Une géographie électorale du Gabon
Publié le 13/09/2016
Depuis les élections du 27 août dernier, le Gabon traverse une nouvelle crise politique.
La très courte avance de l'actuel président Ali Bongo sur son adversaire Jean Ping peut laisser supposer une manipulation des résultats.
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Les cartes électorales publiées par Christian Bouquet (université Bordeaux Montaigne) et Valérie Alfaurt (Sciences Po Bordeaux) montrent sans surprise une très nette surreprésentation du vote Ali Bongo dans l'intérieur du pays, notamment dans son fief électoral, le Haut-Ogooué. À l'inverse, les provinces du littoral ont majoritairement voté pour son opposant. C'est surtout le taux de participation qui varie, dépassant 90 % dans le Haut-Ogooué, mais inférieur à la moitié dans les provinces littorales.
- Les trois cartes et leur notice explicative sur la page du LAM (laboratoire Les Afriques dans le Monde) de l'université de Bordeaux, septembre 2016.
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Ces cartes sont reprises dans The Conversation, accompagnées d'un article du même auteur, dans lequel il explique la piètre gestion de la crise électorale par un pouvoir politique habitué à tricher : « le pouvoir gabonais ne pouvait pas ignorer qu’il n’est désormais plus possible de tricher sur les chiffres depuis que chaque électeur détenteur d’un smartphone est devenu une commission électorale et une Cour constitutionnelle à lui tout seul. »
- Christian Bouquet, « Cartographie électorale du Gabon : en attendant les vrais résultats… », The Conversation, 12 septembre 2016.
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Le président réélu peine également à convaincre en France. Evoquant les réactions des partis politiques français, la rédaction de Jeune Afrique souligne que le seul twitt de soutien à Ali Bongo provenait de Jean-Marie Le Pen, aussitôt déjugé par le reste de son parti.
- « Gabon : les partis politiques français divisés », Jeune Afrique, 12 septembre 2016.
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Un autre article du même journal profite de la crise électorale pour analyser avec davantage de recul les déboires de la démocratie dans certain pays d'Afrique : « [Cette crise] incarne hélas l’évolution d’une Afrique qui peine à s’arrimer au XXIe siècle, faute d’avoir su se débarrasser des mauvaises habitudes héritées du précédent. Bien loin des promesses nigériane, burkinabè ou béninoise. »
- Marwane Ben Yahmed, « Le Gabon pour les nuls », Jeune Afrique, 12 septembre 2016.
Pour approfondir la question
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On se réfèrera à l'article de Lévi Martial Midepani qui analyse le système électoral gabonais pour montrer que le fonctionnement électoral n'est pas incompatible avec l'accaparement du pouvoir par une oligarchie.
- Lévi Martial Midepani , « Pratiques électorales et reproduction oligarchique au Gabon. Analyses à partir des élections législatives de 2006 », Politique africaine 3/2009 (N° 115) , p. 47-65.