NIMBY (Not In My Back Yard - Pas près de chez moi)
Acronyme tiré de l'anglais traduit par "pas dans mon arrière-cour" ou "pas dans mon jardin" ou "surtout pas chez moi". Le syndrome NIMBY désigne l'attitude fréquente qui consiste à approuver un projet pourvu qu'il se fasse ailleurs, ou à refuser tout projet à proximité de son lieu de résidence.
D'après Rémy Vigneron (2018), c'est le géographe étasunien Mike Davis qui a popularisé le terme dans son ouvrage City of quartz : Los Angeles, capitale du futur (1990), dans lequel il décrit la municipalisation des quartiers de l'agglomération comme moyen pour les « communautés » locales de s'organiser contre tout ce qu'elles considèrent comme une nuisance, y compris dans une optique raciale.
L'expression a eu un tel succès qu'elle a inspiré des dérivés tels que le NIMEY : Not In My Election Year (Pas dans mon année électorale !) Le syndrome BANANA (Build Absolutely Nothing Anywhere Near Anything : ne construisez absolument rien, nulle part, à proximité de rien) est plus radical et est employé le plus souvent pour critiquer l'opposition de certains groupes de pression à tout aménagement. Il a aussi inspiré d'autres acronymes opposés comme Yimby (Yes In My Back Yard) ou Bimby : Build In My Back Yard, un mode opératoire d'urbanisme promouvant la densification résidentielle.
Le terme NIMBY ou nimbysme, à connotation péjorative, doit être utilisé avec précaution : toute protestation locale contre des projets exogènes ne peut être assimilée à du nimbysme. Annaig Oiry (2018) a ainsi montré que les protestations locales contre les projets de production énergétique marine renouvelable (éoliennes, hydroliennes...) s'appuient également sur des préoccupations d'ordre environnemental, économique et social, à d'autres échelles que l'échelle locale.
La rédaction. Mises à jour : octobre 2014, novembre 2018, octobre 2021.
Pour compléter
- Guillaume Jacques, 2014. « Le potentiel énergétique de l'océan mondial entre contraintes d'exploitation et enjeux de territorialisation », Géoconfluences, mis en ligne le 7 juillet 2014.
- Annaig Oiry, « Développer les énergies marines renouvelables sur la façade atlantique française : entre contestation et planification », Géoconfluences, novembre 2018.
- Jean Renard, Cécile Rialland-Juin, Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : les rebonds d’un aménagement conflictuel, 2013
- Raymond Woessner, La grande vitesse ferroviaire en Europe, 2014
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