Finance verte
La finance verte désigne, en tout cas dans les discours des acteurs du secteur, une finance plus responsable sur le plan environnemental. En effet, en raison des dénonciations récurrentes des journalistes indépendants et des lanceurs d’alerte, une partie de l’opinion publique et du secteur bancaire et financier a pris conscience de son rôle majeur dans les dégradations environnementales, l’érosion de la biodiversité et les changements climatiques.
D’une part, les très grandes entreprises, qui prennent la plus grosse part de la responsabilité humaine dans les changements globaux, sont cotées en bourse et hautement financiarisées : 25 multinationales seulement sont responsables de la moitié des émissions de GES d’origine industrielle depuis 1988 (Correia, 2023, p. 182). D’autre part, les entreprises du secteur financier elles-mêmes, par leurs choix stratégiques et par les logiques de rentabilité qu’elles imposent, jouent aussi un rôle crucial. Pour le dire autrement, elles ne financent pas seulement les changements globaux, elles les encouragent, puisque tout projet économique fondé sur la prédation de l’environnement est par définition un projet financièrement rentable à court terme.
Pour certains auteurs (Pinson, 2023, p. 211), la finance verte est un oxymore, voire une forme pernicieuse de verdissement (greenwashing). Ils citent par exemple l’extension de l’aéroport de Hong Kong, financé par une obligation dite « verte » par BNP Paribas et dix autres banques en janvier 2015.
(JBB), janvier 2024.
Références citées
- Correia Mickaël, « Criminels climatiques », in Philippe Boursier et Clémence Guimont (dir.), Écologies. Le vivant et le social. Paris, La Découverte, « Hors collection Sciences Humaines », 2023, 624 p.
- Pinson Lucie, « La finance verte pour sauver la planète (financière) ? », in Philippe Boursier et Clémence Guimont (dir.), Écologies. Le vivant et le social. Paris, La Découverte, « Hors collection Sciences Humaines », 2023, 624 p.
