Photographie aérienne et image satellite
Une photographie aérienne désigne une photographie prise depuis les airs. Les premières photographies aériennes, permettant pour la première fois des vues plus large que les paysages observés depuis un point culminant, ont été réalisées au XIXe siècle grâce à deux inventions, la montgolfière et l’appareil photographique. La photographie aérienne devient rapidement un auxiliaire précieux de la cartographie, qu’elle peut même remplacer dans certains cas. Le procédé se perfectionne au XXe siècle.
L'Institut géographique national (IGN) la définit comme une photographie prise à l'aide d'une chambre métrique installée à bord d'un avion en vue d'utilisations scientifiques. On la dit « verticale » si l'axe de l'appareil de prise de vue fait avec la verticale un angle inférieur à 5 grades environ. Au-delà de cet angle, il s’agit d’une vue aérienne oblique.
En France, après la Seconde Guerre mondiale, des campagnes photographiques sont réalisées à intervalles réguliers de façon à couvrir la plus grande partie possible du territoire métropolitain et colonial. L’amélioration progressive de la résolution des photographies prises par satellite a fini par supplanter les photographies prises par avion. On parle d’une image satellite lorsque la photographie a fait l’objet d’une retouche, ce qui est souvent le cas : accentuation des couleurs ou montages pour supprimer les passages nuageux en superposant plusieurs photographies successives. Le pluriel, des images satellite, rappelle que satellite n’est pas ici un adjectif mais un raccourci pour dire « image prise par satellite ».
L’accès du grand public à l’imagerie aérienne s'est considérablement amélioré avec la mise à disposition sur internet d'outils tels que les portails géographiques (en France, les sites de l’IGN Géoportail et Remonter le temps, notamment) ou, dans le secteur privé et à l’échelle mondiale, ceux fournis par la Gafam californienne Alphabet : Google Earth et Google Maps. La démocratisation des drones permet aussi à un nombre croissant de personnes de réaliser elles-mêmes des photographies aériennes obliques, offrant un compromis entre la photographie aérienne verticale et la photographie de paysage.
La photo-interprétation est l’un des grands outils de la géographie. Un site comme Géoimage, du CNES (Centre National d’Études Spatiales), met à la disposition des enseignants et des étudiants des fiches commentant des images satellite en rapport avec les programmes scolaires ou les programmes de concours.
Première version (ST), 2006, dernière modification (CB, SB et JBB), mai 2022.
Pour compléter
- https://remonterletemps.ign.fr/ Le mode d’emploi de « Remonter le temps » dans Géoconfluences : https://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/ign-remonter-le-temps
- Le rôle de l’imagerie par Drone pour documenter un urbicide : Matthieu Gosse, « Paysage d’urbicide, la destruction de la vieille ville de Diyarbakir (Sud-Est de la Turquie) », image à la une de Géoconfluences, janvier 2018.
- Des exemples d’utilisation de photographies aériennes diachroniques : Anne-Sophie Clémençon, 2015, « La ville ordinaire : le laboratoire lyonnais de la rive gauche du Rhône », Image à la une de Géoconfluences, novembre 2015.