Carbone (marché, taxe, empreinte, bilan ...)
Le carbone est à tous les carrefours, politiques et médiatiques, des problématiques environnementales. Ce qui correspond bien entendu aux dynamiques enclenchées par le protocole de Kyoto, mais aussi (et surtout parfois), d'une manière souvent plus implicite, à la quête d'indépendance énergétique et au souci d'économiser des ressources épuisables et importées. Les mesures et les dispositifs adoptés à court ou à plus long terme sont appelés à avoir des impacts sur les choix individuels et/ou collectifs en termes d'aménagement du territoire, de modes de production et de consommation des États, des entreprises, des collectivités, des particuliers : localisation des ressources, modes de transport et mobilités, etc. Il faut également y voir l'expérimentation de nouvelles méthodes de gouvernance géo-économique et géo-politique locales, régionales et mondiales.
Le protocole de Kyoto (1997) avait prévu l'organisation d’un marché international de permis d’émission des Gaz à effet de serre (GES) sur le principe du "cap and trade" (plafonnement et échange). Parmi les GES, le CO2 est apparu comme la cible prioritaire des politiques de maîtrise climatique à l'échelle mondiale et régionale, ce qui s'explique largement par son importance relative parmi les GES et par les études du GIEC établissant des corrélations entre concentration atmosphérique du CO2 et variation des températures sur Terre.
Des systèmes d'échange d'émissions de GES ont pu être organisés. L'Union européenne (UE), par exemple, fait figure de pionnière avec son Système communautaire d’échange d’émissions de GES (SCEQE ; en anglais EU ETS). D'autres marchés, régulés ou volontaires, dans le cadre de Kyoto ou hors Kyoto, ont vu le jour en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande, en Norvège, aux États-Unis.
Parallèlement à ces marchés, des dispositifs d'incitation / sanction sont apparus, sous diverses formes comme les taxes carbone sur les carburants, les réductions d’impôts au titre des véhicules peu émetteurs de CO2 ou les subventions en faveur des énergies renouvelables.
En 2008, la France a également émis l'idée d'une "taxe carbone aux frontières" de l'UE qui suscite la réticence de nombreux pays membres, par les soupçons de protectionnisme déguisé qui l'entourent et par les risques de mesures de rétorsion à l'encontre des exportations de l'Union.
Dans ce contexte, chacun, agent ou acteur, particulier ou entreprise, collectivité, etc., est incité à évaluer, à calculer l'empreinte (ou bilan) carbone de ses activités, de ses consommations, en tenant compte du cycle de vie des produits : globalité des filières de production et de leurs intrants, en prenant en compte leurs externalités, le coût des recyclages et traitements de leurs déchets, etc.
- en corpus documentaire,
> "Puits de carbone" dans le Mato Grosso amazonien : un projet innovant de sa réalisation à sa diffusion (Hervé Théry)
> Marché, empreinte, bilan, taxe et compensation carbone : faites les comptes ...
> la genèse de ces marchés carbone (mise à jour en 2007) : Le carbone, nouveaux marchés, nouveaux échanges dans le monde
- faire une recherche documentaire sur mécanismes carbone à travers les ressources du site jumeau SES ENS : http://ses.ens-lsh.fr
Mise à jour : mars 2011