Animisme
L’animisme recouvre des pratiques très différentes, allant du vaudou africain au chamanisme en passant par divers cultes totémiques ou ancestraux. L’animisme a été défini par l’ethnologue britannique Edward B. Tylor (Primitive Culture, 1871) comme la croyance selon laquelle la nature est régie par des esprits analogues à la volonté humaine. Il y voyait la forme primitive ayant engendré toutes les religions.
Aujourd’hui, l’animisme se conçoit moins comme une croyance que comme une façon de voir le monde, présente de tout temps dans l’esprit humain. Ph. Descola le définit comme un « mode d’identification », c’est-à-dire une façon de concevoir la relation entre soi et l’autre. C’est une forme de religiosité qui imprègne la vie quotidienne, transcende les appartenances religieuses, y compris musulmanes et chrétiennes, sous la forme d’une culture commune, d’un attachement aux traditions et sert de référent à l’identité collective. Il est difficile par conséquent de compter le nombre d’animistes.
L’animisme contemporain est l’enjeu d’une dynamique d’appropriation par les religions monothéistes. Sa résistance témoigne de sa vitalité.
Pour compléter :
- Sandra Fancello, 2010, « Animisme », in R. Azria et D. Hervieu-Léger (eds), Dictionnaire des faits religieux. Paris, PUF, Collection Quadridge, pp.37-40.
- « L'animisme est-il une religion ? ». Entretien avec Philippe Descola. Sciences Humaines, 6 novembre 2006
Voir les exemples :
- Marie Daugey, « Bois sacrés et pratiques rituelles en pays kabyè (Togo) », Géoconfluences, 2016
- Bertrand Sajaloli, « Génies de l’eau et protection des zones humides en pays dogon (Mali) », Géoconfluences, 2016
Actions sur le document