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Agrobusiness, agro-exportations
L'agrobusiness brésilien (ou " agronegócio"), basé sur la production agroalimentaire du pays et tourné vers la commercialisation et les exportations, représente environ le 1/3 de son PIB. Il y a, au Brésil, trois sources principales de croissance de l' Agronegócio : l'insertion dans le processus de modernisation de nouvelles terres et de nouveaux producteurs, la croissance du marché intérieur et celle de la demande à l'exportation.
Les exportations agroalimentaires du Brésil ont connu une croissance régulière depuis le milieu des années 1980, avec une véritable explosion depuis 2001. Entre 2001 et 2005, elles ont ainsi progressé de 16,3% par an en moyenne, cette augmentation ayant été encore plus soutenue, s'établissant à 26% par an, à destination de certains pays émergents, comme la Russie ou la Chine. Conséquence de cet accroissement des échanges agroalimentaires, leur solde, excédentaire, s'est élevé, en 2006, à 42,7 milliards de dollars, soit 93% de l'excédent de la balance commerciale brésilienne (46,1 milliards de dollars). Le Brésil est parvenu, au fil des ans, en tête des exportations mondiales de soja, de sucre et d'éthanol, de boeuf, de poulet, de tabac ou de jus d'orange.
Le Brésil exporte environ 40% de sa production agricole vers l'Union européenne. Mais, en 2009, la Chine est devenue son premier partenaire commercial (devant les États-Unis et l'Argentine), et le premier importateur de biens brésiliens, toutes origines confondues. Les exportations du Brésil vers la Chine ont, en valeur, été multipliées par quinze entre 2000 et 2008. Or, elles sont principalement constituées de matières premières (soja, minerai de fer).
Ces filières agro-exportatrices sont portées par de puissants groupes brésiliens tels que le géant Brasil Foods (BRF, issu de la fusion de Sadia et Perdig ão en 2009) ou par des firmes transnationales d'origine étrangère très présentes au Brésil (Monsanto, Syngenta, Unilever, Nestlé, Bunge, Danone, Cargill, Bayer, Doux par sa filiale brésilienne Frangosul, etc.).
D'après les "Perspectives agricoles 2008 - 2017" de l'OCDE et de la FAO, l'épicentre de la production agricole mondiale va continuer à se déplacer vers les pays émergents comme le Brésil ou l'Argentine, grâce à leurs réserves foncières mais surtout grâce à leur gains de productivité. La part excédentaire de leurs productions pourra faire l'objet d'exportations croissantes.
Pour prolonger, dans ce dossier :
- L'agriculture brésilienne en mouvement : performances et défis (Hervé Théry)
- Le cadre général des échanges internationaux : organisation des marchés, fluctuations des cours avec l'exemple du sucre et du soja.
- Le Brésil acteur et stratège dans les négociations agricoles internationales (Martine Guibert)
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Agrocarburants (biocarburants)
Le Brésil s'est très précocement engagé dans la voie de la production et de la distribution de masse de l'éthanol tiré de la canne à sucre : le Plan Proalcool avait été lancé en 1975 à la suite du choc pétrolier de 1973, puis réactivé au gré des évolutions des cours mondiaux du pétrole et du sucre.
Le Brésil est ainsi devenu le plus grand producteur et le plus grand exportateur mondial d'éthanol. En 2006, la production brésilienne, de 16,3 milliards de litres, représentait le tiers de la production mondiale et 42% de l'éthanol utilisé comme combustible dans le monde.
Mais, si la filière éthanol-canne à sucre a jusqu'à présent été privilégiée, le Brésil commence à s'intéresser à d'autres filières de production d'agrocarburants : maïs, ricin, manioc et agrocarburants dits de "deuxième génération".
Voir en corpus documentaire : Biocarburants, agrocarburants : des filières en forte croissance (Hervé Théry)
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Amazonie brésilienne (légale)
L'Amazonie brésilienne, ou Amazonie légale, est un territoire délimité en 1953 pour déterminer les régions éligibles aux aides de développement programmées pour l'Amazonie. Elle comprend les États correspondant à la région Nord (Acre, Amapá, Amazonas, Pará, Rondônia et Roraima), et les États du Mato Grosso au nord du 16e parallèle, du Goias au nord du 13e parallèle et du Maranhão à l'ouest du 44e méridien. Ce territoire couvre 500 millions d'ha (soit 5 millions de km²) dont 330 millions sont forestiers.
Face aux critiques internationales sur la gestion de l'Amazonie et sur le rythme de sa déforestation, le président Lula rappelait qu'en 2008 l'Amazonie brésilienne conservait encore 66% de sa superficie originelle. Globalement, les aires protégées (unités de conservation et réserves indiennes) et les parcelles allouées aux petits propriétaires dans le cadre de la réforme agraire couvrent près de 40% de l'Amazonie brésilienne en 2009. Les terres indiennes occupent en Amazonie légale une superficie de 97 millions d'ha (deux fois la superficie de la France). Le statut des 60% restant est flou et l'appropriation des terres y est largement soumise aux lois du plus fort ou de la corruption, en l'absence d'un cadastre digne de ce nom.
Les questions environnementales relatives à la forêt amazonienne ne porte pas tant sur son rôle, en fait assez ambivalent, de "poumon de la planète", que sur la réduction de ses réservoirs de biodiversité et sur les incendies qu'elle subit, pour mise en pâturages ou en culture. Ces derniers seraient responsables des 3/4 de l'émission annuelle de CO2 par le Brésil (environ 1 milliard de tonnes). Par ailleurs, 60 à 80% du bois exporté le serait de manière plus ou moins illégale. Le président Lula a lancé, le 8 mai 2008, le Programme Amazonie durable (PAS) pour offrir un nouveau modèle de développement à la région. Ce programme prévoit de nouveaux critères pour l'occupation et l'appropriation des terres, des amendes renforcées pour irrégularités dans l'exploitation de la forêt. Le Brésil s'est aussi doté d'un "Fonds amazonien" destiné à l'investissement pour la préservation de la forêt.
Mais ces engagements ne sont pas sans contradictions et sans limites. Les capacités réelles de surveillance et de contrainte sur un territoire aussi vaste sont réduites. Et les objectifs, légitimes, de développement du pays doivent aussi être pris en considération. Ainsi les programmes de planification pluriannuels Avança Brasil 2000-2003 lancé par le gouvernement Cardoso ainsi que "Brasil para todos" du gouvernement Lula visent à "l'intégration nationale" par la construction massive d'infrastructures de transport et de communications (ports, routes, aménagement des cours d'eau). En Amazonie, le corollaire au désenclavement qui facilite l'accès et l'exploitation de zones auparavant "vierges" est la déforestation. Le bitumage de la Transamazonienne – voie dont la construction a commencé sous la présidence du Général Médici (1969-1974), qui doit relier le Pérou à l'Atlantique et traverser la forêt brésilienne d'est en ouest, en longeant l'Amazone par le sud – lancé par le programme Avança Brasil est un exemple des dynamiques de colonisation et de déforestation engendrées par la construction de routes.
L'accès aux techniques d'observation et de surveillance par satellite de la forêt amazonienne permet désormais d'assurer un suivi plus précis des réalités de la déforestation. C'est ainsi que l'Institut national de recherches spatiales (INPE) peut mesurer la déforestation en utilisant les 229 images Landsat qui couvrent les régions de forêt primaire. Le rythme de cette déforestation, qui ne tient pas compte des coupes sélectives d'arbres, est en large partie corrélé aux cours des matières premières telles que le soja ou la canne à sucre destinée à produire de l'éthanol. L'opinion publique, brésilienne ou internationale et les ONG se sont emparées du débat de longue date et neuf ONG ont élaboré un Pacte pour la valorisation de l'Amazonie au nom de la préservation de la biodiversité et des objectifs internationaux en matière climatique. Sous leur pression et malgré leur caractère assez exogène et une implantation réelle assez limitée dans les sociétés amazoniennes, le Brésil du président Lula cherche à faire bonne figure pour mériter la place qu'il revendique dans le "concert des nations".
Pour prolonger :
- Les dynamiques des fronts pionniers amazoniens (Marie-Françoise Fleury)
- Identifier et analyser les marqueurs spatiaux des fronts pionniers brésiliens
( P. Gautreau, S. Tabarly)
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Assentamentos
Les assentamentos désignent des zones de colonisation associées à la politique de réforme agraire sur des terres expropriées ou sur des terres publiques. Ces zones ont été divisées en plusieurs lots sur lesquels ont été installées des familles sans terres à des fins d'agriculture.
Les assentamentos, gérés par l'Institut national de la colonisation et de la réforme agraire (INCRA) se situent principalement en Amazonie, dans des régions souvent mal dotées et mal desservies, ce qui rend assez précaires les conditions d'installation des familles migrantes concernées. Ils ont, depuis leur création, permis l'installation de 790 000 familles (total cumulé en 2007). En Amazonie, il est courant que le périmètre soit délimité par l'INCRA après l'occupation de la zone par les sans-terre. Les occupants n'obtiennent alors qu'un titre foncier provisoire, c'est-à-dire un "contrat de concession d'usage", qui leur permet d'avoir accès aux crédits. L'octroi du titre définitif n'intervient souvent qu'après de nombreuses années d'occupation, une fois l' assentamento "consolidé".
Voir l'article de Ludivine Eloy, Jean-Philippe Tonneau et Pablo Sidersky :
Questions foncières et politiques de réforme agraire au Brésil
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BRIC
L'acronyme BRIC désigne le rapprochement de pays aux vastes territoires : le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine. Ils ont aussi en commun d'être, ou d'avoir récemment été, en forte croissance et leur poids dans l'économie mondiale a augmenté, mais à des degrés variables. Cet acronyme est apparu pour la première fois en 2003, dans un rapport de la banque d'investissement Goldman Sachs qui tendait à montrer que l'économie de ces pays était appelée à un rapide développement, leur poids total dans l'économie mondiale pouvant passer de 10% en 2004 à plus de 20% en 2025.
Ce regroupement peut avoir sa pertinence (potentiel de ressources) mais il ne faut pas ignorer les différences importantes entre ces quatre pays du point de vue politique (régimes démocratiques et régimes autoritaires), démographique (déclin démographique russe), économique (capacités de recherche et d'innovation, poids industriels, inégaux). Les quatre pays cherchent parfois à rapprocher leurs points de vue sur la scène des négociations économiques et politiques internationales avec comme thèmes de prédilection privilégiés : la lutte contre le protectionnisme de certains de leurs partenaires du G20 (G8 élargi), la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI) et du Système monétaire international, un front commun contre certaines contraintes environnementales internationales jugées pénalisantes pour leurs économies.
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Cadastre rural
L'absence d'un cadastre digne de ce nom au Brésil est à la source de nombreuses irrégularités dans l'occupation des terres et de pratiques illégales. Elle alimente le grilagem et la violence. Conscientes de ces problèmes, les autorités brésiliennes tentent d'y remédier.
En 1964, le Statut de la terre avait établi un cadre institutionnel et légal en vue du projet de réforme agraire qui s'accompagnait de la levée de l'Impôt territorial rural (ITR). C'est dans ce contexte que fut initié le premier recensement de la propriété rurale à l'échelle fédérale. Depuis 1972, l'Institut national de la colonisation et de la réforme agraire (INCRA) procède à l'enregistrement de l'ensemble des propriétés rurales du pays au sein du Système national du cadastre rural (SNCR) mais il a perdu, en 1990, la responsabilité fiscale du levé de l'ITR qui fut alors confiée à un Secrétariat de la recette fédérale (SRF).
Le SRF et l'INCRA devaient travailler conjointement mais les difficultés administratives entre les deux organismes empêchèrent toute réelle coopération et donnèrent naissance à deux systèmes autonomes. Ainsi, de nature déclaratoire et en l'absence de normes strictes, l'information recensée dans le SNCR souffre d'un manque de fiabilité empêchant tout réel contrôle de l'évolution du parcellaire. Cette situation est favorable à l'appropriation illégale des terres qui, comme l'INCRA le reconnaît, est "l'un des instruments les plus puissants de concentration foncière dans le milieu rural brésilien".
En 2001, la loi connue sous le nom de "Système public de registre des terres", posa les conditions minimales nécessaires pour garantir une plus grande fiabilité aux données de l'INCRA. Outre l'adoption de normes strictes, par exemple le rattachement obligatoire au Système géodésique brésilien, cette loi donna naissance à l'"Annotation de responsabilité technique" par laquelle les professionnels habilités pour réaliser les levés sont passibles de poursuites judiciaires en cas d'irrégularités. De plus, la reconnaissance de toute propriété rurale de plus de 100 hectares auprès des Services notariés nécessite l'établissement d'un plan géoréférencé.
Enfin, un "Système public de registre des terres" s'efforce de mettre fin au cloisonnement entre services en systématisant les échanges d'informations à travers la création d'un Cadastre national des immeubles ruraux (CNIR). En assurant une plus grande fiabilité des données, ces mesures devraient renforcer la capacité de l'administration foncière brésilienne à combattre le phénomène d'appropriation illégale des terres, à minimiser les actes de corruption et, par conséquent, à accorder une plus grande transparence et crédibilité aux Registres notariés. Mais ce processus sera sans doute long.
Il n'en reste pas moins qu'en 2008, le manque de précision dans le cadastre rural brésilien est source de difficultés juridiques considérables. C'est pourtant un élément clé pour l'obtention de crédits agricoles par l'exploitant, pour l'organisation des titres de propriété et pour la collecte des impôts, tous largement compromis dès lors que l'incertitude continue à dominer l'ensemble de la gestion cadastrale. En 2007, l'Institut brésilien de colonisation et réforme agraire (INCRA) estimait à 5,2 millions le nombre de propriétés faisaint partie du cadastre national, c'est-à-dire 60% du territoire brésilien. Les progrès spectaculaires réalisés ces dernières années sauront-ils venir à bout des pièges politiques consécutifs à 500 ans de colonisation puis au mode d'appropriation, sans règles, de l'espace .
Sources et compléments :
- C. Bouguignon, A.F.-B. Antunes, A.-F. Tenorio Carneiro - Le Cadastre brésilien, perspectives d'évolution, Revue XYZ (Association française de topographie, AFT), n° 104, 3e trimestre 2005 - www.ambafrance.org.br/refeb/projets/Camille%20Bourguignon.pdf
- Leca de Biaggi : L'accès à l'information géographique brésilienne, du Geoportal à l'agriculture de précision, une affaire à suivre…
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Cerrado
Le "cerrado" recouvre environ 206 millions d'hectares, soit environ 20% du territoire brésilien dont 127 millions d'ha cultivables. Cette région, qui correspond en grande partie au plateau central brésilien, est essentiellement constituée d'écosystèmes de type savane arborée tropicale, associés à des formations végétales variées. Le climat y est chaud, semi-humide, aux saisons contrastées avec un été pluvieux et un hiver sec.
L'agronomie brésilienne a su rendre exploitables, en corrigeant l'acidité des sols, les immensités des cerrados réputées stériles et ces terres participent pleinement à la production agricole brésilienne. Les pâturages cultivés y dominent, puis les cultures annuelles et la forêt.
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Déforestation, déboisement
C'est à Poznan, lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de décembre 2008 que, pour la première fois, le Brésil a promis de s'engager dans une politique volontariste et chiffrée de lutte contre les changements climatiques. Dans le cadre d'un Plan national sur les changements climatiques, il s'est fixé pour objectif de réduire de 70% son rythme de déforestation d'ici à 2018, mais, en large partie, par des actions de reboisement. Il s'agirait aussi de réduire les destructions de 40% d'ici 2010, mais cet objectif paraît irréaliste aux yeux de nombreux observateurs (ONG, scientifiques).
Le Code forestier brésilien, dont l'apparition date de 1965, oblige les propriétaires fonciers à conserver dans certains endroits des formes de végétation naturelle (ou à les replanter) : elles constituent, dans leur ensemble, un "domaine de protection permanente" ("áreas de proteção permamente" / APA). Ainsi, les formations végétales naturelles telles que les ripisylves, le long des cours d'eau, doivent être conservées sur une largeur proportionnelle à celle du cours d'eau qu'elles longent. De même, les formations des bords de lacs, des sources, et des sommets de colline doivent être conservées. L'obligation de conservation s'étend aux zones fragiles, les reliefs montagneux présentant une forte déclivité, les terrains peu stables comme par exemple les dunes et les marécages, lors de rupture de relief (ex. : bord de plateau) et dans les zones dont l'altitude dépasse 1800 m.
En Amazonie, le Code forestier autorise les propriétaires à déboiser 20% de leurs terrains, les 80% restants constituent une "réserve légale" qu'ils s'engagent à préserver. En cas de dépassement des quotas, les propriétaires doivent reboiser avec des espèces indigènes amazoniennes. Ce système est contesté par une grande partie des représentants de l'agrobusiness brésilien, qui estiment qu'il fausse la concurrence avec d'autres pays exportateurs de denrées alimentaires comme l'Argentine ou les États-Unis.
Dans ce contexte, l'attitude des autorités brésiliennes semble contradictoire. D'un côté la réglementation sur les aires protégées a été renforcée en 2003 et, en 2006, une loi de concession forestière a été adoptée pour tenter de mieux réglementer l'exploitation du bois. Mais, en 2008, un projet de loi prévoit de passer de 20% à 50% la surface de forêt primaire amazonienne que chaque propriétaire a le droit de déboiser. Il autorise également, pour le reboisement, la plantation d'espèces arborées exogènes comme l'eucalyptus ou le palmier à huile (pour la production d'agrocarburants), qui sont dommageables à la préservation de la biodiversité. Ce texte est en discussion.
Les ONG écologistes seraient, pour leur part, en général favorables à la rémunération des propriétaires qui conservent la réserve prévue par le Code. Dans leur "Pacte pour la valorisation de l'Amazonie", neuf ONG brésiliennes et internationales ont ainsi proposé de "rétribuer la forêt sur pied" pour parvenir à l'objectif de "déforestation zéro" en 2015.
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Démocratisation et gouvernance
En trente années, de 1964 à 1994, le Brésil a engagé des tournants démocratique et économique déterminants. De 1964 à 1985, le pays a subi un régime de dictature militaire au cours duquel se sont succédés cinq présidents, tous généraux. Les libertés civiles étaient limitées, de nombreuses mesures d'austérité affectaient la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays. Mais, à partir de 1979 et sous la pression populaire et internationale, le mandat du cinquième "Général-président" Figueiredo a été marqué par un processus de restauration des droits politiques. Ainsi, en 1982, sont organisées les premières élections directes pour les gouverneurs des États depuis 1965.
En janvier 1985, Tancredo Neves, candidat d'une coalition de partis d'opposition alliés pour faire contrepoids au candidat officiel du régime militaire, est le premier président civil élu depuis plus de vingt ans. Il meurt cinq semaines plus tard, c'est donc le vice-président, José Sarney, qui poursuit le processus de démocratisation engagé : une Assemblée nationale constituante promulgue, le 15 octobre 1988, après dix-huit mois de délibérations, une nouvelle constitution.
Fernando Collor, élu président de la République en novembre 1989 à l'issue de la première élection présidentielle directe depuis 1960 est l'objet d'une procédure d' impeachment déclenchée par le Congrès pour faits de corruption, ce qui le poussera à démissionner avant d'être finalement destitué. C'est son vice-président, Itamar Franco, qui lui succède et lance, en 1994, le "plan Real" ( Plano real), véritable tournant pour l'économie brésilienne : il permet de mettre fin à l'inflation endémique qui mine le pays depuis de nombreuses années (6 000% d'inflation en 1993 !) et crée le real, la nouvelle monnaie brésilienne.
La démocratisation politique du Brésil est donc réelle mais ses effets sont limités par les pratiques illégales et souvent violentes, par exemple celle du grilagem, face auxquelles les pouvoirs publics sont largement inactifs ou désemparés. Des indicateurs internationaux, avec leurs limites, permettent d'évaluer la situation du Brésil. En termes de corruption, l'Indice de perceptions de la corruption (IPC) de Transparency international place le Brésil au 72e rang sur 180 pays pour 2007 (rapport 2008). De son côté, la Banque mondiale évalue les niveaux de gouvernance par un classement en pourcentage qui hiérarchise les pays étudiés : par exemple, un pays obtenant 70 signifie que 70% des pays étudiés font pire et 30% font mieux. Dans ces conditions, le Brésil obtient en 2007 : 37 pour la stabilité politique et l'absence de violence ( political stability and absence of violence) ; 53 pour l'efficacité des pouvoirs publics ( government effectiveness) ; 53 pour la qualité de la réglementation ( regulatory quality) ; 43 pour la primauté du droit ( rule of law) ; 52 pour la lutte contre la corruption ( control of corruption).
Sources :
- Transparency International, Global corruption report : www.transparency.org/publications/gcr
- Les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale :
http://info.worldbank.org/governance/wgi/pdf/WGIDataTables.pdf
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Églises
Certaines religions jouent un rôle important dans la structuration des espaces ruraux et des revendications paysannes. Ainsi, le Mouvement des sans-terre, aujourd'hui sans appartenances religieuses, a été, à ses origines, influencé par la "théologie de la libération" et par la Commission pastorale de la Terre (Comissão Pastoral da Terra / CPT, créée en 1975) qui s'en inspire. De nos jours, la CPT, qui s'est toujours mobilisée aux côtés de la paysannerie brésilienne, joue un rôle important : coordinations, enquêtes, actions en justice, etc.
Notons que trois brésiliens sur quatre seraient catholiques, sur une population de 196 millions d'habitants. Mais les Églises évangéliques protestantes sont passées d'environ 10% de la population en 1995 à plus de 15% en 2005 et bien d'autres religions, sectes et cultes se développent et concurrencent fortement le catholicisme.
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Environnement
C'est au Brésil, à Rio de Janeiro, en 1992, qu'a été adoptée la première Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et que fut médiatisée à l'échelle mondiale la notion de développement durable ... tout un symbole ! Plus de quinze ans après cette conférence, où en est le Brésil lui-même ?
Derrière les tonnages produits et sa place dans les exportations mondiales, le dynamisme conquérant du système agroalimentaire brésilien ne va pas sans poser des problèmes environnementaux. Quel en est le prix ? Déforestation, pollution de l'eau, dégradation de la biodiversité, ..., les problèmes sont divers mais attirent l'attention de manière inégale. La situation de l'Amazonie et de sa déforestation est certainement celle qui focalise le plus l'attention des ONG et des médias. Mais le déboisement des derniers lambeaux de la "Mata atlantica", la forêt littorale atlantique, est largement ignoré. Les menaces de drainage et de pollution de la vaste zone humide du Pantanal, aux conséquences importantes, intéressent peu ainsi que la désertification du Nordeste, qui, après avoir attiré l'attention au cours des années 1970, fait également moins recette.
Mais la pression exercée par les ONG nationales brésiliennes ou internationales gagne progressivement en efficacité. Ainsi, l'action des Procureurs de l'environnement (Procuradores do meio ambiente) est assez puissante dans différents États. Certaines ONG ont recours aux résultats de la recherche universitaire pour nourrir leurs constatations et leurs propositions.
Différents types d'actions gouvernementales, telle celle menée à travers le Programa Piloto para a Proteção das Florestas Tropicais do Brasil (PPG7), visent à contrôler les avancées pionnières et à en limiter les dégradations environnementales. Fondé en 1992 et toujours en vigueur en 2006 le PPG7 est financé par des dons des pays du G7 (devenu G8) et piloté par le gouvernement brésilien. Il vise à protéger les forêts tropicales de déboisements massifs et rapides par la diffusion et la vulgarisation des connaissances et des techniques de gestion des ressources. Il se décline en plusieurs programmes localisés dont la majorité visent l'État du Pará.
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Esclavage rural et travail forcé
Les origines du peuple brésilien sont étroitement liées à la traite des esclaves. Entre le XVIe et le XIXe siècles près de 4 millions d'esclaves africains seraient arrivés au Brésil, or, en 1872, la population esclave y était estimée à 1,5 million ! Ce qui montre la dureté particulière de leur condition (par comparaison, les États-Unis ont reçu environ 400 000 esclaves africains pendant toute la période de la traite atlantique et comptaient, en 1860, plus de 4 millions d'esclaves). Les esclaves débarquaient dans les ports de Rio de Janeiro, Salvador, Recife et São Luis, où ils étaient entassés dans des baraques en attendant d'être vendus.
Des mouvements de rébellion se sont organisés en communautés d'esclaves marrons appelées quilombo. Le quilombo le plus important, celui de Palmares à l'intérieur de l'État d'Alagoas, fut fondé au XVIIe siècle et devint, avec la figure légendaire de Zumbi (arrêté et exécuté en 1695), le centre de la résistance contre l'esclavage. La traite des esclaves fut interdite en 1850 mais, d'étape en étape, il fallut attendre 1888 pour que l'esclavage soit totalement aboli ( lei Aurea). Ainsi, le Brésil aura été l'un des derniers pays au monde à abolir l'esclavage et, au début du XXIe siècle, différentes formes de travail forcé y subsistent encore, surtout dans le monde rural. La Commission pastorale de la terre (CPT) est particulièrement active pour dénoncer ces pratiques d'un autre temps, par ses enquêtes et ses signalements du travail esclave.
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Foncier (réserves, pression)
Sur les 850 millions d'ha de terres du territoire brésilien on recense, en 2007 : 340 millions de terres arables (40%) ; 63,1 millions de terres cultivées (dont 20,6 en soja, 14 en maïs, 7,8 en canne à sucre, 0,9 d'orangeraies) ; 200 millions de pâturages. Les terres disponibles sont estimées à 77 millions d'ha, sans compter le reste du territoire en réserves, dont une partie serait potentiellement cultivable.
Aussi, le pays attire les convoitises. En achetant, ou en louant des terres, des pays qui manquent d'espace, comme le Japon, ou dont la consommation est en forte hausse, comme la Chine, trouvent au Brésil les moyens de sécuriser leurs approvisionnements alimentaires ou de lisser les effets des cycles des prix des matières premières agricoles. Selon les statistiques publiées par l'INCRA, les investisseurs étrangers possédaient 5,5 millions d'ha de terres au Brésil, principalement dans les États de São Paul et du Mato Grosso, mais ce chiffre ne tient pas compte des terres détenues par des compagnies brésiliennes dont l'actionnariat est, partiellement ou majoritairement, d'origine étrangère.
Ainsi, la Société financière internationale, une branche de la Banque mondiale, a acheté 10 000 ha dans l'État du Mato Grosso. L'entreprise Celltrion a acquis 27 000 ha dans l'État de Bahia pour produire 1,3 millard de litres d'éthanol (J.-P. Langellier, Le Monde, 2/09/08) et les exemples de ce type peuvent être multipliés.
La simplicité des démarches d'accession à la propriété et les bas prix des terres constituent les principaux attraits des fronts pionniers et l'avancée agricole sur les terres vierges est rapide. Du fait de cette pression sur les terres agricoles, leur prix a plus que doublé entre 2001 et 2008. Le Brésil peut être donc tenté de légiférer. Selon une loi de 1971, aucune personne physique ou juridique étrangère ne peut détenir une propriété excédant ... 50 000 ha ! Elle interdit aussi de céder à des étrangers plus du 1/4 du territoire rural d'une municipalité. Mais son interprétation, et surtout son contrôle et son application, sont incertains. Le statut des terres agricoles est régi par le texte intitulé "Estatuto da Terra" (loi du 30 novembre 1964), qui stipule que les terres n'ayant pas de propriétaire privé appartiennent à l'État et que leur propriété ne saurait être transférée sans l'accomplissement de certaines formalités administratives (achat, don, et octroi de titres) et dans le respect des quotas légaux. L'incapacité matérielle de réaliser une telle gestion sur de si grandes étendues et la faiblesse de la répression envers les contrevenants ont amené à l'infraction quasi-systématique des dispositions légales, à la falsification de titres de propriété (grilagem) et au défrichement "sauvage" devenus monnaie courante (Martins, 1980, Foweraker, 1982, Droulers, 2004). Les réformes destinées à doter le Brésil d'un cadastre digne de ce nom devront par ailleurs faire leurs preuves.
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Formations végétales naturelles (bioclimatiques)
La combinaison variée des conditions naturelles (relief, climat, sols, végétation) au Brésil y produit des écosystèmes très variés. On peut y distinguer les principales formations végétales suivantes : forêt équatoriale amazonienne, forêt tropicale, savanes arborées (cerrados), brousse épineuse du caatinga dans le nord-est, forêt subtropicale, savanes (campos), complexe du Pantanal (vaste zone humide dont la majeure partie est dans le Mato Grosso), formations littorales (dont mangroves) et forêt pluviale atlantique.
Une part de ces formations est menacée par la pression foncière et par l'avancée des fronts pionniers.
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Grilagem
Ensemble des pratiques de falsification et d'intimidation, parfois violentes, pour s'approprier ou occuper illégalement des terres. Un "grileiro" est une personne qui "cherche à s'approprier les terres d'autrui en produisant des faux titres de propriété". Le recours à des hommes de main, les jagunços est pratique courante dans ce contexte.
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Indiens (peuples premiers)
La grande cause des peuples amérindiens du Brésil a longtemps été, et est encore partiellement, la délimitation et la protection de leurs terres ancestrales.
La Constitution brésilienne de 1988 a reconnu les droits originels des Indiens sur leurs terres ancestrales et leur a accordé "l'usufruit exclusif" des richesses naturelles qui s'y trouvent, excepté celles du sous-sol. La reconnaissance sociale des Indiens est donc passée par la reconnaissance foncière de leurs territoires et ils ont, en théorie, une citoyenneté pleine et entière dans la prise en compte de leurs traditions. Certains d'entre eux commencent à revendiquer le droit d'exploiter le bois et de cultiver leurs terres avec des méthodes modernisées, voire de les louer à des agriculteurs extérieurs, comme dans les zones de production du soja.
Les réserves se localisent essentiellement dans la partie nord du pays et une concentration de population indienne particulièrement forte marque les frontières sur tout l'arc allant de la Bolivie à la Guyane française. La délimitation de leurs territoires doit se traduire par une démarcation physique : par exemple, la limite de l'immense Parc indigène de Xingu (180 000 km², 2 200 km de périphérie) dans l'État du Mato Grosso est marquée par l'abattage des arbres sur 6 mètres de large ou par un cours d'eau. On dénombre au Brésil 635 "terres indigènes" (réserves indiennes), soit 12% de sa superficie, où vivent quelques 600 000 Indiens. Au total, environ 1 million de Brésiliens, soit 0,5% de la population, se déclarent Indiens, contre 5 millions il y a cinq siècles.
La Fondation nationale de l'Indien (FUNAÍ) est un organisme public chargé d'aider et de protéger les Indiens. De très nombreuses ONG œuvrent aussi en faveur de la cause amérindienne.
- La Fondation nationale de l'Indien (Fundação Nacional do Índio / FUNAÍ) :
www.funai.gov.br/funai.htm
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Latifundios
Une latifundium (pl. : latifundia ou latifundios ) est une grande propriété caractérisée à la fois par sa taille, de quelques centaines d'hectares à des dizaines de milliers d'hectares, et par la très faible mise en valeur des terres. Les latifundios sont le plus souvent consacrés à l'élevage extensif et à quelques cultures vivrières assurées par des paysans sans terre, liés au maître du domaine par des liens de dépendance à la fois personnelle et financière. C'est en Amérique latine que ces grands domaines sont les plus nombreux, qu'ils soient appelés haciendas, estancias ou fazendas. À côté des latifundia, on trouve des minifundia, exploitations très petites qui ne produisent pas de quoi couvrir les besoins alimentaires minimaux des familles. Celles-ci sont contraintes de compléter leurs revenus en travaillant aux conditions des latifundistes, qui sont souvent les seuls employeurs dans les campagnes (Mazoyer et Roudart, 1997, apud Ciparisse, 2005 : 121).
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Maillage politique et administratif
Le maillage politique et administratif brésilien s'est formé en obéissant à trois principes et mécanismes : liberté, division et inégalité.
Liberté d'abord : le principe a toujours été que de nouvelles unités peuvent se former à la demande des habitants, quand elles atteignent une population minimale et dans le respect de règles légales. C'est ainsi qu'apparaissent au fil des ans des municípios (ou municipes, l'équivalent de nos communes) et que de nouveaux États se sont constitués au fil des siècles (Mato Grosso do Sul en 1979, Tocantins en 1988 pour prendre les derniers).
Division ensuite puisque les nouvelles unités se forment par démembrement des anciennes. Ainsi, lorsqu'un nouveau foyer de peuplement se forme et se développe, il devient insupportable à ses habitants de se rendre au municipe dont ils dépendent pour leurs diverses démarches administratives. Leur revendication d'autonomie a toute chance d'aboutir un jour ou l'autre si leur dynamisme démographique se confirme.
L'inégalité de poids politique et économique, de superficie, naît naturellement des deux premiers mécanismes.
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Mobilités
La mobilité a été et reste un signe de dynamisme au Brésil. La mobilité des activités agricoles s'accompagnant de la mobilité des hommes, les migrations intérieures sont intenses et diversifiées. Ainsi, la principale région de culture du café s'est déplacée de 500 km, de São Paulo vers le Minas Gerais, celle de la canne à sucre de 2 000 km vers le sud, du Nordeste vers São Paulo, celle du soja d'à peu près la même distance vers le nord, du Parana vers le Mato Grosso. Près de 2 500 km séparent la commune de Sorriso (Mato Grosso) qui occupait le premier rang national pour la production de soja en 2002 de Santo Angelo (Rio Grande do Sul) qui avait le même rang en 1977 ! Les hommes, en famille mais aussi souvent seuls, se déplacent vers les fronts pionniers où le taux de masculinité est particulièrement fort. Inversement il y a, dans les campagnes du Sud, de São Paulo, du Minas Gerais et surtout du Nordeste des espaces de "sous-masculinité" du fait du départ des hommes.
Les femmes, de leur côté, se dirigent davantage vers les emplois urbains liés à la domesticité et aux services.
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Municipes ou Municípios
Équivalents des communes françaises, mais avec un maillage en évolution qui suit l'avancée des fronts pionniers. La multiplication des municipes est un marqueur territorial du peuplement du Brésil. Leurs superficies révèle les oppositions entre les régions littorales, au maillage municipal serré, et les régions de l'intérieur pionnier au maillage lâche.
Pour compléter : Identifier et analyser les marqueurs spatiaux des fronts pionniers brésiliens
( P. Gautreau, S. Tabarly)
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OGM (Organismes génétiquement modifiés)
Le marché agroalimentaire mondial et les différentes associations et ONG impliquées dans les débats sur les cultures transgéniques se montrent attentifs aux évolutions récentes des pratiques et des politiques brésiliennes en la matière. Dans un premier temps, le Brésil était resté fermé aux cultures d'OGM alors que son voisin et partenaire au sein du Mercosur, l'Argentine, s'y consacrait ouvertement. Aussi, un trafic de semences transgéniques avec l'Argentine s'était organisé dans le sud du Brésil, prenant des proportions importantes et créant une situation de fait difficile à ignorer.
Le premier gouvernement Lula, avalisant la situation, a vite autorisé la commercialisation du soja transgénique brésilien. En 2003, il s'agissait de "mesures provisoires" pour autoriser d'une part "la vente du soja génétiquement modifié de la récolte 2002-2003 planté massivement – et illégalement – par des milliers de paysans à partir de semences importées d'Argentine". C'est en 2005 que la Commission technique nationale de biosécurité (CTNBio) a autorisé la culture du soja transgénique au Brésil. Sur la base de cet avis, le président Lula, a signé une loi sur la biosécurité, facilitant la production légale d'OGM sans que les producteurs aient à requérir une étude d'impact environnemental ou sanitaire.
Depuis, les autorisations de mise en culture de végétaux transgéniques se multiplient : après le soja, le maïs, le coton, etc. La récolte 2005-2006 de soja était déjà à presque 50% d'origine transgénique. Selon le rapport annuel 2005 de l'International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA), le Brésil occupait la troisième position mondiale dans la culture de plantes génétiquement modifiées.
Cependant, les lois du marché pèsent aussi en faveur du maintien de filières sans OGM, notamment en direction du marché agroalimentaire européen dont les consommateurs boudent très largement les produits transgéniques. Ainsi, en août 2008, plusieurs producteurs de céréales et de semences, des coopératives, des entreprises de transport et de stockage, des services de certification et des laboratoires de recherche ont fondé l'Association brésilienne des producteurs de céréales sans OGM (l'Abrange). L'Association, constate que le Brésil fournit aux pays de l'UE l'essentiel de leur soja et estime la demande européenne de soja et d'aliments non-OGM à environ 20% des importations totales du bloc. C'est le Mato Grosso qui s'est largement engagé dans cette voie en ne produisant que du soja non transgénique, contrairement à ses concurrents du Rio Grande do Sul et d'Argentine.
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Organisations et marchés mondiaux et régionaux
Le Brésil se positionne comme un acteur de tout premier rang dans les négociations commerciales agroalimentaires mondiales et régionales. Dans le monde diplomatico-commercial contemporain, il affirme son image de grande puissance émergente, candidat à l'entrée dans l'OCDE et à un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU si sa composition est un jour réformée. Il cherche aussi à jouer le rôle de leader, représentant les intérêts des grands pays émergents du Sud (Chine, Inde, Afrique du Sud).
En ce qui concerne les marchés mondiaux, il est, depuis 1995, un membre influent de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cadre duquel il participe à différents groupes de pression et de concertation ("groupe de Cairns" ou le G23).
À l'échelle régionale le Brésil a des ambitions de leader également et il s'efforce d'organiser ses relations de voisinage au mieux de ses intérêts à travers le Mercosur et, plus récemment, l'Union des nations sud-américaines (Unasur).
Ses positions au sein d'organisations multi-latérales ne doivent pas faire oublier aussi d'importants accords bi-latéraux qui le lient à de grandes puissances émergentes comme la Chine (partenariat stratégique lie la Chine et le Brésil depuis 1993).
Pour prolonger :
- Le Brésil acteur et stratège dans les négociations agricoles internationales ( Martine Guibert)
- Le cadre général des négociations commerciales régionales et internationales sur l'agriculture. La place du Brésil (Sylviane Tabarly)
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Productions agricoles
On trouve au Brésil à peu près toute la gamme des produits agricoles mondiaux. L'étalement de pays en latitude (5°14'N / 33°40'S) et en longitude, des contreforts andins (73°52'O), à l'océan Atlantique (34°48'O) permet d'y cultiver aussi bien les plantes tropicales que celles du monde tempéré et les conditions du milieu naturel, principalement climatiques, sont parmi les principaux déterminants de ses spécialisations : le poivre, la mauve, le jute et le palmier à huile apprécient le climat chaud et humide de l'Amazonie ; les climats subtropicaux de São Paulo et du Sud leur permettent de jouer à la fois sur les denrées tropicales (canne à sucre, café, arachide) et sur les grains (maïs, soja), les fruits et les légumes de climats tempérés (pomme de terre, blé, avoine, raisin, pommes). Le partage des tâches et des cultures entre paysannerie et agrobusiness joue à plein, la première fournissant l'essentiel de l'alimentation du pays, le second des produits d'exportation, et des "spécialités" régionales apparaissent nettement.
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Real
C'est le président Itamar Franco, successeur du président Fernando Collor, qui a lancé, en juillet 1994, le "Plan real" (Plano real), véritable tournant pour l'économie brésilienne. Il permet de mettre fin à l'inflation endémique qui mine le pays depuis de nombreuses années (6 000% d'inflation en 1993, 50% pendant les mois précédant le lancement du plan !) et crée le real, la nouvelle monnaie brésilienne.
De sa création jusqu'à 1999, le real (pluriel reais) était à parité avec le dollar et l'inflation maintenue à 2% par mois. Mais une forte dégradation des comptes externes et des finances publiques brésiliennes entraîna la dévaluation et le flottement du real face au dollar.
Au cours du premier mandat de Lula (1998 - 2002) l'inflation est restée maîtrisée à des niveaux de 6 à 7% par an. Depuis 2004, l'appréciation régulière du real renchérit les coûts de production agricole (importation de produits phytosanitaires en dollars) et grève les gains à l'exportation (moindre compétitivité).
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Recherche et Développement
La R&D dans le domaine agroalimentaire et agro-énergétique au Brésil est très avancée et dynamique. C'est elle qui permet l'adaptation incessante de nouvelles variétés à de nouvelles conditions climatiques expliquant les migrations rapides des zones de culture. C'est elle aussi qui explique, en partie, les gains de productivité, de 20% entre 1988 et 2008 alors que la superficie des terres agricoles n'avait augmenté que de 12%. L'agronomie brésilienne a ainsi su rendre exploitables, en corrigeant l'acidité des sols, les immensités des cerrados, savanes arborées réputées stériles.
La R&D est le fait de l'Embrapa, ( Empresa brasileira de pesquisa agropecuária, l'Institut brésilien de recherche agronomique, équivalent de l'Inra en France) mais aussi du secteur privé, des puissants groupes des filières agroalimentaires brésiliennes (Sadia et Perdigao qui ont fusionné pour donner naissance au géant Brasil Foods (BRF) en 2009, Ceval) ou des firmes transnationales très présentes au Brésil (Monsanto, Syngenta, Unilever, Nestlé, Bunge, Danone, Cargill, Bayer, etc.).
Pour prolonger :
- les Bulletins électroniques sur le Brésil rédigés par les Services pour la science et la technologie des Ambassades de France et diffusés par l'ADIT.
www.bulletins-electroniques.com/actualites/pays/bresil.php
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Réforme agraire et "colonisation"
Depuis la loi sur la terre (1850) la situation foncière a très peu évolué jusqu'aux années 1960. Notons cependant qu'en 1930, l'expropriation de terres considérées comme d'intérêt public est autorisée et qu'en 1946, la nouvelle constitution attribue une fonction sociale à la terre. Promulgué au début du gouvernement militaire, en 1964, le Statut de la terre veut encadrer les mouvements de revendication qui se multipliaient. Il établit une logique d'intervention sur le foncier par l'expropriation – il prévoit même la désignation des "zones prioritaires de la réforme agraire" – et aussi par l'encadrement et l'appui à la colonisation. C'est le premier instrument de politique terrienne, toujours en vigueur, qui prévoit d'intervenir sur l'accès à la terre et à la propriété et qui oriente les actions des organismes gouvernementaux chargés d'administrer le crédit agricole et la réforme agraire. Cependant, les gouvernements militaires n'ont utilisé que les instruments visant la colonisation, négligeant complètement l'aspect de redistribution des terres. En fait, l'initiative gouvernementale de réforme agraire est inhibée par le Code Civil (1916), qui, plus conservateur, bénéficie aux élites terrienne.
Cette politique de colonisation a perduré comme priorité jusqu'à la promulgation de la Constitution fédérale de 1988 qui légitime plus clairement la désappropriation des terres pour la réforme agraire. La revendication d'un plus juste accès à la terre au Brésil s'est développée après le retour à la démocratie à partir du milieu des années 1980, sous la pression conjointe des syndicats et du Mouvement des sans-terre (MST), de mouvements progressistes religieux, d'ONG et de partis politiques. Le Plan national de réforme agraire (PNRA) initié sous le gouvernement Sarney (1985 - 1989) va se déployer surtout sous les gouvernements Cardoso (1995) puis Lula (2003). Le nombre de bénéficiaires va croître de façon significative : en 12 ans, de 1995 à 2006, plus de 900 000 familles vont être installées comme exploitants familiaux sur 54 millions d'ha.
La réforme agraire a été gérée par une institution fédérale, l'Institut national de colonisation et réforme agraire (INCRA), chargée des expropriations, indemnisations, répartition des terres ainsi "libérées", installations et assistances aux bénéficiaires. Les résultats réels de cette politique sont cependant nuancés. Les zones d'installation des familles dans des assentamentos (latifundias expropriées) ou sur des terres publiques se situent principalement en Amazonie, dans des régions mal dotées et mal desservies.
Durant les années 1990, les occupations de fazendas par le MST se sont multipliées et les violences en milieu rural se sont intensifiées. Ce qui a amené le gouvernement Cardoso à augmenter les procédures d'expropriation de grandes propriétés improductives, mais aussi à trouver d'autres solutions, comme la réforme agraire par le marché. Cette formule, encouragée par la Banque mondiale, est considérée comme plus rapide, moins coûteuse et moins conflictuelle que les réformes agraires traditionnelles. L'objectif est d'intervenir sur le marché foncier pour financer l'accès à la terre. Ses principes fondamentaux sont que les transferts doivent être volontaires, le gouvernement jouant un rôle de médiateur dans la négociation entre acheteurs et vendeurs. Excluant l'expropriation, cette politique s'appuie sur des impôts progressifs visant à inciter les propriétaires des grands domaines inexploités à vendre leurs terres. Il ne s'agit pas ici de redistribuer la terre mais plutôt de combiner des mécanismes de cession et de financement.
Au total, plus de 70 millions d'hectares ont été transférés à des centaines de milliers de familles au cours des dernières décennies. Ce transfert a permis de lutter efficacement contre la pauvreté en renforçant le poids de l'agriculture familiale dans le pays. Mais cet effort, bien que significatif, n'a pas permis de résoudre les inégalités foncières qui expliquent la poursuite du mouvement historique d'avancée sur des terres nouvelles.
Voir : Questions foncières et politiques de réforme agraire au Brésil
(Ludivine Eloy, Jean-Philippe Tonneau, Pablo Sidersky )
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Sans-terre (Mouvement des sans-terre / MST)
Les revendications paysannes avaient donné lieu à des premières coordinations par les Ligas Camponesas (Ligues Paysannes, mouvement paysan fondé en 1954) ayant fait preuve d'un très fort activisme dans le nord-est brésilien jusqu'à ce qu'il ne soit devenu illégal sous la dictature militaire en 1964, mais aussi par des organisations liées à l'Eglise Catholique, des syndicats de travailleurs ruraux et par le Movimento dos Agricultores Sem Terra (MASTER) créé en 1958 au Rio Grande do Sul.
À l'issue d'une longue trajectoire de lutte sociale clandestine sous la dictature militaire (1964-1985), avec le retour à des pratiques démocratiques, le Mouvement des sans-terre (MST / Movimento dos Sem Terra) a été créé officiellement en janvier 1984. Pour certains, l'occupation de la fazenda Anoni (Rio Grande do Sul) en 1976 fonde le MST, puisque c'est un des principaux symboles de la lutte contemporaine pour la terre au Brésil. L'entrée en scène du MST, son ascension et sa médiatisation, ont redirigé les revendications sociales rurales d'un problème de conditions d'emploi (plutôt portées par la Confédération Nationale des Travailleurs de l'Agriculture, la CONTAG) vers un problème d'exclusion et d'accès à la terre.
Le MST s'est rapidement étendu à toute la fédération. Son organisation autogérée et ses idéaux collectivistes et populaires ont séduit bon nombre d'exclus ruraux, mais aussi d'habitants des favelas. La réelle concentration foncière légitime les revendications du Mouvement aux yeux d'une partie de la société et stigmatise la mobilisation sociale des campagnes. La popularisation de la cause des sans terres au début de la présidence de Fernando Henrique Cardoso (1995-2002) s'est accompagnée d'une augmentation des occupations foncières, encouragées par les déclarations du président entrant en faveur d'une redistribution des terres. Si les années 2001 et 2002 ont marqué une trêve dans les occupations foncières, elles sont reparties à la hausse après l'arrivée au pouvoir du président Lula en 2003 et après ses prises de positions marquées en faveur d'une redistribution des terres.
Le principal mode d'action du MST, au-delà du lobbying politique, consiste à occuper des terres jugées improductives ou leurs environs (souvent des terres publiques en bordure des routes) en y installant des acampamentos, campements sauvages réunissant quelques dizaines à quelques centaines d'individus, reconnaissables aux bâches de plastique noir qui recouvre les "tentes". Ces acampamentos sont destinés à entretenir une pression sur les propriétaires terriens et les pouvoirs publics afin d'obtenir des lots de terres sur lesquelles ils pourront installer des assentamentos.
Pour prolonger :
- Questions foncières et politiques de réforme agraire au Brésil (Ludivine Eloy, Jean-Philippe Tonneau et Pablo Sidersky)
- La réforme agraire dans la Pampa : l'exemple du Rio Grande do Sul (Cécile Follet)
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Structures agraires / foncières
La structure foncière du rural brésilien se caractérise par de fortes disparités et le clivage qui oppose grandes et petites exploitations est aussi un clivage spatial. Les petites exploitations (moins de 10 hectares) se concentrent dans le Nordeste et en haute Amazonie, alors que dans le Sud du pays elles n'ont quelque importance que dans les régions les plus pauvres des États de São Paulo (Vale do Ribeira) et de Rio de Janeiro, ailleurs ce sont les exploitations moyennes (10 à 100 hectares) qui l'emportent. Le domaine des grandes exploitations (plus de 100 hectares et, bien souvent, plusieurs milliers d'hectares) correspond d'assez près, au centre du pays, à celui des savanes arborées, des cerrados et de l'élevage, et, au sud et au nord, à celui des savanes herbeuses et des campos.
Selon les données du recensement agricole de 1996, 90% des exploitations, de 1 à 100 ha, ne disposent que de 20% des surfaces totales, tandis qu'à l'opposé 0,4% des exploitations, de plus de 2 000 ha, possèdent 33% des surfaces. Malgré la politique de réforme agraire engagée, l'ordre de grandeur de ces données ne doit pas changer radicalement.
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Systèmes de production
Plusieurs systèmes coexistent en fait tant bien que mal dans l'espace rural du pays :
- d'un côté des formes nouvelles d'organisation de la production agropastorale modernes, intégrées à un puissant complexe agro-industriel et bien reliées aux autres formes de production, de circulation et de consommation, mais qui emploient peu de main d'œuvre par rapport à leur production et à leur capital investi,
- au nord et au nord-est (mais aussi, dans une moindre mesure, dans le Sud), des régions où la population agricole est nombreuse mais qui sont largement tournées vers l'autoconsommation et encore mal intégrées dans les circuits commerciaux,
- enfin des zones pionnières, encore en cours d'incorporation au territoire national puisque le Brésil a le privilège d'avoir encore de vastes espaces disponibles.
Ces oppositions se retrouvent dans les pratiques agricoles des exploitations. Les indicateurs disponibles (on ne dispose que de quelques indicateurs du recensement agropastoral de 2007 et l'on doit donc pour le moment se contenter de ceux de 1996) vont pratiquement tous dans le même sens. Ils montrent, dans le Sud-Sudeste, un recours beaucoup plus fréquent aux intrants modernes, à l'assistance technique publique et privée et à des pratiques plus respectueuses de l'environnement. Ils montrent une nette avance du Sud, notamment des régions d'agriculture familiale. Le Nordeste ne se signale que par l'usage insuffisant des produits phytosanitaires, un peu moins par celui des engrais (principalement dans les régions productrices de canne à sucre), par les pratiques de conservation des sols (presque uniquement dans le Ceará) et moins encore pour le recours à l'assistance technique. Ce retard correspond à une difficulté à tenir son rang dans le mouvement général de progrès qu'a connu le pays : la consommation d'engrais y a été multipliée par trois entre 1980 et 1990, celle de produits phytosanitaires par deux, alors que celle des semences sélectionnées et des aliments pour le bétail progressaient plus rapidement encore.
Ces oppositions traduisent des différences entre des systèmes de production, dominés selon les régions par les grandes ou par les petites exploitations. Le statut des exploitants oppose nettement ces deux groupes : alors que dans les régions où domine la grande exploitation le recours à une main d'œuvre salariée permanente est fréquent, que ce soit dans les zones de plantations ou dans celles qui sont vouées à l'élevage, dans celles des petites exploitations la main d'œuvre se réduit la plupart du temps à l'exploitant et à sa famille (agriculture familiale).
La "petite production" (appelée ainsi depuis le régime militaire quand, dans un contexte de guerre froide et de menace de contagion cubaine, le mot "paysannerie" était tabou) est bien une véritable paysannerie, même si elle est très composite, allant des amérindiens d'Amazonie aux colons d'origine allemande du Sud. Ce secteur représentait, en 2005, 75% des propriétés agricoles du pays, 25% des terres cultivées et 35% de la production agricole nationale. Il mobilise 14 millions de personnes, soit 60% des travailleurs dans l'agriculture.
Le secteur de l'agriculture familiale présente une autre particularité, capitale quand on s'intéresse à l'alimentation de la population : près de 70% des aliments qui sont mis sur la table des Brésiliens en proviennent, selon le secrétaire national à la Sécurité alimentaire et nutritionnelle du ministère du Développement social et du Combat contre la faim (MDS), Onaur Ruano : en 2005, la quasi-totalité du manioc (85%), 70% des haricots, 60% des porcs, la moitié du maïs et du lait, 40% des volailles et des œufs, 30% du riz (autrement dit les principales bases alimentaires de la population, sauf la viande de bœuf) provenaient de l'agriculture familiale.
Pour prolonger :
- L'agriculture brésilienne en mouvement : performances et défis (Hervé Théry)
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Transports et logistique
Le Brésil s'est résolument engagé dans la voie d'un développement accéléré sur la base de la conquête de marchés extérieurs, tout particulièrement comme débuchés de ses différentes filières agroalimentaires. Il doit également satisfaire les besoins alimentaires croissants d'une population de 196 millions d'habitants dont le niveau de vie moyen augmente.
Or, traverser le Brésil d'est en ouest équivaut à aller de Lisbonne à Moscou et, du nord au sud, à aller de Lisbonne à Bakou !
Voir la suite en corpus documentaire : Le défi des transports et de la logistique
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Principales sources :
- les articles de ce dossier,
- les ouvrages d'Hervé Théry,
- des sources diverses (presse, scientifiques).
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Glossaire proposé par Sylviane Tabarly (Dgesco / ENS de Lyon)
pour Géoconfluences le 15 mai 2009
Mise à jour partielle : 15-05-2009
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