan 2008 des GES :
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/HoOnH
- [3] "Sostenibilidad" signifie "Développement durable". Ce rapport en est à sa quatrième édition. Il est élaboré par l'Observatorio de la Sostenibilidad en España (OSE), créé en 2005 à l'initiative du ministère de l'environnement, de la fondation de l'université d'Alcala (région de Madrid) et de la fondation Biodiversidad.
- Observatorio de la sostenibilidad: www.sostenibilidad-es.org/observatorio%20sostenibilidad/
- Rapport 2008 intégral : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/VC6vf
Source :
- les références données ci-dessus
- El Pais du 21 mai et du 18 juin 2009

Rédacteur : Guy Molénat, attaché scientifique, service.scientifique@sst-bcn.com
Origine : BE Espagne numéro 83 (29/06/2009) - Ambassade de France en Espagne / ADIT


Russie, 9 juin 2009

>> Les satellites au secours des phoques

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59431.htm

La population des phoques de la mer Blanche a diminué ces dernières années. La faute en incombe, prioritairement, aux espaces de glace de plus en plus réduits, à l'épaisseur de plus en plus faible de la glace, ainsi qu'à la formation plus tardive des champs de glace, sur lesquels les phoques viennent se reproduire et où les jeunes phoques passent les premières semaines de leur existence. Par ailleurs, leur chasse commerciale ne connaît pas de répit.
Mais un autre facteur joue un rôle non négligeable dans ce recul de la population des phoques. Les passages non contrôlés des navires, au printemps, au travers des champs de glace, sont redoutables pour les populations de jeunes phoques. On estime que chaque nouveau chenal creusé par un navire cause la perte de quelque 500 à 1.000 jeunes phoques, lesquels ne savent pas encore nager avant leur mue.
Les spécialistes de la société russe ScanEx [1], qui a son siège à Moscou, ont mis au point une technologie permettant de détecter les lieux où se trouvent les jeunes phoques grâce aux clichés spatiaux. Ce travail a été réalisé dans le cadre d'une opération visant à protéger la population des phoques du Groenland, dans les environs de la mer Blanche. Les tentatives effectuées jusqu'alors pour déterminer depuis l'espace les lieux d'habitation des animaux marins avaient donné des résultats négatifs. Détecter à l'aide d'un satellite doté au maximum d'une résolution de 0,5 m ou 1 m un phoque de 1 à 1,5 m de couleur grise sur le fond de glace formant la banquise est très difficile. Et détecter de petits phoques est impossible. Avec la nouvelle technologie proposée par ScanEx, les groupes de phoques sont localisés d'après les longues traces en lacets que ces animaux laissent lorsqu'ils se déplacent sur la glace, ainsi que d'après les creux circulaires (ou alvéoles), laissés dans les glaces jeunes, auxquels conduisent les multiples traces.
Cette technologie implique l'utilisation des données fournies par le système satellitaire israélien EROS-B, orbitalisé à quelque 500 km au-dessus de la Terre. Ce système présente l'avantage de fournir une résolution exceptionnelle (0,7 m), de transmettre très rapidement les données et permet que l'on commande des clichés trois jours avant le passage du satellite au-dessus des territoires concernés. Les clichés sont reçus directement au centre de traitement de ScanEx, à Moscou, où les spécialistes procèdent à l'analyse des données. Cette méthode permet non seulement de détecter les principaux lieux de repos des phoques, mais aussi de voir les tracés empruntés par les navires.

L'Agence russe des transports maritimes et fluviaux (Rosmorretchflot) soutient cette opération de protection des lieux de repos des phoques du Groenland sur les glaces de la mer Blanche. Elle organise, avec l'aide de l'état-major des opérations de brise-glace du port d'Arkhangelsk, le déplacement des navires dans les glaces en les faisant passer suffisamment loin des lieux de repos des phoques.

[1] Leader sur le marché de ce secteur, le Centre d'ingénierie technologique ScanEx exploite - de la réception au traitement thématique - les données en provenance des satellites de plusieurs pays. C'est à ce jour la seule société russe ayant des accords de licence avec les principaux opérateurs mondiaux de programmes de détection satellitaire (IRS, SPOT, EROS, RADARSAT, ENVISAT) pour la réception directe au sol des données par les complexes UniScan, conçus par ScanEx.
Pour en savoir plus, contacts :
ScanEx, L'va Tolstogo Ulitsa 22/5, Moscou - Tél: 007 499 246 25 93, Fax: 007 499 246 25 93 - Email: info@scanex.ru - www.scanex.ru/en/index.html
Source : nkj.ru - 14/05/09

Rédacteur : Nicolas Quenez
Origine : BE Russie numéro 21 (9/06/2009) - Ambassade de France en Russie / ADIT

Russie, 9 juin 2009

>> La fin du réchauffement climatique ?

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59432.htm

Le professeur Lev Karline, recteur de l'Université d'hydrométéorologie de Saint-Pétersbourg, qui est également un Centre régional de formation de l'Organisation météorologique mondiale, estime que le réchauffement climatique touche à sa fin.
Le point de vue le plus répandu parmi les chercheurs, explique Lev Karline, est que le climat a eu, au cours des 150 dernières années, une tendance marquée à un réchauffement progressif. Et les modèles mathématiques donnent parfois raison à certains défenseurs du caractère inévitable d'un prochain réchauffement de notre planète. D'aucuns n'excluent pas de leurs prévisions des scénarios apocalyptiques d'élévation de la température du globe de deux ou trois degrés Celsius dans les toutes prochaines années, avec l'ensemble des conséquences sur notre environnement.
"Mais il existe aussi d'autres points de vue, diamétralement opposés, défendus notamment par les chercheurs de notre Université", poursuit Lev Karline. "Les modifications climatiques que nous avons observées ces cents dernières années s'expliquent, selon nous, mis à part l'influence technologique de l'homme, essentiellement par la versatilité naturelle". Autrement dit, "par les liens Soleil-Terre, par l'activité solaire et d'autres facteurs".
Il est facile de se convaincre, si l'on analyse les facteurs cosmogéophysiques, qu'il y a trois ou quatre ans, ces facteurs étaient au plus bas, et que d'ici quelques années la tendance au réchauffement climatique finira par évoluer vers un refroidissement progressif, poursuit Lev Karline. "Il y a tout lieu de penser que les prévisions augurant un réchauffement climatique ne vont pas se justifier: dans les prochaines décennies, nous retrouverons les normes climatiques que nous avons connues dans les années 70 du XXe siècle, affirme le chercheur pétersbourgeois".
Pour en savoir plus, contacts :
Lev Karline, Recteur de l'Université d'hydrométéorologie de Saint-Pétersbourg, 98, Malookhtinsky prospect, Saint-Petersburg - Tél: 00 7 812 444 41 63, Fax: 007 812 444 60 90 - Email: rshu@rshu.ru
Source : Inauka.ru - 16/05/09

Rédacteur : Nicolas Quenez
Origine : BE Russie numéro 21 (9/06/2009) - Ambassade de France en Russie / ADIT


Suède, 17 juin 2009

>> Réchauffement climatique : une origine anthropique ?

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59525.htm

Le Conseil suédois de la recherche (Vetenskapsrådet, VR) a organisé un séminaire à Stockholm le 11 mai 2009 sur les causes possibles du réchauffement climatique, notamment les émissions de gaz à effet de serre liées à l'activité humaine et à la part à réserver aux variations du rayonnement solaire.
Organisé par le métropologue Erland Källén, professeur à l'université de Stockholm et Arne Johansson, secrétaire général pour les sciences naturelles et les sciences de l'ingénieur au sein de VR, le séminaire a présenté l'état de la recherche sur les liens existants entre la variabilité solaire et le climat ainsi que d'autres facteurs pouvant expliquer en partie le changement climatique actuel. Il a été également question de la formation des nuages, de la quantification de l'effet écran à l'égard du rayonnement incident. Le rôle de particules d'origines terrestre et spatiale, notamment les aérosols et les ions, a été également discuté.
Pour en savoir plus, contacts :
L'intégralité du séminaire est disponible en vidéo : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/b4IVH
Source :
Vetenskapsrådet (Conseil suédois pour la recherche) - www.vr.se

Rédacteur : Charles CAURE, Charles.CAURE@diplomatie.gouv.fr, sciences@ambafrance-se.org
Origine : BE Suède numéro 5 (17/06/2009) - Ambassade de France en Suède / ADIT

Suède, 17 juin 2009

>> Biomasse : quand le bois remplacera le charbon

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59526.htm

Mélanger la biomasse au charbon, pour une combustion mixte dans les centrales déjà existantes et fonctionnant actuellement au charbon, pourrait être la solution pour augmenter la part des bioénergies en Europe. Ces résultats sont présentés par des chercheurs de l'université technologique Chalmers, à Göteborg, et rentrent parfaitement dans le cadre des objectifs fixés par l'Union européenne en ce qui concerne l'utilisation des énergies renouvelables. Ainsi, en remplaçant partiellement le charbon brûlé dans les centrales par du combustible bois ("co-firing"), les centrales existantes peuvent, sans investissement lourd, réduire leurs émissions de dioxyde de carbone et produire de l'électricité considérée comme partiellement renouvelable.
L'étude porte sur la faisabilité de cette technique en considérant la situation actuelle (centrales thermiques existantes, ressources de biomasse...) dans l'Union européenne. Ainsi, l'utilisation potentielle de cette technique de mélange a pu être établie. Une limite de cette technique est, entre autres, le pourcentage de biomasse que peuvent accepter les centrales actuelles d'un point de vue technique. Le résultat diffère beaucoup d'un Etat membre à l'autre, essentiellement en fonction de la part actuelle du charbon dans la production d'électricité. La Pologne ou l'Allemagne, par exemple, ont beaucoup à gagner en développant cette pratique, pour atteindre les objectifs fixés par l'UE pour la production d'électricité renouvelable.
D'après l'équipe de chercheurs, le mélange de biomasse dans les centrales à charbon pourrait représenter de 50 à 90 TWh par an, soit un quart de l'effort requis par l'UE pour 2010, et serait même suffisant pour certains pays. Ils reconnaissent qu'il est peu probable que cette technique soit généralisée aussi rapidement, mais affirment qu'elle peut jouer un rôle clé pour atteindre les objectifs à court terme de l'UE pour 2020.
Il ne serait pas non plus nécessaire, d'après cette étude, de favoriser une production domestique de biomasse. Presque la moitié des installations actuelles produisant de l'électricité à partir de charbon se situent à proximité des côtes ou des grands axes de communications fluviales, ce qui permet d'importer facilement la biomasse nécessaire. En Suède, les opportunités sont limitées, puisque le charbon est peu utilisé, mais les possibilités d'exportation sont importantes.

Cette étude est réalisée dans le cadre des projets Européens Elobio et ReFuel ainsi que d'un projet de recherche intitulé Pathways to Sustainable European Energy Systems.
Source :
- http://redirectix.bulletins-electroniques.com/99ZpY
- Energy Policy (Volym 37, nummer 4, sid 1444-1455)

Rédacteur : Antoine BAUDOIN, Antoine.BAUDOIN@diplomatie.gouv.fr, sciences@ambafrance-se.org
Origine : BE Suède numéro 5 (17/06/2009) - Ambassade de France en Suède / ADIT

Suède, 17 juin 2009

>> Biocarburant : la Suède en route vers la seconde génération

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59529.htm

La Commission européenne a fixé, avec une directive datant de 2003, un objectif intermédiaire de 5,75% d'utilisation des biocarburants dans les transports en 2010 pour arriver en 2020 à 10%. Cet objectif a été décliné de façon différente dans chaque Etat membre, les biocarburants faisant débat notamment à cause de la concurrence avec les produits alimentaires. Pour sa part, la Suède s'est montrée encore plus ambitieuse que la Commission et a prévu la suppression des carburants fossiles dans le secteur des transports pour 2030. L'objectif de 20% d'énergies renouvelables en 2020 (tous secteurs) incite aussi les Etats membres à accomplir des efforts dans le domaine des bioénergies.
L'objectif de 10% d'énergies renouvelables en 2020 concernait au départ exclusivement les biocarburants mais l'électricité d'origine renouvelable devrait finalement être incluse dans cet objectif (jusqu'à un certain pourcentage). A titre d'exemple, l'électricité représente près de 3% de la consommation énergétique des transports en Suède, en particulier pour les trains, celle-ci étant produite essentiellement par des installations nucléaires et hydroélectriques.
Il n'y a pas de précision quant à la proportion de biocarburants qui sera importée par rapport à la production domestique pour remplir l'objectif zéro carburant fossile utilisé dans les transports en 2030. A l'heure actuelle, la Suède importe près de 80% de l'éthanol qu'elle consomme. Certains pensent qu'un marché libre favorisera les solutions les plus économiques et permettra les meilleures réductions de CO2. D'autres souhaitent voir l'instauration d'une taxe à l'importation pour favoriser la production en Suède essentiellement pour des questions de respect de l'environnement, par exemple pour prévenir la déforestation dans les pays producteurs.
Le rôle de l'Agence suédoise de l'énergie est de définir les mécanismes incitatifs adéquats pour l'atteinte des objectifs de réduction de GES. Pour accompagner et stimuler ces développements, l'Agence dispose d'un budget de R&D pour le développement de prototypes industriels prometteurs. L'ensemble de l'attribution des fonds de R&D se fait de façon concurrentielle. L'Agence de l'énergie dispose d'un budget de 200 millions SEK dédié à la R&D dans les secteurs des transports. De plus, récemment, 875 millions supplémentaires ont été attribués sur trois ans, essentiellement pour les biocarburants.
Les biocarburants utilisés pour atteindre ces 10% devront être compatibles avec la définition européenne qui impose des conditions en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre que permet l'utilisation de ces biocarburants, comparée aux carburants fossiles. Actuellement, cette réduction est voisine de 35%, mais on peut envisager une exigence de 60% d'ici à 2020. Par exemple, l'unité de production de bioéthanol de Norrköping (l'une des plus importantes en Suède), affirme obtenir déjà un taux de réduction de 80% des émissions de GES. Avec le DME (diméthyle éther), on pourrait atteindre une réduction de 95%. La société Chemrec à Piteå, met, en ce moment, au point une technique de gazéification de la liqueur noire pour produire du DME testé par Volvo dans ses camions. La production devrait débuter en 2010. Ce carburant a été choisi, entre autres, car le rendement énergétique (de la conversion biomasse -> liquide) diminue quand on augmente la taille de la chaîne carbonée que l'on veut obtenir.
D'autres projets de production de biocarburants de seconde génération sont également en cours en Suède, l'Agence de l'énergie ne privilégie pas une voie de recherche particulière. Ces carburants, produits à partir de composés lignocellulosiques, pourraient par ailleurs compter double dans l'objectif fixé pour les transports. Le projet CHRISGAS vise ainsi à produire du DME à partir du bois (18 MWth) en utilisant des techniques thermochimiques. SEKAB AB, le plus important acteur du marché de l'éthanol à l'heure actuelle, poursuit ses efforts dans la voie enzymatique à Ornsköldsvik (Suède septentrionale). L'Agence de l'énergie soutient aussi le projet GoBiGas à Göteborg qui prévoit la construction de 2 unités (100 MW en tout), produisant 800 GWh de biométhane en 2016 (utilisé entre autres comme carburants dans les véhicules). Cela sera fait à partir de biomasse cellulosique en produisant d'abord du gaz de synthèse. Le projet Värmland (100 MWth), prévoit la construction d'une unité de production de méthanol à partir du bois, ayant une capacité de 116.000 millions de litres par an. La recherche se déroule aussi dans les grandes universités : KTH, Ecole royale polytechnique (gazéification de la biomasse), Lund (éthanol de seconde génération), Umeå (troisième génération), Chalmers (biogaz, life-cycle-assesment) et Uppsala (en coopération avec l'Université des sciences de l'agriculture - SLU).
Les bioénergies sont essentiellement utilisées pour la production de chaleur (notamment pour le chauffage urbain très développé en Suède). Les bioénergies sont exonérées de taxes CO2 (qui concernent les combustibles fossiles). Cela a encouragé leur utilisation dans le secteur des transports. Une autre loi impose également aux stations services d'une certaine taille, de proposer du E85 aux usagers. Il existe aussi une aide incitative pour la construction de pompes à biogaz. Le système de certificat vert pour l'électricité (elcertifikatsystemet) fournit aussi un avantage aux bioénergies utilisées pour la production d'électricité (par exemple en cogénération). Des avantages offerts aux voitures de services classées écologiques (pas seulement des véhicules utilisant des biocarburants, mais égalemment des véhicules à faible consommation) ont aussi suscité de l'intérêt pour ces véhicules.

La tendance actuelle délaisse, par ailleurs, quelque peu l'E85, dont la Suède est la championne, pour l'E95 développé par Scania AB et SEKAB AB. L'E95 est utilisé dans des moteurs modifiés de type diesel, et permet aux véhicules lourds de rouler à l'éthanol avec une efficacité proche de celle obtenue avec le diesel.
Pour en savoir plus, contacts :
L'Agence suédoise à l'énergie: www.energimyndigheten.se
Source :
Mission scientifique de l'Ambassade de France en Suède

Rédacteur : Antoine BAUDOIN, Antoine.BAUDOIN@diplomatie.gouv.fr, sciences@ambafrance-se.org
Origine : BE Suède numéro 5 (17/06/2009) - Ambassade de France en Suède / ADIT




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Brésil, 8 juin 2009

>> La richesse générée localement par la déforestation ne perdure qu'une quinzaine d'années

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59862.htm

Un modèle élaboré par des scientifiques de l'Etat du Pará a récemment été publié dans la revue Science. L'étude menée par Adalberto Verissimo, chercheur à l'Imazon (Institut de l'Homme et de l'Environnement de l'Amazonie), et ses collègues, affirme que le modèle actuel de développement de l'Amazonie génère une forme de richesse initiale, mais fait ensuite replonger les municipalités dans la pauvreté, et ce, au terme d'une période inférieure à deux décennies.
Le modèle, appelé "boom-colapso" ("boom-and-bust" en anglais), est né de l'analyse de données de la qualité de vie sur 286 territoires municipaux de la forêt Amazonienne pendant l'année 2000. Ces données ont permis de mettre en évidence que la déforestation améliore réellement l'Indice de Développement Humain (IDH). Néanmoins, ces bénéfices ne sont constatés que sur une période de 12 à 16 ans, avant que ne s'arrête l'exploitation forestière (après 10 ans environ) et la productivité de l'élevage (après 5 ans).
Ana Rodrigues, l'auteur principal de l'article publié dans Science, explique qu'en premier lieu, les personnes pauvres et sans terre affluent de tout le Brésil vers les endroits où a lieu la coupe massive d'arbres. Ils reçoivent alors rapidement une somme d'argent qui améliore leur qualité de vie. Le commerce du bois laisse ensuite place à l'agriculture et à l'élevage. Au début, la terre est fertile et productive, puis cette phase décline. Les habitants de la région choisissent alors entre rester sur les terres, s'il le peuvent encore, ou se déplacer vers un autre front de déboisement.

Après le "boom" en question, la municipalité présente un indice de qualité de vie semblable à celui qu'elle avait avant la déforestation. Au final, les personnes qui habitent dans un territoire qui a connu un épisode de déforestation ne vivent pas dans de meilleures conditions que celles qui vivent dans un endroit préservé. Selon Verissimo, ce schéma économique est basé sur un usage prédateur des ressources naturelles et ne peut être modifié sans arbitrage du gouvernement. Il explique : "Si l'on laisse le marché décider, le "boom-colapso" va se maintenir, parce que certains y gagnent à court terme". Or, l'étude montre que la déforestation n'amène pas de compensation du point de vue socio-économique.

La politique actuelle du gouvernement en Amazonie, en particulier la récente approbation de la Mesure Provisoire de la réforme agraire, favorise le maintien du modèle décrit par Verissimo (Nota : ceci n'a pas fait l'objet de l'étude publiée dans Science). Cette mesure permettrait que 67,4 millions d'hectares que possède le Brésil en Amazonie - équivalents à la surface de l'Allemagne et de l'Italie réunies - pourraient être donnés ou vendus sans licitation, dans une limite de 1500 hectares. Il estime que cette Mesure Provisoire est un mécanisme qui stimule l'occupation des forêts publiques et leur destruction. Par ce biais, le gouvernement envoie un message clair qu'il tolère la situation.

L'Imazon avait déjà publié une étude sur ledit phénomène de "boom-colapso", en 2007. Cependant, selon Ana Rodrigues, la méthode a été affinée dans la récente étude. Elle explique que "chaque territoire municipal a été classifié en utilisant les données d'images satellitaires, basées sur l'étendue de la forêt restante et sur l'intensité de l'activité de déforestation. Le résultat est une image plus détaillée de la trajectoire de développement humain en relation à l'avancée du front (de déboisement)."
L'étude est le résultat d'un partenariat entre l'Institut Supérieur Technique du Portugal et des chercheurs de l'Imazon, du Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, en France, et des universités britanniques de Cambridge, Imperial College London et East Anglia. Les chercheurs estiment qu'"il n'y a pas de solution unique". Ils proposent une meilleure utilisation des surfaces déjà décimées, des restrictions à de nouveaux déboisements, la replantation des surfaces dégradées, en plus de l'encouragement à des activités durables.
Pour en savoir plus, contacts :
- Références de l'article publié dans Science : "Boom-and-Bust Development Patterns Across the Amazon Deforestation Frontier" - Rodrigues et al. - Science 12 June 2009: 1435-1437 -
DOI: 10.1126/science.1174002
- Extrait gratuit de l'article publié dans Science : www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/324/5933/1435
Source :"Riqueza vinda do desmate só dura 15 anos" - Journal Folha de São Paulo - BALAZINA Afra - Edition du 12/06/2009, page A10 - www1.folha.uol.com.br/folha/ambiente/ult10007u580171.shtml

Rédacteur : Faustine Fourdinier
Origine : BE Brésil numéro 126 (8/06/2009) - CenDoTeC / Ambassade de France au Brésil / ADIT

Etats-Unis, 26 juin 2009

>> Etats-Unis : vers une gestion durable de leurs zones maritimes

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59732.htm

Vendredi 12 Juin 2009, le Président Barack Obama a annoncé la création d'un nouveau comité afin d'élaborer une réglementation à l'échelle fédérale des zones maritimes américaines. Contrairement à la politique actuelle visant à se focaliser sur quelques ressources clés telles que les stocks de poissons, le président souhaite favoriser une approche globale, basée sur le concept d'écosystème et tenant compte de l'océan dans son ensemble. Cette nouvelle politique, reposant sur la définition d'un certain nombre de quotas et sur la délimitation de zones océaniques distinctes, permettrait ainsi d'éviter toute surexploitation des ressources marines, tout en conservant la croissance économique des pêcheries.

Incluant les grands lacs, les espaces côtiers et les océans, cette stratégie a pour objectif de mettre en place une gestion durable des zones océaniques, notamment dans le but de minimiser les impacts du changement climatique (acidification de l'océan, risque de zone morte...). Le président souhaite par ailleurs conserver la croissance économique associée aux activités de pêche, lesquelles contribuent à hauteur de 27 milliards de dollars au PIB du pays (données du "National Marine Fisheries Service").

Globalement, l'océan joue un rôle primordial dans l'économie américaine, 75% de la croissance économique provenant d'activités implantées en milieu côtier. Selon Judith Kildow, directrice du "National Ocean Economic Program" (financé par un partenariat universités - instituts gouvernementaux), la croissance économique du pays dépend directement de l'état de préservation des océans, ceux-ci générant chaque année plus de 138 milliards de dollars et 2,3 millions d'emplois (données de 2004- ne tenant pas compte de l'ensemble des secteurs).

Présentée au public sous la forme d'un mémorandum, la déclaration du Président impose la création d'un comité d'experts visant à centraliser les efforts menés au sein des différentes agences gouvernementales. En effet, les réglementations actuelles des zones maritimes aux Etats-Unis dépendent d'une vingtaine d'agences fédérales et reposent sur plus d'une centaine de lois différentes. Ce nouveau comité, dirigé par Nancy Sutley en charge du "Council for Environmental Quality" à la Maison Blanche disposera d'une période de 90 jours pour émettre des recommandations visant à élaborer une stratégie nationale de préservation des écosystèmes aquatiques qui devra être rendue publique dans les 180 jours suivant l'annonce du mémorandum.

La réglementation finale devrait déboucher sur un zonage de l'océan permettant d'intégrer les intérêts de chaque industrie (pêche, extraction d'énergies fossiles, développement des énergies renouvelables, réserves naturelles..). Testée actuellement sur certaines zones océaniques (12 projets en cours aux Etats-Unis) cette stratégie appelée "Catch Share" vise à déterminer des quotas calculés en fonction de chaque espèce (en anglais, "ITQ - Individual Transferable Quota"). Les "ITQ" définissent (à partir de variables scientifiques et bio-économiques) une quantité maximale de poissons pouvant entre péchés dans les différentes zones. Chaque pécheur dispose alors d'un certain pourcentage du quota, transférable d'un propriétaire à l'autre et valable pour deux ans. Cette stratégie permet ainsi de tenir compte des fluctuations naturelles inhérentes au milieu marin et d'éviter toute surexploitation des ressources marines. Afin de mettre en place cette stratégie à grande échelle, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) prévoit une enveloppe 18,4 millions de dollars dans sa demande de budget pour l'année 2010.
Source :
- Obama unveils ocean protection plan. (12/06/2009) -
www.grist.org/article/2009-06-12-obama-ocean-policy/
- Memorandum for the heads of executive departments and agencies. Subject: National Policy for the Oceans, Our Coasts, and the Great Lakes. (12/06/2009) -
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/9DBo5
- U.S. economy depends on healthy marine ecosystems -- report (06/12/2009) -
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/DTPet

Rédacteur : Agathe Dumas (deputy-envt.mst@ambafrance-us.org)
Origine : BE Etats-Unis numéro 171 (26/06/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 26 juin 2009

>> Un nouvel état des lieux sur les impacts du changement climatique aux Etats-Unis

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59733.htm

Mardi 16 Juin, la Maison Blanche a présenté son dernier rapport sur les effets du changement climatique aux Etats-Unis, surpassant ainsi les conclusions de l'étude de l'IPCC de 2007 ("Intergovernemental panel on Climate Change"). Le rapport, répondant à une commande de l'administration précédente, présente un état des lieux des connaissances scientifiques concernant les impacts visibles ou attendus du changement climatique sur le territoire américain. Regroupant une trentaine d'experts dans le cadre du programme "U.S. Global Change", il expose l'ensemble des effets attendus en fonction des régions et des secteurs économiques (agriculture, énergie..) et énonce un certain nombre de points clés visant à éduquer le public ainsi qu'à aider les politiques dans l'élaboration de réglementations.

Présenté lors d'une conférence de presse par John Holdren, directeur de l' "Office for Science and Technology Policy" de la Maison Blanche et Jane Lubchenco, secrétaire de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), ce rapport regroupe le travail d'une quinzaine d'agences gouvernementales (NOAA, NASA, Departement of State, Department of Interior, Department of Transportation, Department of Commerce, Environmental Protection Agency, National Science Foundation, Smithsonian Institution, Department of Agriculture...). Restreint au territoire des Etats-Unis, il tient cependant compte de l'ensemble des études menées de part le monde et a été relu par de nombreux scientifiques du domaine universitaire.

Si les conclusions de cette étude sont connues (augmentation du niveau de la mer et des températures, changement de la répartition des précipitations...) les experts attirent cependant l'attention sur les répercutions sociologiques du changement climatique. Selon Thomas Karl, directeur du "National Climatic Data Center" de la NOAA et Jerry Melillo, chercheur au laboratoire de biologie marine de Woods Hole (Massachussetts), le changement climatique ne doit plus être considéré comme une problématique environnementale mais plutôt comme une thématique a part entière dont les retombées concerneront l'organisation de la société et l'économie du pays.

A la suite de cette publication, dix points clés ont été mis en évidence pour une communication au grand public. Les chercheurs rappellent ainsi les causes du changement climatique dont l'origine est principalement attribuée aux activités humaines (utilisation d'énergies fossiles, déforestation, changement des pratiques agricoles...), émettant de larges quantités de GES (Gaz à Effet de Serre) dans l'atmosphère. En l'absence de régulation des GES, les effets du changement climatique devraient se faire ressentir rapidement sur la répartition des ressources en eau. En outre, la gestion du stress hydrique au sein des écosystèmes et la détérioration des habitats (développement de pestes, gestion des espèces invasives..) présenteront de nombreux défis pour les prochaines années [1] [2] [3] [4].

Dans cette optique, les chercheurs soulignent l'importance de minimaliser les répercutions du changement climatique, la capacité d'adaptation des écosystèmes dépendant de la vitesse et de l'intensité de ce dernier. En effet, l'environnement, tout comme le climat se régule en fonction d'un certain nombre de seuils, inhérents à tout système. Si certains seuils devaient être dépassés, comme par exemple lors de la fonte du permafrost, l'intensité du changement climatique pourrait s'accentuer, nuisant à la capacité d'adaptation des écosystèmes (survie des espèces...) et pouvant mener à plusieurs effets irrémédiables (disparition de zones côtières, extinction d'espèces..).

Parmi les points clés, figurent aussi les effets attendus sur la santé humaine (extension des maladies vectorielles et infectieuses..). Le rapport liste ainsi un certain nombre de retombées telles que l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des vagues de chaleur ou des maladies véhiculées par l'eau ("waterborne disease" en anglais).

Au final, les chercheurs délivrent un message clair, au coeur du débat politique actuel. Il est vrai que si le rapport liste toute une série d'impacts attendus, il mentionne néanmoins un certain nombre de solutions pouvant être classées selon deux catégories : la réduction des GES et l'adaptation. De la réduction des émissions de GES dépendra la faisabilité (et donc le coût) de l'adaptation à de nouveaux seuils environnementaux. Ainsi, les choix actuels en matière de régulation des GES se répercuteront directement sur le mode de vie des générations futures. Si ce dernier message n'est pas différent de celui délivré par l'IPCC, les chercheurs espèrent cependant que ces résultats contribueront activement au débat actuellement présent au Congrès sur l'adoption d'une loi visant à réguler les GES. Ce projet de loi, toujours en attente de validation par la Chambre des Représentants (mais adopté en sous commission début juin) fait l'objet de fortes oppositions au Sénat.

Le Congrès aurait cependant tout intérêt à se prononcer, l'EPA (Environmental Protection Agency) avançant en parallèle sur la mise en place de son propre processus de régulation des GES. En effet, l'agence a depuis fin avril, l'autorité de réguler le dioxyde de carbone à titre de polluant par application de la loi du "Clean Air Act" [5]. Suite à cette déclaration, l'agence disposait alors d'une période de 60 jours pour recueillir l'ensemble des commentaires du public (procédure définie dans le cadre de la "Procedure Administrative Act"). Cette période s'étant clôturée mardi 23 juin, l'agence doit maintenant répondre à chaque commentaire et tenir compte de ces remarques pour l'élaboration d'une réglementation finale. Si le président Barack Obama souhaite privilégier la voie législative, la parution de ce rapport ne fait cependant que souligner l'urgence d'agir en faveur d'une régulation des GES et donne des arguments supplémentaires à l'EPA pour élaborer rapidement des mesures de contrôle des GES.
Pour en savoir plus, contacts :
- [1] BE Etats-Unis 166. (22/05/2009). Le feu vert donné à la plus grande usine de dessalement de l'hémisphère nord laisse un goût saumâtre aux environnementalistes -
www.bulletins-electroniques.com/actualites/59218.htm
- [2] BE Etats-Unis 168. (8/06/2009). L'importance de la préservation des forêts dans la lutte contre le changement climatique - www.bulletins-electroniques.com/actualites/59404.htm
- [3] BE Etats-Unis 164. (4/05/2009). Le changement climatique à l'origine d'une redistribution des ressources en eau potable de la planète - www.bulletins-electroniques.com/actualites/58867.htm
- [4] BE Etats-Unis 142. (14/11/2008). Les forêts du Nord Est américain menacées par un coléoptère asiatique - www.bulletins-electroniques.com/actualites/56659.htm
- [5] BE Etats-Unis 163. (23/04/2009). Les Etats-Unis : en route vers une régulation de leurs émissions de GES! - www.bulletins-electroniques.com/actualites/58772.htm
Source :
- White House hopes new climate report is a 'game-changer'. (16/06/2009). Grist -
www.grist.org/article/2009-06-16-climate-science-impacts-usa
- United States Global Change Research Program - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/FwZgj
- http://redirectix.bulletins-electroniques.com/evbbS

Rédacteur : Agathe Dumas (deputy-envt.mst@ambafrance-us.org)
Origine : BE Etats-Unis numéro 171 (26/06/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 19 juin 2009

>> "King coal" : la relance de FutureGen suscite les espoirs pour la capture et le stockage du CO2
www.bulletins-electroniques.com/actualites/59592.htm

L'administration Obama a annoncé le 12 juin un partenariat public-privé visant à construire une usine pilote de capture et de stockage du CO2, revenant ainsi sur le coup d'arrêt mis à FutureGen par l'administration Bush. Dans la même semaine, une décision présidentielle limitait fortement, sans toutefois les interdire, les méthodes d'extraction du charbon à ciel ouvert par dynamitage des sommets de montagne, technique dite "mountain top removal" ou MTR.

C'est donc une semaine mitigée pour les acteurs de la filière charbon. L'activité minière s'est vue signifier de fortes contraintes sur les permis d'extraction par MTR qui suscitaient une importante controverse depuis plusieurs mois déjà, notamment dans le secteur des Appalaches.[1] Annoncée le 11 juin par la Maison Blanche, un mémorandum fixe les règles de conduite visant principalement à accroitre la coordination inter-agence et à maximiser l'efficacité des contrôles dans le processus de délivrance des permis. Néanmoins, le MTR reste autorisé, au grand dam des environnementalistes, qui espéraient que la nouvelle administration renverserait la réglementation qui l'autorise, signée par George Bush quelques jours avant de quitter le bureau Ovale.

De meilleures nouvelles sont venues conclure la semaine pour les tenants du charbon "propre", sous la forme d'un partenariat annoncé entre le Département de l'Energie (DOE) et un consortium privé: FutureGen Alliance. Ce consortium regroupe de grandes entreprises telles que American Electric Power Co. et Peabody Energy Corp. Le partenariat doit permettre dans un premier temps d'affiner les estimations de coûts (ndlr: l'administration précédente avait essentiellement "tué" FutureGen" en arguant d'un dépassement de $500 millions, nombre qui s'est avéré provenir d'une erreur comptable). Le DOE contribuera à hauteur de $1 milliard (parmi les $3,4 milliards affectés au "charbon propre" dans le plan de relance de février 2009).

Le DOE, par la voie du Secrétaire Steve Chu, a annoncé que FutureGen serait le premier projet "totalement intégré, à échelle commerciale" de capture et de stockage du CO2 aux Etats-Unis. L'usine marierait l'utilisation de la technologie du cycle combiné à gazéification intégrée (CCGI) au contrôle des émissions. Les termes de l'accord de partenariat stipulent qu'un certain nombre d'actions, dont un redémarrage des phases de conception, l'analyse des sites de stockage souterrain et une mise à jour du budget prévisionnel se dérouleraient au 2è semestre 2009, avant l'annonce, début 2010 d'un éventuel feu vert définitif.

Le milliard de dollars du gouvernement fédéral devra être abondé par $400 millions à $600 millions de fonds d'origine privé sur une période de 5 à 6 ans. L'idée du consortium est de partager ce montant entre une vingtaine de partenaires, ce qui nécessitera un gros effort de conviction dans les mois à venir pour faire entrer de nouveaux acteurs. Le DOE et la FutureGen Alliance ont pris le soin de souligner qu'ils souhaitent que la phase de faisabilité débouche sur bien un feu vert début 2010. Ce feu vert est donc probable, mais une annonce en sens inverse sonnerait définitivement le glas des tentatives pour parvenir au nirvana du "charbon propre" qu'est la capture et le stockage dans les centrales électriques...
Pour en savoir plus, contacts :
[1] Voir BE Etats-Unis 165 du 15/05/09: "Charbon: pas de veine pour l'industrie extractive" -
www.bulletins-electroniques.com/actualites/59069.htm
Source :
- "DOE revives Futuregen, reversing Bush-ERA decision" - Greenwire du 12/06/09 (par abonnement):
www.eenews.net/Greenwire/2009/06/12/1/
- "Energy Dept. Said to Err on coal project" - New York Times du 10/03/09:
www.nytimes.com/2009/03/11/science/earth/11coal.html
- "FutureGen agreement" - Federal Technology Watch du 15/06/09 (par abonnement)
- "Obama puts brakes on mountaintop removal" - Scientific American (page vue le 12/06/09):
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/aTwWK

Rédacteur : Marc Magaud (attache-envt.mst@ambafrance-us.org)
Origine : BE Etats-Unis numéro 170 (19/06/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 12 juin 2009

>> Un nouveau procédé chimique pour la dégradation facilitée de la cellulose : des retombées prometteuses pour la filière des biocarburants

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59488.htm

Le Pacific Northwest National Laboratory (PNNL) vient de mettre au point un nouveau procédé conduisant à la conversion, en une seule étape, de la cellulose en produits chimiques précurseurs de la synthèse de carburants et de matériaux plastiques. Cette avancée devrait avoir des retombées importantes notamment pour la filière de production de biocarburants de seconde génération où le problème technique majeur est le processus de conversion de la cellulose en produits fermentés ciblés.

La lignocellulose est composée d'hémicellulose, de lignine et de cellulose. Ces composés organisés en polymères, notamment dans la paroi des cellules de végétaux, jouent un rôle de tuteur pour plante. La robustesse de la lignocellulose est importante pour les végétaux, mais pose un sérieux problème pour les producteurs de biocombustibles. Les sucres, contenus dans la cellulose et l'hémicellulose étant intimement liés entre eux dans la lignocellulose, leur extraction est complexe et constitue un véritable obstacle pour l'industrie des biocarburants.

David King, chercheur au PNNL, présentait ses récents travaux concernant l'optimisation de la dégradation de la cellulose, lors de la réunion nord-américaine de la Société de Catalyse, le 8 juin dernier. La méthode consiste à utiliser un nouveau catalyseur composé de chlorure de cuivre et de chrome dispersés dans un liquide ionique appelé [EMIM] Cl.

Les liquides ioniques sont des sels organiques possédant des points de fusion inférieurs à 100°C et souvent même inférieurs à la température ambiante. Ils sont employés de plus en plus comme substituts aux solvants organiques traditionnels dans les réactions chimiques. Le rôle des liquides ioniques comme solvants "verts" devient de plus en plus important en synthèse organique. Leur capacité à dissoudre des complexes ou des sels de métaux de transition en fait des solvants de choix pour les réactions catalytiques.

Ce catalyseur est recyclable et optimise considérablement la dégradation de la cellulose pour des températures inférieures à 120°C; il permet ainsi de réduire les étapes de dégradation de la cellulose en glucose et de conversion du glucose en 5-hydroxyméthylfurfural (HMF), en une seule étape. L'intérêt actuel de l'utilisation de la biomasse comme source de produits chimiques relance le développement de la chimie des composés furaniques. Le HMF est un intermédiaire clé pour la préparation des polymères. Cette unique étape permet d'éviter les contraintes actuelles des approches multi-étapes, et permet d'envisager l'exploitation de la synthèse de HMF à partir de la cellulose pour la production de biocarburants et de produits plastiques. Le rendement de conversion est de l'ordre de 57% de la teneur en sucres de la cellulose avec une pureté de 96% pour le produit final (HMF). La co-production de composés indésirables serait limitée.

Le "Pacific Northwest National Laboratory" sous tutelle du Département de l'Energie développe des recherches dans le domaine des énergies renouvelables. Le PNNL emploie 4250 employés, et a un budget annuel de 918 millions de dollars.
Pour en savoir plus, contacts :
- Vous pouvez contacter: Annie Haas - Tél : +1 (509) 375-3732
- Vous pouvez également consulter le site du DOE Pacific Northwest national laboratory - www.pnl.gov
Source :
- PNNL details smart solutions for generating biofuels, cleaning dirty fuel, at catalysis conference, 8 juin 2009: www.pnl.gov/news/release.asp?id=377
- Plastic That Grows On Trees, 20 mai 2009: www.sciencedaily.com/releases/2009/05/090519134837.htm
- Y. Su, H.M. Brown, X. Huang, X.-d. Zhou, J.E. Amonette, Z.C. Zhang. Single-Step Conversion of Cellulose to 5-Hydroxymethylfurfural (HMF), a Versatile Platform Chemical. Applied Catalysis A: General, Online 9 April 2009 DOI: 10.1016/j.apcata.2009.04.002
- New method of synthesis of 5-hydroxymethylfurfural from fructose or precursors in the presence of H-form zeolites, 1993: http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=164840
- 5-hydroxymethylfurfural (HMF). A review focussing on its manufacture, 1990:
http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=19466034

Rédacteur : Lila Laborde, deputy-agro.mst@consulfrance-chicago.org; Adèle Martial, attache-agro.mst@consulfrance-chicago.org
Origine : BE Etats-Unis numéro 169 (12/06/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 8 juin 2009

>> L'importance de la préservation des forêts dans la lutte contre le changement climatique

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59404.htm

La sous-commission "Department Operations, oversight, nutrition and Forestry" de la commission pour l'Agriculture a tenu une audition le mercredi 3 juin à la chambre des représentants visant à déterminer les évolutions possibles, sous la nouvelle administration, des réglementations existantes sur les forêts. Avec plusieurs témoins provenant de différentes institutions (représentants du gouvernement, d'ONG et d'entreprises), cette commission avait notamment pour but d'apporter des éléments de réponses face aux récents événements survenus dans l'ouest américain (feux de forêts de forte intensité en Californie).

Actuellement, les espaces forestiers aux Etats-Unis représentent une superficie de 174 millions d'hectares, la moitié (57%) de cet espace étant sous la propriété de particuliers. Afin de gérer l'ensemble des espaces publics ("national Forest"), l'"U.S. Forest Services" a demandé un budget d'environ 5 milliards de dollars, soit une augmentation de 9% par rapport à l'année dernière. En effet, les forêts sont un élément clé pour la gestion des ressources naturelles, la santé des espaces boisées ayant de fortes interactions avec le cycle de l'eau (quantité et qualité de l'eau) et la protection de la biodiversité (problématique des espèces invasives [1]). Le rôle de la forêt quant à la réduction des GES (Gaz à Effet de Serre) et à la production d'énergie a par ailleurs été abordé. La commission pour l'Agriculture a ainsi rappelé son intention de revoir les réglementations afin de permettre un développement des bioénergies dans une optique de développement durable.

Ces thématiques sont d'actualité si l'on en juge par le rapport publié ce mois-ci par WWI (WorldWatch Institute) sur le thème de l'agriculture et du changement climatique [2] ainsi que par la série de conférences organisées par l'IFPRI ((International Food Policy Institut). Le jeudi 28 Mai s'est tenu la seconde conférence sur le rôle de l'agriculture dans les futures négociations climatiques (Copenhague en décembre 2009). Cet événement a donné la parole à Ross Garnaut, professeur d'économie à l'université "Australian National University" et membre du conseil de l'IFPRI, à William Hohenstein, directeur du programme sur le changement climatique à l'USDA (United States Department of Agriculture) et à Gerald Nelson, chercheur à l'IFPRI. Globalement, les intervenants ont présenté les différents enjeux et problèmes auxquels sera confronté le secteur agricole dans le cas de l'adoption d'une régulation des GES au sein des Etats-Unis et à l'échelle internationale.

Selon eux, l'agriculture est amenée à jouer un double rôle dans les futures négociations climatiques. Il est vrai que si ce secteur est responsable de 7% des émissions de GES aux Etats-Unis (fertiliseurs, déforestation), il peut par ailleurs apporter une contribution non négligeable dans la réduction de ces émissions (stockage de CO2 par la production de biomasse). Un système de régulation tenant compte de l'ensemble des sources d'émission (ce qui ne fut pas le cas lors de l'élaboration du protocole de Kyoto) doit être mis en place afin de restreindre la portée des conséquences du changement climatique. Comme l'a rappelé W. Hohenstein (USDA), les impacts du changements climatiques varieront selon les zones géographiques tout comme la capacité des populations et écosystèmes à s'adapter.

La mise en place d'un système équitable permettra d'inclure les pays émergents, lesquels sont amenés à largement contribuer aux futures émissions de GES en l'absence de partage de technologies par les pays développés. En effet, si la croissance économique des pays émergents est actuellement freinée par la récession économique, les pays émergents (Inde, Indonésie..) devraient rebondir rapidement et leur croissance économique sera accompagnée par d'importantes émissions.

Pour cela, les négociations climatiques doivent faire appel à des stratégies financières innovantes. Par exemple, G. Nelson suggère la mise en place d'un fond international pour l'adaptation. De plus, inclure l'agriculture nécessitera de résoudre un certain nombre de problèmes juridiques tels que ceux liés aux droits de propriété. Le comité de Copenhague 2009 devra ainsi définir des seuils d'émissions accessibles et un marché économique offrant des opportunités aux pays émergents. De ce système, pourrait résulter des bénéfices important qui devront être répartis de façon à inciter les pays émergents à participer à un tel système.

Tenir compte de stratégies agricoles dans le contrôle des GES pose cependant un certain nombre de problème notamment vis-à-vis de la demande croissante en alimentation (3 milliards de personnes en plus d'ici 2030). Si l'augmentation de la productivité permettra de répondre en partie aux besoins croissants de la population et diminuera la pression existante sur les espaces boisés (diminuant ainsi les émission liées à la déforestation..), il n'en reste pas moins que cette action sera accompagnée par d'importantes émissions de CO2 (liée à l'utilisation de fertiliseurs à l'origine d'un dégazage des couches supérieures du sol). Le problème de compétition entre les terres agricoles destinées à l'alimentation et à la culture de matière première pour les biocarburants a par ailleurs été soulevé par l'audience lors de la conférence. A cela, G. Nelson a rappelé que le gouvernement américain mise beaucoup sur la production de bioéthanol cellulosique (synthétisés à partir d'algues et de bactéries [3]) et que le développement des bioénergies sera principalement axé sur les résidus de cultures, ne monopolisant pas des surfaces de sols importantes.

Au final, si l'intégration de l'agriculture dans les mécanismes de contrôle des GES est importante, de plus amples recherches sont nécessaires pour déterminer dans quelles mesures le CO2 pourra être stocké dans les couches supérieures du sol. Plus de données scientifiques sont nécessaires pour améliorer la compréhension de la variabilité naturelle (nécessité d'utiliser à plus grande échelle la technique remote sensing) et faire face aux incertitudes soulevées par les modélisations informatiques [4].
Pour en savoir plus, contacts :
- [1] BE Etats-Unis 136. (03/10/2008) - "Le scarabée : acteur du réchauffement climatique" :
www.bulletins-electroniques.com/actualites/56165.htm
- [1] BE Etats-Unis 142. (14/11/2008) - "Les forêts du Nord Est américain menacées par un coléoptère asiatique" : www.bulletins-electroniques.com/actualites/56659.htm
- [2] Rapport "Mitigating Climate Change Through Food and Land Use" du WorldWatch Institute -
www.worldwatch.org/node/6128#toc
- [3] BE Etats-Unis 119. (17/10/2008) - "Le plan d'action national sur les biocarburants vient d'être publié par le ministère de l'énergie (DoE) et le ministère de l'agriculture (USDA)" :
www.bulletins-electroniques.com/cgi/htsearch
- [4] BE Etats-Unis 120. (21/04/2008) - "La quantité de carbone séquestrée par les arbres est difficile à cerner" : www.bulletins-electroniques.com/actualites/54048.htm  
Source :
- Audition au Congrès. "To review the future of forestry policy in the United States." Commission de l'Agriculture - http://agriculture.house.gov/hearings/schedule.html
- Forest Carbon Offers Cheaper Way To Curb Warming, 01/06/2009, Reuter -
http://planetark.org/wen/53172
- Dealing with Climate Change. The Need to Include Agriculture and Land Use, 28/05/2009, IFPRI -
www.ifpri.org/events/seminars/2009/20090528climate.asp  

Rédacteur : Agathe Dumas, deputy-envt.mst@ambafrance-us.org; Lila Laborde deputy-agro.mst@consulfrance-chicago.org
Origine : BE Etats-Unis numéro 168 (8/06/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 25 mai 2009

Le feu vert donné à la plus grande usine de dessalement de l'hémisphère nord laisse un goût saumâtre aux environnementalistes
- www.bulletins-electroniques.com/actualites/59218.htm

Mercredi 13 Mai 2009, le conseil régional de San Diego (responsable de la qualité de l'eau) s'est prononcé à l'unanimité en faveur du projet Poseidon consistant en la construction d'une usine de dessalement de grande capacité. Ce vote, ayant pour objectif de statuer sur l'impact environnemental du projet, met ainsi un terme à six années de procédures réglementaires. La construction de l'usine devrait démarrer fin 2009 pour une ouverture prévue en 2012.
La future usine prévoit le dessalement de 190.000 m3 d'eau par jour, soit le double de la capacité des usines actuellement opérationnelles sur le territoire américain (usine de dessalement de Tampa en Floride). Cette infrastructure permettra d'alimenter plus de 110.000 foyers et de subvenir à 10% des besoins en eau potable de la circonscription de San Diego, recensant prés de 3 millions d'habitants. Malgré les nombreuses objections dont ont fait part les associations de protection de la nature (qui ont engagé 3 procès au cours de ces 6 dernières années), l'utilisation de la technique de dessalement, consistant à extraire de l'eau douce à partir de l'eau de mer, n'est hélas plus une question de choix pour la Californie comme l'a affirmé le gouverneur Arnold Schwarzenegger. Ce dernier rappelle la vulnérabilité des aquifères de la région, fragilisés par des périodes de sécheresse de plus en plus intense.
Située en région côtière, l'usine sera couplée à la centrale électrique de Carlsbad, ville située au nord de San Diego et à 90 km au sud de Los Angeles. Poseidon utilisera en partie l'eau de mer pompée par la centrale électrique pour le refroidissement des circuits. A cette quantité, s'ajoutera le prélèvement quotidien de 400.000 m3 d'eau de mer. Sur l'ensemble des volumes prélevés, la moitié sera filtrée pour être distribuée aux consommateurs et l'autre moitié sera retournée à l'océan sous forme de rejet à forte concentration saline.
Ce projet a fait l'objet de nombreuses critiques en raison des coûts de construction (320 millions de dollars) et de fonctionnement ainsi que de son impact sur l'environnement côtier. Si les coûts d'installation ont largement diminué en raison d'avancées technologiques dans les procédés de filtration, Poséidon estime le prix de revient de l'eau à 0,79 $/m3, soit un tiers de plus que le prix obtenu par des procédés classiques de traitement (0,58 $/m3 ). Dans le cas de ce projet, la différence de prix devrait faire l'objet d'une subvention par la compagnie de distribution d'eau potable "Metropolitan Water District". Il n'en reste pas moins que l'usine de dessalement fonctionnant avec le procédé de filtration dit "d'osmose inverse" nécessitera des quantités importantes d'énergie, soulevant la question de l'impact d'une telle usine sur l'environnement. En effet, si l'énergie nécessaire au fonctionnement de l'installation est obtenue à partir d'énergie fossile, l'empreinte carbone pourrait rayer d'un trait les autres avantages environnementaux obtenus.
A cet impact sur le changement climatique, s'ajoute celui des rejets issus de la filtration qui présentent une forte concentration en sel. Selon plusieurs associations de protection de la nature, ces rejets seraient susceptibles de fragiliser les habitats en milieu côtier et d'accroître la mortalité des espèces maritimes (larves, oeufs de poissons...). C'est sur ces aspects que le conseil de San Diego s'est prononcé mercredi dernier. Au-delà de veiller au respect des seuils de toxicité imposés par la loi du "Clean Water Act", l'usine devra mettre en place une zone humide de superficie égale à 22,4 hectares dédiée à la pisciculture dont l'objectif sera de compenser la mortalité induite par les rejets salins.
Poséidon est un projet ambitieux, sans précédent dans l'hémisphère nord et ouvrant la porte à une nouvelle génération d'usines de dessalement et une nouvelle gestion des réserves en eau des Etats-Unis. Actuellement, 20 projets d'usines de dessalement sont en cours d'étude aux États-Unis. L'entreprise Poseidon prévoit par ailleurs une seconde infrastructure de même capacité à Huntington Beach, située à une centaine de kilomètres au nord de Carlsbad.
L'ouverture de ces usines devrait diminuer la pression existante sur les nappes phréatiques de la région, dont la majeure partie ces aquifères enregistrent des baisses importantes de leur niveaux d'eau. A titre d'exemple, le niveau d'eau de l'aquifère de Kaweah du bassin versant de San Joaquim (au nord de Los Angeles) a diminué de 15 m en raison des besoins croissants de l'agriculture et d'un manque de réglementation. Ces baisses de niveau d'eau ne devraient cependant pas aller en s'améliorant si l'on en juge par les résultats des recherches du "California Climate Change Center", selon lequel le changement climatique serait à l'origine d'une redistribution des précipitations et une diminution de la recharge des nappes phréatiques provenant du ruissellement de la fonte des neiges de la Sierra Nevada. Cette question fera l'objet d'un atelier co-organisé par la Mission Scientifique de l'Ambassade de France aux États-Unis à San Diego du 27 au 29 septembre prochain intitulé "Water in a Warming World". L'atelier réunira au Scripps Oceanographic Institute des chercheurs européens, chinois et américains pour examiner les causes et conséquences d'une raréfaction de l'eau potable, à laquelle le déssalement pourrait être une réponse partielle.
Pour en savoir plus, contacts :
- Site internet de l'entreprise Poseidon : www.carlsbad-desal.com
- Desalination gets a serious look. (21/03/2008). Las Vegas Sun.
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/uG3Qo
- Article de Wikipedia "Desalination". http://en.wikipedia.org/wiki/Desalination
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/f9buf

Source :
- Desalination Plant Clears Final California Hurdle. (18/05/2009). PlanetArk. http://planetark.org/wen/52910
- Water, Water, Everywhere... (17/01/2008). The Wall Street journal.
 http://redirectix.bulletins-electroniques.com/eKVfo
- Rising Calls to Regulate California Groundwater. (13/05/2009). New York Times.
 http://redirectix.bulletins-electroniques.com/2Z5Q3

Rédacteur : Agathe Dumas (deputy-envt.mst@ambafrance-us.org)
Origine : BE Etats-Unis numéro 166 (22/05/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 22 mai 2009

>> Le point sur les nouvelles données en matière de production d'éthanol et de la politique de soutien à la recherche aux Etats-Unis
- www.bulletins-electroniques.com/actualites/59221.htm

Le SRI Consulting (SRIC) a publié son rapport 2009 intitulé : "Global 2009 Ethanol report". Les principales conclusions concernent les prévisions sur la consommation de bioéthanol avec une demande américaine qui devrait augmenter annuellement de 9,3% au cours des 5 prochaines années. Les Etats-Unis sont actuellement les plus grands consommateurs de bioéthanol avec près de 50% de l'utilisation de l'offre mondiale. Ces données devraient permettre de clarifier le positionnement de cette industrie et ses perspectives de développement dans un contexte très évolutif. L'auteur principal de ce rapport, Eric LINAK, confirme que le nouveau défi de l'industrie des biocarburant sera en grande partie lié à la capacité de production et de commercialisation de l'éthanol cellulosique. Par ailleurs, concernant le prix des matières premières, le rapport précise que les inquiétudes sur les conséquences de l'augmentation de la production d'éthanol sont moins grandes ; le prix du maïs ayant chuté de manière significative en ce début d'année 2009.
Le gouvernement américain a mis en place une politique très favorable au développement des biocarburants ; le nouveau Secrétaire à l'agriculture, Tom Vilsack, s'est engagé devant le Sénat à promouvoir les énergies renouvelables et en particulier les biocarburants à travers les instruments et programmes portés par son département. Depuis 2007, l'USDA dispose d'un budget annuel de 1.6 milliards de dollars pour la recherche sur les biocarburants, avec 210 millions dédiés depuis 2008 à la recherche sur l'éthanol cellulosique. Dans le cadre de ce plan, le département de l'énergie (DoE) attribuera, d'ici 2012, un milliard de dollars aux entreprises privées investissant dans la recherche et le développement sur les biocarburants ainsi que dans la construction d'usines de production d'éthanol cellulosique.
Le 6 mai dernier, Steven Chu, Secrétaire à l'énergie a annoncé un plan de 786 millions de dollars pour accélérer les avancées en matière de R et D et fournir des fonds supplémentaires pour mener à bien les différentes phases liées à la commercialisation des biocarburants. Ces subventions permettront le financement de nouveaux projets tout en apportant des fonds supplémentaires aux programmes en cours. Elles visent en priorité les quatre secteurs suivants :
- 480 millions de dollars pour la réalisation de projets pilotes de bio raffineries opérationnelles d'ici les trois prochaines années.
- 176 millions de dollars pour des projets d'optimisation de la commercialisation des biocarburants.
- 110 millions de dollars pour des programmes de recherche fondamentale allant des nouvelles sources de biomasse à la durabilité des ressources énergétiques. L'objectif est de créer un consortium de recherche avancée pour la mise au point de nouvelles technologies et infrastructures compatibles avec la production de biocarburants. Une des priorités concerne le développement des biocarburants à partir d'algues.
- 20 millions de dollars pour la recherche concernant l'optimisation des véhicules flex-fuel fonctionnant à l'E85 (Etude d'impact sur l'augmentation de la proportion d'éthanol dans les mélanges...).
De son côté, le département de recherche du ministère américain de la défense (DARPA) s'inscrit également dans la dynamique de réduction de la dépendance énergétique et de son empreinte environnementale lors des missions militaires. L'annonce vient d'être faite, le 13 mai dernier, de la mise au point d'un biocarburant pour moteurs à réaction, produit à partir de résidus de la production d'éthanol, et qui serait aussi "efficace" que le carburant actuellement utilisé.
Source :
- The U.S. Leads Global Ethanol Consumption; SRI Consulting Publishes Global 2009 Ethanol Report, 18 mai 2009: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/4h6sT
- Biocarburants : branle-bas de combat aux Etats-Unis, 13 février 2009:
 www.bulletins-electroniques.com/actualites/57738.htm
- Obama takes strong stand in support of biofuels, 6 mai 2009 :
www.biofuelsbusiness.com/feature_stories.asp?ArticleID=102204
- US/Sweden: Bio-fuel for jet engines approved by US Defence Ministry, 13 mai 2009:
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/ehCou

Rédacteur : Lila Laborde deputy-agro.mst@consulfrance-chicago.org, Adèle Martial: attache-agro.mst@consulfrance-chicago.org

Origine : BE Etats-Unis numéro 166 (22/05/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 15 mai 2009

>> Charbon : pas de veine pour l'industrie extractive

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59069.htm

La bataille du charbon continue de faire rage, notamment sur le front minier. L'administration Obama avait affirmé dès son arrivée au pouvoir qu'elle tenterait de revenir sur la réglementation de dernière minute établie par l'administration Bush, ouvrant la voie à l'extraction par dynamitage des sommets de montagne - technique dite "mountaintop removal" ou MTR en abrégé (voir BE Etats-Unis 145). Il s'agit là du plus récent rebondissement dans une saga récurrente aux Etats-Unis. La filière charbonnière subit depuis plusieurs années déjà, mais avec une intensité accrue depuis l'automne 2008, une série d'assauts, tant sur les procédés d'extraction que sur la pollution résultant de la combustion dans les centrales électriques et jusqu'au stockage des cendres. La bataille donne lieu à d'importantes campagnes publicitaires, pour lesquelles l'industrie charbonnière aurait dépensé 500 millions de dollars en 2008 selon certaines estimations. De l'autre côté, les associations environnementales répondent par des spots publicitaires dont le message est: "there is no such thing as clean coal". Et les opposants au "charbon propre"continuent de faire pression sur les parlementaires, multipliant les manifestations devant certaines centrales et les actions de désobéissance civile.
L'administratrice de l'EPA, Lisa Jackson, a annoncé lundi 27 avril son intention d'examiner à la loupe les plus de 150 permis actuellement en cours d'instruction. Cette annonce intervient alors qu'une cour d'appel en Virginie de l'Ouest avait cassé, le 17 février dernier, un jugement en première instance qui limitait le droit d'employer la technique du MTR. En appui de sa collègue, le secrétaire au Département de l'Intérieur (dont le portefeuille comprend les concessions minières) s'est également prononcé contre le développement du mountaintop removal. Ken Salazar a demandé qu'un juge fédéral examine de nouveau la possibilité de remettre en vigueur la règlementation de 1983 qui requiert que les activités minières se situent à une distance minimum de 30 mètres (100 pieds) de tout cours d'eau, sauf si l'exploitant peut prouver que ni la qualité ni la quantité d'eau ne seront affectés. C'est cette règle qui avait été suspendue par les réglementations de la dernière heure émise par l'administration Bush.
Mais la prise de position de Ken Salazar ne satisfait pas les associations de protection de la nature, telles que Sierra Club et Earthjustice. Celles-ci considèrent que le procédé reste extrêmement destructeur pour le paysage et potentiellement dangereux pour les populations avoisinantes. Par conséquent, les environnementalistes exigent un arrêt complet du MTR et Earthjustice annonce qu'elle continuera son action en justice même si le secrétaire à l'Intérieur obtient gain de cause sur la remise en vigueur de la règle des 30 mètres.
En attendant que les cours fédérales se déterminent sur le sujet, l'EPA continue d'exercer une pression accrue sur le Corps of Army Engineers pour que les autorisations d'exploiter soit sévèrement encadrées. L'industrie, par l'intermédiaire du Vice président de sa fédération professionnelle (la National Mining Association) Carol Raulston, a regretté les retards prévisibles dans l'instruction des permis d'exploitation qui risquent, selon Mme Raulston, d'affecter plus de 60.000 emplois miniers. "C'est une préoccupation récurrente à travers toutes les Appalaches en raison de l'impact potentiel sur les emplois" a-t-elle affirmé.
Sans nier l'impact sur la filière et ses employés, les environnementalistes minimisent le nombre total d'emplois menacés (car la décision de l'EPA n'implique pas de fermetures à court terme) et rappellent les conclusions d'un rapport de l'EPA, datant de 2005, selon lequel plus de 1150 km (700 miles) de rivières auraient été ensevelies entre 1985 et 2001 dans les seules Appalaches. A l'époque, ce rapport affirmait également que sans autre mesure restrictive, 6000 km2 (équivalents à 2 fois la superficie de l'Etat du Rhode Island) auraient disparu d'ici 2012.
A l'heure où se négocient les contours de la future loi "Climat" dite Waxmann-Markey et où les coulées de cendres des bassins de rétention sont accusés de créer des risques pour la santé des populations environnantes (voir BE Etats-Unis 149), l'étau semble se resserrer sur l'industrie charbonnière. Il lui faut désormais pousser les feux sur les projets de capture et de stockage du CO2. En effet, une vraie percée sur ce front lui permettrait de maintenir son acceptabilité sociale, qui semble de plus en plus ténue hormis dans les bassins charbonniers.
Pour en savoir plus, contacts :
- "Obama seeks reversal of mountaintop removal rule" - Washington Post du 27/04/2009:
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Tw2l4
- "Appeals court reverses rule on mountaintop removal": - Environment News Service du 17/02/2009:
www.ens-newswire.com/ens/feb2009/2009-02-17-092.asp
Source :
- Site de l'EPA: www.epa.gov/region3/mtntop/index.htm
- Mountaintop Mining fact sheet - National Mining Association (fédération professionnelle de l'industrie extractive): www.nma.org/pdf/fact_sheets/mtm.pdf
- BE Etats-Unis 145 - La déréglementation de l'extraction charbonnière atteint des sommets:
www.bulletins-electroniques.com/actualites/56897.htm
- BE Etats-unis 149. Quand charbon rime avec pollution.
www.bulletins-electroniques.com/actualites/57353.htm
- BE Etats-Unis 156 - Manifestation à la centrale électrique du Congrès: Non au charbon!:
www.bulletins-electroniques.com/actualites/58137.htm
- WBIR le 30/04/09 - EPA identifies potentially dangerous coal ash sites:
www.wbir.com/news/green/story.aspx?storyid=86306&catid=137

Rédacteur : Marc Magaud (attache-envt.mst@ambafrance-us.org)
Origine : BE Etats-Unis numéro 165 (15/05/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 15 mai 2009

>> Association de trois ministères américains (l'USDA, l'EPA et le DOE) dans la lutte pour l'indépendance énergétique des Etats-Unis

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59089.htm

Le 5 mai dernier, le président Obama a annoncé en présence du Secrétaire du Département de l'agriculture, Tom Vilsack la mise en place d'une nouvelle directive présidentielle visant à accélérer la production de biocarburants. A cette occasion, le Président a témoigné de l'importance toute particulière qu'il porte à la création d'une industrie forte des biocarburants aux Etats-Unis. Avec l'appui du Secrétaire du Département de l'énergie (DoE), Stephen Chu et de l'Administrateur de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) Lisa Jackson, Tom Vilsack a précisé qu'il serait à la tête d'une collaboration interministérielle sans précédent pour accroître l'indépendance énergétique des Etats-Unis et stimuler le développement économique rural; "c'est l'un des plus grands défis du 21e siècle. La production de l'énergie propre et renouvelable dans notre pays est un puissant outil de développement rural qui créera des emplois au niveau national tout en générant de nouvelles recettes fiscales pour les collectivités locales, étatiques et fédérales". L'objectif, d'ici 2022, est l'augmentation de la production de carburants renouvelables permettant de réduire la dépendance américaine au pétrole étranger pour plus de 297 millions de barils par an et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 160 millions de tonnes par an.
Lisa Jackson a annoncé que l'EPA établira quatre catégories de carburants renouvelables, dont certains seront produits à partir de nouvelles sources de matières premières, pour répondre au problème de l'analyse de cycle de vie, déterminant les émissions de gaz à effet de serre. Le terme "cycle de vie" ou "émissions indirectes" prend en compte les émissions de CO2 liées à la culture, à la production et au transport des combustibles. L'étude de ces cycles de vie démontre que la production de certains biocarburants et principalement le bioéthanol de maïs entraine de fortes émissions de gaz à effet de serre. L'EPA sollicite une évaluation scientifique de l'utilisation des matières premières afin de s'assurer de la qualité des données disponibles avant la mise en oeuvre à l'échelle de production.
Le Président Obama a demandé au Ministre Tom Vilsack d'accélérer la production de biocarburants et de maintenir leur développement grâce :
- Au financement des investissements existants pour les carburants renouvelables afin de préserver les emplois de l'industrie de l'éthanol et du biodiesel, ainsi que des centrales de production d'électricité renouvelable.
- A l'utilisation des possibilités de financement prévues pour la recherche et le developpement destinés à l'agroalimentaire, pour les énergies renouvelables suivant ainsi l'Energy Act de 2008.

Ces possibilités de financement comprennent:
- Des garanties de prêts et de subventions pour le développement, la construction et la mise à l'échelle commerciale des bio-raffineries.
- Des encouragements de financement pour les bioraffineries produisant des énergies renouvelables.
- Le financement des producteurs de biocarburants afin d'encourager ainsi la production et la mise au point de la prochaine génération de biocarburants, à partir de la biomasse et d'autres matières premières différentes du mais.
- L'amélioration et la mise au point de nouveaux procédés de fabrication d'énergies renouvelables et l'amélioration du programme sur l'efficacité énergétique, qui a été rebaptisé pour l'Amérique rurale "Energy Program", afin d' inclure les technologies hydroélectriques.
- Un soutien particulier pour la collecte, la récolte, le stockage et le transport des matières premières.

Cette collaboration active entre ces trois organismes fédéraux (EPA, DoE et USDA) a pour objectif d' accélérer la production et le développement des énergies renouvelables et durables. Ce Groupe de travail interministériel sur les biocarburants sera également amené à réfléchir sur la mise au point de nouveaux véhicules "flexfuel" plus performants.
Le National Corn Growers Association (NCGA) a félicité le président Obama pour son engagement vis-à-vis de l'industrie des biocarburants et pour la création du groupe de travail interministériel regroupant l'EPA, l'USDA et le DoE. "Nous sommes heureux d'entendre parler de la formation du groupe de travail interministériel créé par le président Obama", a déclaré Bob Dickey Président du NCGA, "C'est un grand exemple de l'engagement de la nouvelle administration à l'industrie des biocarburants". Fondée en 1957, la National Corn Growers Association (NCGA) représente environ 35.000 producteurs de maïs ainsi que les intérêts de plus de 300.000 agriculteurs qui contribuent à travers les programmes "corn Checkoff" dans leurs Etats respectifs à promouvoir les projets de recherche et d développement pour la production de mais et d'éthanol de maïs.
Source :
- USDA News release: PRESIDENT OBAMA ISSUES PRESIDENTIAL DIRECTIVE TO USDA TO EXPAND ACCESS TO BIOFUELS: 5 mai 2009: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/S4V8e
- NCGA Commends President Obama for his Commitment to Biofuels, 5 mai 2009 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/GNl8c
- US' proposed RFS-2 rule includes 'indirect land use' charges: EPA, 5 mai 2009:
www.platts.com/Oil/News/6295735.xml?sub=Oil&p=Oil/News&
- Checkoff definition, 29 avril 2009: http://en.wikipedia.org/wiki/Checkoff

Rédacteur : Lila Laborde deputy-agro.mst@consulfrance-chicago.org, Adèle Martial: attache-agro.mst@consulfrance-chicago.org
Origine : BE Etats-Unis numéro 165 (15/05/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 4 mai 2009

>> Le changement climatique à l'origine d'une redistribution des ressources en eau potable de la planète
- www.bulletins-electroniques.com/actualites/58867.htm

Selon les travaux de recherche du NCAR (National Center for Atmospheric Research -Boulder, Colorado), les débits des principaux fleuves et rivières de la planète auraient diminué au cours de ces cinquante dernières années (1948 - 2004). Recensant des données sur plus de 900 cours d'eau comptant pour près des trois quarts des débits d'eau collectés à la surface des continents, l'équipe de chercheurs a mis en évidence un changement du régime hydrologique de près d'un tiers de ces cours d'eau. Ces recherches, financées par la National Science Foundation, constituent la première étude exhaustive démontrant l'impact généralisé du changement climatique sur le cycle de l'eau et la menace que cela représente pour les besoins futurs en eau et en nourriture.
Cette étude, dirigée par Aiguo Dai (chercheur au NCAR dans le département "Climate and Global Dynamic s"), se base sur l'analyse de données de terrain collectées sur l'ensemble des continents (à l'exception de l'Antarctique). Les chercheurs ont néanmoins fait appel à la modélisation, afin de combler localement quelques données manquantes. Au final, les niveaux d'eau mesurés mettent en évidence une baisse généralisée du débit des cours d'eau précisément dans les zones où les besoins en eau sont croissants (2,5 rivières relèvent de plus faibles débits pour une rivière enregistrant une augmentation). Les chercheurs associent ces résultats aux conséquences du changement climatique global à l'origine d'une diminution des précipitations dans les moyennes latitudes et d'une augmentation du taux d'évaporation.
Globalement, les rivières situées dans les basses latitudes voient leur débits diminuer alors que les cours d'eau prenant leurs sources dans les hautes latitudes enregistrent une augmentation de leur débit du fait de la fonte des glaces (augmentation de 10% des débits des rivières se déversant dans l'océan arctique). A l'échelle des Etats-Unis, les résultats sont cependant partagés, soulignant la difficulté de généraliser les impacts du changement climatique sur le cycle de l'eau et l'importance de tenir compte du contexte régional. En effet, si la rivière Columbia enregistre une diminution de ses volumes déversés de l'ordre de 14% (dus au développement de l'irrigation dans l'ouest et à une diminution des précipitations dans cette région), le Mississipi a vu son débit augmenter de 22% en raison du changement de régime pluviométrique dans la région du Midwest.
Ces résultats, qui seront publiés le 15 mai prochain dans le "Journal of Climate" de l' "American Meteorological Society", confirment ainsi les travaux antérieurs de Dai et son équipe. Ils soulèvent également un certain nombre d'inquiétudes concernant les répercussions sur l'équilibre écologique des différents écosystèmes. En effet, si cette étude inclut les variables extérieures telles que les barrages ou le pompage pour les besoins de l'industrie et de l'agriculture, de nombreuses connexions restent à établir, notamment concernant la réponse des écosystèmes au stress hydrique. A titre d'exemple, le changement des régimes hydrologiques des grands fleuves peut avoir des répercussions sur les écosystèmes voisins tels que ceux de l'océan, les cours d'eau transportant d'importantes quantités de nutriments provenant du lessivage des continents. Kevin Trenberth, chercheur au NCAR et coauteur de la publication, rappelle ainsi la nécessité de prolonger les collectes de données afin d'établir des stratégies d'adaptation tenant compte du contexte régional.
Pour en savoir plus, contacts :
- Site de NCAR : www.ncar.ucar.edu
- Site de la "National Science Foundation" : www.nsf.gov  
Source :
- As World Warms, Water Levels Dropping In Major Rivers. (22/04/2009). ScienceDaily.
www.sciencedaily.com/releases/2009/04/090421101625.htm
- As World Warms Some River Levels Drop. (22/04/2009).
http://freshare.net/article/as_world_warms_some_river_levels_drop

Rédacteur : Agathe Dumas (deputy-envt.mst@ambafrance-us.org)

Origine : BE Etats-Unis numéro 164 (4/05/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 4 mai 2009

>> La Californie impose un bilan carbone à l'ensemble des filières productrices de carburants

www.bulletins-electroniques.com/actualites/58868.htm

La Californie a adopté le 23 avril dernier un "Low Carbon Fuel Standard", nouveau règlement visant à réduire les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre, ou green-house gaz) provenant des carburants de 10% d'ici 2020. Avec ces mesures, l'état californien espère diminuer l'impact environnemental de la filière pétrolière, diversifier les types de carburants utilisés dans les transports et amplifier le marché des véhicules alternatifs. Si des réglementations existent déjà concernant le contrôle des GES émis par les véhicules [1], c'est la première fois qu'un gouvernement adopte une règle visant à comparer l'efficacité énergétique des différentes filières de production des carburants, sur l'ensemble du cycle de vie.
Le "California Air Resources Board" a approuvé la réglementation (par 9 voix contre 1) lors d'une réunion à Sacramento. "Les normes en matière d'émissions de carbone, une première mondiale, ne réduiront pas seulement la pollution responsable du réchauffement de la planète, elles récompenseront également l'innovation, étendront le choix du consommateur et encourageront l'investissement privé dont nous avons besoin pour transformer notre infrastructure énergétique.", a souligné le gouverneur de l'Etat, Arnold Schwarzenegger [2]. Ces propos ont par ailleurs été appuyés par Mary D. Nichols, Président de l'Air Resources Board (comité à l'origine du règlement), rappelant l'importance de diminuer la dépendance énergétique du pays à l'égard des pays exportateurs de pétrole et d'aider la Californie à accéder à une plus grande sécurité énergétique.
Le texte prévoit la mise en place d'un "bilan carbone" détaillé pour chaque type de carburant, comprenant non seulement les gaz échappés des véhicules mais aussi l'intégralité du cycle de vie du combustible, de sa production à sa consommation. Les nouveaux standards s'appliquent à tous les acteurs pétroliers : fournisseurs, raffineurs, importateurs et mélangeurs ainsi qu'à la filière des biocarburants, celle-ci devant comptabiliser les émissions de carbone de la semence des cultures jusqu'à la consommation de biocarburants. Cette réglementation vise ainsi à promouvoir l'utilisation de procédés à faible "intensité carbone" (indicateur de la somme des émissions des GES émis lors de la production, du transport et de la consommation d'un carburant).
L'industrie productrice d'éthanol est préoccupée par ces nouvelles normes, qui prendraient effet dès 2011, et qui risqueraient de paralyser la demande en biocarburants. En effet, pour les agro-carburants, l'intensité carbone devra tenir compte de l'impact de la déforestation des terres ou du remplacement des cultures de maïs autrefois destinées à l'agriculture et qui sont aujourd'hui consacrées à la production de carburants. Ce texte pourrait alors nuire à l'industrie des agro carburants, le bilan carbone de l'ensemble du cycle de vie de l'éthanol à base de maïs ayant souvent été controversé. Selon le rapport de l'IPCC, l'éthanol provenant des cultures de maïs de l'Amérique du nord (fortement mécanisées) pourrait libérer jusqu'à 10% de plus de GES que l'essence lorsque le charbon est utilisé pour la distillation et 10% de moins lorsque l'industrie a recours aux gaz naturel [3]. Si l'on tient compte des dernières avancées technologiques dans ce domaine, les biocarburants à base de maïs pourraient cependant diminuer de moitié les émissions de GES [4]. Andy Lipow, président de Lipow Oil Associates LLC, à Houston, craint qu'une telle réglementation ne soit adoptée par d'autres états [5] et ne desserve l'industrie des agro-carburants faisant actuellement l'objet d'importantes subventions provenant de l'état fédéral.
Le secteur des transports compte à lui seul pour un tiers des émissions de GES aux Etats-Unis, dont 40% pour l'état de Californie, qui représente le premier marché automobile du pays. L'adoption de cette réglementation constitue donc une première étape vers la création d'un marché d' énergies alternatives, compétitif avec les produits pétroliers. En effet, la Californie espère atteindre un taux de consommation d'énergies moins polluantes (électricité, gaz naturel, hydrogène et biocarburants) de 20% d'ici dix ans. Cette réforme californienne s'inscrit ainsi dans la continuité de la politique du président Barack Obama qui plaide pour l'adoption d'un plan contraignant de réduction des émissions des GES, avec un objectif de moins 80% d'ici 2050.
Pour en savoir plus, contacts :
- [1] BE Etats-Unis 152. Obama s'attaque aux émissions provenant des transports.
www.bulletins-electroniques.com/actualites/57627.htm
- [2] Site internet du gouverneur de Californie: http://gov.ca.gov/index.php?/press-release/5074/
- [3] Climate change 2007: mitigation of climate change : contribution of Working Group III to the Fourth Assessment Report of the IIntergovernmental Panel on Climate Change. (2007). By Bert Metz, Intergovernmental Panel on Climate Change, Intergovernmental Panel on Climate Change. Working Group III. http://books.google.com/books?id=U_4ltxID60UC&printsec=frontcover
- [4] Corn Ethanol's Greenhouse Gas Emission Reduction Better Than Thought, New Study Shows (23/01/2009). http://redirectix.bulletins-electroniques.com/vnxEe
- [5] 11 Eastern States Commit to Regional Low Carbon Fuel Standard.-06/01/2009). Environment News Services. www.ens-newswire.com/ens/jan2009/2009-01-06-091.asp
Site du comité pour l'énergie de Californie : www.energy.ca.gov/low_carbon_fuel_standard/index.html

Source :
- California Weighs Low-Carbon Fuel Standard. (23/04/2009). New York Times.
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/lVsU1
- Low Carbon Fuel Standard. Union of Concerned Scientists.
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/1HdXi

Rédacteur : Lila Laborde deputy-agro.mst@consulfrance-chicago.org, Agathe Dumas, deputy-envt.mst@ambafrance-us.org
Origine : BE Etats-Unis numéro 164 (4/05/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Etats-Unis, 4 mai 2009

>> Energies renouvelables : "Si j'avais un marché...", (je ferais du PV)

www.bulletins-electroniques.com/actualites/58869.htm

Les fleurons de l'industrie du photovoltaïque (PV [1]) étaient réunis le 23 avril à l'Académie des Sciences pour débattre de l'avenir de la production manufacturière aux Etats-Unis. First Solar, SunPower, DowCorning, Dupont et d'autres leaders ont dressé un tableau contrasté de leur activité et suggéré des orientations aux décideurs politiques présents dans la salle.

Une industrie surcapacitaire

Le premier constat, qui n'est pas réservé au seul secteur du PV, est l'arrêt brutal d'un nombre important de projets de production d'énergies renouvelables, en raison de la récession en cours. La conséquence pour le secteur du PV est un niveau de stock élevé et une rentabilité mise à mal dans ce secteur à forte intensité capitalistique. En effet, le facteur prépondérant du succès dans l'industrie manufacturière des cellules et panneaux est l'économie d'échelle, permettant de poursuivre la baisse des coûts. Il en résulte, avec la récession, que de nombreuses installations sont surdimensionnées.
Le modèle de l'industrie micro-électronique, illustré par le consortium SEMATECH, paraît séduisant pour illustrer l'évolution possible du PV. Mais plusieurs industriels expliquent que la différenciation par la technologie et les droits de propriété industrielle s'efface devant la logique d'économie d'échelle. Selon eux, la course engagée aujourd'hui ne tourne pratiquement plus qu'autour des prix.

Une chaine de valeur pondérée vers l'aval

Une rapide analyse de la chaine de valeur, effectuée par Dick Swanson, Président de SunPower, révèle que plus de 50% de la création de valeur se situe en aval de la fabrication des panneaux, principalement dans l'installation. Et Eric Daniels, VP Technologie de BP Solar insiste sur le fait que près de 75% des emplois sont situés dans l'aval de cette chaine de valeur. En effet, le PV se positionne comme étant un fort créateur d'emplois non-délocalisables. L'argument n'est pas dénué d'arrières-pensées dans un contexte où toute mesure est jugée à l'aune de la création d'emplois.
Ces analyses sont avancées en réponse à la tentation protectionniste qui se développe, tant chez certaines entreprises que chez les représentants élus, et qui se traduit par la volonté d'insérer des clauses obligeant à acheter américain ("buy American clause" dans les appels d'offres). Mais les leaders de l'industrie savent que ce type de politique ouvre la voie à des mesure de rétorsion et limite le commerce à l'export, comme à l'import. Or, leur marchés actuels se trouvent précisément hors du territoire américain.

Un appel à la puissance publique pour la stimulation du marché

Eric Peeters, responsable du secteur solaire chez Dow Corning, a rappelé les enjeux de la filière PV: maintien de l'innovation technologique, accroissement de la durabilité des matériaux, amélioration de la conversion des matières premières, poursuite des économies d'échelle, établissement de normes qualité internationales, et qualification de la main d'oeuvre.
Le diagnostic, partagé par la majorité des acteurs, a conduit à formuler quelques recommandations à destination des assistants parlementaires et des membres du gouvernement Obama présents dans l'assistance, afin qu'ils à intègrent les composantes suivantes dans les textes relatifs à l'énergie:

1. le renouvellement des incitations fiscales sur des durées longues, afin de donner un cadre juridique stable aux investisseurs,
2. un tarif de rachat des énergies renouvelables obligatoire pour les compagnies d'électricité, stable sur de longue durées, (inspiré du modèle allemand)
3. un objectif national de pourcentage d'électricité renouvelable dans la fourniture de courant ("Renewable Electricity Standard"). Ces pourcentages n'existent pour l'instant que dans 28 états fédérés,
4. la formation de la main d'oeuvre, notamment pour l'installation
5. une administration publique exemplaire, notamment dans ses achats d'électricité
6. l'institution d'un prix sur la carbone (soit par une taxe, soit par le marché de permis d'émissions)

Malgré la crise, le marché global projeté pour la fin 2009 représenterait 5 GW (et un Chiffre d'Affaires annuel mondial avoisinant les $30 milliards). Mais sur ces 5 GW, seules quelques centaines de MW seraient effectivement installés sur le territoire américain. Les industriels rappellent que la raison en est la nécessité d'être au plus proche des clients, qui se trouvent être majoritairement en Europe. Si les Etats-Unis sont à la traine, affirment-ils, ce n'est pas par manque de savoir-faire, ou en raison des coûts de main d'oeuvre, mais tout simplement parce que leur pays n'a pas su mettre en oeuvre les mesures incitatives requises pour stimuler un véritable marché intérieur.

De l'avis général, l'industrie du solaire PV s'apprête à connaître une période chahutée, avec des restructurations, des concentrations et par conséquent, des "perdants" qui disparaitront. Mais, bien que les Etats-Unis soient en retard, et qu'ils perdent encore du terrain, notamment vis-à-vis de la Chine, ils possèdent de beaux fleurons dans les technologies clés et sont soutenus par une nouvelle administration très "solarophile". Tout porte à croire (notamment le plan de relance et le projet de budget 2010, tous deux très axés sur la R&D - notamment en énergie - et l'intérêt marqué du Secrétaire à l'Energie pour les technologies du solaire), qu'un cadre très favorable au PV sera mis en place. Si tel est le cas, sur la base de la progression des années précédentes, les leaders du PV américain prévoient qu'ils pourraient atteindre la sacro-sainte parité de grille2 d'ici 2012, permettant d'être compétitif sans recours à des subventions.

[1] D'après "Si j'avais un marteau..." - Paroles de Claude François et Vine Buggy

[2] parité de grille, ou parité de grilleparitéseau : coût de revient du kWh inférieur ou égal à celui commercialisé dans le réseau par les compagnies de production d'électricité
Pour en savoir plus, contacts :
- Solar Photovoltaïc Cell/Module Manufacturing Activities - Energy Information Administration (Department of Energy): http://redirectix.bulletins-electroniques.com/y80jJ
- BE Etats-Unis 158: "Baisse continue des prix de revient et impulsions fédérales devraient fortement stimuler le développement du photovoltaïque": www.bulletins-electroniques.com/actualites/58298.htm
- Rapport de la Mission Scientifique de l'Ambassade de France aux Etats-Unis : "L'energie Solaire aux Etats-Unis : www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm09_008.htm
Source : The Future of Solar Photovoltaïc manufacturing in the United States - Journée technique à l'Academie des Sciences - 23/04/09

Rédacteur : Marc Magaud (attache-envt.mst@ambafrance-us.org)
Origine : BE Etats-Unis numéro 164 (4/05/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT




flech_dd.gif   Asie et Océanie

Chine, 24 juin 2009

>> Série d'investissements dans l'énergie éolienne

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59676.htm

"Sur la partie continentale de la Chine, le potentiel estimé en énergie éolienne est de 4,35 Ter watts", a indiqué M. Shanli Shi, vice directeur de l'administration énergétique d'Etat, " dont 0,3 Terawatts exploitables se distribuent principalement dans les régions du nord et les régions côtières du sud-est du pays. "

Développement de l'éolien en Chine

En 2008, le nombre total de parcs éoliens dans la partie continentale de la Chine s'élevait à 239, et le nombre d'éoliennes à 11638, avec une capacité totale installée de 12,17 Gigawatts. La Chine est désormais en 4ème position derrière les Etat-Unis, l'Allemagne et l'Espagne.

Si la Chine est capable aujourd'hui de fabriquer en grandes quantités des éoliennes de 1,5 MW, elle devrait pouvoir produire prochainement à grande échelle des éoliennes de 2 MW et 3 MW. L'industrie se développant rapidement, on compte 70 fabricants d'équipements complets et de nombreuses entreprises engagées dans la production d'accessoires.

Plan de mise en oeuvre

Le gouvernement prévoit dans un premier temps d'atteindre une capacité cumulée de 30 Gigawatts d'ici 2010 et dans un second temps vise 100 Gigawatts d'ici 2020. Plusieurs dizaines de parcs produisant quelques GW et 7 parcs produisant quelques dizaines de GW seront construit dans les provinces du Hebei, du Jilin, du Gansu, du Xinjiang, du Jiangsu et de la Mongolie intérieure.

La province du Gansu est très riche en ressources éoliennes : son potentiel estimé est de 230 Gigawatts, sa surface exploitable de 176000 mètres carrés, soit 39% de la surface totale de la province. Cette année, près de 200 MW d'électricité d'origine éolienne sera produite dans cette province et à la fin de l'année 2010, cette puissance devrait atteindre les 500 MV. Dans 10 ans, la province du Gansu devrait être le plus grand parc éolien de Chine.
Pour en savoir plus, contacts :
Newenergy.org.cn 15/06/09 http://www.newenergy.org.cn/html/0096/6150927982.html
Source :
China.com.cn - 10/06/09 - http://www.china.com.cn/news/tech/2009-06/10/content_17923259.htm

Rédacteur : Wenjing XU lucie.xu@ambafrance-cn.org
Anthony Nowocien anthony.nowocien@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Chine numéro 70 (24/06/2009) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Chine, 24 juin 2009

>> Réchauffement climatique et désertification à grande échelle au nord de la Chine

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59677.htm

Le 17 juin, une étude de l'institut de recherche en ingénierie et environnement des régions froides et arides révèle qu'à partir du milieu de ce siècle, la dune mouvante, le désert et la steppe couvriront la plupart des régions arides et semi-arides du Nord de la Chine. Cette désertification menace gravement la vie des populations locales.

Cette étude de la tendance à la désertification des zones arides du nord de la Chine a été réalisée par Wang Xunming. Il s'est basé pour cela sur la variation du mouvement de la dune en reliant les données prédictives telles que la vitesse du vent, la température et les précipitations. Son modèle utilise comme hypothèse pour les prévisions les évacuations de gaz à effets de serre divers et met en relation les modes d'étude climatique HadCM3 et CHAM4. Cette étude a eu une audience internationale.

Son résultat montre que, de l'année 2010 à l'année 2099, la tendance à la désertification dans la région centrale du Nord de la Chine s'inverserait et favoriserait le développement de l'agriculture et de l'élevage dans la région. Par contre, la désertification se poursuivrait dans le nord-est de la Chine et affecterait gravement la production céréalière de cette région. Entre 2010 et 2039, l'influence du réchauffement climatique sur la désertification des régions du nord ne serait pas très importante. En revanche, à partir de 2040, l'évaporation augmenterait dans les zones arides du nord de la Chine, et la désertification continuerait à se développer, menaçant ainsi le rendement de l'agriculture et l'élevage.
Source :
Chinanews 18/06./09 www.chinanews.com.cn/gn/news/2009/06-18/1738702.shtml

Rédacteur : Wenjing XU lucie.xu@ambafrance-cn.org
Anthony Nowocien anthony.nowocien@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Chine numéro 70 (24/06/2009) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Chine, 22 mai 2009

>> La Chine souligne son intérêt dans un développement des énergies nouvelles

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59205.htm

Le vice premier ministre chinois Li Keqiang a déclaré que la Chine devrait poursuivre sa restructuration industrielle en énergie, afin de développer de nouveaux produits respectueux de l'environnement. Le développement de produits écologiques serait essentiel pour la stabilisation des exportations, stimulerait les investissements et les dépenses intérieures du pays. La Chine a un potentiel énorme dans ce domaine, qui mérite plus de soutien de la part du gouvernement. Des incitations fiscales devraient entre appliquées, pour promouvoir l'application de nouvelles sources d'énergie et de technologies de protection de l'environnement.
La Chine a fait des efforts constants pour réduire la pollution par le biais de la restructuration industrielle et économiser l'énergie. Selon Xie Zhenhua directeur adjoint de la Commission Nationale du Développement et de la Réforme, entre 2006 et 2008, la Chine aurait réduit de 10% sa consommation en énergie, ce qui représente une économie de 300 millions de tonnes de charbon et une réduction de CO2 émis de près de 750 millions de tonnes.
Cette année, la Chine prévoit de supprimer des petites centrales à charbon à hauteur de 15 millions de kilowatts en consommation énergétique des petites centrales à charbon, et de supprimer les émissions de 16 millions de tonnes de CO2 en fermant des implantations sidérurgiques devenues obsolètes.

Source : Dépêche de l'agence Xinhua du 21/05/09:
http://news.xinhuanet.com/english/2009-05/21/content_11414578.htm

Rédacteur : Xavier Herent xavier.herent@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Chine numéro 66 (22/05/2009) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Chine, 18 mai 2009

>> Les scientifiques chinois réalisent une carte des émissions de méthane des rizières

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59120.htm

D'après une étude menée par des chercheurs de l'Académie Chinoise des Sciences, les émissions de méthane des rizières sont probablement surestimées de trois fois. En 2000, le montant total des émissions mondiales de méthane - l'un des principaux gaz à effet de serre - en provenance des rizières, est de 25,6 millions de tonnes, au lieu de 80 millions de tonnes. De plus, les émissions chinoises ne seraient que de 25% de ce montant estimé, selon cette nouvelle étude publiée dans le magazine Nature.
Si la quantité de méthane dans l'atmosphère a triplé depuis la révolution industrielle, les contributions des différents émetteurs sont plus difficilement quantifiables. D'après un des auteurs de l'étude, Yan Xiaoyuan, la plantation de riz est généralement considérée comme la principale responsable des émissions, mettant ainsi la pression sur la culture chinoise du riz.
Le groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC) a publié des lignes directrices pour l'estimation des émissions de méthane provenant des rizières en 2006, et a recommandé sa méthode à ses pays membres.
En utilisant des estimations spécifiques à chaque pays pour les récoltes de riz et leurs pratiques agricoles respectives, Yan Xiaoyuan et ses collègues ont donc calculé que les émissions de méthane ont atteint 25,6 millions de tonnes sur toute l'année et qu'elles sont pour la plupart issues des pays de l'Asie des moussons. Selon leur étude, la libération de méthane est fortement dépendante des techniques de gestion des rizières. Drainer les champs au moins une fois pendant la période de croissance réduit les émissions de 4,1 millions de tonnes par an. Restituer la paille de riz hors saison réduirait également les émissions de la même quantité. Les chercheurs estiment ainsi que la mise en oeuvre de ces deux pratiques pourrait réduire les émissions de 30% par an.
Pour en savoir plus, contacts :
- Quantifying methane emissions from rice fields in the Taihu Lake region, China by coupling a detailed soil database with biogeochemical model - www.biogeosciences.net/6/739/2009/bg-6-739-2009.pdf
- Methane emission from rice fields in mainland China: Amount and seasonal and spatial distribution : www.agu.org/pubs/crossref/2003/2002JD003182.shtml
Source : Chinese Academy of Sciences
http://english.cas.ac.cn/eng2003/news/detailnewsb.asp?InfoNo=27713

Rédacteur : Anthony Nowocien anthony.nowocien@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Chine numéro 65 (18/05/2009) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Chine, 18 mai 2009

>> Une équipe internationale étudie les écosystèmes chinois pour une réduction des gaz à effet de serre
- www.bulletins-electroniques.com/actualites/59121.htm

Une coopération de scientifiques chinois, français et anglais se lance dans l'étude des écosystèmes chinois et démontre que la biomasse présente en Chine a absorbé entre 28 et 37% des émissions de carbone entre 1981 et 2000.
En milieu naturel, les végétaux constituent des pièges ou "puits" à CO2, capturant le carbone émis dans l'atmosphère, pouvant ainsi limiter le réchauffement climatique par la réduction des gaz à effet de serre. La Chine, avec près de 1.5 gigatonnes de CO2 rejetés en 2006, est le premier émetteur de CO2 dans le monde. Au nord la diminution de sa surface forestière, due à une perpétuelle croissance économique, au sud le climat humide, offrent un terrain favorable aux programmes actuels de reforestation et d'amélioration des techniques agricoles.
L'université de Pékin, en coopération avec des équipes françaises et anglaises, cherche à quantifier la balance du carbone dans les écosystèmes chinois, ceci afin de définir des nouveaux plans de gestion environnementale et d'atténuer le réchauffement climatique.
3 approches sont menées en parallèle pour quantifier le carbone capturé dans les écosystèmes chinois sur 20 années. Des mesures ont été effectuées sur l'évolution des forêts, les taux de carbone présent dans les sols, et l'observation de la végétation par satellite. Les données ainsi acquises ont été confrontées aux mesures de concentration du CO2 atmosphérique et aux modèles de dispersion dans l'atmosphère. Avec une couverture forestière de l'ordre de 14% [1] du territoire chinois et grâce aux plans de reforestation, les résultats suggèrent une augmentation du carbone capturé entre les années 80 et les années 90. Il y aurait eu, en 20 ans, près de 0.19 à 0.26 gigatonnes de carbone absorbés par les écosystèmes chinois.

[1] Selon André Villalonga, IGREF au SST, la couverture forestière chinoise est de l'ordre de 20% en 2009
Source :
- CEA Commissariat de l'Energie Atomique - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/9ekjq
- Article: "The carbon balance of terrestrial ecosystems in China" ; Shilong Piao, Jingyun Fang, Philippe Ciais, Philippe Peylin, Yao Huang, Stephen Sitch & Tao Wang ; Nature, 23 avril 2009

Rédacteur : Xavier Herent xavier.herent@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Chine numéro 65 (18/05/2009) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Chine, 18 mai 2009

>> La Chine devrait tripler sa puissance éolienne d'ici 2020

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59127.htm

D'ici à l'horizon 2050, la Chine s'est fixée comme objectif que 40% de sa consommation d'énergie provienne de sources renouvelables. Dans 9 ans, la capacité éolienne devrait atteindre 100 GW, soit trois fois plus que l'objectif précédent fixé par le gouvernement il y a 18 mois. Selon le Global Wind Energy Council, la Chine deviendrait d'ici la fin de l'année la première puissance éolienne mondiale. Elle devancerait ainsi les Etats-Unis, l'Allemagne et l'Espagne qui occupent actuellement les premières places. D'après la National Energy Administration, la croissance annuelle de l'éolien sera d'environ 20%. Avec un parc d'une capacité actuelle de 12 GW (qui devrait être de 20 GW en 2010), l'éolien devrait dépasser le nucléaire. Le solaire fournira quant à lui 1,8 GW en 2020.
Les trois principaux fabricants de turbines, Sinovel Wind Co, Xinjiang Goldwind Science & Technology Co et Dongfang Electric Corp se partagent plus de 75% du marché local, et la part des entreprises étrangères décroît très rapidement d'après le GWEC. Les entreprises chinoises ont pu remporter des contrats aux Etats-Unis, à Cuba, au Pérou, en Afrique et au Moyen-Orient. D'après le World Wind Energy Report de 2008, la Chine deviendra "la locomotive mondiale dans l'industrie éolienne" et "les fabricants chinois d'éoliennes seront parmi les premiers fournisseurs mondiaux".
Selon Wang Jun, directeur du département des énergies renouvelables de la National Energy Administration, les énergies renouvelables deviendront en 2050 les principales sources d'énergie. Le but pousuivi est de transformer la Chine, actuel plus gros émetteur de gaz à effet de serre, en l'un des plus petits. Certains experts pensent toutefois que la Chine devrait plutôt mettre l'accent sur le charbon propre. Pour l'Institut de Chimie du Charbon de Jiangsu, les énergies renouvelables ne sont pas la solution au problème de combustion à grande échelle du charbon. Selon son directeur, les sources d'énergie fossile seront toujours les principales d'ici les 30 prochaines années, et les recherches sur le charbon propre devraient être prioritaires.
Source : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/HsSE8

Rédacteur : Anthony Nowocien anthony.nowocien@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Chine numéro 65 (18/05/2009) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Chine, 4 mai 2009

>> La Chine commence la construction de réacteurs nucléaires de 3eme génération

www.bulletins-electroniques.com/actualites/58877.htm

La Chine a commencé le 20 avril la construction de sa première centrale à réacteur à eau pressurisée de troisième génération utilisant la technologie américaine (Westinghouse) AP 1000. Les réacteurs situés à Sanmen dans la province du Zhejiang seront les premiers au monde à utiliser ce type de technologies.
La centrale nucléaire de Sanmen sera construite en trois phases, avec un investissement de plus de 40 milliards de yuan (environ 4,5 milliards d'euros) lors de la première phase. Celle-ci comprendra deux unités, chacune d'une capacité de production de 1,25 millions de kW. La première unité de production sera mise en service en 2013, la seconde en 2014. La centrale possèdera en tout six unités. "C'est le plus grand projet de coopération énergétique entre la Chine et les Etats-Unis", a déclaré Zhang Guobao, vice-ministre de la Commission Nationale du Développement et de la Réforme (NDRC). "Il contribuera à une utilisation pacifique de l'énergie nucléaire", a t-il ajouté.
Pour répondre à sa croissance économique rapide, la Chine prévoit de développer davantage l'énergie nucléaire. Le pays prévoit d'avoir 40 millions de kW de puissance nucléaire installée sur son sol d'ici à 2020. Cela représenterait 4% de sa capacité d'approvisionnement en électricité, soit le double du niveau actuel. Sur les 11 réacteurs chinois actuels, trois utilisent une technologie chinoise, deux sont équipées de la technologie russe, quatre de technologie française et deux sont de conception canadienne.

Selon le Vice-Premier Ministre Li Keqiang, la Chine redoublera d'efforts pour développer les énergies nouvelles et assurer ainsi sa sécurité énergétique.
Pour en savoir plus, contacts : www.china.org.cn/business/2009-04/20/content_17633908.htm

Rédacteur : Anthony Nowocien anthony.nowocien@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Chine numéro 63 (4/05/2009) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Inde, 23 juin 2009

>> La mousson indienne menacée

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59621.htm

Selon un rapport de l'organisation écologique Greenpeace publié la veille de la journée mondiale de l'environnement, la mousson indienne serait considérablement affectée par les changements climatiques. La stabilité et la prévisibilité de la mousson ont des impacts directs sur l'économie indienne, sa société, et son environnement.

Le rapport intitulé : "Monsoon Wager" est une compilation des connaissances actuelles concernant la mousson et conclue que les modifications climatiques actuelles pourraient affecter son intensité géographique et modifier sa saisonnalité. Ces modifications affecteraient de façon durable la vie de millions d'indiens. Bombay et Thane seraient les villes du Sud Asiatique les plus menacées par l'élévation du niveau des mers, les inondations et les tempêtes.

Les projections du Bureau Intergouvernemental des Etudes Climatiques suggèrent dans leur quatrième rapport que le réchauffement climatique sera supérieur à la moyenne mondiale en Asie du Sud. Les précipitations seront plus nombreuses et localement plus intenses. On estime que les précipitations estivales seront de l'ordre de 20% plus importantes et qu'elles seront inégalement réparties en Inde.

Si les négociations actuelles restent en l'état, on estime que la température s'élèvera de 3°C d'ici la fin du siècle. Si cette tendance se confirmait, on estime que l'Asie du Sud comptera 125 millions de réfugiés climatiques.
Pour en savoir plus, contacts :
- Rapport 2007 de l' IPCC (Intergovernemental Panel on Climate Change) disponible gratuitement au format pdf à l'adresse : www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/syr/ar4_syr.pdf
- "Monsoon Wager" - Rapport de Greenpeace disponible gratuitement au format pdf à l'adresse :
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/hCFi2
Source :
"India threatened by changes to the Monsoon" - Dominican Today - 04/06/2009 -
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/0yhSJ

Rédacteur : Pierre-Marie Clouet - pierre-marie.clouet@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Inde numéro 36 (23/06/2009) - Ambassade de France en Inde / ADIT

Inde, 23 juin 2009

>> Les écologistes à la recherche d'une nouvelle loi sur le recyclage des déchets électroniques

www.bulletins-electroniques.com/actualites/59622.htm

Les écologistes souhaitent un renforcement de la loi sur le recyclage des déchets électroniques en Inde. Ils souhaitent aussi que les entreprises constructrices d'outillage électronique prennent leurs responsabilités face à ce risque et ils souhaitent l'arrêt de l'importation d'ordinateurs usagés en Inde. Selon les estimations, d'ici 2012 l'Inde générera 800.000 tonnes de déchets électroniques et il n'y a actuellement qu'une entreprise officiellement capable d'assurer leur recyclage.

La plupart des téléphones et des ordinateurs sont actuellement démantelés sans attention particulière et avec très peu de protection pour les travailleurs. Greenpeace, Toxic Link et l'Association des Fabricants des Technologies de l'Information (MAIT) poussent à la mise en place d'une législation spécifique pour la gestion des déchets électroniques. Toutes les phases de recyclage des déchets électroniques ne sont pas dangereuses. Le démontage, déchiquetage, la récupération ne sont pas des étapes particulièrement dangereuses mais le stockage et le retraitement nécessitent une attention particulière.

La gestion des déchets électroniques tombe sous le coup de la loi sur les déchets dangereux 2008 basée sur la convention des Nations Unies sur la gestion des déchets dangereux dont l'Inde est signataire. Cette convention couvre tous les matériels usagés qui possèdent des caractéristiques dangereuses et/ou dont les déchets se révèlent potentiellement dangereux. Selon un rapport de Greenpeace, sur l'année 2007-2008 l'Inde a produit 380.000 tonnes de déchets électroniques et seulement 3% de ces déchets ont été recyclés dans des centres agréés.

Selon Gopal Krishna de nombreux pays développés se débarrassent de leurs déchets dangereux et de leurs déchets électroniques en Inde. On estime que ce montant de déchets toxiques augmente de 10% chaque année du fait de l'absence de lois suffisamment restrictives et d'une loi de 1994 autorisant l'importation d'ordinateurs de seconde main dans un but humanitaire. Mais cette loi n'a plus raison d'être, l'Inde étant devenue auto-suffisante dans le domaine des technologies informatiques. Seulement 5 nouvelles entreprises vont être habilitées à traiter ces déchets électroniques selon un officiel du Comité central de Contrôle de la Pollution.

Au cours des prochaines années l'Inde devra donc se doter d'équipements suffisants pour gérer l'afflux de déchets électroniques en constante augmentation. La nouvelle législation devrait renforcer cette politique de recyclage en rendant les compagnies productrices de biens électroniques responsables du recyclage de leurs déchets.
Pour en savoir plus, contacts :
MAIT, Manufacturers' Association for Information Technology - www.mait.com/index.php
Source :
"Environmentalists seek new law on e-waste recycling"- India E News-Shweta Srinivasan et Vaishali Bhambri-05/06/2009- www.indiaenews.com/technology/20090605/201797.htm

Rédacteur : Pierre-Marie Clouet - pierre-marie.clouet@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Inde numéro 36 (23/06/2009) - Ambassade de France en Inde / ADIT



flech_dd.gif   Afrique et Moyen-Orient


Informations sélectionnées par Sylviane Tabarly,
avec l'aimable autorisation de l'ADIT et de
François Moille responsable de diffusion des BE


 

Mise à jour :   24-09-2009

 

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Copyright ©2002 Géoconfluences - DGESCO - ENS de Lyon - Tous droits réservés, pour un usage éducatif ou privé mais non commercial
Pour citer cet article :  

« En archives : mai et juin 2009 », Géoconfluences, septembre 2009.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/transv/DevDur/DevdurAditArch8.htm