[Poisson d'avril] Un décret modifie les numéros de départements et les codes postaux

Le but est de réintégrer les départements d'outre-mer et d'Île-de-France, la Corse et la métropole de Lyon. De nombreuses voix dénoncent une atteinte à l'identité des départements, attachés à leurs numéros.

Un décret paru aujourd’hui au Journal Officiel annonce la refonte de la numérotation des départements. Ce décret prévoit, d’après les annonces qui l’ont précédé, de « remettre de l’ordre dans les numéros de départements ». Il s’agit notamment d’inclure dans la numérotation les deux départements corses, les DROM et les départements d’Île-de-France, ainsi que la métropole de Lyon ayant désormais les pleines compétences d’un département. Les numéros iront donc de 01 (Ain) à 102 (Yvelines).

Parmi les organismes concernés par cette réforme, l’Insee (qui attribue un « numéro Insee » à chaque entité administrative) et naturellement La Poste qui doit modifier la plupart des codes postaux. Le décret sera entièrement applicable à partir du 01/04/2020.

Les numéros 01 (Ain) à 12 (Aveyron) restent inchangés, le 13 correspondant désormais au Territoire de Belfort.

Plusieurs associations d’élus ont dénoncé un « grand chambardement » (Maires de France) et une « atteinte à l’identité de nos départements, [car] les habitants sont attachés à leurs numéros » (Assemblée des départements de France). Un élu de Seine-Saint-Denis expliquait ainsi dans Libération : certains habitants de notre département ne l’appellent que par son numéro. … comment leur expliquer que le 93, désormais, c’est le Tarn » ? Le même article explique que beaucoup de collectivités ont misé sur les numéros pour leur communication, comme les Pyrénées-Atlantiques avec le 64 (qui correspond désormais à la Meuse). 

Outre-mer, alors que cette réforme était censée insister sur l’intégration des collectivités ultramarines à la République, des voix se font aussi entendre. Sur Martinique La Première, on peut écouter un témoignage d’un habitant qui s’interroge : « nous étions attachés à notre numéro 972… Franchement, quel sens ça a de se retrouvé coincés entre le Val de Marne et la Mayenne ? »

Il se trouve pourtant des voix pour défendre cette réforme. Parmi ses défenseurs, Jacques Poisson, professeur d’hydrologie fluviale à l’université de Strasbourg, explique : « en termes de bassins fluviaux, c’est plus cohérent. Le Val de Marne est rapproché par son numéro de la Marne et de la Haute-Marne. Et tous les départements avec le mot « Seine » sont regroupés, comme c’est déjà le cas avec les départements de la Loire ou de la Garonne. »

Pour compléter : https://geoconfluences.ens-lyon.fr/programmes/outils/sources-internet-geographie