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Gradient

Publié le 21/02/2024
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On appelle gradient « la variation d'intensité d'un phénomène par unité de distance entre un point et un centre (ou un axe) donné » (Pumain et Saint-Julien, 1997, p. 85). Le terme vient notamment des sciences physiques, où il désigne par exemple la décroissance graduelle d'un champ magnétique entre les polarités positives et négatives. Le gradient est le contraire des seuils.

Dans une approche quantitative, en analyse spatiale, On peut ainsi modéliser les gradients de densité qui se constituent autour d'un centre-ville, les gradients d'équipements, de commerces etc. (ibid.). Le gradient, « type de structure spatiale liée à la distance à un point d'origine », est la « manifestation d'une progression, d'un même processus affectant l'espace étudié ; on ne peut [alors] pas distinguer de sous-espaces, l'espace étant plutôt un continuum » (Charre, 1995). Le seuil, à l’inverse, marque dans l'espace une rupture, une limite. Il permet de mettre en évidence une structure spatiale caractérisée par la juxtaposition de sous-espaces assez homogènes, séparés par des discontinuités (ibid., p. 38-39).

Dans une démarche plus empirique, l’identification d’un gradient peut résulter de l’observation paysagère, de la photo-interprétation, ou encore de l’analyse de faits culturels. Ainsi le « gradient d'européanité » de Jacques Lévy (2018), décrit-il la perte progressive d'identité européenne des territoires en direction de l'est du continent ; on peut citer aussi encore le gradient urbain-rural, qui décrit la transition morphologique progressive, de la concentration bâtie des villes vers l’occupation extensive de l’espace en milieu rural.

D’autres types de gradient sont couramment employés en géographie et dans les disciplines connexes. L’Insee définit depuis 2021 un gradient de ruralité pour appréhender l’importance plus ou moins grande du caractère rural d’un espace (Genevois, 2021). En climatologie, on emploie couramment les termes de gradient thermique (la baisse moyenne des températures de 0,5°C tous les 100 m de dénivelé) ou de gradient pluviométrique.

Le texte d’origine est de Cécile Buxeda, mars 2008. Dernières modifications (SD) janvier 2017, (JBB, SB et CB) décembre 2023.


Références citées
  • Brunet Roger (1992), « Seuil » in Brunet Roger (dir.) 1992, Les Mots de la géographie, p. 453.
  • Charre J. (1995), Statistique et territoireGIP Reclus.
  • Genevois Sylvain (2021). « L’Insee propose un nouveau gradient de ruralité ». Cartographie(s) numérique(s).
  • Lévy Jacques (2018), « Europe : une géographicité », Noesis, 30-31 | 2018, 129–149.
  • Pumain Denise et Saint-Julien Thérèse (1997), L'analyse spatiale, tome 1 : localisations dans l'espace, Armand Colin.
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