Fragmentation urbaine
La notion de fragmentation, apparue dans le champ des recherches urbaines au début des années 1980, reste très débattue en géographie. Elle peut se définir brièvement comme « une coupure [partielle ou absolue] entre des parties de la ville, sur les plans social, économique et politique. » (Gervais-Lambony, 2001, cité dans Dupont et Houssay-Holzschuch). Dans une ville fragmentée, les différentes parties coexistent sur le mode du repli sur soi. Ce repli peut être d’ordre gestionnaire : notamment au travers de la privatisation et de l’autonomisation de certains services urbains élémentaires (eau, électricité, sécurité,…). Il est aussi d’ordre spatial, observable dans les formes variées de fermetures et/ou de maîtrise de la distance dans la ville (murs, grilles, résidences fermées, zones-tampons). Enfin, il peut se situer sur le plan des représentations collectives : dans l’abandon d’une vision commune de la ville comme espace d’intégration, de rencontre, et de convivialité (Navez-Bouchanine, 2001).
→ Voir aussi : « Inégalités urbaines »
Jean-Baptiste Lanne
doctorant à l'Université Bordeaux Montaigne, UMR 5115 LAM.
Dernière mise à jour : octobre 2016
Sources
- Gervais-Lambony, Philippe, 2001. « La ségrégation dans la grande ville, un essai de définition », in Gervais-Lambony Marie-Anne, Les très grandes villes dans le monde, Paris, Atlande, p. 33-38.
- Houssay-Holzschuch Myriam et Dupont V, 2003. Fragmentation et accès à la ville : une étude comparative entre Le Cap et Delhi, in Gervais-Lambony Philippe, Landy Frédéric et Olfield Sophie, Espaces arc-en-ciel : identités et territoires en Afrique du Sud et en Inde. Paris, Karthala.
Pour compléter
- Au Vietnam : Yves Duchère, « L'État-parti et la ville. Le moment post-moderne de l'urbanisation vietnamienne », Géoconfluences, janvier 2023.
- Au Vietnam : Khac Minh TRAN, « La métropolisation de la région de Hô Chi Minh Ville : industrialisation globalisée, urbanisme de projet et concurrence intra-régionale », Géoconfluences, octobre 2021.
- En Colombie : Camille Reiss, « Téléphérique ou taxis collectifs ? Vers un désenclavement des quartiers informels de Medellín (Colombie) », Géoconfluences, mai 2021.
- En Chine : Georgina André, « Wuhan, d'un centre industriel secondaire à une "Chicago de l'Est" », Géoconfluences, novembre 2020.
- Au Kenya : Lanne, Jean-Baptiste, « Portrait d’une ville par ceux qui la veillent. Les citadinités des gardiens de sécurité dans la grande métropole africaine (Nairobi, Kenya) », Géoconfluences, 2016.
- En Californie : Renaud Le Goix, « Du manteau d’Arlequin au Rubik’s cube : analyser les multiples dimensions de trente années d’évolutions socio-économiques des quartiers en Californie du Sud », Géoconfluences, 2016.
- En Argentine : Célia Quenard et Julie Le Gall, « Microfinance et recomposition des espaces urbains. Une étude de cas à Buenos Aires », Géoconfluences, 2015.