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Réserves probables, prouvées, possibles (géologie)

Publié le 04/03/2022
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Les réserves sont, au sens géologique, l’état des ressources à un moment donné, et qui sont économiquement et techniquement récupérables avec les technologies et les coûts du moment. La notion se différencie donc de celle de ressource. La notion de réserve concerne essentiellement les ressources non renouvelables, minières ou énergétiques, et notamment celles en hydrocarbures.

On distingue trois types de réserves :  

  • Une réserve prouvée est une ressource qui a une probabilité de récupération supérieure ou égale à 90 % au vu des conditions économiques et techniques du moment. On parle, pour le pétrole de réserve 1P ou de P90
  • Une réserve probable est une ressource dont on pense que la probabilité d’être produite est supérieure à 50 % au vu des conditions techniques et économiques du moment. Pour le pétrole, les réserves 2P ou P50 correspondent donc aux réserves probables et prouvées.
  • Une réserve possible est une réserve ayant une chance d’être produite supérieure à 10 % « en tenant compte de circonstances favorables » et compte-tenu des conditions techniques et économiques du moment. Les réserves 3P ou P10 sont donc la somme des réserves prouvées, probables et possibles.

La question de l'évaluation des réserves d'hydrocarbures, prouvées et probables, est l'objet de débats et source d'un certain nombre de divergences statistiques entre experts selon le monde auxquels ils appartiennent et aussi selon les intérêts qu'ils défendent. Les déclarations des compagnies relatives au volume de leurs réserves sont avant tout destinées à leurs banques, à leurs actionnaires ou à leurs interlocuteurs étatiques. Elles ne sont donc pas communiquées sans arrières pensées.

En pratique, les réserves probables sont très souvent des réserves contiguës aux réserves prouvées dont l’existence est démontrée avec un degré raisonnable de certitude. Leur exploitation dépend alors largement d’un problème de coût : la ressource existe mais la question est de savoir combien les sociétés consommatrices sont prêtes à payer pour la récupérer et l'utiliser. L'évaluation des réserves probables évolue donc en fonction des progrès techniques et du cours des hydrocarbures. Des prix élevés peuvent justifier l'emploi de nouvelles technologies plus coûteuses d'exploration et d'exploitation qui repoussent les limites. Par ailleurs, les progrès technologiques permettent l’exploitation de réserves autrefois inaccessibles. Ainsi, 30 % de la production mondiale d’hydrocarbures est désormais issue de forages offshore, qui sont de plus en plus profonds : en 1967, la première plateforme pétrolière atteignait les 40 m ; depuis 2016, un forage dépasse les 3400 m (on parle de deep offshore en dessous de 700 m). Ainsi, de 2005 à 2015, les réserves prouvées de pétrole ont augmenté de 23,5 % dans le monde, principalement par reclassification de ressources 2P en ressources 1P.

Au total, en 2016, les ordres de grandeur seraient les suivants :

  • Les réserves de pétrole dites prouvées sont estimées à environ 1,7 milliard de barils, soit une production d'une cinquantaine d'années au rythme actuel,
  • 186 900 milliards de mètres cube de gaz, soit également une production d’une cinquantaine d’années au rythme actuel.
  • Les réserves d’uranium sont supérieures à 5 millions de tonnes, soit une centaine d’années de production au rythme actuel (sur la base de réacteurs de seconde génération).

Sur ces bases, la perspective du début du déclin inéluctable de la ressource, le fameux « peak oil », semble se rapprocher.

(ST) 2007, dernière mise à jour (SB et CB) décembre 2021.


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