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Économie de la santé

Publié le 15/02/2013
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L'économie de la santé est l'application aux domaines médical et socio-sanitaire des concepts et des méthodes de l'économie. Elle évalue le coût de la santé et de son incidence sur l'économie générale, sur le budget de la nation et des ménages, sur la gestion des entreprises et sur la politique sociale. Elle analyse l'offre et la demande de soins, le marché des biens et des services médicaux, le fonctionnement et le financement du système de santé. Les économistes s'accordent pour faire de l'article de K. J. Arrow, "Incertitude et Économie du bien-être en santé" (Uncertainty and the Welfare Economics of Medical Care), paru en 1963 dans l'American Economic Review, l'acte fondateur de l'économie de la santé.
Au cours des quarante dernières années, l’économie de la santé a connu un développement considérable fondé, entre autre, sur une plus grande disponibilité des données et, peut-être surtout, sur la croissance soutenue des dépenses de santé. Le vieillissement de la population, le progrès technique dans les traitements thérapeutiques, l’accroissement des dépenses de santé et leur mécanisme de financement questionnent aujourd'hui les économistes, qui cherchent à résoudre la confrontation entre des ressources contraintes et des besoins illimités.
L'économie de la santé s’est développée autour de deux composantes majeures, distinctes mais complémentaires : l’analyse du comportement des acteurs (behavorial science) et la recherche d’instruments d’analyse et d’action adaptés aux caractéristiques économiques du bien santé. Plus récemment on a assisté à l'adoption progressive, voire à la généralisation, de la rationalité économique dans le monde médical. Si, en 1963, Arrow soulignait que "la croyance selon laquelle l’éthique de la médecine requiert un traitement indépendant de la disposition à payer du patient est fortement ancrée", autrement dit que "la santé n’a pas de prix", il rappelait également qu’ "un temps viendra où l’éthique médicale devra être considérée à la lumière sévère de l’économie". Aussi les arbitrages se font ou se feront autour des questions et des enjeux suivants : Quelle est l’efficacité de la dépense en matière de santé ? Comment évaluer la performance des systèmes de santé et comment les orienter, les piloter ? Dans les États-Providence, comment juger de l’efficacité de la dépense publique de santé au regard notamment des arbitrages macroéconomiques, de l’état sanitaire de la population, des préoccupations de redistribution et de justice sociale ?
En France, les dépenses de santé, que l’on appelle plus précisément "dépenses courantes de santé", représentent environ 11% du PIB, soit 215 milliards d’euros (2008). Elles prennent en compte les soins aux personnes âgées en établissement, les indemnités journalières (arrêt de travail), les subventions au système de soins, la prévention organisée (vaccination, médecine du travail, dépistage organisé, éducation à la santé, sécurité sanitaire de l’alimentation), les dépenses de recherche médicale et pharmaceutique, la formation des personnels médicaux, le coût de gestion de la santé et la consommation de soins (soins hospitaliers, soins ambulatoires, transports sanitaires) et de biens médicaux (médicaments et autres biens médicaux tels l’optique et les prothèses).

Pour compléter, pour prolonger :
- Economie de la santé : avancées théoriques et opérationnelles, S. Chambaretaud et L. Hartmann Observatoire français des conjonctures économiques, Centre de recherche en économie de Sciences Po, n° 91, juillet 2004.

Mise à jour : juin 2012

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