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Chaîne de valeur ajoutée

Publié le 26/06/2019
Auteur(s) : Laurent Carroué, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, directeur de Recherche à l’IFG - université Paris VIII
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Le terme de chaîne de valeur, ou chaîne de valeur ajoutée, est issu de l’économie ou de la gestion (management et organisation des entreprises) dans les années 1980-1990. Il recouvre les différentes étapes de production d’un bien, matériel ou immatériel, ou d’un service complexe au sein d’une entreprise. Celle-ci déploie une chaîne de valeur qui peut être soit interne, soit externe, en faisant dans ce deuxième cas appel à des fournisseurs et sous-traitants. L’identification de la chaîne de valeur passe par une étude précise des activités de l’entreprise afin de mettre en évidence les activités clés, ou stratégiques, et les activités secondaires. Son utilisation peut viser plusieurs objectifs : améliorer son organisation, sa coordination et sa gestion ; identifier les nœuds stratégiques qu’elle maîtrise face à la concurrence ; analyser les rapports valeur/coût dans le cadre d’une logique d’optimisation financière de sa rentabilité.    

Avec l’essor du commerce international et l’internationalisation des firmes (nécessitant pour elles la mise en œuvre d’une Global Supply Chain, une chaîne logistique mondiale), de grands organismes comme l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ont ensuite remobilisé dans les décennies 2000-2010 la notion pour étudier les effets de la décomposition internationale de la chaîne de valeur sur la nature et la valeur des échanges entre États. Celle-ci fut en particulier utilisée pour analyser les relations commerciales – et les grands déséquilibres des balances – entre les États-Unis et la Chine. 

En géographie, le terme de chaîne de valeur ajoutée est d’une utilisation beaucoup plus récente et est encore peu usité. Les géographes préfèrent en effet mobiliser des termes moins économiques et financiers, mais tout aussi efficaces, pour décrire et analyser les réalités contemporaines, comme systèmes, réseaux ou tissus productifs. Ceux-ci renvoient en effet aux liens multiformes – économiques, juridiques, techniques, logistiques, sociaux – tissés par les firmes transnationales dans l’espace mondial et dans (ou entre) ses différents territoires productifs, et ce à toutes les échelles d’analyse.   Dans tous les cas, ces différents termes renvoient à une thématique générale, celle de la mondialisation, et à la division internationale du travail (DIT) qui l’organise dans des liens d’interdépendances de plus en plus denses, mais asymétriques car très hiérarchisés.

(LC) juin 2019

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