Archive. Ressources forestières en Colombie britannique : vers un développement contrôlé ?
NB. Le contenu de cet article donne des informations disponibles au moment de sa publication en 2004.
NB. Le contenu de cet article donne des informations disponibles au moment de sa publication en 2004.
>>> Pour des informations plus récentes sur la forêt en Colombie britannique, lire par exemple : Stéphane Héritier, « Protéger un animal pour protéger un territoire : l'ours kermode, animal phare de la protection de l’environnement en Colombie britannique », Géoconfluences, avril 2019.
Avec une surface de 416 millions d'ha, les forêts canadiennes recouvrent près de la moitié des sols du pays (417,6 millions d'ha sur 921,5 millions) et 10% de la forêt mondiale. La majorité de cette forêt est constituée de résineux (67% de la totalité), les feuillus en représentent 15% et les 18% restants sont des peuplements mixtes. Sur ces 416 millions d'ha, 61 sont constituées de forêts soustraites à l'abattage et non exploitées et 1 million d'ha, soit 0,4% des forêts, sont coupés chaque année. La coupe à blanc* (voir glossaire ci-dessous), qui compte pour un peu plus de 80% de toutes les activités de récolte au Canada, suscite de fortes critiques dans les milieux environnementalistes qui déplorent la dégradation du paysage et des écosystèmes qu'une telle méthode entraîne.
La Colombie Britannique, avec 10% de la surface du pays, détient sur son territoire 50% en volume des résineux sur pied, 45% de la récolte et 67% des exportations en sciage. Elle bénéficie d'une filière bois* qui, au fil du temps, est devenue essentielle à l'économie provinciale et nationale : elle engendre de nombreux emplois et d'importantes exportations, 45 à 60% des emplois en dépendent par endroits (95 000 emplois directs et 55 000 emplois indirects et induits).
Entre logiques économiques de la filière bois d'une part, logiques de préservation des écosystèmes forestiers et de la biodiversité d'autre part, quels équilibres durables trouver ?
Du productivisme forestier au développement contrôlé
La part de forêt privée est très faible au Canada : les 425 000 propriétaires privés canadiens ne se partagent que 6% de l'ensemble des forêts du pays. Contrairement à ce qui se passe dans nombre de grands pays forestiers, la majeure partie de la surface forestière canadienne est de propriété publique : fédérale sur 23% de la surface totale ; provinciale sur 71%.
Cependant, le plus souvent, les administrations provinciales ne gèrent pas directement leurs forêts mais passent des contrats pour leur exploitation. Sauf exceptions, ceux-ci sont établis sur une longue période (20 ans en général), et portent sur des grandes surfaces. Ils octroient les droits de récolte qui doivent respecter la Possibilité annuelle de coupe (PAC) et ils définissent des obligations en retour : diverses opérations de gestion forestière, comme le tracé de routes, la protection, la régénération*, etc. Ces contrats ou tenures sont passés, en général, avec de grandes compagnies forestières qui possèdent des infrastructures productives importantes et diversifiées allant de la scierie à l'usine de pâte à papier. En contrepartie du droit d'exploitation, les compagnies versent aux Provinces des redevances fixées en fonction du prix du marché du bois et proportionnelles aux volumes de bois coupés. En général, plus la durée de la tenure est longue et plus les obligations de l'exploitant sont importantes. En Colombie britannique, elles sont le plus souvent à la charge exclusive de l'exploitant.
Les forêts au service de l'industrie
Le gouvernement provincial de Colombie Britannique possède presque la totalité des forêts (95%). Il concède des droits de coupe aux entreprises de la filière bois. Seize entreprises monopolisent 55% de l'autorisation annuelle de coupe (AAC) en 2000, c'est-à-dire de ce qu'il est possible de couper selon les évaluations de l'inventaire forestier provincial. Mais la récolte annuelle de bois est très régulièrement supérieure aux autorisations annuelles de coupe : par exemple, en 2000, 75 millions de m3 pour une AAC de 71,7 millions de m3.
La Colombie Britannique fait figure de géant dans la filière bois canadienne : elle y représente plus de 30% de la valeur des livraisons et 20 à 30% de l'emploi au sein du secteur forestier canadien. Plus de 60% du bois et des produits du bois fournis chaque année par cette province sont exportés (voir la carte ci-dessous).
Les débouchés sont essentiellement les Etats-Unis et, de plus en plus, l'Asie avec, surtout, le Japon. Ces intérêts économiques expliquent que les forêts aient été très longtemps considérées uniquement comme une source de matière première inépuisable. Les coupes à blanc dominent sans avoir toujours le souci de la régénération du couvert forestier. Cette "exploitation minière" de la forêt est aujourd'hui en partie remise en cause.
Gestion de la forêt : l'infléchissement
Après avoir porté son attention sur les vallées forestières de l'île de Vancouver au début des années 1990, certaines organisations environnementalistes, parmi lesquelles Greenpeace International, ont développé des campagnes internationales, particulièrement actives aux Etats-Unis mais aussi en Europe (Allemagne, Royaume-Uni) dénonçant la politique forestière de Colombie Britannique. Elles s'efforçaient de faire pression sur les consommateurs afin qu'ils cessent d'acheter des produits forestiers provenant des forêts pluviales côtières de la Colombie britannique. C'est ainsi qu'en décembre 1998, le "Coastal Rainforest Coalition", une coalition rassemblant Greenpeace, le "Natural Resources Defence Council" et le "Rainforest Action Network", avait fait paraître dans le New York Times une pleine page dénombrant les entreprises utilisant du bois des forêts pluviales anciennes de la Colombie britannique. Ces organisations demandent la réorientation de la politique forestière, l'abandon des coupes à blanc et l'adoption de pratiques issues de l'écoforesterie*. Certains bassins versants resteraient intacts préservant ainsi la biodiversité.
Tenant compte de ces pressions, de la promotion internationale du développement durable (sommet de Rio en 1992) et sous l'impulsion du pouvoir fédéral, le gouvernement de Colombie Britannique a opté, depuis 1994, pour une approche différente des forêts sur la base de quatre points clés :
1) La modification des pratiques d'exploitation et d'aménagement. Le code forestier prône une diminution des coupes à blanc au profit des coupes sélectives, une place accrue de la régénération naturelle, un usage décroissant des traitements chimiques. Les forêts sont davantage considérées comme des écosystèmes complexes.
2) L'essor des aires protégées sous des formes variées à l'intérieur desquelles les forêts occupent une place de choix : la Province a créé des parcs, des zones protégées qui représentent plus de 11 millions d'hectares, soit 12 % du territoire.
3) La promotion des usages multiples des forêts. Aux côtés de l'utilisation industrielle, le gouvernement développe les activités récréatives de plein air, voire un écotourisme avec sensibilisation à l'environnement, en particulier dans les espaces forestiers. Ces initiatives sont un aspect important d'une démarche visant à diversifier les activités des communautés et des collectivités dépendantes des industries du bois.
4) La rétrocession, au moins partielle, des terres ancestrales et l'accès aux ressources naturelles, dont les forêts, pour les Premières nations (voir annexe ci-dessous). Depuis 1993, la province a lancé un processus dit des traités pour en débattre.
Au niveau fédéral, le Service canadien des forêts, a mis en place un mécanisme de participation du public (forums régionaux de consultation) qui a permis l'élaboration de la Stratégie nationale sur les forêts (Stratégie nationale sur la forêt, 2003-2008– Une forêt durable : L'engagement canadien) dont les objectifs, partagés par une cinquantaine d'organisations gouvernementales et non-gouvernementales, s'efforcent de concilier compétitivité économique et protection d'écosystèmes forestiers.
Colombie Britannique : localisations et paysages
Documents photographiques (voir localisation ci-dessus) :
- Port Hardy : grumes et pousseur
- Powell River : usine de pâte à papier
- A : coupes rases de la région de Whistler
- B : Panorama sur coupes dans le Johnstone Strait
- C : stockage de grumes sur la Basse Fraser (vue d'avion)
- D : Usine de produits forestiers à Barrière (North Thompson Valley)
Panneau d'informations émanant du Ministère des Forêts dans la région de Whistler (repère A sur la carte 1 ci-dessous). Plantations, régénération naturelle, coupes sélectives doivent normalement éclipser les coupes à blanc - Photo : Eric Glon, 2000 |
Les coupes à blanc demeurent fréquentes y compris sur des terrains aux pentes marquées comme ici dans la région de Whistler (repère A sur la carte 1 ci-dessous) - Photo : Eric Glon, 2000 |
Panoramique : des coupes sur les rivages du Johnstone Strait (Port Harvey)
Parcelles récemment coupées et en voie de repousse (Johnstone Strait, repère B sur la carte ci-dessous). Voir le lexique en annexe. Photos : Sylviane Tabarly, 2003
Un eden vert : enjeu de société et jeu d'acteurs
Associations, études scientifiques et rapports parlementaires dénoncent, à partir des années 1970 et 1980, le déséquilibre croissant des écosystèmes forestiers, tant au niveau national que provincial. Les ONG environnementalistes demandent une approche moins productiviste des forêts, respectueuse de leur renouvellement et de leur diversité. Les organisations indiennes réclament, de plus, la rétrocession de leurs terres ancestrales et l'accès aux ressources naturelles.
Chaque groupe d'acteurs défend ses intérêts, du provincial à l'international, en passant par l'échelon national. Malgré des intérêts parfois divergents, des débats et des discussions permettent de trouver des compromis. Mais des désaccords subsistent. Ainsi, le code forestier de Colombie Britannique, remanié pour promouvoir le développement durable, peut être modulé afin de ne pas contrarier les intérêts industriels et commerciaux de la province. C'est pourquoi les ONG environnementalistes accusent les entreprises et le pouvoir provincial de maintenir des pratiques d'exploitation héritées du productivisme.
Les multinationales des forêts et des produits du boisComme dans l'ensemble du Canada, la Colombie Britannique alimente en matière première bois des établissements de transformation qui relèvent de puissantes entreprises. Certaines sont canadiennes (Crestbrook), d'autres sont étrangères. À titre d'exemple, Weyerhaeuser et Welwood sont américaines, Daishowa est japonaise, Fletcher Challenge est néo-zélandaise. La plupart de ces compagnies ont une stratégie résolument internationale et redéploient sans cesse leurs activités pour satisfaire au mieux leurs intérêts. Il y a donc des mouvements incessants de prises de capitaux ou de retraits. Le cas de Fletcher Challenge est éloquent. Cette multinationale néo-zélandaise des forêts et des produits du bois, qui employait encore 3 800 personnes dans trois unités papetières en Colombie Britannique en 2000, se retire progressivement de cette province depuis le début des années 1990 au profit d'autres parties du monde. En effet, les multinationales de la filière bois cherchent à éviter ce qu'elles considèrent comme une accumulation de contraintes et de coûts supplémentaires. Certaines se redéploient vers d'autres territoires en Asie (Sibérie russe), en Amérique latine, en Afrique (République Sud-africaine). |
Les approches et les actions environnementalistesL'opinion publique est sensibilisée aux stigmates d'une exploitation prédatrice symbolisée par les coupes à blanc. Des associations s'organisent et se mobilisent en faveur d'une meilleure protection des forêts. Les ONG environnementalistes protestent (Greenpeace qui apparaît à Vancouver en 1971, le Sierra Legal Fund, etc.) et interviennent sur les questions forestières par des actions médiatiques : occupation de zones coupées à blanc, campagnes médiatiques internationales par exemple. Elles se consacrent aussi aux initiatives éducatives (expositions, conférences, interventions en milieu scolaire ou universitaire) et font également des propositions en réalisant des rapports et des études, notamment en contractualisant des scientifiques et des universitaires. Elles servent de base aux recours en justice contre les entreprises ou les autorités provinciales en cas d'entorses à la législation. Les Premières nations* peuvent agir de manière identique pour faire valoir leurs droits sur la forêt et ses ressources. Les ONG défendent parfois une approche radicale du développement durable qui est au coeur de leur mobilisation. D'où une vision idéaliste quelque peu poussée à l'extrême, qui se nourrit des survivances du productivisme entretenu, aux yeux des associations, par les grandes entreprises et les autorités provinciales. Un tel radicalisme ne favorise pas toujours le débat ni la quête du compromis. |
Carte 2 - L'importance des forêts et des activités forestières dans les provinces et territoires au Canada en 1999Carte : Eric Glon - Cliquer pour agrandir |
Campagne de l'ONG Western Canadian Wilderness Committee (WCWC) menée en 1998 auprès du gouvernement de Colombie Britannique. Nous avons un choix à faire : coupes à blanc, permis de coupe et grosses souches ou grizzlis, saumons sauvages et de gros arbres. Protégeons la forêt pluviale océanique du grand ours canadien. Le WCWC dénonce la persistance de pratiques productivistes destructrices de la forêt et des abris fauniques. Reproduit avec l'aimable autorisation du Western Canada Wilderness Committee Ce type de campagne répond à des logiques de communication et de marketing écologique. |
Conclusion
Au total, les espaces forestiers de Colombie Britannique sont éclatés et fragmentés selon des utilisations différentes : aires protégées, notamment sous la forme de parcs fédéraux ou provinciaux, qui connaissent un essor des activités récréatives de plein air ; rétrocession partielle et en cours des terres ancestrales des indiens ; espaces forestiers dont l'exploitation, répondant aux intérêts économiques de la province, est pondérée par des engagements de développement durable.
Les grandes entreprises, le gouvernement provincial et le pouvoir central (qui fixe les grandes orientations nationales de la politique forestière) ont longtemps considéré les forêts comme une source de matière première inépuisable, au nom des intérêts économiques de la filière bois. Cette dernière, par les activités et les revenus qu'elle génère, contribue à l'enrichissement de la province. Parallèlement, il conviendrait de dresser un bilan des retombées économiques réelles de l'écotourisme. Sont-elles comparables, en termes d'emplois et de revenus, en termes de développement donc, à celles de la filière bois ? Dans quelle mesure ces retombées économiques profitent-elles aux communautés locales ?
Certaines de ces questions restent ouvertes car la politique forestière est une construction sociale en perpétuelle évolution, au gré des modifications des rapports entre les différents groupes d'interlocuteurs sur les questions forestières.
Annexe 1. L'aval de la filière bois par l'image : logistique (stockage, transport), transformations
Annexe 2 - Les Premières nations
La désignation des composantes ethniques de le population canadienne relève d'un certain codage qu'il est bon de savoir décrypter. D'après l'usage maintenant établi, les termes Esquimau et Indien ont été remplacés par Inuit et Première nation. L'expression peuples autochtones désigne collectivement les descendants des premiers habitants de l'Amérique du Nord, c'est-à-dire les Premières nations, les Inuit et les Métis. Aux Etats-Unis, on parle de Native Americans ou bien de indigenous nations. L'enjeu de ces désignations et appartenances est souvent juridique (droits spécifiques) et financiers (aides, allocations particulières).
Le Canada s'efforce aussi de faire la distinction entre les mots collectivité et nation. Une collectivité fait allusion à un petit groupe, habitant une même localité mais faisant partie d'un ensemble plus large. Ainsi, une collectivité des Premières nations ne constitue pas une nation autochtone. Ce sont plutôt les nations autochtones qui se composent habituellement — mais pas nécessairement — de plusieurs collectivités.
Sauf dans le nord du Québec et dans les territoires, la superficie des terres attribuées aux autochtones est infime. Les terres autochtones au sud du 60e parallèle couvrent moins de 0,5% du territoire canadien alors qu'aux États-Unis (sans compter l'Alaska), où les autochtones forment une proportion plus faible de la population, leurs terres représentent 3% des terres du pays. Les terres, d'abord promises aux autochtones par la couronne d'Angleterre puis par le gouvernement du Canada qui lui succède, ont été progressivement détournées de leur destination d'origine : près des deux tiers ont "disparu" de diverses façons (expropriations, fraude) depuis les débuts de la Confédération.
Aussi, dans l'ensemble du Canada, les peuples autochtones insistent pour un partage élargi, équitable, des terres et des ressources qui, autrefois, n'appartenaient qu'à eux. Depuis de nombreuses années, le Canada a engagé un processus de règlement des revendications territoriales.
Au-delà de ces évolutions et des procédures engagées, le question de l'indianité reste souvent entière. Les nombreuses manifestations consacrées aux Premières nations tendent à privilégier une image traditionnelle, généralement centrée sur les revendications environnementales et sur une spiritualité aux contours diffus, au détriment parfois de leur identité contemporaine. Ces représentations empêchent de voir ces hommes et ces femmes comme des citoyens d'aujourd'hui, aux aspirations complexes liées à leur situation actuelle. Elles entretiennent le mythe de l'Indien vivant en harmonie avec la nature sans action prédatrice alors que les Amerindiens avaient, comme toute communauté humaine, un impact sur leur environnement. Citons les propos de Jean-Marc Serme :
"Dégagés enfin du mythe écologiste qui réduit depuis les années 1970 un rapport particulier à la nature en union mystique avec les forces naturelles, les Amérindiens peuvent espérer exister autrement que par l'image d'Epinal qui les lie spécifiquement à la nature et les rejette systématiquement hors de toute culture de la modernité. Bien entendu, cela ne remet pas en cause les liens particuliers des cosmogonies amérindiennes à la terre, mais les échos qu'elles trouvent dans le discours actuel sur l'écologie et l'environnement ne leur rendent que peu souvent la complexité qui les caractérise. (...) La réalité quotidienne des Indiens d'Amérique est très éloignée des fantasmes de chacun et il faudra bien que nous mettions de côté les stéréotypes de tous bords afin que "l'Indien" du XXIe siècle puisse émerger dans sa multiplicité, la complexité de ses désirs et de ses aspirations et qu'il se forge une place non plus seulement définie par le regard des autres, mais par sa propre définition et défendue comme telle."
(Études amérindiennes : le poids des plumes - Revue de Civilisation Contemporaine de l'Université de Bretagne Occidentale - 2002)
Au niveau fédéral, en avril 1996, un Programme forestier des Premières Nations (PFPN) est engagé pour une période de 5 ans. Il visait à améliorer les conditions économiques des communautés ayant le statut de Premières Nations, en encourageant leur participation accrue au secteur forestier (encouragements à développer des activités complémentaires, à créer des entreprises, etc.). Il permettait aux Premières nations de présenter soit une revendication particulière (par exemple, la restitution de terres de réserve indûment vendues par le gouvernement), soit une revendication globale visant l'allocation de la terre traditionnelle de la nation.
Parmi les sources : Jean-Marc Serme - Études amérindiennes : le poids des plumes - Revue de Civilisation Contemporaine de l'Université de Bretagne Occidentale, 2002
Annexe 3 - Glossaire
- Certification forestière - Instrument de marché qui vise à promouvoir l'aménagement forestier durable en fonction de facteurs environnementaux, économiques et sociaux. Il prévoit l'évaluation indépendante de méthodes d'aménagement forestier selon des normes reconnues internationalement (ou nationalement), ainsi que la surveillance de la vente de produits forestiers. Si la forêt est aménagée conformément à un ensemble de normes précises et que ses produits ligneux sont surveillés et expliqués à toutes les étapes de la production, elle peut obtenir une certification reconnue sur le marché.
- Coupe à blanc (ou coupe rase) - Abattage et enlèvement complets d'un peuplement qui peut se faire par blocs, par bandes ou par parcelles ; une coupe rase est suivie d'une régénération par plantation ou semis artificiel.
- Coupe partielle (coupe claire) - Terme général décrivant toute coupe enlevant une partie des arbres d'un peuplement ; une coupe claire permet la régénération du peuplement par ensemencement naturel et favorise les espèces de lumière.
- Coupe à l'abri (avec protection de la régénération) - Récolte dont le principe est essentiellement celui des coupes progressives et qui consiste à favoriser la régénération naturelle et la biodiversité.
- Ecoforesterie - Pratiques d'exploitation forestière prenant en compte la biodiversité, le respect des écosystèmes.
- Filière bois - Activités successives et complémentaires qui permettent, d'aval en amont, de produire des biens à partir d'une matière première, en l'occurrence le bois.
- Forêt pluviale de Colombie Britannique - Le long de la côte Pacifique, s'étendent des forêts pluviales tempérées du sud de la province jusqu'au détroit de Prince William en Alaska. Les précipitations annuelles peuvent y atteindre 5 000 mm et les hivers y sont relativement doux. Ces conditions sont favorables aux conifères qui dominent, principalement les tsugas, les épicéas de Sitka, par exemple. La skyline de Vancouver avec ses gratte-ciel est aujourd'hui, en moyenne, plus basse qu'il y a 200 ans quand des épicéas de Sitka, vieux de mille ans et hauts de 100 m, s'y dressaient encore.
- Grume : tronc d'arbre abattu et débarassé de son branchage, susceptible d'être transporté puis utilisé.
- Processus de Montréal : dans la perspective de la Conférence de Rio de Janeiro en 1992, le processus de Montréal vise à améliorer la qualité et la gestion du patrimoine forestier à l'échelle de la planète. Il a été initié à Genève en 1994. Il consiste à élaborer des critères et indicateurs destinés à la conservation et à l'aménagement durable des forêts tempérées et boréales. Le Processus de Montréal désigne sept critères essentiels définis au moyen de 67 indicateurs, destinés à fournir un cadre commun permettant dela description, la surveillance et l'évaluation, à l'échelle nationale et internationale. Ces critères et indicateurs traduisent une approche des questions forestières en termes d'écosystèmes et ils proposent une définition implicite de l'aménagement durable des écosystèmes forestiers à l'échelon des pays.
- Régénération (forestière) - Renouvellement d'un peuplement forestier. La régénération naturelle se produit graduellement grâce aux graines venant de peuplements adjacents ou apportés par le vent, les oiseaux ou les animaux. La régénération artificielle comporte l'ensemencement direct ou la plantation.
Pour aller plus loin, des ressources complémentaires
Quelques mots-clés (pour des recherches documentaires autonomes)
- Français : forêt, coupe (à blanc), abattage, grumes, régénération forestière, filière bois, pulpe, pâte à papier, exploitation (forestière), productivisme, surexploitation, code forestier, écotourisme, aménagement, environnement, paysage, perceptions paysagères, développement durable, Premières nations, indiens, jeu d'acteurs
- Anglais : forest, clearcutting, trunk, log, reforestation, regeneration, pulp, ecotourism, productivism, regional planning, environment, landscape, landscape perception, sustainable development, natives, play of actor
- Espagnol : bosque, corta a mata rasa, corta de madera, troncos sin desbastar, regenaración forestal, sector maderero, astillas, pasta de papel, explotación forestal, productivismo, sobreexplotación, código forestal, ecoturismo, ordenación, medio ambiente, paisaje, percepción de paisaje, desarrollo sustentable, Naciones indígenas, indios, juego de actores
Bibliographie
- Glon E. - Forêts et construit social au Canada : approche géographique - Habilitation à Diriger des Recherches - Document de synthèse - Université de Lille 1, 345 p. - 2001
- Glon E., Hayter R., Soyez D. - La politique forestière en Colombie Britannique : le changement des impératifs - Hommes et Terres du Nord - 2001/3, p 139-147
- Glon E. - Filière bois, enjeux et limites du développement forestier durable au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique - Annales de géographie, n°609/610, p 542-566 - 1999
- Héritier S. - Tourisme et activités récréatives dans les parcs nationaux de montagne de l'ouest canadien - Annales de géographie - n°629, p 23-46 - 2003
- May E. - At the Cutting Edge. The Crisis of Canada's Forests - KPB, Toronto, 294 p. - 1998
- Serme J.M. - Études amérindiennes : le poids des plumes - Revue de Civilisation Contemporaine de l'Université de Bretagne Occidentale, 2002
Éric Glon, Professeur, UFR de géographie, université de Lille 1
Mise en page web et compléments, Sylviane Tabarly
Première mise en ligne le 8 avril 2004
Mise à jour : 8-04-2004
Toilettage éditorial, suppression de liens morts, archivage (JBB), juillet 2024
Pour citer cet article :
Éric Glon, « Archive. Ressources forestières en Colombie britannique : vers un développement contrôlé ? », Géoconfluences, avril 2004.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/developpement-durable-approches-geographiques/corpus-documentaire/ressources-forestieres-en-colombie-britannique-vers-un-developpement-controle