Greenwashing, verdissement, écologie de façade
Le terme greenwashing (de l’anglais green, vert et to wash, laver) désigne une méthode de communication utilisée par une organisation (entreprise, administration publique nationale ou territoriale, etc.) dans le but de se donner une image socialement et environnementalement responsable assez éloignée de la réalité. En français, les termes verdissement, écoblanchiment, blanchiment écologique ou encore écologie de façade sont de stricts équivalents. C’est pourtant le terme anglo-américain qui s’est peu à peu imposé dans la littérature scientifique francophone, mais aussi dans le discours des ONG-E. Il est apparu au début des années 1990, et s’est largement diffusé aujourd'hui avec l'accroissement du phénomène lui-même. La couleur verte renvoie à la nature et à l’écologie bien sûr, mais aussi à la couleur verte utilisée par les marques et les entreprises sur leurs emballages, leurs logos ou leurs sites internet, afin de verdir à peu de frais leur image.
Le terme greenwashing est souvent utilisé par des associations environnementalistes pour stigmatiser les entreprises qui tentent d'afficher des préoccupations environnementales qu'elles sont loin d'avoir dans leurs pratiques. C’est ainsi que les expressions « voiture verte », « véhicule propre » ou « véhicule zéro-émissions » mises en avant par l'industrie automobile sont dénoncées comme du greenwashing, dans la mesure où la construction automobile, à moteur thermique ou non, reste un secteur puissamment émetteur de GES et ayant d’importants effets environnementaux et sociaux, tout au long de la chaîne de production.
Dans certains cas, c’est tout le discours de l’entreprise qui bascule vers un régime de vérité alternatif : ainsi, les sites internet des entreprises classées parmi les plus climatocides, comme Total, regorgent d’arguments environnementaux.
En France, l'ADEME et l'ARPP (Autorité de Régulation des Professionnels de la Publicité, ancien BVP) travaillent conjointement depuis le milieu des années 2010 pour limiter l'utilisation abusive des arguments « verts » dans les publicités. La loi Climat et résilience de 2021 a renforcé cette lutte en obligeant les entreprises à fournir des arguments chiffrés et étayés afin de justifier toute neutralité carbone de tel ou tel produit.
(MCD) février 2016, dernières modifications (JBB) décembre 2023.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Un projet de « mine responsable » : Fabrice Clerfeuille, « Le conflit autour du projet minier « Montagne d’or » en Guyane au prisme de la géopolitique locale », Géoconfluences, mars 2022.
- Un exemple à travers les grands groupes agroindustriels soutenant des politiques environnementales en Amérique latine : Pierre Gautreau, Lorenzo Langbehn, Marie Gisclard, Gabrielle Marquis-Dupont, « Réguler les fronts agricoles sud-américains ? Expériences et négociations environnementales en Argentine, Uruguay et Brésil », Géoconfluences, janvier 2022.
Liens externes
- le site Greenwashing, édité par un réseau francophone de sites sur les énergies et l'écologie. http://www.greenwashing.fr/definition.html
- Le guide anti-greenwashing, outil en ligne proposé par l'ADEME.