Toit

Le toit désigne la surface supérieure qui sert de couverture à un bâtiment. En tant que tel, il peut être considéré comme un objet géographique. Roger Brunet écrit en 1992 : « la forme des toits a été un objet de curiosité géographique, assez vite épuisé toutefois ; sa mise en relation avec des données climatiques, des matériaux disponibles, des pratiques culturelles a vite atteint ses limites » (p. 485).

On peut considérer aussi que le toit mérite d'être étudié en tant que lieu, c'est-à-dire comme une portion d’espace sujette à des appropriations singulières et à des mises en discours spécifiques. Les toits de Berlin ont ainsi fait l’objet d’une appropriation informelle par les habitants aujourd’hui remise en cause par la spéculation immobilière, comme l’a révélé au grand public un épisode de Karambolage (2019).

On observe en particulier dans les centres-villes des grandes métropoles du monde, une fabrique territoriale des toits. Sous sa forme végétalisée (le green roof), le toit est produit à des fins d’optimisation énergétique, de lutte contre le réchauffement climatique ou plus simplement d’agrément. Sous sa forme patrimoniale, le toit peut faire l'objet d'une inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco, comme ce fut l’ambition, au moins pour un temps, du projet appelé « toits de Paris ».

Dans tous les cas, la distinction apportée par ces toits porteurs de valeurs participe au processus de métropolisation et de concurrence entre les métropoles.

(MCD), novembre 2015. Dernières modifications : octobre 2017, (JBB et LF) mai 2021.

Références citées

• Brunet, Roger (1993), « Toit » in Roger Brunet, Robert Ferras, Hervé Théry (dir.), Les mots de la géographie. Dictionnaire critique. Reclus, La Documentation française. 1993 (1^e éd. 1992).

Pour compléter

• Mathilde Beaufils, Elias Burgel, Julie Chouraqui, Florence Costa, Sarah Dubeaux, Guillaume Frécaut, Luc Guibard, Marion Messador, Emilie Polak, Léo Sun, « Le toit végétalisé, marqueur des dynamiques de distinctions métropolitaines : le cas de Chicago », Géoconfluences, 2015.

Liens externes

• Mathilde Beaufils, Élias Burgel, Julie Chouraqui, Florence Costa, Sarah Dubeaux, Guillaume Frécaut, Luc Guibard, Marion Messador, Emilie Polak, Léo Sun, « Vu/Sur les toits de Chicago », Urbanités, 2015.
• Greenroofs.com, site décrivant le cadre légal s’appliquant aux toits végétalisés selon les pays et possédant une base de données sur les réalisations de toits et de murs végétalisés.
• « Balade sur les toits de Berlin », Karambolage, Arte, mis en ligne en 2019.