Vous êtes ici : Accueil / Glossaire / Quilombo (Brésil)

Quilombo (Brésil)

Publié le 03/10/2022
PDF

Au Brésil, un quilombo désigne la communauté formée par les esclaves en fuite dans des régions reculées. Le terme désigne la même réalité que les palenques du monde hispanique.

Les origines du peuple brésilien sont étroitement liées à la traite des esclaves. Entre le XVIe et le XIXe siècle près de 4 millions d’esclaves africains seraient arrivés au Brésil, or, en 1872, la population esclave y était estimée à 1,5 million ! Ce qui montre la dureté particulière de leur condition (par comparaison, les États-Unis ont reçu environ 400 000 esclaves africains pendant toute la période de la traite atlantique et comptaient, en 1860, plus de 4 millions d’esclaves). Les esclaves débarquaient dans les ports de Rio de Janeiro, Salvador, Recife et São Luis, où ils étaient entassés dans des baraques en attendant d’être vendus.

Les esclaves marrons (en fuite) ont bénéficié au Brésil de l’étendue du pays pour s’installer dans des zones reculées et fonder des communautés d’esclaves marrons, les quilombos. Leurs habitants sont les quilombolas. Le quilombo le plus important, celui de Palmares à l’intérieur de l’État d’Alagoas, fut fondé au XVIIe siècle et devint, avec la figure légendaire de Zumbi (arrêté et exécuté en 1695), le centre de la résistance contre l’esclavage. La traite des esclaves fut interdite en 1850 mais, d'étape en étape, il fallut attendre 1888 pour que l'esclavage soit totalement aboli (lei Aurea). Ainsi, le Brésil aura été l’un des derniers pays au monde à abolir l’esclavage. Au début du XXIe siècle, différentes formes de travail forcé y subsistent encore, surtout dans le monde rural. La Commission pastorale de la terre (CPT) est particulièrement active pour dénoncer ces pratiques d'un autre temps, par ses enquêtes et ses signalements du travail esclave.

Les formes spatiales et les pratiques villageoises ou urbaines du quilombo ont en partie été transférées aux favelas : autoconstruction, auto-organisation, entraide, méfiance vis-à-vis du pouvoir et de ses représentants.

Les quilombos sont aujourd'hui, au même titre que les communautés amérindiennes, des interlocuteurs locaux pour la mise en place de politiques environnementales ou de développement.

(ST), dernières modifications : (JBB), juin 2018 (SB et CB), janvier 2022 (JBB), octobre 2022.

Affiner les résultats par :