Vous êtes ici : Accueil / Actualités / Veille / Concours, examens, programmes / Sujets de spécialité HGGSP 2024 (Amérique du Nord)

Sujets de spécialité HGGSP 2024 (Amérique du Nord)

Publié le 24/05/2024
Les sujets tombés en spécialité Histoire, Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques pour la session 2024 (Amérique du Nord)

HGGSP Amérique du Nord 2024, sujet 1

Le candidat traitera un sujet de dissertation au choix parmi les sujets 1 et 2 ET l'étude critique de document(s). Il précisera sur la copie le numéro de sujet choisi pour la dissertation.

  • Sujet de dissertation 1 La conquête des territoires maritimes et de l'espace : un outil d'affirmation pour les États.
  • Sujet de dissertation 2 La construction des mémoires : acteurs et enjeux.
  • Étude critique de documents : enjeux de la valorisation et de la protection du patrimoine vénitien

En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, vous montrerez les enjeux de l'exploitation du patrimoine vénitien.

Étude critique de documents : enjeux de la valorisation et de la protection du patrimoine vénitien En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, vous montrerez les enjeux de l'exploitation du patrimoine vénitien.

Document 1 :
Avec ses 30 millions de touristes pour 50 000 habitants, Venise ne vit presque uniquement que du tourisme et de sa fonction de centre culturel au rayonnement mondial. Sa richesse architecturale unique, son patrimoine et sa morphologie urbaine conservés depuis le Moyen Âge e Renaissance, mais également ses caractéristiques paysagères et culturelles remarquables, notamment avec sa lagune, ses canaux et gondoles, en font un lieu d'exception devenu incontournable pour les touristes du monde entier.

Si cet engouement a pu constituer, au départ, un réel apport pour Venise et les villes alentour, notamment en termes de notoriété et de retombées économiques, celui-ci est aujourd'hui devenu incontrôlable. Et pour cause, la ville s'est progressivement transformée pour accueillir de plus en plus de touristes. Résultat aujourd'hui, et depuis plusieurs années déjà, Venise se vide littéralement de ses habitants qui subissent au quotidien ce tourisme de masse. En à peine 40 ans, la population de la ville a été divisée par deux et la ville ne compte plus désormais que 52 000 habitants permanents. Symbole puissant de cette curieuse dynamique de reflux, le maire de Venise lui-même n'habite plus la ville. [...] Ce volume de touristes qui afflue vers une ville striée de canaux, très dépendante du transport par bateaux, représente aussi une nuisance quotidienne pour les habitants. En effet, trop nombreux sont les groupes de touristes qui s'agglutinent pour prendre des photos de monuments ou de ponts, rendant à certaines heures, difficiles voire impossibles les déplacements quotidiens des habitants de la vieille ville. Un problème pour les Vénitiens qui voient leur qualité de vie se dégrader. L'administration municipale, premier témoin des effets négatifs du tourisme sur la ville, s'est vue dans l'obligation de lancer une campagne, nommée #EnjoyRespectVenezia, accompagnée d'amendes, pour réduire les nuisances causées par les touristes : baignade dans les canaux, nourrissage des oiseaux, pique-niques improvisés un peu partout, déchets sauvages...

Jusqu'à présent, Venise vivait principalement des retombées directes ou indirectes de l'industrie touristique, avec 85% de touristes étrangers venant chaque année et environ 65% de sa population qui travaille dans le secteur. Particulièrement touchée par la pandémie de Covid-19, en quelques mois Venise a pris des allures de ville fantôme, et connu un sérieux coup d'arrêt venant réinterroger en profondeur l'économie de son territoire. [...] Les navires de croisière jouent également un rôle particulier pour la ville de Venise. Environ 600 bateaux de ce type y accostent tous les ans, soit l'équivalent de 8 à 10 par jour. [...1 Leurs passages représentent un premier danger pour la ville car ils entraînent bien souvent la création de vagues recouvrant partiellement la ville et déstabilisent la vase provoquant l'érosion des fonds marins, contribuant ainsi à l'enfoncement de la ville. Leurs passages fragilisent, de plus, la base des immeubles construits au fil de l'eau. D'autre part, des accidents ont eu lieu au cours de l'année 2019. Suite à une panne moteur, le navire de croisière MSC Opera a heurté le quai auquel il voulait s'amarrer, créant des dégâts matériels importants et une grande frayeur parmi les touristes et habitants présents. [...] Face à ces constats pouvant porter lourdement atteinte au patrimoine vénitien, l'UNESCO a, dès 2016, engagé des mesures et exigé que les bateaux ne puissent plus s'amarrer au niveau de la place Saint-Marc, sans quoi elle menaçait d'inscrire Venise sur la liste des sites du patrimoine mondial en péril.

Cabinet d'architectes LDV Studio-urbain, « Venise, une ville née et construite par et pour le tourisme », 17 février 2022

Document 2 :

venise

Manuel Silvestri, « Touristes place Saint-Marc, un jour où elle est envahie par les eaux », octobre 2018, agence Reuters

HGGSP Amérique du Nord 2024, sujet 2

  • Sujet de dissertation 1. La conquête de l'espace : un enjeu géopolitique majeur ?
  • Sujet de dissertation 2. Quelle place pour les armées régulières dans les conflits depuis l'époque de Clausewitz ?
  • Étude critique de documents : les frises du Parthénon, un patrimoine au cceur de conflits

En analysant tes documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, vous montrerez que les frises du Parthénon sont au cceur d'enjeux multiples et font l'objet de conflits.

Document 1 :
Une décision ferme et définitive. Mercredi 11 janvier, Londres a annoncé maintenir les frises du Parthénon en exposition au sein du British Museum, douchant ainsi les espoirs d'Athènes, qui voulait tant le retour de ce trésor sur ses terres. « J'ai été très claire à ce sujet : je ne pense pas qu'elles devraient retourner en Grèce », a déclaré la ministre de la Culture Michele Donelan sur la BBC à propos de ce dossier épineux au cœur de tensions entre Londres et Athènes.

Depuis des décennies, la Grèce demande la restitution d'une frise de 75 mètres détachée du Parthénon ainsi que d'une des célèbres cariatides provenant de l'Erechtheion, petit temple antique également sur le rocher de l'Acropole, toutes deux pièces maîtresses du British Museum. Londres affirme que les sculptures ont été acquises légalement » en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin, qui les a revendues au British Museurn. Mais la Grèce soutient qu'elles ont été l'objet d'un « pillage » alors que le pays était sous occupation ottomane. La restitution des frises du Parthénon est un sujet hautement sensible en Grèce. Au musée de l'Acropole, un espace laissé vide est d'ailleurs réservé à cette frise.

Le 4 janvier, le journal britannique The Telegraph a réveillé l'espoir des Grecs en révélant que le président du British Museum, George Osborne, était en train de conclure un accord avec Athènes pour le retour en Grèce de ces trésors, dans le cadre d'un prêt à long terme, un « échange culturel » qui permettrait de contourner une loi britannique empêchant le musée londonien de démanteler sa collection. Les propos mercredi de la ministre de la Culture représentent donc une douche froide. « Nous ne devrions pas les renvoyer [les frises, NDLR], et en fait elles appartiennent au Royaume-Uni, où nous avons pris soin d'elles longtemps », a-t-elle dit. Le président du British Museum George Osborne « ne va pas les renvoyer. Ce n'est pas son intention. Il n'a aucun désir de le faire », a balayé la ministre. Elle semble écarter le prêt à long terme qui avait été évoqué : « Ce n'est certainement pas ce qu'il prévoit non plus. » Dans le podcast News Agents, la ministre a estimé que l'idée de prêts sur 100 ans n'était « pas du tout dans l'esprit de la législation ».

Lundi, un porte-parole du gouvernement grec a admis que les négociations avec le British Museum n'étaient « pas faciles ». « Nous avons parcouru un long chemin, on a fait des pas (en avant) et les efforts continuent », a-t-il dit. « L'objectif est le retour définitif » des frises, a insisté ce porte-parole, car la Grèce « ne reconnaît ni la possession ni la propriété [de ces oeuvres] par le British Museum. » La pression s'est accentuée ces dernières années, dans le sillage des mouvements contre le racisme, pour que les musées occidentaux rendent des ceuvres, notarnment obtenues en période coloniale, à leur pays d'origine. La ministre britannique a d'ailleurs dit craindre qu'un retour des frises du Parthénon n'ouvre « la boîte de Pandore ». « C'est une pente très glissante », a-t-elle souligné.

Source : « Londres refuse de rendre les frises du Parthénon à la Grèce », Agence France Presse dans le journal Le Point.fr, 12 janvier 2023.

Document 2 :

 
  British Museum (Londres) Musée de l'Acropole (Athènes)
Nombre de visiteurs en 2022 4 100 000 1 400 000
Nombre d'employés en 2022 939 Environ 200
Nombre d'abonnés de la page Facebook (septembre 2023) 1 700 000 415 000
Nombre d'abonnés de la page Instagram (septembre 2023) 2 000 000 37 000
Superficie du musée 13,5 hectares 2,5 hectares
Nombre d'objets exposés 80 000 4 250
Poids du tourisme dans le PIB du pays concerné 1 % 18 %

Sources :

  • Site internet du ministère grec des Affaires étrangères (mfa.gr) ;
  • Site internet du BRitish Museum (britishmuseum.org) ;
  • Site internet du Musée de l'Acropole (theacropolismuseum.gr) ;
  • donneesmondiales.com ;
  • artnewspaper.fr.