Métropole d'équilibre
Une métropole d’équilibre désigne, dans l’histoire de l’aménagement du territoire, l’une des villes françaises désignées par l’État dans les années 1960 pour contrebalancer la prééminence de Paris. Le terme est issu du rapport Hautreux-Rochefort de 1963. Dès le début des « trente glorieuses », géographes et aménageurs constatèrent les déséquilibres du développement du territoire français : Paris et le désert français de Jean-François Gravier date de 1947. C’est dans ce contexte que les géographes Jean Hautreux et Michel Rochefort réalisèrent ce rapport qui permit à la DATAR d'identifier huit villes (ou villes en réseau), désignées, à partir de 1964, comme métropoles d'équilibre : Lille-Roubaix-Tourcoing, Nancy-Metz, Strasbourg, Lyon-Grenoble-Saint-Étienne, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes-Saint-Nazaire. Par la suite, quatre autres villes furent associées : Rennes, Clermont-Ferrand, Dijon, Nice. Ces métropoles bénéficièrent d'une politique volontariste destinée à équilibrer le poids de Paris, à impulser des processus de développement régional plus autonomes. Elles furent dotées d'équipements et d'investissements publics renforcés. Mais, dès les années 1970, le bilan semblait mitigé et plutôt décevant : la croissance hypertrophique de l'Île-de-France ne ralentissait guère et les métropoles d'équilibre gênaient plutôt le développement des villes moyennes de leur système urbain qui, en définitive, connaissaient parfois une croissance plus rapide.
(ST) octobre 2003, dernière modification (SB et CB) janvier 2023.