Notions, vocabulaire autour du risque sismique
NB. Le contenu de cet article donne des informations disponibles au moment de sa publication en 2004.
Aléa, risque, vulnérabilité, catastrophe (naturelle)
On pourra considérer ici que les tremblements de terre, les séismes relèvent de phénomènes naturels "purs" dans leurs mécanismes à la différence d'autres phénomènes pluri-factoriels, mêlant causes naturelles et anthropiques.
L'aléa représente un phénomène menaçant, d'origine naturelle, anthropique ou mixte, susceptible d'affecter un espace donné. Il se caractérise par sa nature, son intensité et sa probabilité d'occurrence.
La vulnérabilité représente l'ensemble des composantes potentiellement dommageables en cas de survenue d'un aléa, ainsi que les facteurs les faisant varier. L'évolution de ces composantes et de ces facteurs de vulnérabilité influe sur le nombre et la gravité des catastrophes naturelles.
"Plus fondamentalement, on peut (alors) définir la vulnérabilité comme l'état qui se caractérise par l'absence d'alternatives, tant matérielles que symboliques ou culturelles, à une situation personnelle ou collective de grande fragilité ou de menace." (Dictionnaire des risques*)
Le risque est le plus souvent défini comme la rencontre entre l'aléa et la vulnérabilité.
Le risque renvoie à la probabilité d'un danger menaçant ou portant atteinte à la vie et, plus globalement, au cadre d'existence d'un individu ou d'un collectif. Le risque évoque, comme son étymologie latine resecum ("ce qui coupe"), l'idée d'une rupture dans le cours des choses ou de l'existence. (Dictionnaire de géographie et des sciences de l'espace social*)
Le séisme devient catastrophe (naturelle) lorsque des communautés humaines sont directement concernées par ses effets. L'apparente augmentation du nombre de catastrophes naturelles peut être due à l'évolution des facteurs socio-économiques et démographiques qui déterminent leur fréquence et leur ampleur.
* Quelques références (parmi d'autres) :
- Robert D'ercole et Patrick Pigeon - L'expertise internationale des risques dits naturels : intérêt géographique - Annales de Géographie - 1999
- Yves Dupont (dir.) - Dictionnaire des risques - A. Colin - 2003
- Jacques Lévy et Michel Lussault (dir.) - Dictionnaire de géographie et des sciences de l'espace social - Belin - 2003
Le risque sismique : petit glossaire
Accélération - Certaines mesures sismiques portent sur l'accélération maximum du substratum rocheux (pga = peak ground acceleration mesuré en cm/s²) au moment du séisme.
Aléa sismique - Probabilité pour une région de subir des secousses sismiques
Distance épicentrale - Distance entre le foyer et la station. Quand on est "près" du séisme, on donne souvent la distance épicentrale en km (d). Quand on est plus loin, on la donne en degrés (D).
Échelles - Différents types d'échelles sont utilisés en matière de sismicité, en particulier celles qui mesurent la magnitude et l'intensité du séisme et qui ne doivent pas être confondues. A l'inverse de la magnitude qui se calcule, l'intensité d'un séisme ne peut donner lieu qu'à une estimation. La magnitude est une valeur associée uniquement au séisme. L'intensité est associée au lieu d'observation. Il n'existe pas de véritable relation entre magnitude et intensité. Ainsi deux séismes de même magnitude peuvent donner en surface des intensités différentes. Inversement deux séismes de même intensité en un lieu peuvent avoir des magnitudes différentes.
Échelles d'intensité - Plusieurs échelles d'intensité ont été définies et sont destinées à évaluer le séisme à partir des dégâts subis par les constructions, les modifications de la surface du sol et les impressions des témoins. L'échelle de Mercalli n'est pratiquement plus utilisée. L'échelle MSK, du nom des trois sismologues européens Medvedev, Sponheuer et Karnik, a été adoptée en 1964 et comporte douze degrés notés généralement en chiffres romains de I à XII. Le degré I correspond aux secousses les plus faibles, à peine ressenties, le degré XII aux secousses les plus fortes, celles ayant entraînées une destruction totale des bâtiments. Le nombre de victimes n'est jamais pris en compte dans ces évaluations car il dépend non seulement de l'intensité, mais du type local de construction, de la densité de population et de l'heure du séisme. Depuis peu, une nouvelle échelle tend à s'imposer en Europe et au-delà : l'échelle d'intensité macrosismique européenne de 1998 (European Macroseismic Scale 1998 - EMS 98). La France l'utilise depuis janvier 2000 pour remplacer l'échelle M.S.K. Comme cette dernière, elle comprend 12 degrés. Voir : http://seismohazard.gfz-potsdam.de/projects/ems/fr/index_fr.htm
Échelle de magnitude, échelle de Richter - Il s'agit d'une valeur mesurée et calculée pour traduire la quantité d'énergie libérée lors d'un séisme et dégagée en son foyer. Cette valeur est objective et il n'y en a qu'une seule pour un séisme donné. L'échelle le plus couramment utilisée est celle de Richter instaurée en 1935. Elle se mesure sur une échelle logarithmique ouverte. Le plus fort séisme enregistré à ce jour aurait atteint 9,5 sur l'échelle de Richter (Chili). Aujourd'hui, on utilise un calcul modifié du calcul originel de Richter, en faisant intervenir la dimension du segment de faille le long duquel s'est produit le séisme.
Épicentre macrosismique - Lieu de plus forte intensité ressentie qui peut être différent de l'épicentre réel ou microsismique, car les effets de surface comme la présence d'alluvions ou le relief peuvent amplifier ou minimiser la propagation des ondes sismiques.
Épicentre microsismique (ou épicentre réel) - Point de la surface terrestre situé à la verticale du foyer (ou hypocentre) d'un séisme.
Foyer (ou hypocentre) - Point de départ de la rupture des roches on évalue sa profondeur par rapport à la surface du sol.
Répliques - Séismes de moindre importance succédant au plus grand (dit séisme principal) d'une série de séismes situés dans une zone proche.
Risque sismique - Conséquences de l'aléa sismique sur le plan humain, matériel, économique, elles dépendent de la vulnérabilité à l'égard de cet aléa.
Sismicité (ou séismicité) - Distribution géographique des séismes en fonction du temps.
Sismique (onde) - Onde élastique se propageant à l'intérieur de la Terre, engendrée généralement par un séisme ou par une explosion.
Sismographe - Instrument de mesure de l'activité sismique.
Pour citer cet article :
« Notions, vocabulaire autour du risque sismique », Géoconfluences, mars 2004.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/breves/2004/popup/defin1.htm