Eurocités, eurocities

Le terme « Eurocité », désormais peu employé en géographie, peut désigner des réalités diverses. Il ne doit pas être confondu avec le terme « Eurocities » qui est un réseau de grandes villes européennes.

Eurocité peut d’abord désigner des agglomérations transfrontalières bénéficiant d’un protocole de coopération au sein de l’Union européenne : l’Eurocité basque Bayonne San Sebastian, l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai ou encore l’Eurodistrict trinational de Bâle, correspondent à des Eurocités.

Le terme eurocité a également été utilisé dans la littérature géographique des années 1990, à une époque où l’on tentait  d'identifier les métropoles qui, en Europe, étaient susceptibles de disposer de fonctions métropolitaines complètes et de rang international : concentration des lieux de décision, concentration d'entreprises ou d'institutions internationales, présence de services tertiaires de niveau métropolitain, accessibilité, rôle de vitrine (expositions, foires), capacités d'innovation. Ainsi, une étude de l'ex-DATAR en 1989 (Brunet, 1989) se proposait d'identifier les cités de « taille européenne » à partir de la notion de « masse critique » reposant sur des indicateurs de nature fonctionnelle. Antoine Bailly (1995) proposait quant à lui de distinguer trois modèles de croissance des métropoles européennes : le modèle « services » à l'image des régions francilienne ou genevoise dont une part essentielle de l'emploi était consacré aux fonctions de régulation et de circulation ; le modèle « industrie-services » comme en Lombardie ou dans le canton de Bâle ; le modèle « société de consommation » caractéristique des grandes métropoles régionales françaises (Marseille, Lyon), et de métropoles d'Europe du nord (Copenhague) ou du sud (Naples) qui se consacraient surtout aux services aux populations et à la distribution.

Eurocities est un réseau de villes de plus de 250 000 habitants. Il concerne l’ensemble du continent européen, pays non membres de l’UE compris : plus de 200 villes issues de 38 pays y adhèrent. Ce réseau, fondé en 1989 à la Conférence de Barcelone possède un secrétariat situé à Bruxelles. Les buts d’Eurocities sont triples :

• Constituer une plateforme d’échanges d’expériences et d’idées entre les villes membres.
• Développer la participation des villes membres à des projets européens.
• Porter la voix des villes dans les débats relatifs aux politiques européennes.

Ses modalités d’action sont diverses (organisation de forums, de conférences, collaboration concrète entre villes-membres…).

(ST) octobre 2003, dernière modification (SB et CB) septembre 2024.

Références citées

• Bailly Antoine (1995), « Métropoles européennes en croissance », L'Espace géographique, année 1995, 24-1, p. 36–37.
• Brunet Roger (1989), Les villes européennes - GIP Reclus

Liens externes

• Le réseau Eurocities