Prix du livre pour Les Nuits de Beyrouth : les commentaires des lycéens et des étudiants
Le Prix du Livre de Géographie des Lycéens et Étudiants
Créé en 2020 et décerné pour la première fois en 2021, ce prix a pour objectif de faire aimer la géographie à des lycéens (lycée général, technique et professionnel) et des étudiants (CPGE, université, BTS), de leur faire découvrir et lire des ouvrages montrant la diversité des écrits géographiques, des terrains et thèmes de recherches, des formes littéraires et scientifiques associées. Il se déroule sur une année scolaire, avec une remise du Prix lors du Festival International de Géographie de Saint-Dié des Vosges.
Le Prix du livre de géographie des lycéens et étudiants 2025 a été décerné à Nuits de Beyrouth. Géographie de la fête dans une ville post-conflit, de Marie Bonte (ENS Éditions). Étaient également en sélection : Rémi Barbier et Sara Fernandez (dir), Idées reçues sur l’eau et sa gestion, Le Cavalier bleu ; Marc Brosseau, Tableau de la géographie littéraire, Puppa ; François-Michel Le Tourneau, Chercheurs d’or, CNRS éditions ; Sylvain Genevois, Matthieu Noucher et Xemartin Laborde, Le blanc des cartes, Autrement.
Les lycéens et étudiants qui ont voté pour Nuits de Beyrouth invoquent plusieurs raisons dans leurs textes. D’abord le fait que cet ouvrage traite de la nuit, temporalité jusqu’alors peu croisée et étudiée en géographie (élèves de l’atelier Sciences-Po de Cherbourg-en-Cotentin). « Par le biais de ses analyses de la vie nocturne (qui est loin de se limiter à des pratiques de simple divertissement), l’autrice donne à voir et à comprendre les clivages de l’organisation spatiale de Beyrouth et ses recompositions, les tensions et contradictions de la société urbaine mais aussi sa capacité de résilience, de reconstruction » (HK lycée Condorcet, Paris).
La nuit, mais aussi la fête, qui apparaît comme un objet géographique original et méconnu. « Ce qui est particulièrement intéressant avec l'ouvrage, c'est que la fête constitue un sujet d'étude universellement reconnaissable. Le monde festif permet une compréhension aisée de ce phénomène et permet une plus grande facilité à comprendre les différentes particularités concernant cet espace » (L2, Université Jean-Moulin Lyon 3). « Nous avons pu voir que la fête peut devenir un moyen de s'exprimer, de résister, une stratégie pour continuer à vivre » (BTS tourisme, lycée Bossuet, Lannion).
Par ailleurs, le terrain même de l’étude de Marie Bonte fait écho à une actualité dramatique, ce qui est souvent souligné : « Le sujet résonne avec l’actualité. Même si l’ouvrage traite de la reconstruction de la capitale libanaise après la guerre civile (1975-1990), il est difficile de ne pas songer au conflit actuel » (première, lycée René-Descartes, Cournon d’Auvergne).
Le travail de terrain très poussé mené par Marie Bonte est aussi salué : « Ce qui rend cet ouvrage particulièrement enrichissant, c'est la manière dont Marie Bonte s'appuie sur ses expériences de terrain pour dépeindre des mécanismes plus larges, mêlant géographie, sociologie et géopolitique » (HK lycée Montesquieu, Le Mans). Les « nombreux témoignages, photos et schémas explicatifs » rendent la lecture particulièrement fluide et compréhensive (HK, lycée Bertran-de-Born, Périgueux). « Dans Nuits de Beyrouth, Marie Bonte utilise une démarche immersive et scientifique pour analyser la vie nocturne beyrouthine. Elle combine l'observation participante en travaillant comme serveuse en prenant part aux soirées. Ces entretiens sont menés auprès de différents acteurs (noctambules, barmen, patrons) » (première, lycée Marcel-Gambier, Lisieux).
En plus de leurs textes, que le comité a eu un immense plaisir à lire, de nombreux lycéens et étudiants ont réalisé des vidéos, podcasts, couvertures pour l’ouvrage et affiches. En voici deux exemples.
Édition spéciale Prix du Livre de géographie des lycéens et étudiants, première lycée Saint-Jude, Armentières. |
Dessin réalisé par un ou une étudiant(e) de l’Université de Nanterre. |
Au final, la lecture de Nuits de Beyrouth a permis aux lycéens et étudiants de découvrir ce que c’est que de faire de la géographie, d’être géographe. Deux élèves du lycée Woillez de Montreuil-sur-Mer représentent cet aspect sous la forme d’une bande dessinée dont est seulement présenté un extrait ici :
Merci infiniment aux collègues qui participent au Prix, qui prennent plaisir à lire de la géographie avec leurs élèves et étudiants ; ces derniers méritent également remerciements et félicitations : pour leur implication dans les lectures, leurs textes pertinents et leurs réalisations remarquables.
Encore un grand merci aux partenaires et soutiens du Prix : le Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges, l’Inspection générale d’histoire et de géographie, la DGESCO, l’Association des professeurs de géographie en classes préparatoires aux grandes écoles (AP-Géo), l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG), les Clionautes, l’Association de développement du festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges (ADFIG), le Comité national français de géographie (CNFG), Géoconfluences, Géographies en mouvement, la Géothèque, les Cafés géographiques, l’Association fédérative nationale des étudiant.e.s en géographie, aménagement, urbanisme et environnement (AFNEG), l’Association des professeurs de géographie du tourisme (APROGET), la Ville de Metz et le Crédit mutuel enseignant de Metz.
Un texte plus long, citant plus d’extraits des votes mais aussi des votes sur les autres ouvrages en sélection sera publié sur le site du Prix du Livre de Géographie des Lycéens et Étudiants : https://prixdulivredegeographie.blogspot.com
Les inscriptions pour le Prix du Livre de Géographie 2026 seront ouvertes le 31 d’août !
Pour le jury,
Maie GÉRARDOT
Porte-parole du Prix du livre de géographie des lycéens et étudiants, agrégée de géographie, docteure en géographie et aménagement, professeure en CPGE - lycée Georges-de-la-Tour, Metz.