Aire urbaine
En France, les aires urbaines étaient, de 1996 à 2020, une catégorie statistique de l'INSEE qui recouvrait les agglomérations urbaines et leur couronne périurbaine, cette dernière étant définie par les mobilités domicile-travail. Le découpage du territoire en aires urbaines par l'INSEE avait le relais, en 1996, des zones de peuplement industriel et urbain (ZPIU) en vigueur depuis 1954. La définition de 1996 avait évolué en 2011. Les aires urbaines ont été remplacées en 2020 par les aires d'attraction des villes, avec d'importants changement dans la façon de définir les couronnes périurbaines.
Ce zonage complétait le zonage en unités urbaines, qui définit les agglomérations urbaines sur le plan morphologique (le bâti continu), alors que les aires urbaines tiennent compte des mobilités des périurbains vers les villes-centres.
Ainsi, une aire urbaine est-elle un ensemble de communes d’un seul tenant et sans enclave, constitué par :
- un pôle urbain, unité urbaine offrant au moins 1 500 emplois n’étant pas elle-même attirée à plus de 40 % par une autre unité urbaine.
- une couronne périurbaine, composée de communes rurales et/ou d'unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente possédant un emploi travaille dans le reste de l’aire urbaine.
Les aires urbaines sont au nombre de 354.
L'INSEE a procédé en octobre 2011 à la redéfinition du zonage du territoire national en aires urbaines, sur la base des données du recensement de la population de 2008. C'est ainsi qu'étaient distinguées :
– les « grandes aires urbaines » autour d'un « grand pôle urbain », unité urbaine de plus de 10 000 emplois. Elles sont au nombre de 241 et regroupent 78 % de la population française. Elles seules méritent véritablement le terme d'aires urbaines
– les « moyennes aires urbaines » autour d'un « moyen pôle urbain », unité urbaine de 5 000 à 10 000 emplois. On compte 131 aires.
– les « petites aires urbaines » autour d'un « petit pôle urbain », unité urbaine de de 1 500 à 5 000 emplois. On en compte 420.
Les nouvelles aires urbaines ainsi définies étaient en 2018 au nombre de 792 et rassemblaient 85 % de la population. Avec les communes multipolarisées sous l'influence de plusieurs pôles, elles couvraient plus de la moitié du territoire français et regroupaient 61 millions de personnes.
Ce nouveau découpage n'était pas sans susciter des interrogations chez certains géographes pour la confusion qu'il implique : il a pu laisser croire que 95 % de la population vivait en ville, alors que les communes polarisées qui composaient les aires urbaines ainsi que les communes multipolarisées pouvaient être considérées comme des communes rurales au sens d'autres référentiels statistiques de l'Insee (Pistre et Richard, 2018). Les mêmes problèmes se posent avec le nouveau zonage en aires d'attraction.
Aux États-Unis, les aires urbaines font l'objet de plusieurs définitions : les Standard Metropolitan Statistical Areas (SMSA), devenues MSA en 1983, correspondent à peu près aux aires urbaines françaises et les Consolidated Metropolitan Statistical Area (CMSA) sont des région urbaines regroupant plusieurs MSA (voir US Census Bureau, ci-dessous).
(ST, MCD), dernières modifications (JBB) avril 2018, octobre 2020, janvier 2023.
Références citées
- Pierre Pistre et Frédéric Richard, « Seulement 5 ou 15 % de ruraux en France métropolitaine ? Les malentendus du zonage en aires urbaines », Géoconfluences, avril 2018.
Liens externes
- INSEE
> Le glossaire (sources, définitions, bibliographie)
> La base des aires urbaines à jour en 2015
> La carte du zonage en aires urbaines 2010
> Des études sur les aires urbaines 2010 à l'échelle nationale et régionale
- FNAU (Fédération Nationale des Agences d'Urbanisme), Les grandes aires urbaines françaises: un essai de typologie, dossier n° 24, juin 2012, en .pdf
- US Census Bureau, https://www.census.gov/programs-surveys/metro-micro/about.html