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Le développement durable, approches géographiques

Bois, forêts et carbone en France : enjeux et perspectives climatiques et énergétiques

Publié le 26/11/2007
Auteur(s) : Clément Dodane - université de Lyon, université Jean Monnet Saint-Etienne
sous la direction de :
Paul Arnould, professeur émérite - Université de Lyon, ENS de Lyon

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Le 12 septembre 2007, l'ancien vice-président des États-Unis, Al Gore, et le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC ou Intergovernmental Panel on Climate Change / IPCC) ont été récompensés par l'attribution du prix Nobel de la Paix pour leurs actions en faveur de l'équilibre climatique de la planète et de la prise de conscience ainsi favorisée. Car, dans les pays développés tous les actes de la vie – se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, s'éclairer, etc. – engendrent des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui dépassent les capacités de régulation de notre planète. Il se trouve que les liens qui existeraient entre des activités humaines qui ont un bilan carbone excédentaire et un réchauffement climatique ont été actés par le Protocole de Kyoto de 1997. Il importe dès lors, pour les États ayant ratifié le Protocole, de rechercher les voies, conditions et moyens, pour diminuer leurs émissions de GES.

Dans le glossaire de ce dossier, voir les entrées suivantes :

  • Conventions internationales (Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques / CCNUCC)
  • Gaz à effet de serre / GES
  • Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC - Intergovernmental Panel on Climate Change / IPCC)
  • Kyoto (Protocole de)
  • Énergie

 

En page du corpus documentaire : Le carbone, nouveaux marchés, nouveaux échanges dans le monde

  • Rappels sur les GES
  • La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC/UNFCC) et le Protocole de Kyoto
  • Les mécanismes de flexibilité du Protocole de Kyoto

 

En rubrique Savoir faire, autour du thème de l'énergie et du développement : Efficacité et intensité énergétiques, la situation dans l'Union européenne

Certaines associations ont initié des projets pour apporter des solutions en encourageant, par exemple, le calcul, la réduction et la compensation de ces émissions de CO2. La compensation volontaire est un recours pour les émissions difficilement évitables. Elle s'applique principalement aux postes fortement émetteurs que sont le transport et le chauffage des particuliers. Des programmes proposent aux entreprises, institutions et particuliers de compenser leurs émissions de GES en finançant des projets forestiers et agroforestiers, de développement des énergies renouvelables ou d'amélioration de l'efficacité énergétique. Par exemple, le site "Action Carbone" [2] invite l'internaute à quantifier ses émissions annuelles de CO2 et à les compenser en investissant dans un projet concernant des pays en développement, localisable sur planisphère. Chacun fait son choix à partir d'un descriptif sommaire des conditions socio-économiques et environnementales dans lesquelles le projet s'inscrit. Par exemple, au Chili, le boisement de petites propriétés, appartenant à des communautés indigènes Mapuche vise à stocker 60 000 tonnes de CO2 en 30 ans sur 200 ha, soit 10 tCO2/ha/an.

Il est légitime de se demander si cette démarche serait réalisable et transposable en France ? Les 15,5 millions d'ha de la forêt française sont-ils éligibles à des actions en faveur de la réduction ou de la compensation des émissions de CO2, pour tout ou partie ? Un bilan sur le rôle que jouent les écosystèmes forestiers dans le cycle global du carbone sur Terre et plus particulièrement en France peut être dressé. D'autres indicateurs peuvent permettre d'estimer les avantages des produits et des matériaux bois quant à la réduction des émissions de GES. Enfin, c'est à l'échelle du territoire que s'évaluent les bénéfices dès lors que le potentiel forestier révélé accède au titre de ressource territoriale.

 

Le carbone : cycle global et écosystèmes forestiers

Les activités humaines sont sources d'émissions de carbone, sous sa forme gazeuse (le dioxyde de carbone, CO2), dans l'atmosphère terrestre. Elles correspondent à un déstockage total de carbone égal à 7,9 milliards de tonnes par an (soit en gigatonnes de carbone/an ou GtC/an), dont 6,3 GtC/an sont imputables à la combustion d'énergie fossile et 1,6 GtC/an à la déforestation [source : GIEC / IPCC, 2001a]. Les deux grands puits de carbone planétaire, respectivement les océans et le couple biomasse terrestre / sol fixent chacun 2,3 GtC/an, soit une captation de carbone égale à 4,6 GtC/an (tableau ci-dessous). Ainsi, le bilan annuel global du carbone à l'échelle de la planète est excédentaire et chaque année ce sont plus de 3,3 GtC qui se concentrent dans l'atmosphère. Ce constat a été mis en lumière par les rapports successifs du GIEC.

Bilan moyen annuel du CO2, à l'échelle de la planète, durant les décennies 1980 et 1990

Précisions : Les chiffres sont exprimés en milliards de tonnes de carbone par an (GtC/an). Les erreurs indiquées correspondent à un intervalle de confiance de 90%.

Source : Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (2000). Utilisation des terres, changements d'affectation des terres et foresterie [en ligne]. Rapport spécial du GIEC, Résumé

à l'intention des décideurs. Disponible sur : www.ipcc.ch/pub/srlulucf-f.pdf (Consulté le 09/10/2007).

Le cycle global du carbone

Le GIEC a établi la synthèse du cycle global du carbone à l'échelle planétaire (IPCC, 2001a) (figure ci-dessous) : la fraction de carbone dans l'atmosphère, soit 760 GtC, représente moins de 2% du carbone total stocké sur Terre. Les océans séquestrent 83% du carbone de la planète, soit environ 39 000 GtC, principalement sous une forme inorganique dissoute. La biomasse terrestre (aérienne et souterraine), les sols et l'atmosphère emmagasinent quant à eux 6% du stock total de carbone. La végétation et les animaux terrestres représentent un stock de 500 GtC. Les sols (fraction organique, hors roches calcaires), avec 1 500 GtC, contiennent deux fois plus de carbone que l'atmosphère.

Le cycle global du carbone

Notes : Les données se rapportent à la moyenne annuelle 1989-1998. Les réservoirs sont représentés proportionnellement à leur contenu, ainsi que les volumes sortant de chaque réservoir annuellement (formes hachurées de couleur grise). Les doubles flèches signalent les flux liés aux activités humaines. Le cycle géologique du carbone n'est pas représenté, ni le réservoir de carbone des sédiments marins.

Source : Intergovernmental Panel on Climate Change (2001). Climate Change 2001: The Scientific Basis. Contribution of Working Group I to the Third Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). Disponible sur :www.grida.no/climate/ipcc_tar/wg1/index.htm (Consulté le 08/10/2007).

Représentation graphique : GITZ Vincent (2004). Changement d'usage des terres et politiques climatiques globales. Thèse de doctorat en sciences de l'environnement. Paris : ENGREF, Nogent-sur-Marne : CIRED, 437 p. Disponible sur : www.centre-cired.fr/forum/IMG/pdf/these_vincent_final.pdf (Consulté le 05/10/2007).

Le carbone dans les écosystèmes forestiers

Le rapport du GIEC de 2001 apportait des précisions sur le rôle que remplissent les forêts en terme de séquestration de carbone. Leur biomasse (biomasse aérienne et souterraine des arbres) et les sols forestiers de la planète stockent plus de la moitié du carbone des terres émergées (1 240 GtC) (figure ci-dessous).

Des forêts actives dans la séquestration du carbone

Les écosystèmes forestiers jouent donc un rôle déterminant dans le cycle et la régulation du CO2 atmosphérique. La photosynthèse permet aux végétaux de libérer de l'oxygène (O2) et de fixer du carbone (C), pour assurer leur croissance (figure ci-dessous).

Le carbone est alors séquestré pendant des durées variables de l'ordre de la décennie ou du siècle, dans la biomasse terrestre, principalement forestière, puis dans les sols. Il repart dans l'atmosphère par la respiration des plantes et lors de la décomposition ou de la combustion du bois. Le transfert du carbone planétaire entre l'atmosphère, la biomasse terrestre et les sols est extrêmement important, puisque chaque année, 120 GtC sont échangées, à comparer aux quelques 6 GtC émises par la combustion ou la transformation des sources de carbone fossile (IPCC, 2001a). Cependant, le carbone issu des sources fossiles est caractérisé par un cycle extrêmement long qui se compte en millions d'années. Une fois libéré, le carbone fossile qui n'est pas absorbé se concentre dans l'atmosphère terrestre. Il en est de même pour le carbone provenant de la déforestation.

En France, la forêt représente un immense réservoir de carbone d'environ 2 Gt, dont 860 millions de tonnes dans les arbres et les feuilles, 120 millions de tonnes dans les litières, l'humus et le bois morts et 1 020 millions de tonnes dans les sols (Dupouey & Pignard, 2001).

Source : HUSSON Jean-Pierre (1995). Les forêts françaises. Presse Universitaire de Nancy, 258 p.

Ce bilan est à replacer dans le contexte géo-historique, humain, économique et écologique des forêts françaises :

  • La superficie des forêts françaises est en constante augmentation depuis le milieu du XIXe siècle. Entre 1946 et 2005, cet accroissement représente environ 5 millions d'ha de forêts supplémentaires, dont la moitié sont des boisements et des reboisements composés de conifères sensiblement plus productifs que les feuillus auxquels ils se sont substitués dans certains cas. Ces peuplements, majoritairement installés entre 1950 et 1980, sont désormais proches de leur âge de production courante maximale. De plus, les surfaces en friches ou en landes restent relativement importantes, de l'ordre de plusieurs millions d'ha, ce qui constitue un réservoir non négligeable pour la colonisation forestière à venir.
  • Le taux de prélèvement (rapport entre la production de biomasse annuelle et la récolte), entre 60 et 65% dans les forêts françaises, semble avoir atteint un plafond. Mais l'évolution de cette pression est difficile à cerner car elle dépend de multiples facteurs. Dans les forêts qui participent déjà à l'effort de récolte, les prélèvements pourraient-ils progresser ? Jusqu'à avoisiner la production annuelle, soit l'augmentation du volume de bois sur pied en un an ? Le potentiel que représentent les millions d'ha de résineux introduits après la Seconde guerre mondiale dans le cadre du Fonds forestier national (FFN) [3] vont atteindre leur maturité "commerciale" maximale entre 2010 et 2030 (Ministère de l'Agriculture et de la Pêche / MAP, 1996). S'il est difficile de gérer durablement quelques hectares de forêt, il est très facile de couper à blanc et toc (coupe rase) quelques hectares de résineux, plantés il y a une cinquantaine d'années, tant l'engouement actuel des industriels de la filière forêt-bois est fort sur les bois résineux et tant il est tentant de réaliser le capital après ces décennies sans revenus. Que feront les centaines de milliers de petits propriétaires dans ce cas ? Contribueront-ils à augmenter la récolte de bois à l'échelle française dans les années à venir si la demande en produits bois poursuit sa croissance (secteurs du bâtiment, de l'énergie, etc.) ?
  • Dans les Vosges, sous l'effet de la proximité des grandes scieries allemandes couplée à une demande nationale forte, le prix des bois d'œuvre résineux a augmenté de 200% entre octobre 2005 et octobre 2006. Les conséquences de l'augmentation du prix des énergies fossiles ont mécaniquement eu pour effet de doper la demande en bois-énergie. Cette production forestière était traditionnellement un produit connexe de l'exploitation forestière, mais à partir d'un certain niveau de prix et en fonction de la géographie des installations de chauffage collectif, il devient de plus en plus un produit à part entière, dont la récolte pourrait concerner une partie des nouvelles forêts spontanées, bien souvent non exploitées parce que bien souvent sises sur de trop petites parcelles cadastrales.
  • L'accroissement, en volume par unité de surface, augmente en moyenne de + 1% par an depuis au moins deux ou trois décennies, alors que la récolte de bois progresse moins rapidement, voire stagne depuis les années 1990 (MAP, 2005). Bien que certaines précautions, relevées par l'Institut forestier national (IFN) lui-même (Pignard, 2000), soient de mise, il n'en reste pas moins que le stock de carbone par hectare de forêt ne cesse d'augmenter en même temps que le volume sur pied. En 1996 (année moyenne), le stock de carbone dans la biomasse forestière, aérienne et souterraine, était évalué à 71,2 tC/ha pour un volume moyen sur pied de 154 m³/ha, soit un stock total estimé à 1 060 MtC (millions de tC), alors qu'il était de 840 MtC en 1984 (Dupouey et al., 2006) (tableau ci-dessous).

 

Toujours plus de carbone séquestré dans les forêts françaises au cours des décennies 1980 et 1990
Année moyenne des inventaires IFN
Stock total estimé de carbone dans la biomasse forestière (aérienne et souterraine)(MtC)
Stock estimé de carbone dans la biomasse forestière (aérienne et souterraine) (tC/ha)
Volume sur pied (m³/ha)
Superficie des forêts françaises
(millions d'ha)
1984
840
60,1
133
14,0
1996
1 060
71,2
154
14,9

Source : PIGNARD Gérôme, HAMZA Nabila, DUPOUEY Jean-Luc. Estimation des stocks et des flux de carbone dans la biomasse des forêts françaises à partir des données de l'Inventaire forestier national, In LOUSTAU Denis (coord.). Rapport final du projet CARBOFOR : Séquestration de Carbone dans les grands écosystèmes forestiers en France. Quantification, spatialisation, vulnérabilité et impacts de différents scénarios climatiques et sylvicoles. Juin 2004. Disponible sur :www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/final-7-01.pdf (Consulté le 09/10/2007).

Connaître et préciser le rôle des sylves françaises dans le cycle du carbone est devenu un enjeu national au regard des engagements pris par la France dans le cadre du Protocole de Kyoto. La substitution des produits et matériaux bois aux énergies fossiles peut-elle être envisagée sur le moyen et le long terme ? La forêt, le bois peuvent-ils durablement contribuer à la lutte contre le changement climatique ?


Quelles stratégies pour augmenter la captation de carbone par les forêts ?

Une bonne gestion des terres et plus particulièrement des forêts peut contribuer à augmenter leur impact en termes de réduction du CO2 atmosphérique. Même si des incertitudes persistent concernant la validité de certains éléments qui rentrent en compte dans les calculs réalisés, il est admis "qu'au total, les rôles connus de la forêt et des produits bois, en substitution et en séquestration, permettent de maintenir nos émissions [en France] de carbone fossile à un niveau inférieur de plus de 20% de ce qu'elles seraient sinon" (Dupouey et al., 2006) En effet, le fonctionnement d'un écosystème forestier dans lequel l'homme n'a aucune intervention, conduit in fine, après la période de croissance des arbres, leur maturation et leur sénescence, au relargage dans l'atmosphère, par la décomposition du bois, du carbone fixé.

Par conséquent, la séquestration du carbone en forêt est maximisée si plusieurs stratégies sont développées conjointement. De nombreuses sources soulignent ces nécessités (GIEC, 2000 ; IPCC, 2001b ; Apps, 2003 ; MEDD, 2004 ; Lochu, 2004 ; IFN, 2005a ; MAP, 2005 ; Dupouey, 2006 ; IPCC, 2007). Il s'agit des stratégies de :

  • conservation qui visent à maintenir et à préserver les forêts existantes en empêchant des émissions supplémentaires de CO2 dans l'atmosphère ;
  • séquestration par le développement des puits de carbone forestier ou par l'accroissement des surfaces forestières, ainsi que du stock de carbone dans la biomasse ligneuse (tC/ha);
  • substitution du bois-énergie aux combustibles fossiles et des matériaux bois de construction aux autres produits, grands consommateurs d'énergie (augmentation du stock de carbone hors forêt) ; dans ce cas les émissions de CO2 ne sont pas supprimées mais compensées par leur séquestration dans les systèmes forestiers en croissance ; le bénéfice provient du fait que le bilan carbone du bois-énergie est nul, alors que dans le cas des énergies fossiles il est excédentaire.

Au niveau français, ces stratégies ont été reprises et déclinées dans le "Plan Climat 2004" [4], élaboré par le ministère de l'Écologie et du Développement durable. Ce plan préconise le développement de deux axes stratégiques concernant la forêt. Le premier axe consiste à développer le stockage du carbone dans les produits forestiers en augmentant l'utilisation des matériaux bois dans la construction (stockage) et l'emploi du bois-énergie (substitution). Le deuxième axe concerne les puits de carbone forestier (séquestration). La conservation des forêts existantes est plus ou moins implicite en France puisque la tendance générale est à l'accroissement des surfaces forestières à un rythme élevé : entre 1946 et 2005, l'extension nette des bois et des forêts correspond pratiquement au boisement de l'équivalent d'un département tous les 7 à 8 ans (6 000 km², soit 600 000 ha).

Des forêts "puits de carbone"

Les hypothèses et les scénarios retenus peuvent varier en fonction des conditions locales, du modèle de gestion forestière et des grandes tendances sociétales. Mais globalement, le projet forestier a un impact carbone très excédentaire. C'est en réalité la somme de plusieurs avantages qui se combinent dans le temps et dans l'espace et qui ne relèvent pas tous directement du "monde forestier" stricto sensu. La maximisation de l'impact carbone des forêts a été modélisé de la façon suivante par l'IPCC (2001b) :

Modélisation du bilan carbone d'un projet forestier

Notes pour comprendre le modèle :

  • 40 ans : âge moyen du peuplement forestier lors de la coupe tel qu'envisagé dans le modèle,
  • 80 ans : coupe du second peuplement après régénération.

 

"La figure illustre les changements qui surviennent dans le bilan cumulatif du carbone dans le cadre d'un scénario présupposant le boisement et la récolte d'un amalgame de produits forestiers traditionnels. Une partie de la récolte est utilisée comme combustible. Les valeurs sont indicatives de ce que l'on pourrait observer dans le sud-est des États-Unis ou en Europe. La régénération permet la restauration du carbone dans la forêt et le peuplement forestier est exploité tous les 40 ans, une partie de la litière est laissée au sol où elle se décompose, tandis que les produits s'accumulent ou qu'ils sont éliminés dans des décharges contrôlées. Il s'agit là de changements nets au sens où, par exemple, le schéma illustre les réductions des émissions de combustibles fossiles par rapport à un autre scénario qui utilise des combustibles fossiles et d'autres produits à plus forte intensité énergétique pour fournir les mêmes services."

Source : Intergovernmental Panel on Climate Change (2001b). Climate Change 2001: Mitigation. Contribution of Working Group III to the Third Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). Disponible sur : www.grida.no/climate/ipcc_tar/wg3/index.htm (Consulté le 08/10/2007).

 

Prenons l'exemple d'un boisement de 1 ha qui respecte le caractère additionnel (boisement volontaire et non préexistant) de la réduction des émissions de GES. Les essences installées ont une croissance de 10 m³/ha/an et il n'est procédé à aucun apport de matière azotée. Avec une valeur moyenne de densité pondérée (tonne de biomasse sèche par m³ de volume vert) du bois égale à 0,45, un facteur d'expansion de la biomasse de 1,3 (le BEF, qui désigne le rapport entre la biomasse aérienne sèche des arbres et la biomasse sèche du volume inventorié) et une fraction de carbone dans la matière sèche de 0,47, alors le boisement en question séquestrerait environ 2,7 tC/an dans sa partie aérienne vivante, soit 9,8 tCO2/an, sans compter les co-bénéfices de ce couvert forestier (sol, eau, microclimat, habitat et diversité, etc.). Ce boisement serait en mesure de compenser largement les émissions annuelles de GES pendant 40 ans d'une personne qui aurait parcouru 30 000 km par an (véhicule diesel, 6l/100km), qui consommerait 5 000 kWh d'électricité et qui ferait un aller et retour en avion entre Lyon et la Tunisie chaque année, soit 6,1 tonnes équivalent CO2 (données ActionCarbone). Sur le long terme, ce boisement devra faire l'objet de pratiques sylvicoles durables qui maintiendront sa capacité à séquestrer du carbone, qui valoriseront des produits bois pour stocker le plus longtemps possible le carbone dans des matériaux mais aussi pour se substituer à des énergies fossiles comme source de chaleur.

Les forêts françaises actives dans la réduction des émissions de CO2

En 2004, la valorisation énergétique de la biomasse (principalement le bois) représentait 9,18 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole), soit une économie de 15,7 MtCO2.

Détail du calcul : 1 mole de CO2 = 44 g et 1 mole de C = 12 g. Donc 1 tonne de C stockée équivaut à 3,66 tonnes de CO2 stockées.

Sources : (1) PIGNARD et al., 2004. Notons que le résultat présenté ici ne prend pratiquement pas en compte l'impact des tempêtes de décembre 1999, car les inventaires départementaux réalisés depuis 2000 l'ont été pour des départements peu affectés.

(2) LOCHU Serge. Le bois et la lutte contre l'effet de serre. Revue Forestière Française, Tome LVI, n° spécial 2004, p. 167-173, 2004.

(3) ADEME. Domaines d'intervention Energies et matières renouvelables. Chiffres clés, 2004. Disponible sur :www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=12555 (Consulté le 09/10/2007).

L'absorption de carbone par les forêts en France a été évaluée à 18,7 MtC/an, soit 68,4 MtCO2/an pour la période 1984-1996 (PIGNARD et al., 2004). Malgré cela, les mesures prises lors de la 7e Conférence des Parties, à Marrakech en 2001, prévoient un crédit pour la gestion forestière française plafonné à 0,88 MtC/an, soit 3,22 MtCO2/an pour la première période d'engagement du Protocole de Kyoto (2008-2012) (CCNUCC, 2001).

Cette décision résulte directement des négociations pré-Kyoto. L'intention des grands pays forestiers (États-Unis, Canada, Russie) était de faire reconnaître leur capacité à stocker du carbone dans les écosystèmes forestiers pour limiter d'autant la réduction de leurs émissions de carbone fossile. Mais, comme la détermination des quantités attribuées dans le Protocole de Kyoto vise à encourager la réduction des émissions de GES générés à partir d'énergies fossiles, les bénéfices qui résultent de l'utilisation des terres, leur changement et la forêt (UTCF [5]) ne sont pas entièrement pris en compte pour les pays de l'Annexe 1. Bien que l'ensemble des écosystèmes forestiers mondiaux fonctionnent déjà comme des puits de carbone, seuls les effets additionnels positifs liés à la gestion forestière pourraient être reconnus et avoir réellement une incidence sur la mitigation des GES à l'échelle planétaire (tableau ci-contre à gauche).

À ce sujet, il est relativement intéressant de noter que la Mission interministérielle de l'effet de serre (MIES), créée en 1992 et désormais sous l'égide du ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement Durable, n'hésite pas à intégrer l'impact carbone des forêts françaises (pour leur seule valeur de puits de carbone) dans le bilan général des émissions de CO2 de la France, en différenciant deux totaux, l'un nommé "total hors UTCF" et l'autre "Total net" (MIES, Inventaire national des émissions, 2007). Reconnaître que les forêts françaises jouent un rôle actif dans le bilan des émissions totales de CO2 de la France, c'est révéler une nouvelle ressource, qui jusque là pouvait être considérée comme un simple processus biologique dont il n'était rien attendu. Cette question est éminemment politique car il s'agirait de prendre en compte les enjeux territoriaux de la captation du carbone par les forêts françaises. Tout comme la vente de bois est une ressource territoriale qui génère des emplois et de la valeur ajoutée sur un territoire, le carbone le deviendra-t-il ?

Plus généralement, avec quelques nuances pour le cas français, il convient, dans le cadre des débats du Protocole de Kyoto et du post-Kyoto de 2012 sur la séquestration du carbone en forêt, de faire le distinguo entre les forêts préexistantes, celles qui existent depuis toujours et les boisements ex nihilo créés à cet effet, à l'instar des projets forestiers répondant au mécanisme de développement propre dans les pays du Sud par exemple. À court terme (première période d'engagement 2008-2012) et à quota d'émissions de carbone global fixé, le recours à la séquestration (Art. 3.3, 3.4 et 12 du Protocole de Kyoto) peut permettre d'alléger substantiellement les contraintes imposées par les engagements du Protocole de Kyoto. À plus long terme, dans un système contraignant de réduction des flux fossiles du Protocole de Kyoto, l'intégration des puits de carbone est questionnable. La stratégie qui consiste à stocker du carbone dans de nouvelles forêts ne doit pas être un recours systématique et cette opportunité doit être pesée suivant les situations locales. En effet Vincent Gitz (2004) montre que dans certains cas, le coût pour la société de la création et de l'entretien de forêts pour stocker le carbone peut être relativement lourd et problématique. Il soulève "le paradoxe logique qui fait que la séquestration risque de n'être une option souhaitable que si, par ailleurs, l'effort d'abattement fossile est important, de façon à ce que les dommages climatiques soient maîtrisés et que puisse s'effectuer un relargage, seule possibilité pour éviter le coût d'opportunité de la sanctuarisation des terres sur le très long terme. (...) Le maintien de ce carbone en place impliquerait de renoncer au revenu d'activités agricoles, coût qui serait alors à supporter de façon permanente, voire croissante.".

À terme le relargage du carbone dans l'atmosphère pourrait être plus néfaste que s'il n'avait pas été capturé. Une éventuelle demande de terres agricoles supplémentaires pourrait être source de tensions économiques et sociales. Ainsi, la séquestration du carbone en forêt nécessite une adaptation aux conditions propres à chaque pays dont l'un des éléments essentiel est la confiscation de terres agricoles cultivées ou cultivables à des fins de plantations forestières. En France, il semble plus "efficace de stocker le carbone dans les forêts situées sur les stations les moins productives ou qui capitalisent déjà des stocks importants (forêts matures)" (IFN, 2005a).

Les matériaux bois comme stock de carbone

Serge Lochu (2004) dans une étude réalisée pour le compte de la MIES, de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et du MAP, en 2002 et 2003, a estimé, "à partir des durées de vie des différents produits et matériaux bois, que la variation de stock entre 1990 et 1998 était de 40 MtCO2 pour l'ensemble des produits finis et que la part de ceux-ci utilisés dans la construction était de 35 MtCO2, soit une contribution annuelle à la réduction de CO2 présent dans l'atmosphère de 4,4 Mt entre 1990 et 1998" (tableau ci-dessous à gauche). Dans cette même étude, l'auteur livre une approximation du stock global de carbone contenu dans l'ensemble des matériaux issus du bois en France, après avoir agrégé toutes les données économiques disponibles sur la filière forêt-bois. Selon ses estimations, le stockage de carbone serait à + ou – 20% de l'ordre de 110 MtC, soit l'équivalent de 403 MtCO2. Ce stock était du même ordre de grandeur que le flux des émissions de CO2 en France en 2000 (MIES, 2007).

Matériaux et produits bois : du carbone stocké durablement

Transports et bâtiment : les mauvais élèves des émissions de GES en France

L'engagement de la France dans le cadre du Protocole de Kyoto prévoit le maintien, en 2010, de ses émissions de GES à leur niveau de 1990, soit à 565 millions de tonnes équivalent CO2 (MteqCO2). Les évaluations réalisées en 2003, dans le cadre du "Plan Climat 2004", suggèrent que, pour y parvenir, les émissions françaises de GES devront être réduites, en 2010, d'environ 54 MteqCO2 (MEDD, 2004). En considérant que les quantités de carbone stockées annuellement dans les produits et matériaux bois se maintiennent, voire augmentent, alors, le stockage de carbone dans les constructions grâce au bois pourrait représenter 9 à 10% des objectifs de réduction des émissions françaises de CO2 à atteindre en 2010 (Lochu, 2004).

Cette prévision semble tout à fait plausible au regard du nombre des mises en chantier de logements neufs en métropole qui était de 420 500 en 2006 [6]. Le dynamisme du secteur de la construction est sans précédent depuis de nombreuses années. La contribution du secteur bâtiment dans les émissions totales de carbone en France est élevée, c'est le troisième poste après les transports et l'agriculture. Entre 1990 et 2005 les émissions liées à ce secteur d'activité n'ont cessé d'augmenter (CITEPA, 2007 et graphique ci-dessus à droite). La loi n°96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie, dite "loi sur l'air" [7] a posé les prémices d'une réduction de la consommation d'énergie dans le secteur du bâtiment (chauffage principalement), tels qu'on les retrouve dans le Programme national de lutte contre le changement climatique (PNLCC, 2000) au chapitre des mesures existantes et de celles à mettre en œuvre.

Ce document rappelle que les émissions de GES du secteur des bâtiments sont essentiellement dues à la production d'eau chaude sanitaire et de chaleur. Malgré tout, au regard des parts de marché des maisons individuelles en bois dans d'autres pays du monde, il est légitime de se demander si la réduction de la consommation d'énergie n'est pas aussi nécessaire dans la construction elle-même ? Les effets indirects d'une plus grande utilisation des produits et matériaux bois, par substitution à d'autres plus consommateurs d'énergies fossiles, sont indéniablement un enjeu fort des prochaines décennies (tableau ci-dessous). En effet, les matériaux bois stockent du carbone pendant toute leur durée de mise en œuvre et d'utilisation (1 tonne de CO2 stockée par m³ de bois utilisé).

Le bois, matériau de construction au meilleur coût énergétique

Source : VIHAVAINEN Tuija. Environmental aspects of timber, STEP/EUROFORTECH, 1994.

Remarque : Le coût énergétique correspond à l'énergie nécessaire à la production d'un matériau. L'analyse comparée du coût énergétique des différents matériaux prend en compte l'exploitation ou l'extraction, la transformation, la fabrication, le transport, la mise en œuvre, les performances à l'usage, la destruction et le recyclage.

Ceci dit, il existe une série de freins à une plus grande consommation du bois matériau. Ils sont relatifs aux perceptions et aux représentations collectives de la forêt – que l'on imagine en danger de disparition parce qu'elle se réduit, etc. – et du bois en général – qui brûle, se détériore au fil du temps, etc. Il est intéressant de situer la France par rapport à d'autres pays en termes de construction de maisons individuelles en bois (tableau ci-dessous) ; "les parts de marché […] n'ont pas faibli durant les 20 dernières années, mais ne représentent qu'environ 4% des constructions neuves." (Paradis et al., 2004). Les auteurs expliquent cette faiblesse caractérisée par "une offre très insuffisante et non structurée, qui ne permet pas de concurrencer les techniques de construction plus couramment utilisées, telles que le parpaing béton ou la brique de terre cuite." Malgré tout, les évolutions récentes sont de plus en plus favorables à la construction en bois qui a vu ses parts de marché progresser de 5 à 10 points ces dernières années.

Les constructions en bois, une présence discrète en France

Source : Conseil National pour le Développement du Bois (CNDB), In PARADIS Thierry et al.. Le bois dans la construction. Revue Forestière Française LVI, n° spécial 2004, p. 81-94.

Remarque : Pour les volumes de bois finis utilisés dans les constructions de maisons neuves, nous avons choisi, afin de faciliter la lecture, de retenir la valeur médiane de l'intervalle donné à la source.

La marge de progression dans ce domaine est relativement importante et permettrait de stocker plusieurs millions de tonnes de carbone en plus. Ainsi, en 2001, dans le cadre de la Charte Bois Construction Environnement ou "Accord cadre bois", l'État et les principales organisations professionnelles participant à la construction ont reconnu les qualités environnementales essentielles de la forêt, des produits et des matériaux bois. Ils s'engageaient à faire progresser la part de marché du bois dans la construction de 10 à 12,5% d'ici 2010 et par conséquent "à réduire approximativement de 7 millions de tonnes par an en moyenne la présence de CO2 dans l'atmosphère" (METL et al., 2001). La Charte Bois Construction Environnement devait permettre, à l'horizon 2010, d'utiliser annuellement 4 millions de m³ de bois supplémentaires dans la construction, reprenant les hypothèses avancées dans le rapport Bianco (1998) sur la forêt française. En outre, chaque année, 4 millions de tonnes de CO2 supplémentaires devaient ainsi être stockées et l'émission de près de 3 millions de tonnes de CO2 devaient être évitées en substituant le bois à d'autres matériaux de construction plus consommateurs en énergie.

Certaines réalisations prévues initialement dans la Charte ont abouti, comme les campagnes publicitaires d'informations sur le bois dans les grands médias nationaux ("le bois c'est essentiel !"), mais les objectifs quantitatifs n'ont pas été tenus. Il faut reconnaître qu'en matière de foresterie française, les intentions sont confrontées aux réalités humaines, géographiques, économiques, etc. caractéristiques de nos sylves nationales. Ces grandes constantes pèsent très lourdement sur la mise en place d'une filière forêt-bois nouvelle, dynamique et performante à l'instar des pays scandinaves, de l'Allemagne et de l'Autriche. Elle manque encore de cohérence et elle souffre d'une sous organisation chronique. En amont de la filière, la récolte de bois commercialisée issue des forêts françaises stagne depuis la fin des années 1980 [8], alors que la production annuelle de biomasse en forêt ne cesse de progresser : elle est passée de 73,6 millions de m³ en 1980 à 103 millions de m³ en 2005 [9] (IFN, 2006). Il reste difficile de concevoir que les tempêtes seraient seules en mesure de faire croître significativement la récolte de bois dans les forêts françaises. En aval de la filière forêt-bois française, l'augmentation des parts de marché du bois dans la construction dépend des acteurs de l'offre et des stratégies qu'ils mettront en place.

Le bois-énergie, solution d'avenir

Une énergie du passé qui fait peau neuve

La thématique du bois-énergie nécessite d'être replacée dans le contexte général de la consommation énergétique finale [10] en France et comparée aux choix énergétiques des autres États européens (graphique ci-dessous). Cette mise en perspective préfigure des évolutions possibles en la matière.

En France, des énergies renouvelables peu développées au regard de la quantité d'énergie primaire consommée


Source : Direction Générale de l'Énergie et des Matières Premières – Observatoire de l'Énergie (2006). Bilan énergétique de la France en 2006 [en ligne]. Disponible sur : www.industrie.gouv.fr/
energie/statisti/pdf/bilan2006.pdf (consulté le 17/10/2007).

Remarque : Les ÉNergies Renouvelables thermiques (ÉNRt) sont notées "Autres" dans le graphique de gauche.

 

Décomposée en différents secteurs, le résidentiel et le tertiaire représentent 43,6% de la consommation finale énergétique de la France soit 70,6 Mtep (DGEMP, 2006). L'Observatoire de l'énergie de la Direction générale de l'énergie et des matières premières (DGEMP) livre, sur son site Internet [11], la part du chauffage et de la production d'eau chaude sanitaire dans le total de la consommation énergétique du secteur "résidentiel et tertiaire" en France. La production de chaleur grâce au bois-énergie est principalement destinée à ces deux postes. Ainsi, ils représentent un peu plus de 70% de la consommation de ce secteur, soit, d'après nos calculs, 30% de la consommation énergétique finale de la France.

La France a la production nationale d'énergie primaire [12] à partir de biomasse solide la plus importante d'Europe avec un équivalent de 9,7 Mtep en 2005, dont 9,5 Mtep à partir du bois et des produits bois connexes. Rapportée à l'unité de surface forestière, cette production à partir de biomasse bois (0,61 tep/ha) est aussi parmi les plus importantes d'Europe. Mais, par rapport à sa population, la production nationale d'énergie primaire (0,16 tep/hab.) est relativement basse au regard de certains de nos voisins européens (tableaux infra).

La biomasse bois ne représente que 7% de la production nationale totale d'énergie primaire, alors qu'elle est de 75% au Portugal, 40,7% en Finlande et 34% en Autriche (2005). L'origine de la biomasse bois utilisée est assez révélatrice des caractéristiques de la filière forêt-bois de certains États européens. Par exemple, le bois bûche représente respectivement 77% et 92% de la production d'énergie primaire à partir de la biomasse de la France et du Portugal. Cela dénote de pratiques anciennes héritées des siècles passés, telles que l'affouage (possibilité pour les habitants d'une commune de prélever du bois de chauffage sur les terres communales) en France. À l'inverse, la liqueur noire qui provient des grandes industries papetières en Suède et en Finlande compte pour 45% et 48% de leur production d'énergie primaire à partir de biomasse solide (EurObserv'ER, 2006). Depuis plusieurs décennies ces deux États scandinaves ont développé des complexes industriels bois-papier très performants, totalement intégrés, grands exportateurs et excellents recycleurs des déchets en tout genre qu'ils valorisent en produisant de la chaleur ou de l'électricité.

 

Production d'énergie primaire et biomasse solide

La France en retard par rapport à sa population

La France bien positionnée par rapport à sa superficie forestière

La biomasse solide hors matières organiques correspond à la biomasse issu du bois : bûches, granulés, déchets bois, liqueur noire (résidu de l'industrie papetière).

Sources du tableau de gauche :

 

Sources du tableau de droite :

 

L'abattage et le façonnage des bois d'œuvre ou des bois d'industrie génèrent des résidus appelés rémanents (branchages, petits bois) qui représentent une ressource énergétique potentielle importante. Après broyage, ils constituent un combustible utilisable en chaudière : la plaquette forestière. Une étude, réalisée conjointement par l'ADEME, l'Inventaire forestier national (IFN) et l'association SOLAGRO, en 2004, (IFN, 2005b) évalue le gisement que constituent les rémanents de l'exploitation forestière actuelle dans les forêts françaises à 7,3 Mtep, soit 34 millions de m³. Outre l'intérêt énergétique qu'elle représente, la valorisation de ces résidus peut aussi contribuer à diminuer les risques d'incendie dans les formations forestières, dans la zone méditerranéenne principalement. Toutefois, la récolte des rémanents forestiers pouvant s'accompagner d'une exportation minérale accrue, elle pourrait nuire aux sols. Il importe donc d'inscrire la récolte de bois-énergie dans une exploitation forestière raisonnée, c'est-à-dire respectueuse des équilibres biologiques [13].

Toutefois, si le bois-énergie est une ressource énergétique potentielle importante en mesure de se substituer aux combustibles fossiles et de réduire d'autant nos émissions de GES, il reste à développer son utilisation, que ce soit auprès des particuliers ou des collectivités territoriales.

Le milieu rural français possède une longue tradition de chauffage au bois bûche puisqu'en 2001, 89% des chaudières à bois étaient situées dans des communes de moins de 10 000 habitants et principalement dans les régions les plus boisées de France [14]. Malgré tout, ce mode de production de chaleur est en perte de vitesse. Entre 1996 et 2001, les enquêtes logements réalisées par l'INSEE ont montré que la baisse tendancielle de la consommation de bois-énergie en France était directement liée à la diminution du nombre des ménages utilisant des appareils de chauffage au bois, notamment ceux qui s'en servaient en base. Ce constat concernait plus d'un million de résidences principales [Ibid., 14]. En vieillissant, les ruraux s'orientent vers des systèmes de chauffage moins contraignants, faute de connaître les possibilités offertes par les nouvelles installations de chauffage au bois (automatisation, plaquettes forestières, granulés, etc.).

Le rapport de force est aussi en faveur d'une population française très urbaine (à plus de 80%) qui choisit, tout comme les jeunes ruraux, d'autres modes de chauffage plus prisés. Ainsi, la DGEMP (2006) évoque "l'engouement, apparu il y a deux ou trois ans, pour le chauffage électrique dans les nouveaux logements (70% des nouveaux logements sont équipés de chauffage électrique)."

La situation n'est cependant pas si alarmiste parce que, d'une part, le marché des poêles, des chaudières et des cheminées a considérablement évolué ainsi que les aides publiques en la matière et, d'autre part, le potentiel des forêts françaises en bois-énergie est jugé porteur par les collectivités territoriales et les industriels qui n'hésitent pas à lancer des projets de cogénération (voir document ci-dessous à gauche). Le dynamisme actuel de la filière bois-énergie tient en grande partie aux actions que l'ADEME a impulsées depuis 1994 dans le domaine du bois combustible. Son programme bois-énergie, pour la période 2000-2006, a eu un retentissement très important sur l'ensemble du territoire national (ADEME, 2000).

Au fil des ans, les projets réalisés conjointement par les collectivités territoriales (commune, département, région principalement), l'État, l'ADEME et l'UE ont permit de diffuser des modèles sûrs et valables dans les domaines du chauffage domestique, collectif et industriel. Le bilan est plutôt encourageant car les aides à l'investissement, l'amélioration du rendement énergétique et la performance environnementale des chaudières individuelles, les actions structurantes sur les marchés d'approvisionnement ont été couronnées de succès. Grâce à ce programme et à la coopération des régions, 1 828 chaufferies bois ont été installées entre 2000 et 2006 (dont 1 392 collectives et tertiaires et 436 chaufferies industrielles), ce qui représente une puissance supplémentaire de 1 120 MW. Au total, l'économie annuelle globale de combustibles fossiles s'élève à 317 000 tep et la réduction de CO2 est de 793 000 tonnes par an. Enfin, cette filière a permis la création de 11 600 emplois entre 2000 et 2006, comme mentionné dans le rapport annuel de l'ADEME. Le programme bois-énergie à venir (2007-2010) a pour objectif ambitieux de doubler le résultat moyen obtenu lors du précédent programme [15].

Chaufferie bois en zone urbaine : l'exemple de Vénissieux et du Grand Lyon (Rhône)

Pour une consultation plus rapide, choisir le mode fenêtre : www.chaufferie-venissieux.net L'approvisionnement de la chaufferie est constitué de déchets de scieries (30%), de palettes broyées (25%), de bois d'élagage (25%), d'écorces (15%) et de sciures (5%).

Dans le Grand Lyon, autres réalisations, autres projets en débat, par exemple :

  • La rénovation de la chaudière centrale du quartier la Duchère (5e), installée sur la commune de Champagne-au-Mont-D'or. Construite en 1960, cette installation, qui fonctionnait au fioul et au charbon, est alimentée depuis octobre 2007 avec du bois (à 80%) et avec du gaz naturel. La chaufferie rejette désormais 87% de monoxyde de carbone en moins, ce qui représente 25 000 tonnes de CO2 de moins par an.
  • Sur le site du Confluent (2e), quartier en pleine rénovation urbaine à l'extrêmité sud de la Presqu'île, des petites chaufferies au bois seront installées pour chaque immeuble Haute qualité environnementale (HQE).
  • Par contre, le projet de chaufferie au bois qui devait être implantée rue du professeur Beauvisage (8e) par l'entreprise Dalkia a été abandonné. Les riverains s'y sont opposés, faisant valoir la trop forte proximité des immeubles d'habitation, des groupes scolaires et les nuisances qu'auraient provoqué les seize allers-retours quotidiens de camions et les fumées produites.

Le bois-énergie offre la garantie de maîtriser le coût de l'énergie à long terme. Pour le consommateur, le prix du KWh dépend pour 25% du coût du bois-énergie rendu et pour 20% du prix de revient de l'énergie d'appoint [16], les autres postes de dépenses étant connus à l'avance (amortissement) ou peu variables (entretien). En comparaison, pour une énergie fossile, le prix du KWh payé en sortie de chaudière dépend à 80% du coût du combustible fossile, dont on connaît les variations récentes et dont on peut présumer les fluctuations à venir, fonction de l'offre et de la demande mondiale ainsi que des éventuelles tensions géopolitiques internationales. L'intérêt économique du bois-énergie réside dans la stabilité de son prix dans le temps. La biomasse forestière est une des rares matières premières dont le prix n'est pas indexé sur celui des énergies fossiles. De plus, le bois est issu d'un processus biologique simple, peu consommateur en énergie. Ainsi, l'augmentation du prix de l'énergie en général n'a qu'un impact limité sur le coût de production du bois-énergie. De nombreux exemples de réalisation sont visibles sur les sites Internet des délégations régionales de l'ADEME. Ces études de cas montrent clairement la diminution des coûts de fonctionnement des installations de chauffage domestique, collectif et industriel [17]. La base de données Pégase sur les statistiques économiques de l'énergie est développée par le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie [18]. Elle révèle que le bois-énergie est le combustible le moins coûteux du marché à production d'énergie équivalente.

Bois-énergie et territoire

Il existe désormais une véritable filière bois-énergie structurée, profitable et industrialisée. C'est, entre autre, la résultante de politiques volontaristes de développement que certains territoires, où la composante forestière est importante, ont mis en place.

Le potentiel en bois-énergie du territoire du Parc naturel régional des Monts d'Ardèche (PNRMA)

Le Parc naturel régional des Monts d'Ardèche (PNRMA) couvre un territoire où la forêt est omniprésente (carte de localisation ci-dessous à gauche). Le taux de boisement des communes du PNRMA dépasse largement les 50%, voire même les 75% pour certaines d'entre elles (24 communes ont un taux de boisement de plus de 75%, 83 entre 50 et 75%, 27 entre 25 et 50% et 2 moins de 25% (Source : PNRMA, à partir d'une interprétation d'images satellites réalisée en 2004).

Carte 1

Carte 2

Carte 3

Carte 4

Sources :

  • cartes 1 à 3, site officiel du PNRMA - www.parc-monts-ardeche.fr. Le bois-énergie, bilan et perspectives : un document du PNRMA, de FIBOIS interprofession de la filière bois pour les départements de l'Ardèche et de la Drôme et de Polénergie, association de promotion des énergies renouvelables et de la maîtrise de l'énergie, point “info-énergie” de proximité : www.parc-monts-ardeche.fr/v1/IMG/bois_energie_2004.pdf
  • carte 4 : Pølénergie - Efficacité énergétique et énergies renouvelables en Ardèche : Bilan et perspectives - Cahier n° 2, rendu final, 7 juin 2007 - www.polenergie.net

 

En lien avec l'interprofession de la filière forêt-bois Ardèche-Drôme et l'association Polénergie, le PNRMA justifie l'instauration d'une politique de valorisation du bois-énergie par deux axes qui bénéficient substantiellement au territoire :

  • "Paysage et environnement : le bois énergie utilise des bois qui n'ont pas de débouchés techniques et/ou économiques dans la filière bois classique (premières éclaircies, rémanents…) ; toutes les essences et tous les types de bois peuvent être utilisés ; c'est une énergie renouvelable ; le bois contribue à la lutte contre l'effet de serre et à la gestion rationnelle des milieux.
  • Développement local et emploi : le bois est une ressource bien répartie sur le territoire, il s'agit donc d'une énergie locale décentralisée ; le bois énergie, pour une consommation équivalente, est 2 à 5 fois plus créateur d'activité (donc d'emplois) que les autres sources d'énergie ; de plus, la valorisation des déchets industriels bois (par exemple : déchets de scierie, palettes broyées et sciure) contribue à une meilleure gestion par des débouchés de proximité." (PNRMA, 2004).

 

On peut noter que les  chaufferies situées à proximité des grandes agglomérations urbaines (voir Vénissieux, supra) utilisent plutôt des déchets industriels bois que des plaquettes forestières alors que dans un département rural et  forestier comme l'Ardèche pratiquement 80% du combustible utilisé est  de la plaquette forestière. Par exemple, la chaufferie bois de Saint-Michel-de-Chabrillanoux (commune du PNRMA) est livrée en plaquettes forestières par une entreprise locale qui s'approvisionne en bois dans un rayon de 30 km autour de la commune.

À l'échelle des territoires, le bois-énergie pourrait devenir une véritable ressource territoriale au sens propre du terme (Gumuchian et al., 2004).

Dans le domaine de la production d'électricité, la France, ainsi que ses voisins européens, devra "assurer la production en 2010 d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelable à hauteur de 21% de la consommation intérieure nationale brute (consommation des clients finaux, augmentée des pertes dans les réseaux)" [19]. C'est pourquoi un premier appel d'offres a été lancé pour la réalisation de centrales de production d'électricité à partir de biomasse et de biogaz par le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie dès 2004. Début 2005, 14 projets (216 MW) ont été retenus, dont 5 concernent la filière forêt-bois des Vosges et du Massif Central (carte ci-dessous).

Ainsi, chaque année, 600 000 tonnes de plaquettes forestières et 800 000 tonnes de résidus de bois seront valorisées dès 2007. Ces avancées significatives contribueront au développement des énergies renouvelables en France. Une partie de l'approvisionnement de ces unités sera assuré grâce à des plaquettes forestières de marque "Forêt Énergie ®". Ce produit, normalisé, certifié PEFC et ISO 14 001 [20], a été créé à l'initiative du Groupe Coopération Forestière (GCF), de l'Office National des Forêts (ONF) et de la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR). Ce positionnement fort en matière de production de plaquettes forestières marque clairement les ambitions des forestiers privés et publics qui comptent sur la valorisation de leurs ressources pour encourager la gestion durable des forêts françaises.

Un deuxième appel d'offre a été publié au Journal Officiel de l'Union européenne le 9 décembre 2006, pour un total installé de 300 MW.

Les critères d'éligibilité prévoient notamment l'approbation par le Préfet de Région d'un plan d'approvisionnement censé mobiliser les ressources locales existantes [21]. Indirectement, l'exploitation des ressources locales induit une localisation des centrales au plus près des grands massifs forestiers. Pour ce qui est de la production calorifique, la loi du 13 juillet 2005 de programme et d'orientation sur l'énergie a fixé un objectif d'augmentation de 50% de la contribution des énergies renouvelables à la production de chaleur en France en 2010 [22]. Concrètement, cela signifie que cette contribution doit passer de 9,7 millions de tep en 2005 à 14,5 millions de tep en 2010 [23].

L'UE réfléchit aussi à une politique semblable. Une résolution du Parlement européen propose des recommandations à la Commission sur l'utilisation de sources d'énergie renouvelable à des fins de chauffage et de réfrigération.

La cogénération à partir de biomasse forestière au cœur des massifs forestiers

Source : Direction générale de l'énergie et des matières premières, Direction de la demande et des marchés énergétiques (2005). " Énergies renouvelables : le choix des candidats aux appels d'offres pour des centrales électriques alimentées à partir de biomasse ou de biogaz".

Disponible sur : www.debat-energies.gouv.fr/energie/renou/textes/com-biomasselong.htm

(Consulté le 17/10/2007)

En version originale en .pdf

Il est envisagé, d'ici 2020, d'augmenter la part des énergies renouvelables dans le domaine du chauffage et de la réfrigération dans l'Union à hauteur de 20% du total. Dans le même temps, les entreprises européennes du secteur des énergies renouvelables prévoient une croissance annuelle d'au moins 10% et un volume d'investissement croissant, chiffré en milliards d'euros. L'enjeu est énorme puisqu'on estime à 50% de la consommation d'énergie primaire la demande énergétique totale consacrée au chauffage dans l'UE [24].

La consommation totale d'énergie finale pour le chauffage des ménages est restée pratiquement la même depuis 1973, entre 33 et 35 Mtep par an. Par contre la consommation moyenne par habitant a fortement baissé, compensée par l'augmentation de la population française. Deux éléments ont radicalement évolué depuis les années 1970. D'une part, le nombre de résidences principales qui est passé de 17,3 millions en 1973 à 24,8 millions en 2002. D'autre part le type d'énergie primaire de chauffage a complètement changé, sauf pour le bois qui s'est maintenu : le charbon a quasiment disparu, la part de l'électricité a été multipliée par 9, la part du gaz par 5 et la consommation de fioul a été divisée par 2. Globalement 91,5% des résidences principales en France étaient pourvues d'un chauffage central en 2002 [25]. À court et moyen terme, les efforts de développement porteront surtout sur les chaufferies collectives et les réseaux de chaleur, susceptibles de valoriser des centaines de milliers de tonnes de plaquettes forestières chaque année. Le chauffage individuel n'est pas négligeable, bien que le taux d'équipement des résidences individuelles soit déjà relativement élevé. Depuis 1999, les ventes d'appareils de chauffage au bois ne cessent d'augmenter [26], ainsi que le rendement des appareils vendus. Le surcoût, pour l'utilisateur, de l'équipement par rapport aux énergies classiques (électricité, gaz et fioul) fait l'objet d'une politique de soutien public (crédit d'impôt de 50% depuis le 1er janvier 2006 [27]).

 

La production de plaquettes forestières, un exemple de bois-énergie (diaporama)

Source des photographies : Forêts & Bois de l'Est - www.foretsetboisdelest.com

Commentaires

1 - Éclaircie systématique dans un jeune peuplement de chênes rouges d'Amérique qui consiste à supprimer une ligne de plantation à intervalles réguliers. Après abattage manuel dirigé, la silvatec automotrice (machine spécialisée) broie les produits d'éclaircie directement sur coupe. Région Lorraine, 2005

2 - Déchargement des plaquettes forestières par la silvatec sur une place de dépôt en bordure de forêt. Région Lorraine, 2002

3 - Stockage des plaquettes forestières et leur bâchage contre l'humidité dans l'attente de leur chargement pour livraison. Il s'agit d'une bâche spécifique qui permet à la plaquette forestière de "respirer" et de sécher grâce au phénomène de fermentation fonctionnant comme un séchoir naturel par élévation de la température. Belonchamp, Haute-Saône, avril 2007

4 - Éclaircie systématique dans un jeune peuplement de pins sylvestres. Les jeunes arbres (une quinzaine d'années) sont abattus dans le même sens. Charmes, Vosges, hiver 2006

5 - Vue du cloisonnement (chemin ouvert dans le peuplement) après débardage des produits d'éclaircie. Le bois-énergie apporte une solution commerciale pour des bois qui n'étaient jusqu'à présent pas valorisés et qu'on laissait pourrir sur place. Charmes, Vosges, hiver 2006

6 - Produits d'éclaircie entreposés en bord de route en attente de broyage. Charmes, Vosges, août 2007

7 - Combiné de broyage en action. Les plaquettes forestières sont directement chargées dans le camion qui les transportera jusqu'à la chaufferie à laquelle elles sont destinées. Orléans, Loiret, 2007

 

Il reste que, pour chacun, c'est avant tout le "bon état" des forêts en général qui préoccupe, plutôt que le "bon usage" qui avait été la règle jusque dans les années 1980 (Barthod, 2005) Ainsi, l'évaluation du programme bois-énergie 2000-2006 de l'ADEME souligne un paradoxe qui mérite d'être relevé : "Le potentiel du bois-énergie pour une gestion durable de la forêt, pourtant réel, est loin de faire consensus." (ADEME, 2007) En effet, les 31 bénéficiaires, invités en entretien à citer les mots clefs de l'impact environnemental du bois-énergie, ont mis en avant principalement la lutte contre l'effet de serre, la bonne gestion des déchets et le thème de l'éducation environnementale.

Or, si les forestiers revendiquent la nécessaire valorisation du bois-énergie pour assurer la gestion durable des forêts, c'est qu'elle permet de couvrir certaines opérations sylvicoles très coûteuses dans les premières années de croissance de la forêt (premières éclaircies, accessibilité par exemple). C'est ainsi que les défis liés à la réduction des émissions de GES à l'échelle de la planète pourraient bien conduire les forestiers français à façonner une partie des forêts qu'ils gèrent dans cet objectif. Ce serait peut-être l'apparition d'une nouvelle "fonction carbone" pour l'instant à l'écart du Protocole de Kyoto en 1997. Un objectif pour l'après-Kyoto ?

En page du corpus documentaire : Le carbone : nouveaux marchés, nouveaux échanges dans le monde

  • Les mécanismes de flexibilité du Protocole de Kyoto
  • Le négoce des Permis d'émission de GES transférables (PT)
  • Le système européen d'échange de quotas d'émissions (ETS)
  • Les unités de réduction des émissions (URE/ERU)

Pop-up, en complément : Les nouvelles forêts carbone : le cas des projets domestiques CO2 en France

Attribuer une fonction "carbone" aux forêts françaises est l'un des chevaux de bataille des forestiers français dans les débats du Protocole de Kyoto et du "Grenelle de l'environnement". Cette question est éminemment politique : durant la première période d'engagement du Protocole de Kyoto (2008-2012) la France ne peut prétendre réduire ses émissions de CO2 grâce aux puits de carbone forestier qu'à hauteur de 3,2 MtCO2/an, soit seulement 4,7% du CO2 que les forêts françaises séquestrent annuellement.

De plus, au cours de la première période d'engagement, la création de puits de carbone forestier en France par les forestiers français n'est pas éligible à l'émission d'Unité de réduction d'émission (URE) sur le marché européen du carbone. Devant l'impossibilité de faire reconnaître le rôle véritable que jouent les forêts françaises en termes de captation de carbone sur le marché européen du carbone, un débat est engagé en ce sens entre les représentants forestiers français publics et privés, sous l'égide de l'association France Bois Forêt et de l'État français afin de faire reconnaître, à sa juste valeur, le rôle des forêts françaises dans la captation de carbone.

Lire la suite ....

Si les moyens d'action pour réduire globalement les émissions de GES à l'échelle planétaire sont multiples, la plupart des experts s'entendent sur le potentiel économique lié aux politiques mondiales et nationales de mitigation. Si les États-Unis n'ont pas ratifié le Protocole de Kyoto, il n'en demeure pas moins que leurs investissements en matière de développement de nouvelles technologies, d'offres de produits et de services environnementaux est bien plus développé qu'il ne l'est en France. Est-ce parce que le "green" est à la fois synonyme de vert et de dollars ou d'euros ? En somme le vert serait bon, aussi, pour les affaires, les entreprises et les industriels aux États-Unis ou en Allemagne, par exemple, ne s'y sont pas trompés !

Notes

[1] Clément Dodane est doctorant en géographie sur les questions forestières, sous la direction de Paul Arnould, Université de Lyon, UMR / CNRS 5600 Environnement Ville et Société, ENS de Lyon.

Un reportage vidéo avec Paul Arnould et Clément Dodane : La forêt française : à qui et pourquoi ? L'exemple des "forêts noires" du massif central.

Réalisation : Pascal Grzywacz ; prise de vue : Sébastien Boudin ; moyens techniques SCAM, ENS de Lyon

[2] Action Carbone est une émanation de l'association GoodPlanet présidée par Yann Arthus-Bertrand :www.actioncarbone.org/main_fr.php

[3] - Le Fonds forestier national (loi n°46-2172 du 30 septembre 1946) est un outil financier original et diversifié qui a permis la création de 2,3 millions d'ha de nouvelles forêts depuis 1946 (Ministère de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation, 1996). Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, la France ne couvre pas ses propres besoins en bois résineux, ce qui la rend fortement dépendante des importations de bois du Nord et de bois tropicaux. Les plantations massives de conifères qui commencent à la fin de la Seconde guerre mondiale avaient été déclarées d'intérêt national et devaient marquer le début d'une politique forestière ambitieuse afin de préparer l'avenir économique de la France.

[4] Ce plan décrit les actions à mettre en œuvre dans tous les secteurs de l'économie et de la vie quotidienne, afin de stabiliser les émissions de 2010 à leur niveau de 1990. www.ecologie.gouv.fr/Plan-climat-2004.html

[5] UTCF : Utilisation des terres, leurs changements et la forêt (Land Use, Land Use Change and Forestry / LULUCF en anglais). L'UTCF est à la fois un puits et une source d'émission de CO2, de CH4 et de N2O. Elle englobe la récolte et l'accroissement forestier, la conversion des forêts (défrichement) et des prairies ainsi que les sols dont la composition en carbone est sensible à la nature des activités auxquelles ils sont dédiés (forêt, prairies, terres cultivées).

[6] Source : MEDAD. 30 mai 2007 – Prévisions du secteur de la construction. Disponible sur : www.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=2280  (Consulté le 15/10/2007).

[7] Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie, parue le 30 décembre 1996 au J.O. : www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/UPEHE.htm

[8] Source : SCEES, Enquête annuelle de branche dépouillées par nos soins. Entre 1998 et 2005 (hors années 2000 et 2001), le volume moyen de bois commercialisé en France s'élève à environ 35 millions de m³. Seules les années 2000 et 2001, post tempête de décembre 1999 ont vu croître significativement les volumes de bois commercialisés jusqu'à respectivement 46 et 40 millions de m³.

[9] L'évolution de la production forêts françaises de 1980 à 2005 : en 1980 la production brute annuelle des forêts françaises s'élevait à 73,6 millions de m³ pour 13,8 millions d'ha, soit 5,3 m³/ha/an ; en 2005 la production brute annuelle des forêts françaises est de 103,4 millions de m³ pour 15,5 millions d'ha, soit 6,7 m³/ha/an.

[10] Consommation finale d'énergie : consommation totale d'énergie primaire diminuée de la consommation de la "branche énergie" (centrales électriques, raffineries, consommation internes et pertes). Les énergies primaires servant à produire de l'électricité sont souvent quantifiées à partir de la production électrique (excepté les hydrocarbures) et en utilisant des facteurs de conversion moyens proches de la pratique. À titre d'exemple, pour calculer la chaleur produite dans les réacteurs nucléaires, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prend un rendement égal à 33%. Ainsi, la consommation d'énergie primaire (corrigée du climat) de l'électricité primaire était de 117,6 Mtep en 2006. Dans la consommation énergétique finale par énergie (corrigée du climat), l'électricité représentait 37,0 Mtep en 2006. Voir à ce sujet la formalisation graphique de l'explication précédente, page 43 du document suivant : Observatoire de l'Énergie – Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, Direction générale de l'énergie et des matières premières (2006). Les énergies renouvelables en France 1970-2005. Juin 2006.
Disponible sur : www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/pdf/historique-enr02.pdf  (Consulté le 25/10/2007).

[11] Source : Direction générale de l'énergie et des matières premières – Observatoire de l'énergie. Les consommations d'énergie du secteur résidentiel et tertiaire par usage.
Disponible sur : www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/f1e_stats.htm (Consulté le 17/10/2007).

[12] Énergie primaire : ressources en amont de la chaîne de transformation, ensemble des produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés. Ce sont principalement le pétrole brut, les schistes bitumineux, le gaz naturel, les combustibles minéraux solides, l'électricité primaire (nucléaire, hydraulique, éolien, photovoltaïque), les ÉNergies Renouvelables thermiques (ENRt) (bois-énergie, solaire thermique, géothermie, pompes à chaleur, déchets urbains renouvelables, biogaz, biocarburants) et déchets urbains non renouvelables valorisés sous forme d'énergie. L'énergie primaire est appelée ainsi parce qu'on ne peut pas s'en servir directement et qu'il faut la transformer en électricité ou en chaleur pour répondre à nos besoins.

[13] C'est pourquoi l'ADEME a édité un guide pour la gestion des rémanents forestiers, afin d'inscrire la récolte de bois-énergie dans une exploitation forestière raisonnée. Source : ADEME (2005). La récolte raisonnée des rémanents en forêt. Disponible sur :
www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=4E/.../1383574.pdf (Consulté le 17/10/2007).

[14] Source : Direction générale de l'énergie et des matières premières, Observatoire de l'énergie. La production et la consommation de bois-énergie du secteur domestique.
Disponible sur : www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/tbb/cons_domestique.htm   (Consulté le 17/10/2007), à partir de l'enquête logement de 2001.

[15] Source : Direction générale de l'énergie et des matières premières, Direction de la demande et des marchés énergétiques. La valorisation énergétique du bois en France : le plan bois-énergie. Disponible sur : www.industrie.gouv.fr/energie/renou/boisenergie.htm  (Consulté le 12/11/2007).

[16] Source : ADEME, Délégation régionale des Pays de la Loire. Le bois-énergie : coût et montage de projet. Disponible sur : www.ademe.fr/paysdelaloire/sup/EnR_bois_co%C3%BBts_projet.asp (Consulté le 23/10/2007). Remarque : Les chiffres avancés sont des valeurs moyennes susceptibles de varier en fonction des projets.

[17] Voir par exemple le cas de la maison de retraite de Prayssac (46), sur le site Internet de la délégation régionale Midi-Pyrénées de l'ADEME. Disponible sur : www.ademe.fr/midi-pyrenees/a_2_02.html  (Consulté le 17/10/2007)

[18] Base de données Pégase sur les statistiques économiques de l'énergie :
www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/pegase/pegase/pegase.php

[19] Arrêté du 7 mars 2003 relatif à la programmation pluriannuelle des investissements de production d'électricité. Publié au JO n° 65 du 18 mars 2003. Disponible sur :
www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=INDI0300871A (Consulté le 23/10/2007).

[20] PEFC : Pan European Forest Council est le processus de certification de la gestion durable des forêts européennes. Les bois ou les objets finis qui portent ce label sont certifiés comme provenant de forêts gérées durablement et préservant la biodiversité. La norme internationale ISO 14001 prescrit les exigences relatives à un système de management environnemental
www.pefc-france.org

[21] Source : Direction générale de l'énergie et des matières premières, Direction de la demande et des marchés énergétiques. Les conditions de l'appel d'offres biomasse 2006. Disponible sur :
www.industrie.gouv.fr/energie/renou/biomasse-conditions_appeloffre.pdf  (Consulté le 23/10/2007).

[22] Source : Loi de programme n° 2005-781 du 13 juillet 2005 fixant les orientations de la politique énergétique. Disponible sur : www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=ECOX0400059L   (Consulté le 23/10/2007).

[23] Source : ADEME. L'Agence dresse un bilan très positif du Programme bois-énergie 2000-2006. Disponible sur : www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&m=3&id=39323&ref=16247&p1=B (Consulté le 23/10/2007).

[24] Sources : ROTHE Mechtild (2006). Rapport contenant des recommandations à la Commission sur l'utilisation de sources d'énergie renouvelables à des fins de chauffage et de réfrigération. 1er février 2006. Disponible sur : www.europarl.europa.eu/sidesSearch/.../A=A6-2006-0020&L=FR# (Consulté le 26/10/2007) et Parlement Européen (2006). Résolution du Parlement européen contenant des recommandations à la Commission sur l'utilisation de sources d'énergie renouvelable à des fins de chauffage et de réfrigération (2005/2122(INI)). 14 février 2006. Disponible sur :
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[25] Source : Observatoire de l'énergie – Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Direction g énérale de l'énergie et des matières premières. 20 ans de chauffage dans les résidences principales en France de 1982 à 2002. Octobre 2004. Disponible sur :www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/se_stats14.htm  (Consulté le 25/10/2007).

[26] "La période 2000-2006 correspond à un renouveau pour la filière bois-énergie. En effet, entre 1985 à 1999, les ventes d'appareils de chauffage au bois ont été divisées par deux, pour stagner autour de 235 000 unités/an. Entre 2000 et 2004, le nombre d'appareils vendus a augmenté en moyenne de 5% par an. Avec +23% de ventes d'appareils en 2005 (+ 82 000 appareils), le marché domestique du chauffage au bois connaît enfin le développement attendu. Parallèlement, les ventes de cheminées (foyers ouverts) qui ne sont pas considérées comme des appareils de chauffage, restent constantes depuis dix ans (95 000 unités/an)." Source : ADEME, 2006. Le bois, une énergie d'avenir pour les particuliers. Dossier de presse, mai 2006. Disponible sur : www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=/.../1039.doc (Consulté le 25/10/2007).

[27] Source : Direction générale de l'énergie et des matières premières, Direction de la demande et des marchés énergétiques. Le crédit d'impôt dédié au développement durable et aux économies d'énergie. Disponible sur : www.industrie.gouv.fr/energie/developp/econo/textes/credit-impot-2005.htm  (Consulté le 09/10/2007).

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Clément Dodane, doctorant en géographie sur les questions forestières,

sous la direction de Paul Arnould, Université de Lyon, UMR / CNRS 5600

Environnement Ville et Société, ENS de Lyon,

pour Géoconfluences le 26 novembre 2007,

conception et réalisation de l'édition web : Sylviane Tabarly, ENS de Lyon / DGESCO



Mise à jour :   26-11-2007

 

 

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Pour citer cet article :  

Clément Dodane, sous la direction de : et Paul Arnould, « Bois, forêts et carbone en France : enjeux et perspectives climatiques et énergétiques », Géoconfluences, novembre 2007.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/transv/DevDur/DevdurScient6.htm