Écologie politique
Les termes d’écologie politique, ou de green politics en anglais, désignent les courants politiques qui visent à créer une société fondée sur la défense de l'environnement, la démocratie participative, la justice sociale et le pacifisme. L’usage du terme « écologie politique » permet donc de différencier l’écologie scientifique comme discipline d’un côté, et cette démarche politique de l’autre. Celles et ceux qui étudient l’écologie sont les écologues, tandis que l’adjectif associé à l’écologie politique (qu’on pourrait aussi appeler l’écologisme) est écologiste : on parle de partis écologistes.
L'écologie politique est née dans les années 1960 aux États-Unis en réaction aux conséquences désastreuses de plusieurs décennies de prédation environnementale (Boyer et Bobin, 2024), aboutissant à la destruction irréversible de régions entières : lacs et rivières biologiquement morts, sols détruits par la déforestation et l'agriculture, effondrement de la biodiversité. Le livre publié par la biologiste Rachel Carson en 1962, Printemps silencieux (Silent Spring) est un jalon important. Le mouvement se diffuse dans les années 1970 en Europe où il s'ancre à gauche. C'est alors que sont créés des partis « verts », à commencer par « die Grünen », le parti vert allemand qui obtient ses premiers élus en 1983. C’est d’ailleurs au sujet de ce parti qu’a été employé pour la première fois le terme de green politics. En France, la première candidature à l'élection présidentielle sous l'étiquette écologiste (1974) est celle de l'agronome René Dumont, connu des géographes pour ses ouvrages sur l'Afrique.
Pour autant, l’écologisme est loin de constituer une idéologie homogène. L’une des questions les plus clivantes au sein de ses partisans est la question de la croissance économique. Une partie des écologistes pensent qu’il y a compatibilité entre la croissance et environnement : ce sont les partisans de la modernisation écologique. Le concept de développement durable s’inscrit dans cette approche. D’autres pensent, à l’inverse, que le capitalisme vert est un oxymore, et qu’il n’y a pas de survie possible des environnements dans le cadre de la poursuite de la croissance sans limite.
(MCD) avril 2016. Dernières modifications (JBB), décembre 2023, juin 2024.
Références citées
- Boyer Anne-Lise et Bobin Marine (2024), « (P)réserver l’environnement aux États-Unis, géohistoire du rapport ambigu d’une société à son territoire », Géoconfluences, juin 2024.
- Carson Rachel (1962), Silent Spring, Houghton Mifflin. Traduit en français sous le titre Printemps silencieux et publié en 1963.
Pour compléter avec Géoconfluences
- L’exemple des green politics à Baltimore : Stéphanie Baffico, « De "Charm City" à "Farm City" : la reconquête des espaces en déshérence par l’agriculture urbaine à Baltimore », Géoconfluences, 2016.