Lettre d'information n° 109 - juillet 2015
Chères lectrices, chers lecteurs,
Après le dossier sur le monde indien, publié en mars, nous vous invitons à ouvrir un nouveau dossier régional sur les États-Unis : espaces de la puissance, espaces en crises. Plus de sept ans après le début de la crise financière de 2007-2008, où en sont les États-Unis ? Entre la "Gigafactory" de batteries électriques de Tesla en construction dans le Nevada, et le meurtre raciste de masse de Charleston en Caroline du Sud (juin 2015), les territoires de la puissance états-unienne sont travaillés par des processus de croissance, de déconstruction et de recomposition, à toutes les échelles, depuis le territoire étatique jusqu'aux quartiers des villes.
Pour commencer, Violaine Jolivet, professeur à l'Université de Montréal, invite à s'immerger dans le paysage sonore de Miami grâce à la Carte à la une : Miami, ville sonore.
Miami ville sonore est une carte interactive réalisée à partir de la récolte d'une trentaine d'échantillons sonores dans la ville de Miami. La carte a été produite pour démontrer l’importance des sons comme composante de notre rapport aux espaces vécus, visités, traversés et permet à l’utilisateur de parcourir à son gré la ville ou de suivre des parcours thématiques commentés qui donnent des indications sur les échantillons sonores et les ambiances écoutées. |
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- Cynthia Ghorra-Gobin, « Le "triomphe" de la ville ou de la métropole ? Mise en perspective de deux débats dans le champ des études urbaines aux États-Unis ».
L'auteur visite le champ des études urbaines aux États-Unis et fait le constat de la diversité de positionnement théorique et idéologique des chercheurs par rapport à la question de la ville et de la métropole. Le débat aux États-Unis est bien spécifique par rapport au débat en France.
- David Giband, « La fin des ghettos noirs ? Politiques de peuplement et recompositions socio-ethniques des métropoles américaines ».
Le début de XXIème siècle est marqué par la mise à mal des quartiers de relégation, au premier rang desquels figurent les ghettos afro-américains. L'auteur décrit les figures-types du ghetto noir américain puis il explique les mécanismes à l'oeuvre dans le déclin des grands ghettos noirs depuis les années 1960, entre pratiques de déségrégation et « rétrécissement urbain ». Enfin, la question de la disparition annoncée du ghetto interroge le maintien de la ségrégation dans des villes américaines ayant renoué avec la croissance.
- Frédéric Leriche, « Les paradoxes de la puissance californienne ».
La Californie est un État marqué par l’exceptionnalité au sein de l'Union. État devenu majeur aux États-Unis, la Californie est une puissance montante dans le concert international des grandes puissances économiques. En même temps, cet État si spécifique, certes puissant et encore unifié et cohérent, est confronté à des inégalités territoriales qui constituent d’excellents révélateurs des paradoxes de la puissance californienne.
- Christian Montès, « Les petites capitales des États-Unis, quel pouvoir ? ».
Avec l'étude des petites capitales d’État et de leurs liens avec le pouvoir, on s’interroge sur le poids du politique par rapport à celui de l’économique ainsi que sur des dynamiques de puissance qui dépassent l’événementiel. Ici, plus que de la déconstruction et de la recomposition des territoires de la puissance américaine, il est question de permanence ou d’inertie spatiale.
- Florence Nussbaum, « Quartiers fantômes et propriétaires invisibles. Les propriétés abandonnées, symptômes de la crise des villes américaines ».
L'article étudie les effets de la crise immobilière de 2008 sur les métropoles américaines à travers le prisme des propriétés vacantes. À l’échelle des États-Unis, les phénomènes d’abandon se sont diffusés, des villes de la Rust Belt à celles de la Sun Belt. À l’échelle métropolitaine, le délaissement urbain s’est renforcé dans certains quartiers péricentraux et s’est étendu aux suburbs les plus fragiles du point de vue socio-économique. L'ampleur du phénomène pose la question des modes de gouvernance capables d'endiguer l'abandon de ces espaces.
- Charlotte Recoquillon, « Ce que "Ferguson" révèle du racisme systémique aux États-Unis ».
À partir des réactions suscitées par la mort du jeune Michael Brown à Ferguson (Missouri) en août 2014, c'est sur les mécanismes du racisme institutionnel américain et les enjeux politiques et sociaux soulevés que se penche l'article. En effet, loin d’être un fait divers, ce drame est avant tout révélateur de processus de fond à l’œuvre à Ferguson et dans l'ensemble des États-Unis.
- Charlotte Ruggeri, « Repenser la politique ferroviaire aux États-Unis : des projets à plus ou moins grande vitesse ».
Depuis 2008 et l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, la politique ferroviaire fédérale connaît un tournant important. L'accent est mis sur deux exemples différenciés : le projet d’amélioration de la ligne Acela Express entre Boston, New York et Washington D.C., consistant en un passage vers la grande vitesse ferroviaire et le projet de ligne à grande vitesse ferroviaire en Californie, considéré comme le seul projet de grande vitesse ferroviaire du pays.
- Raphaël Schirmer, « Le vignoble californien, vignoble de la mondialisation ».
La puisssance du vignoble californien repose non seulement sur une capacité à produire des vins de qualité et à émerger sur le marché viticole mondial en un temps record, mais aussi à devenir un centre d'innovations désormais diffusées dans le reste du monde.
L'article de géographie appliquée permet de réaliser des
visites virtuelles de quelques lieux de la puissance américaine.
Et toujours la veille d’actualités quotidienne en rapport avec la géographie.
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C'est le moment de vous souhaiter un très bel été et de vous donner rendez-vous à la rentrée de septembre 2015.
Cordialement à tous,
Marie-Christine Doceul et Julie Le Gall
pour l'équipe enseignante en géographie de l'ENS de Lyon,
le 7 juillet 2015