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Niveau de la mer, élévation du niveau de la mer

Publié le 25/11/2022
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Le niveau de la mer est le niveau de référence à partir duquel sont calculées toutes les altitudes, aussi bien terrestres que sous-marines. Il correspond à la médiane entre deux niveaux (marée basse moyenne et marée haute moyenne). Il est établi depuis le XIXe siècle par des marégraphes. En France, c’est celui de Marseille qui définit cette altitude conventionnelle et ce, depuis un premier ensemble de mesures réalisées entre 1885 et 1897. De nombreux autres pays disposant d’un littoral ont établi des relevés similaires. Cependant, du fait du poids des masses océaniques, du fait aussi des dynamiques entre les différentes masses d’eau, ces mesures aboutissent à des résultats divergents selon les espaces maritimes : la mer Méditerranée est ainsi plus basse de quelques centimètres que l’océan Atlantique.

À l’échelle mondiale, l’altitude zéro est alors simplement définie comme l’altitude qu’aurait l’océan mondial s’il était immobile. Cette surface horizontale théorique est obtenue par des calculs physiques, mais elle a été affinée depuis le début des années 1990 par des analyses altimétriques satellitaires.

C’est à partir de ces données satellitaires et de l’existence de mesures nationales parfois anciennes que l’on dispose de données sur le temps long qui permettent aujourd’hui d’évaluer très précisément l’élévation du niveau de la mer depuis le début du XXe siècle.

L’élévation du niveau de la mer a été analysée par le GIEC dès ses premiers rapports. En 1995, le groupe d’experts notait que le niveau moyen de la mer se serait élevé au rythme moyen de 1 à 2 mm par an depuis le début du XXe siècle, soit 15 cm sur le siècle. Depuis lors, le rythme s’est accéléré (entre 3,2 et 4,2 mm/an sur la période 2006-2018).

Cette montée du niveau de la mer, liée au réchauffement climatique, est causée par un double phénomène : une augmentation du volume des océans due à leur dilatation thermique ; l'augmentation de la masse d'eau par l'apport consécutif à la fonte des glaces, notamment en Antarctique et au Groenland. Les modèles prédictifs du GIEC témoignent d’un certain nombre d’incertitudes sur la situation future, mais tous font preuve de pessimisme. Les scénarios les plus probables tablent sur le fait que d’ici 2100, ce niveau augmentera de 26 à 82 cm.

Cette élévation est donc un phénomène géographique majeur. Ses conséquences sont multiples. La plus médiatique est sans doute la disparition de petits territoires insulaires et son corollaire : le développement de « migrations environnementales ». Si certaines petites îles ont déjà été immergées (huit des Îles Salomon entre 2016 et 2022), d’autres sont menacées, aux Maldives comme au Vanuatu ou au Tonga. Plus globalement, la littoralisation des activités et de la population accroît la vulnérabilité d’espaces densément peuplés et urbanisés : en France, l’ADEME calculait en 2018 que 48 hectares de la ville de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) pourraient être inondées dès 2050. Des mégapoles comme Bangkok ou Jakarta sont ainsi menacées. Les zones deltaïques sont particulièrement vulnérables : au Bangladesh 200 millions de personnes sont menacées par une augmentation du niveau des eaux (marines mais aussi fluviales), phénomène accru par la subsidence concomitante des sols.

La modification du trait de côte, l’érosion accélérée des plages et la destruction des écosystèmes côtiers, la salinisation de terres littorales, sont d’autres conséquences déjà visibles à l’heure actuelle.

(ST), modifié par (MCD) septembre 2014, dernière mise à jour (SB et CB) octobre 2022.


Pour compléter avec Géoconfluences
Liens externes

Sur l'élévation du niveau de la mer, à l'échelle globale :

À l'échelle française :

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