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L’éducation est de plus en plus la cible des conflits, d’après l’UNESCO

Publié le 12/09/2024
Dans la construction ou la reconstruction d’un État, l’éducation est primordiale, puisqu’il s’agit de former les futurs citoyens et de faire advenir, sur le très long terme, un projet de société. Il en va de même dans la destruction d’un État, d’une population ou d’une société : la destruction de l’École, c’est-à-dire du système éducatif, et des écoles, est un moyen de prendre le contrôle de l’avenir, au détriment des populations qui la subissent.

Le 9 septembre 2024, l’UNESCO a alerté, dans un communiqué de presse, sur l’augmentation des attaques contre l’éducation dans le monde. L’agence de l’ONU dénonce une hausse des attaques armées contre les lieux d’éducation et la communauté éducative, élèves compris, la fermeture de l’accès des filles à l’éducation dans certains pays, et plus généralement les conséquences du dérèglement climatique sur l’accès à l’éducation.

L’UNESCO cite les conflits armés en cours en Birmanie, au Proche-Orient et en particulier à Gaza, en République démocratique du Congo, au Soudan, en Ukraine et au Yémen. Une étude recense 6 000 cas d’attaques contre les élèves et les communautés éducatives en général en 2022-2023.

Au Nigéria, les enlèvements perpétrés par l’organisation islamiste terroriste Boko Haram touchent fréquemment les enfants d’âge scolaire. En Afghanistan, le régime fondamentaliste des Talibans a interdit l’accès des filles à l’éducation secondaire et supérieure, en violation de la Convention internationale de droits de l’enfant (UNICEF, 2024).

En Palestine, les journalistes parlent d’un « scolasticide » (Mounier-Kuhn, 2024) ou d’un « éducide » (Lenoir, 2024). Outre les 15 000 enfants tués dans les représailles israéliennes à la prise d’otage meurtrière du Hamas depuis octobre 2023, des dizaines de milliers d’enfants vivant à Gaza ne peuvent pas reprendre le chemin de l’école (Mounier-Kuhn, 2024). De nombreuses écoles ont disparu sous les bombes : 85 % des établissements « nécessitent une reconstruction totale ou importante ». Les établissements d’enseignement supérieur ne sont pas épargnés : l’université d’Al Israa et son musée archéologique ont ainsi été dynamités le 17 janvier 2024 (ibid.).

Jean-Benoît Bouron


Sources