Vocabulaire et notions générales
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/etats-unis-espaces-de-la-puissance-espaces-en-crises/vocabulaire-et-notions-generales/glossaire
Un glossaire pour : questionner, problématiser ; identifier et comprendre des mots-clefs ; faire des recherches en ligne.Affirmative Action
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/affirmative-action
Aux États-Unis, la politique fédérale d'Affirmative Action est une politique volontariste issue de la lutte en faveur des droits civiques dans les années 1960. Elle favorise le recrutement de populations discriminées dans les universités et les emplois publics. Divers programmes ciblent les minorités et les femmes.
L'opinion est à présent moins favorable à ces programmes.
Mise à jour : juillet 2015
No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crisesDéveloppement, inégalités, richesse et pauvreté2022-01-05T02:50:04ZPloneGlossaryDefinitionAgriculture urbaine
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Selon la définition de la FAO, l’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) consiste à cultiver des plantes et à élever des animaux à l’intérieur et aux alentours des villes. Elle fournit des produits alimentaires de divers types de cultures (graines, plantes racines, légumes, champignons, fruits), des animaux (volailles, lapins, chèvres, moutons, bétail, cochons, cochons d’Inde, poissons, etc.), ainsi que des produits non alimentaires (herbes aromatiques et médicinales, plantes ornementales, produits forestiers, etc.). Elle comprend la sylviculture pour la production de fruits et de bois de feu, ainsi que l’agroforesterie et l’aquaculture à petite échelle.
Les produits de l'agriculture urbaine sont consommés par les producteurs ou vendus sur des marchés urbains.
L'agriculture urbaine est multifonctionnelle. Elle répond à plusieurs objectifs : participer à la sécurité alimentaire des ménages, fournir des aliments frais, créer des emplois, recycler les déchets urbains, valoriser les espaces vides et à l'abandon (friches, vacants, toits), contribuer à la formation de ceintures vertes, et renforcer la résilience des villes face au changement climatique.
L’agriculture urbaine comporte néanmoins des risques sanitaires et environnementaux : utilisation potentielle de terre et d’eau contaminées, mauvaises odeurs, pollution sonore, épizooties, usage inapproprié de pesticides et d’engrais organiques bruts qui peuvent se déverser dans les sources d’eau – toutes questions qui requièrent une attention particulière.
Cette activité est souvent non planifiée, non contrôlée et informelle. Mais l'agriculture urbaine tend aujourd'hui à être intégrée dans les stratégies nationales et locales de développement agricole, les programmes alimentaires et nutritionnels, et la planification urbaine. L'agriculture urbaine est par excellence une pratique multiéchelles et multiacteurs qui oblige à réfléchir à une nouvelle gouvernance.
(MCD) avril 2016.
Pour compléter
- L'exemple des green politics à Baltimore : Stéphanie Baffico, « De "Charm City" à "Farm City" : la reconquête des espaces en déshérence par l’agriculture urbaine à Baltimore », Géoconfluences, 2016.
- FAO, L'agriculture urbaine
- André Torre et Lise Bourdeau-Lepage, Quand l’agriculture s’installe en ville…Désir de nature ou contraintes économique ? », Métropolitiques, 6 février 2013
- Laure Le Gall, « Quelle place pour l’activité agricole en ville ? Le cas de Ouagadougou, entre sécurisation et relégation », Métropolitiques, 6 février 2013
- Pascale Scheromm, « Les jardins collectifs, entre nature et agriculture, Métropolitiques, 13 mai 2013
- Éric Duchemin, Fabien Wegmuller et Anne-Marie Legault, « Agriculture urbaine : un outil multidimensionnel pour le développement des quartiers », VertigO, Volume 10 numéro 2 | septembre 2010.
- Éric Duchemin, « Agriculture urbaine : quelle définition ? une actualisation nécessaire ? », AgriUrbain, Veille scientifique sur la recherche et les projets en agriculture urbaine No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crisesLe développement durable, approches géographiquesDe villes en métropoles2016-04-08T09:53:13ZPloneGlossaryDefinitionAlderman
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/alderman
Aux États-Unis, un alderman (ou alderwoman) est un représentant de la circonscription (ou ward) au conseil municipal. Il est élu au suffrage universel direct.
En complément,
l’exemple de Chicago : Thomas Le Cour Grandmaison, « La crise de la démocratie municipale ? Le cas de Chicago », Géoconfluences, 2015.
Mise à jour : octobre 2015No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crises2015-10-20T12:02:48ZPloneGlossaryDefinitionAVA (American Viticulture Areas)
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/ava-american-viticulture-areas
Créée par l'ATF (Bureau of Alcohol, Tobacco and Firearms) en 1978 et entrée en vigueur en 1983, l'AVA (American Viticultural Area) est une appellation d'origine attachée à un district viticole pouvant atteindre différentes dimensions : généralement subdivision du comté comme en Californie, elle peut aussi s'étendre sur plusieurs États à l'instar de l'Ohio River Valley de plus de 41 800 km². En mars 2015, on dénombre 230 AVA aux États-Unis, dont 130 en Californie, rassemblant les plus connues comme Napa Valley, Carneros, Russian River Valley.
Prenant exemple sur le système d'appellations français, les AVA ne doivent pourtant pas être perçues comme l'exact pendant des Appellations d'Origine Contrôlées (AOC) : en effet, les AVA définissent des régions viticoles mais n'imposent aucune obligation quant à la production elle-même et au savoir-faire qui l'accompagne. De plus, la mention d'une AVA sur une étiquette implique qu'au moins 75 % du raisin utilisé pour le vin proposé proviennent de la zone indiquée autorisant donc un quart de raisin d'autres origines.
La délimitation de l'AVA se base sur des critères plus géographiques : une aire viticole est définie comme une zone particulière, se distinguant de celles qui l'entourent par des caractéristiques physiques propres, telles que le climat, le sol, l'altitude.
En tant qu'indication géographique de provenance, l'AVA ne garantit pas la qualité d'un vin mais la particularité de la zone et des terroirs qui la composent. Elle permet en effet une valorisation du vin produit, puisqu'elle est par nature impossible à copier. Elle contribua donc à partir des années 1980 à la sophistication de l'offre étatsunienne, et à la distinction des vins locaux de ses concurrents étrangers, notamment chiliens et australiens, plus compétitifs en terme de prix.
(MDC), juillet 2015. Dernière relecture (JBB) mai 2023.
Sources
- ATF (Bureau of Alcohol, Tobacco and Firearms), la page des appellations d'origine et la liste des AVA
- The Wine Institute, American Viticultural Areas : la liste des AVA californiennes
- American Winery Guide, la carte interactive des AVA Pour compléter avec Géoconfluences
- Raphaël Schirmer, « Le vignoble californien, vignoble de la mondialisation », Géoconfluences, 2015.
- Azedine Chaouch, Perrine Gros, Marie-Gabrielle Leclair et Emmanuelle Leclercq, sous la direction de Raphaël Schirmer, « Les vins californiens en quête d’une image territoriale », Géoconfluences, 2007.No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crisesLe vin entre sociétés, marchés et territoires2023-05-14T13:17:33ZPloneGlossaryDefinitionBlock
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/bloc-block
Les blocks ou census blocks sont des unités statistiques de base du recensement américain. Leurs limites peuvent être visibles (routes, cours d'eau, voies ferrées) et non-visibles (limites de propriété, limites administratives). Ces unités sont délimitées une fois tous les 10 ans par l'US Census Bureau.
Dans les villes, les census blocks sont généralement des îlots entourés de rues sur les quatre côtés. Dans les espaces suburbains et ruraux, les blocs sont de bien plus grande taille et entourés par des linéaments divers.
Sources :
- Le glossaire de Census.gov. : block
- Le blog de Census.gov : What are census blocks ?, Katy Rossiter, géographe de l'US Census Bureau, 20 juillet 2011
Mise à jour : juillet 2015
No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crises2013-03-11T09:13:43ZPloneGlossaryDefinitionBlock grants
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/block-grants
Les block grants sont des enveloppes budgétaires fédérales qui regroupent plusieurs fonds fédéraux dont l'usage est laissé à la disposition des autorités locales en fonction de certains critères.No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crises2015-07-02T13:22:18ZPloneGlossaryDefinitionBoomburb
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/boomburb
Le terme boomburb qualifie aux États-Unis des municipalités suburbaines comprises dans les limites d’une des 50 plus grandes aires métropolitaines, ayant connu une croissance supérieure à 10 % sur trois périodes inter-censitaires depuis les années 1970. Leur taille, de l’ordre de 100 000 à 350 000 habitants, est le résultat d’une croissance exceptionnellement forte et continue depuis 40 ans, sous la forme quasi-exclusive de lotissements planifiés en copropriétés produits par les grands promoteurs. Le terme décrit donc plutôt la croissance résidentielle,
Boomburb comme edge-city caractérisent des types de lieux qui participent au caractère polycentrique de la croissance métropolitaine.
Ce terme est parfois repris en France mais plutôt dans le monde professionnel.
Pour compléter :
- R. Lang, J. B. Lefurgy, Boomburbs : the rise of America’s accidental cities. Washington, D.C. : Brookings Institution Press, 2007, 212 p.
- Laurent Chalard, , « Les “Baby boomburbs” à la française », Population & Avenir 5/2011, n° 705 , p. 15-17
Mise à jour : décembre 2015
No publisherLa France : des territoires en mutationDe villes en métropolesÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crises2015-12-03T10:49:48ZPloneGlossaryDefinitionBusing
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/busing
Le busing (ou desegregation busing) désigne, à des fins de déségrégation scolaire, la politique de transports scolaires consistant à déplacer des enfants des quartiers pauvres et noirs vers les établissements blancs des classes moyennes des banlieues résidentielles.
Il a été expérimenté pour la première fois aux États-Unis en 1971 dans la ville de Charlotte (Caroline du Nord) et très utilisé du milieu des années 1970 jusqu'aux années 1990, malgré les réticences de la population.
Aujourd'hui le busing est pratiquement abandonné aux États-Unis, car il a été contourné par les familles blanches des zones concernées : certaines ont déménagé vers des secteurs non concernés, d'autres ont inscrit leurs enfants dans des écoles privées.No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crises2015-07-02T13:12:36ZPloneGlossaryDefinitionCapitale
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/capitale
Une capitale est la ville où siègent les institutions gouvernant un État ou un territoire. C'est par essence un lieu de pouvoir. Il est courant que plusieurs villes soient en concurrence pour ce statut. Le cas, comme celui de la France, où Paris est à la fois le siège des institutions politiques, la capitale historique de longue date, l'agglomération la plus peuplée, et la principale métropole économique, est finalement assez rare.
Il est en effet courant, dans un même État, qu'une capitale de fait s'oppose à une capitale de droit (Pays-Bas), qu'une ancienne capitale impériale s'oppose à une petite capitale centrale (Turquie, Brésil), ou encore qu'une capitale coloniale s'oppose à une capitale post-coloniale (Côte d'Ivoire, Birmanie). Dans certains cas, trois villes ou plus se partagent des fonctions de commandement (Afrique du Sud, Union Européenne). Le terme de capitale peut aussi s'appliquer aux villes placées à la tête d'un territoire autonome (Nuuk au Groenland, Nouméa en Nouvelle-Calédonie) ou d'un territoire d'échelon infra-étatique comme un Land en Allemagne ou une région française.
Dans une synthèse très claire recueillie par Camille Renard sur France Culture, Antoine Laporte, géographe spécialiste de Berlin, propose un tour d’horizon mondial des capitales permettant d’en dresser quelques caractéristiques, dont s'inspire en partie l'inventaire suivant :
Par le statut juridique La capitale de fait n'est pas désignée comme telle dans la loi, mais regroupe tout ou partie des institutions et la majorité des ambassades. C'est le cas de Tel Aviv où sont regroupées les ambassades de la majorité d'États ne reconnaissant pas Jérusalem comme capitale d'Israël, ou de La Haye qui regroupe les institutions néerlandaises même si la capitale historique et officielle est Amsterdam.
La capitale de droit ou constitutionnelle est désignée par le vote du parlement et inscrite dans la constitution. C'est le cas de Rome, de Berlin par vote du Bundestag après la réunification de l'Allemagne, ou de Jérusalem par vote de la Knesset en 1980, qui est également la capitale des territoires palestiniens occupés.
En Bolivie, la capitale officielle est Sucre, où se trouve la Cour suprême. La Paz, où siègent la Présidence, le Sénat, la Chambre des députés et tous les ministères, est souvent désignée comme le « siège du gouvernement ».
Parmi les capitales de droit se distingue la catégorie des petites capitales fédérales, désignées en fonction de critères variés (relative centralité, dimension symbolique), comme Pretoria, Ottawa, Canberra, Berne, Brasilia, ou Washington. Ces deux dernières offrent des exemples de capitales fondées ex nihilo.
Aux États-Unis, on observe le même phénomène à l'échelle des États fédérés, nombre d'entre eux ayant choisi une petite capitale même s'ils possèdent une très grande ville, comme l'Illinois (Springfield), la Floride (Tallahassee) ou l'État de New York (Albany).
Voir l'illustration ci-contre, extraite de : Christian Montès, « Les petites capitales des États-Unis, quel pouvoir ? », Géoconfluences, juillet 2015.
Par la population ou l'économie Certaines capitales politiques sont aussi la ville la plus peuplée de leur pays, comme Moscou, Londres, Paris, Tunis, Lima, ou Buenos Aires. Lorsque la primatie, l'écart entre population de ces villes et la seconde ville du pays est important, on parle de macrocéphalie. D'après Antoine Laporte (2017), c'est le cas d'environ 60 % des capitales du monde.
La capitale littorale ou portuaire est souvent aussi une métropole, et peut correspondre aux capitales impériales ou coloniales (voir ci-dessous). C'est un cas très fréquent ; on peut penser à Londres, Lisbonne, Istanbul, Accra, Dar-es-Salam, La Havane...
Par l'histoire La capitale dite « westphalienne » correspond à celle qui apparait à l'époque moderne avec la sédentarisation des cours royales et la naissance des administrations d'État. L'idée qu'une seule ville fixe les institutions d'un État-nation se précise à cette époque. En ce sens, Versailles a été une capitale westphalienne, comme Berlin pour le Brandebourg puis la Prusse, ou Saint-Pétersbourg pour la Russie.
La capitale impériale a régné sur des territoires très vastes (Pékin ou Delhi, capitale de plusieurs empires historiques, notamment celui des Moghols), dans certains cas ultramarins (Londres, Lisbonne), même si leur empire peut avoir disparu aujourd'hui (Rome, Vienne). L'héritage impérial se traduit souvent par un patrimoine historique monumental. Ces capitales peuvent aussi avoir été destituées, notamment à la faveur d'un conflit ou d'un changement de régime : Saint-Pétersbourg (1918), Istanbul (1923), Nankin (la « capitale du Sud », remplacée par l'autre capitale historique, Pékin la « capitale du nord », en 1949), Rio de Janeiro (1960).
La capitale coloniale peut correspondre à un port d'entrée, comme Port-au-Prince, Buenos Aires, et de nombreuses autres villes nées de la colonisation, ou au contraire reprendre une ancienne capitale historique comme pour mieux affirmer la domination des vainqueurs (Hanoï, Mexico bâtie sur les ruines de Tenochtitlan, ou New Delhi, capitale du Raj britannique après 1931 en remplacement de Calcutta, puis conservée après l'indépendance de l'Inde en 1947). Dans certains cas, cette capitale coloniale a été destituée après les indépendances et remplacée par une plus petite ville, une capitale post-coloniale : Abidjan par Yamoussoukro, Rangoon par Naypyidaw, Lagos par Abuja. La décision annoncée en 2019 de déplacer Jakarta, la Batavia dont la VOC avait fait sa capitale en Asie du Sud-Est, restée capitale de l'Indonésie indépendante, la situera peut-être dans le même sillage, même si les motifs sont différents.
Lorsque la capitale et l'État ne font qu'un, ou qu'il n'y a pas d'autre agglomération dans l'État que la capitale, on parle d'une cité-État. C'est le cas de la cité du Vatican, de Singapour, et de la plupart des petits États du golfe Persique. Doubaï est la capitale de l'émirat de Doubaï, qui fait partie des Émirats arabes unis dont la capitale fédérale est Abou Dabi.
(JBB), décembre 2017, dernière modification : octobre 2021.
Source principale
- Antoine Laporte, « Jérusalem, Brasilia, Ankara, Berlin... quatre choses à savoir sur les capitales », propos recueillis par Camille Renard, France Culture, 8 décembre 2017. Pour compléter avec Géoconfluences
- Ninon Briot, « Image à la une. Vues de Bruxelles, sur les traces de la bruxellisation », Géoconfluences, septembre 2023.
- Karine Bennafla et Hala Bayoumi, « Démonstration de puissance ou aveu d’impuissance ? La nouvelle capitale administrative de l’Égypte », Géoconfluences, mars 2023.
- Jean-François Perrat, « La Promenade de Sea Point et de Mouille Point (Le Cap, Afrique du Sud), un espace public post-apartheid ? », Géoconfluences, janvier 2023.
- « De Jakarta à Nusantara, la future capitale de l’Indonésie », brève de Géoconfluences, janvier 2022.
- Camille Scheffler et Florence Nussbaum, « Explorer les acteurs et les lieux du lobbyisme aux États-Unis grâce aux Wikidata », carte à la une de Géoconfluences, octobre 2021.
- Laure Semple, « Le mégaprojet du Dubai Water Canal : fabrique d’une ville mondiale à travers la construction d’un réseau touristique », Géoconfluences, 2017.
- Hervé Théry, « Brasília, de la vitrine à la métropole », Géoconfluences, octobre 2017.
- Hervé Théry, « Rio de Janeiro, portrait géographique », Géoconfluences, juillet 2016.
- Antoine Fleury, « Istanbul : de la mégapole à la métropole mondiale », Géoconfluences, 2010.
- Virginie Baby-Collin et Emiliano Zapata, « Caracas, entre métropolisation et fragmentation urbaine », Géoconfluences, juin 2006.
- Voir dans le glossaire : fédéral, fédéré | macrocéphalie | pouvoir | primatie |
- Voir dans les brèves : Berlin, la fabrique d’une capitale (novembre 2015) et L'impossible géographie de Jérusalem (décembre 2017) Liens externes
- Antoine Laporte, « Capitale », Hypergéo [en ligne], 2014. No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crisesL'Asie du Sud-Est, carrefours et confinsDe villes en métropolesgénéralTerritoires européens : régions, États, Union2023-09-15T08:57:57ZPloneGlossaryDefinitionCare
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/care
Le care (pron. à l'anglaise kɛə) est une « éthique de soin, de la sollicitude » (Rimlinger, 2023, p. 365). L'usage du mot « care » en France date des années 2000 et vient des États-Unis. Il a été en particulier popularisé par la campagne infructueuse de Ségolène Royal, candidate socialiste à la présidence de la république en 2007. Ce verbe qui signifie « prendre soin, s'occuper de » est devenu un substantif à la suite des travaux de la psychologue américaine Carol Gilligan en 1982 sur l'éthique du care, dans le cadre d’une étude de psychologie morale. Le concept de « care » s'est ensuite diffusé dans de nombreux champs disciplinaires, allant de l’éthique à la sociologie, en passant par les études médicales et la philosophie politique. Joan Tronto, la politiste et féministe américaine, le définit comme « une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre monde».
Parfois traduit en français par « soin » ou « souci » ou « sollicitude » ou « dévouement », le mot care est souvent utilisé non traduit, faute de terme suffisamment englobant en français pour ce terme polysémique. En effet, il désigne à la fois l’attention portée à autrui qui suppose une disposition, une attitude ou un sentiment et les pratiques de soin qui font du care une affaire d’activités et de travail. Une tension majeure travaille en effet le concept de care, entre disposition morale et pratique sociale.
Le care est l’objet d’un partage social selon le genre, l'assignation raciale et la classe. Il peut alors devenir l’objet d’un travail mal rémunéré (travail des dominés ou des faibles au service des puissants) et peu considéré alors même qu’il constitue un rouage essentiel du fonctionnement de la société.
(MCD) juin 2015. Dernières modifications (JBB), novembre 2023.
Références citées
- Gilligan Carol, Une voix différente. Pour une éthique du care, trad. A. Kwiatek, Paris, Champs essais-Flammarion, 1982, trad. 2008
- Rimlinger Constance, « Peut-on concilier une recherche d’émancipation féministe et un mode de vie plus écolo ? », in Boursier Philippe et Guimont Clémence (dir.), Écologies, le vivant et le social, 2023, 622 p.
Pour aller plus loin
- Joan Tronto, Un monde vulnérable, pour une politique du care, traduit de l’anglais par Hervé Maury, La Découverte, 1993, trad. 2009
- Joan Tronto, « Du care », Revue du MAUSS 2/2008 (n° 32) , p. 243-265.No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crisesGéographie de la santé : espaces et sociétésDéveloppement, inégalités, richesse et pauvreté2023-11-02T13:21:42ZPloneGlossaryDefinitionCBD (Central Business District), quartier d'affaires
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/cbd-central-business-district
Dans les villes nord-américaines, le CBD (Central Business District) ou centre des affaires résulte de l'élimination progressive du centre-ville (downtown) de fonctions résidentielles, des activités industrielles et de certaines formes de commerce pour former un espace où se concentrent des activités à très forte valeur ajoutée financière (sièges sociaux, sociétés spécialisées dans les transactions, etc) et les services de proximité (commerces, restauration) qui leur sont attachés. La recherche de la centralité, les prix très élevés du foncier ont conduit urbanistes et architectes à concevoir des immeubles très élevés dont la surface de plancher rapportée au sol est très importante, d'où la verticalisation de la silhouette urbaine au profil caractéristique des métropoles mondialisées. Dans l'hypercentre du CBD se concentrent les activités qui ont le moins besoin d'espace pour le plus fort rendement financier.
Le sigle CBD est à réserver aux villes nord-américaines et à la rigueur aux villes (re)construites ex-nihilo (au Japon sous influence américaine notamment). Ailleurs, en raison d'une morphologie et d'une histoire urbaine souvent très différentes, il conviendra de parler de quartier d'affaires ou de centre des affaires.
(ST) octobre 2003. Mise à jour (JBB) octobre 2017, mai 2021, mai 2023.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Jean-Benoît Bouron, « Carte à la une. Les 500 entreprises les plus riches des États-Unis : une clé d’analyse de la puissance économique », Géoconfluences, mai 2023.
- Jean-François Perrat, « La Promenade de Sea Point et de Mouille Point (Le Cap, Afrique du Sud), un espace public post-apartheid ? », Géoconfluences, janvier 2023.
- Laurent Carroué, « Swift : le réseau international de messagerie au cœur de la mondialisation financière face à la crise ukrainienne », Géoconfluences, mars 2022.
- Raphaël Languillon-Aussel, « Tokyo, ville globale olympique : de l’échec du projet de 2016 au succès de la candidature de 2020 », Géoconfluences, 2017.
- Rémi Scoccimarro, « Naissance d’une skyline : la verticalisation du front de mer de Tokyo et ses implications sociodémographiques », Géoconfluences, 2017.
No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crisesDéveloppement, inégalités, richesse et pauvretéDe villes en métropolesLe Japon : les fragilités d'une puissanceL'Amérique latine : émergence, inégalités, défis2023-05-23T07:22:19ZPloneGlossaryDefinitionCharter schools
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/charter-schools
On appelle charter schools les écoles publiques confiées à des entreprises privées spécialisées dans l'éducation qui ont mandat (charter) pour rétablir des conditions optimales d'enseignement et de gestion. Ces écoles bénéficient d'une large autonomie tout en étant financées par des fonds publics. Elles proposent des programmes spéciaux et recrutent sur un système de loterie. Les parents déposent des dossiers et sont ensuite tirés au sort. On en compte environ 5 000 aux Etats-Unis soit environ 2 % du total.
(MCD) Mise à jour : avril 2016
Pour compléter
- Nora Nafaa, « Quand l’éducation fait son marché : ségrégation, marchandisation et néolibéralisation. L’exemple de Philadelphie », 2016.
No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crisesGéographie de l'école, géographie à l'école2015-07-02T13:27:19ZPloneGlossaryDefinitionCity
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/city
Aux États-Unis, entité urbaine dotée d'une charte octroyée par la législature de l'État. Chaque État fédéré fixe un seuil minimal de population pour attribuer cette charte à une communauté (community) de plusieurs milliers d'habitants qui en font la demande.No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crisesDe villes en métropoles2015-07-02T12:56:15ZPloneGlossaryDefinitionCity-region
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/city-region
La city-region ou ville région peut être définie comme l’association de deux éléments distincts mais néanmoins en interrelations : la ville centre possédant des fonctions importantes et des activités économiques relativement diverses, et son espace périphérique, composé de zones urbaines mais aussi rurales, polarisées par la ville centre. Cet espace périphérique est généralement défini comme l’arrière-pays et la zone d’influence directe de la ville centre : c’est l’espace duquel les gens viennent travailler, faire leurs achats ou se divertir en ville. Selon les pays, son nom et sa définition statistique varient : en France, l’INSEE parle d'aire urbaine, au Royaume-Uni, il s'agit de Travel-To-Work-Area (TTWA).
La city-region n’est pas qu’une notion statistique et géographique. Ce peut être aussi un espace de réflexion pour des politiques concertées de développement économique, de services publics et d’aménagement. La city-region permet ainsi de prendre en compte l’ensemble de l’aire d’influence d’une ville et de dépasser les limites politiques ou administratives qui segmentent cet espace.
(MCD) juilllet 2015No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crisesDe villes en métropoles2015-07-03T12:18:19ZPloneGlossaryDefinitionCommunauté (community)
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/communaute-community
La communauté est un groupe d'humains plus large que la famille et plus restreint que la société, fondé sur un sentiment d'appartenance commun dont le critère peut être national, ethnique, religieux, linguistique. « La communauté implique des liens plus forts que la société ou la collectivité et signifie qu'il y a eu adhésion volontaire, ou prise de conscience » (R. Brunet (dir.), Les mots de la géographie). Dans un sens plus large, la communauté est un groupe humain possédant un intérêt commun.
Aux États-Unis, la communauté (community) est un groupe humain de taille petite à moyenne composé de plusieurs familles. Liée au passé migratoire du pays, la notion désigne un groupe fondé sur l'identité de pratique religieuse. Elle a aussi une dimension spatiale, la communauté recouvrant (imparfaitement) l'ensemble des foyers fréquentant un lieu de culte. Selon le contexte, community peut se traduire en français par communauté, commune, ville, ou encore quartier.
On peut la comparer à la communauté villageoise d'Ancien Régime en France, ou à la paroisse. Mais si, en France, le maillage des paroisses a largement été repris pour créer le maillage uniforme des communes, les communautés nord-américaines n'ont pas toutes connu la municipalisation. Toute communauté n'est pas devenue une municipalité, et une municipalité peut regrouper plusieurs communautés. On appelle municipalisation le phénomène par lequel des communautés demandent et obtiennent le statut de municipalité, la community devenant alors une city.
Le mot community en anglais a donné naissance à plusieurs notions géographiques comme gated community (quartier résidentiel fermé) ou retirement community (ville de retraités).
Mise à jour : novembre 2016No publisherÉtats-Unis : espaces de la puissance, espaces en crises2016-11-21T12:49:57ZPloneGlossaryDefinition