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Cadrage et problématiques générales : les risques, le risque, quels objets enseigner ?

Publié le 11/01/2013

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Le risque est, dans ses dimensions collectives et sociales, une manière de se penser et d'agir. Il a été longtemps vécu avec fatalisme face à des phénomènes catastrophiques (phénomènes naturels, grandes épidémies) dont les mécanismes échappaient à la connaissance et au contrôle des hommes.
Des catastrophes de toute nature (naturelle, technologique, sociétale et géopolitique) continuent à rythmer la vie des sociétés contemporaines, mais avec des effets différenciés, selon la connaissance et la maîtrise que les hommes en ont, selon leur représentation du danger qui ne prend souvent corps qu'au moment où survient l'événement. Ainsi, le tsunami du 26 décembre 2004 rappelle qu'un événement destructeur peut toucher en quelques heures les littoraux à l'échelle d'un bassin océanique tout entier. De la même façon, la diffusion planétaire, en 25 ans, de l'infection à VIH/sida rend envisageable l'apparition de nouvelles pandémies.

Mais la représentation rationnelle du risque n'est pas toujours assurée. Le principe de fatalité ou de punition divine est encore présent dans de nombreux groupes et sociétés. Les sociétés les plus développées au plan technologique n'échappent d'ailleurs pas à des "grandes peurs" parfois fondées sur une surévaluation d'un risque réel (encéphalopathie spongiforme bovine /ESB ou "vache folle", grippe H1N1, etc.) ou potentiel (bug informatique de l'an 2000). La mémoire collective du risque s'efface en revanche très vite (cf. celle des inondations en France). Enfin, le risque n'est bien souvent perçu qu'à travers son caractère massif ou concentré : ainsi, bien qu'elle provoque quelque 500 000 décès par an dans le monde, la circulation automobile n'est pas réellement perçue comme un risque collectif majeur.

Le mode de lecture du risque couvre à la fois les relations "verticales" sociétés/nature (risque dits naturels), et les relations "horizontales" internes aux sociétés, ou inter sociétés (risque technologique, risque social, risque géopolitique). Les typologies qui se donnent pour projet de classer les risques cherchent à rendre compte de ce très large spectre en répondant à des logiques diverses. S'il est tentant de distinguer risques "naturels" et risques "anthropiques", ces catégories sont loin d'être étanches. Par exemple, si l'homme n'est pas directement responsable de l'existence de maladies virales telles que le VIH/sida ou le SRAS, il en est l'agent de diffusion (voyages) et de transmission (comportements "à risques"). Dans le même ordre d'esprit un risque, même clairement identifié, ne peut être isolé d'autres menaces : les risques, au moment où ils se concrétisent dans une situation de crise, d'accident ou de catastrophe, entrent fréquemment en interaction (effet dominos)..

En pop-up : Les risques, le risque : quels objets enseigner ?
l'étude du / des risque(s) dans le cadre des programmes du second degré en France, une présentation proposée par Jean-Louis Carnat, IA-IPR d'histoire et géographie  (20 septembre 2010)

 

Pour citer cet article :  

« Cadrage et problématiques générales : les risques, le risque, quels objets enseigner ? », Géoconfluences, janvier 2013.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/risques-et-societes/cadrage-et-problematiques-generales