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Espaces productifs en Chine : des témoignages d’ouvriers dans une exposition en ligne

Publié le 03/09/2024
Le site "Expériences ouvrières. Vies, corps et luttes", issu d’un projet de recherche, met en ligne de nombreuses ressources utiles autant en histoire qu’en géographie, notamment sur les conditions de vie (travail, logement, mobilité) des ouvriers travaillant dans ce qui reste encore largement l’atelier du monde globalisé

Outre la Chine pré-covid (2019), cette exposition en ligne permet d’étudier les deux cas du Japon de la Haute croissance et de la France et de la Belgique des trente glorieuses, avec là encore de nombreux documents. Il s’organise selon cinq axes : récits | vies | corps | luttes | lieux

Les nombreux témoignages traduits en français peuvent permettre d’illustrer de façon concrète et incarnée le sort des humains dans les chapitres consacrés à la Chine et aux espaces productifs, des questions risquant parfois l’écueil du surplomb par manque de documents de première main. Cela peut aider à faire comprendre aux élèves comment les processus de production se traduisent concrètement dans les vies, et jusque dans les corps, des humains concernés.

Exemple des témoignages de Daxiong, ouvrier textile dans le Zhejiang
« Aujourd’hui j’emmène tout le monde voir notre petit nid de 7m², venez. Normalement c’est un peu le bazar, il n’y a pas trop de rangement, donc c’est un peu le désordre. La largeur ne fait pas tout à fait 2 mètres; elle fait la longueur du lit. La longueur fait en gros 3 mètres. C’est à peu près de 7 m². L’intérieur est très simple et nu. Il n’y a rien d’autre qu’un lit, une table de nuit… Au départ je pensais acheter un meuble pour les vêtements, mais l’espace restant est trop petit, donc j’ai fabriqué cette patère moi-même. »

Source : « La vie quotidienne d’un travailleur de la confection à Huzhou (2019) », site Expériences ouvrières. Vies, corps et luttes

« Parmi vous qui regardez ces vidéos, y a-t-il des ouvriers qui se sont déjà blessés avec une machine à coudre ? […] Si l’aiguille tape à cet endroit [le bout de l’ongle], ou au milieu ici [le milieu de l’ongle], généralement l’aiguille va casser, parce que là-dedans il y a de l’os. Si l’aiguille casse, on trouvera immédiatement l’entièreté de cette aiguille cassée. Si ce n’est pas le cas et qu’elle reste dans le doigt, il y a besoin d’aller à l’hôpital pour opérer. »

Source : « La vie quotidienne d’un travailleur de la confection à Huzhou (2019) », site Expériences ouvrières. Vies, corps et luttes