Istanbul, aménagement urbain et contestations : des analyses de géographes
Des géographes français, spécialistes de la Turquie, réfléchissent sur les événements du printemps 2013 à Istanbul à travers des articles récents :
- Jean-François Pérouse
- « Hyperistanbul. Les grands projets d’aménagement urbain en Turquie », La vie des idées, 24 septembre 2013
Extrait : « Cette fureur de grands travaux qui semble avoir embrasé la métropole turque s’alimente à des dynamiques très diverses — internes au pays, internationales, idéologiques, spéculatives... et participe d’une volonté de rattrapage, de normalisation et de prestige. Ces grands travaux qui reposent sur des formes de travail très précaires et risquées et sur une externalisation obstinée des coûts environnementaux peuvent être aussi considérés comme des cache-misère destinés à faire tourner une économie dont un des moteurs est depuis longtemps le secteur du BTP. Ils ont aussi pour fonction de réactiver les communautés imaginaires (celle des croyants, celle des membres de la nation, celle de la turcité) et d’inclure symboliquement les exclus du « miracle turc »
http://www.laviedesidees.fr/Hyperistanbul.html
- « Le parc Gezi : dessous d’une transformation très politique », Métropolitiques, 24 juin 2013.
http://www.metropolitiques.eu/Le-parc-Gezi-dessous-d-une.html
- Benoit Montabone, « Droit à la ville et contestation de l’ordre moral urbain en Turquie », EchoGéo, Sur le Vif, mis en ligne le 10 octobre 2013. Carte et photos
Extraits : « ces manifestations sont l’expression d’un droit à la ville, dans le sens de Lefebvre, car elles sont à la fois un cri – manifestation contre l’ordre moral urbain – et une exigence – construire la ville pour tous. (Lefebvre, 1968 ; Harvey, 2011).»
« Les manifestants en Turquie ont cherché par tous les moyens à occuper l’espace public, à se l’approprier pour revendiquer leur droit à l’occuper. Occuper l’espace physique en premier lieu, en campant sur le place Taksim, en manifestant dans les rues, en discutant sur des marches ; mais également occuper l’espace visuel (drapeaux, lumières) et l’espace sonore (concert de casseroles), les trois principaux éléments constitutifs de l’espace public perçu. Boire un verre d’alcool dans la rue à la nuit tombée en chantant avec ses amis est ainsi devenu une marque de défiance au pouvoir et un acte fort de résistance par l’appropriation totale de l’espace public. »
http://echogeo.revues.org/13567
- Yoann Morvan
- "Istanbul, entre évictions forcées et réappropriations citoyennes", Etudes foncières, juillet-août 2013 http://www.academia.edu/4220092/Istanbul_entre_evictions_forcees_et_reappropriations_citoyennes
- Istanbul, un désir d’événementialité... Urbanisme,n° 389, juillet-août 2013 http://www.urbanisme.fr/issue/report.php?code=389&code_menu=EDITO
Pour rappel,
une précédente veille de Géoconfluences sur ce sujet, le 5 juin 2013, https://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/istanbul