Les bains-douches municipaux parisiens sont gratuits depuis 2000, et sont utilisés par une population diverse composée de sans-abri, de réfugiés, ou encore d'étudiants ou de personnes âgées ne possédant pas de salle de bains à domicile. Le sujet, étudié principalement par les sociologues, offre un exemple de marginalité ou de pratiques marginales dans les centres urbains. Il intéresse les géographes par ce qu'il révèle des pratiques quotidiennes et des modes d'habiter d'une partie de la population parisienne.
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L'Institut national d'études démographiques (Ined) a publié en avril 2017 une note intilulée « Se laver hors de chez soi. Une enquête sur les bains-douches municipaux parisiens » et signée par Claire Lévy-Vroelant (Université de Paris 8 Saint-Denis et CRH-LAVUE), en collaboration avec Sophie Fesdjian (CRH-LAVUE) et Lucie Bony (CNRS, PASSAGES).
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Cette note renvoie à un article de Claire Lévy-Vroelant, « Se mouiller au propre comme au figuré. De l’observation à l’ethnographie dans les bains-douches parisiens », Espaces et sociétés, 2016/1 (n° 164-165), p. 127-142. Une observation fine des circulations et des pratiques des « appropriations différenciées » d' « espaces traversants » révèle, souvent avec humour, ce que Michel Lussault appellerait une « lutte des places » à l'intérieur des établissements de bains-douches municipaux.
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Le blog-ouvroir artistique Le Zinc propose une série de photographies de Paul Szarkan sur le même sujet. Extrait de la présentation : « Aux travailleurs pauvres, étudiants, ou précaires – qu’ils disposent ou non d’un logement –, les bains douches offrent la possibilité de se livrer au rituel de l’hygiène, et de « donner le change », de se fondre dans la masse urbaine. Ces lieux à la fois marginaux et publics, dans lesquels on entre pour s’adonner à cette sorte de rite de purification, rappellent en certains points ce que Michel Foucault a appelé « hétérotopie ». Ils fonctionnent comme des contre-espaces : un système d’ouverture/fermeture les isole de l’espace environnant, à la fois spatialement et socialement. »
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En 2013, le blog Une année en France hébergé par Le Monde publiait un billet intitulé « Avec la crise, les bains-douches ont retrouvé une utilité sociale », signé par Catherine Rollot.
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Le Monde a également publié un portfolio en 2005 pour dresser un premier bilan de cinq ans de gratuité : « Succès inquiétant des bains-douches municipaux ».
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C'est l'occasion de relire Georges Vigarello, Le Propre et le sale. L'hygiène du corps depuis le Moyen Âge. Le seuil, 1985, 290 p. Compte-rendu de Yannick Ripa dans Histoire de l'éducation.
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Bains-Douches à Mons. Photographie de Jean-Pol Grandmont, 2007, sous licence CC Paternité.
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