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Un an après le 13 novembre, comprendre la radicalisation avec le CNRS

Publié le 12/11/2016

Un article paru le 8 novembre 2016 sur le site du CNRS commence par ces lignes : 

« De nombreux projets soutenus dans le cadre de l’appel du CNRS [L'appel Attentats-Recherche paru le 18 novembre 2015] portent sur le phénomène de radicalisation. Sur ce sujet complexe et objet de multiples recherches depuis des années, le CNRS a organisé en septembre une première école thématique internationale, rassemblant chercheurs en sciences humaines et sociales, professionnels de la santé et de l’éducation, et experts du monde politique et judiciaire. Entretien avec l’historien Jacques Sémelin et la politiste Sylvie Ollitrault, coorganisateurs de l’événement. »

https://lejournal.cnrs.fr/nos-blogs/face-au-terrorisme-la-recherche-en-action/comprendre-la-radicalisation

Voici un extrait de cet entretien, qui montre plus que jamais le rôle des sciences sociales dans la compréhension des phénomènes de radicalisation :

« Comme l’a par exemple confirmé la sociologue Amélie Blom, en étudiant le parcours d’un djihadiste pakistanais « repenti », la radicalisation est un phénomène processuel, au sens où elle consiste en une succession d’événements, qui n’a toutefois rien de mécanique. Une personne ne « tombe » pas dans le terrorisme : elle y arrive par une série de petits choix successifs, qui peuvent rendre difficile le retour en arrière. Entre autres étapes, je citerais une première phase de séduction « idéologique », à l’occasion d’une rencontre qui peut advenir parmi ses amis, son milieu familial ou professionnel, sur Internet… À un moment transitoire de sa vie (période de départ du foyer familial, chômage…), l’individu va être « capté » par un discours idéologique. Puis il va intégrer un nouveau groupe, dont il va adopter les codes : du point de vue de son entourage, il s’isole, il est « en rupture » alors qu’en réalité il a simplement d’autres fréquentations. Bien sûr, ce changement de comportement ne signifie pas qu’il va devenir terroriste : à tout moment, il peut dévier de sa trajectoire et se désengager… »

Il faut conclure cette brève en rappelant au lecteur le remarquable travail d'éclairage accompli par Marie-Christine Doceul, précédente responsable du site, et Laurent Carroué, Inspecteur Général de l'Éducation nationale, au lendemain du 13 novembre 2015, et intitulé « Pour contribuer à la réflexion après les attentats du 13 novembre 2015 ».