Un dossier sur le Royaume-Uni et la gouvernance européenne (DNL)
la Clé Anglaise, l'équivalent de Géoconfluences pour l'enseignement de l'anglais, a organisé le 10 février 2017 une matinée de conférences sur la thématique « Gouvernance européenne », au programme en Discipline Non Linguistique (DNL). Celle-ci a donné naissance à un dossier spécial consacré à la géopolitique européenne dans le contexte du Brexit. >>> Accéder au dossier : Le Royaume-Uni et la gouvernance européenne (DNL) <<< En voici le sommaire : |
L’Union européenne au risque de ses contradictions. La question du déficit démocratique.
Willy Beauvallet-Haddad, Maitre de conférences en science politique à l'Université Lumière Lyon 2
La construction européenne est depuis ses origines confrontée à des formes de résistance plus ou moins structurantes, selon les périodes, de son propre développement. Le Brexit en est l’exemple le plus récent et, sans doute, l’un des plus importants. Ces phénomènes ont des sous-bassement multiples et complexes qu’il est bien entendu difficile d’appréhender de manière globale ou systémique. L’une des critiques de l’Union européenne sur laquelle nous souhaiterions nous arrêter ici concerne les modalités de sa régulation politique et démocratique, elle-même à l’origine d’une défiance récurrente incarnée par tout un ensemble de courants eurosceptiques ou eurocritiques, de droite comme de gauche, dont l’audience va croissante depuis les années 1990.
Où est la crise en Europe ?
Louis Navé et Antoine Ullestad, doctorants en droit public à l'Université de Strasbourg
Les temps sont durs pour l’Union européenne qui a été, et continue d’être, secouée par les crises économiques et financières, migratoires, sanitaires et sécuritaires pour ne citer que les plus récentes et les plus perceptibles. La dernière en date est peut-être celle qui menace le plus l’édifice européen : une crise d’appartenance, sur fond de défiance populaire. La question de la démocratie européenne revient au-devant de la scène marquée par le Brexit, symbole à lui tout seul de la crise des Etats dans l’Union européenne. Cette crise de la démocratie interroge le système politique et juridique de l’Union, son mode de gouvernance et la manière dont cohabitent les sphères de décision nationales et européennes.
L’État nation britannique face au projet de construction européenne : le partenaire difficile ?
Emma Bell, Professeure des universités en civilisation britannique à l’université de Savoie à Chambéry
On affirme souvent que le Royaume-Uni a toujours été un « partenaire difficile » lorsqu’il s’agissait de construire un projet politique européen (George 1998). Si les Britanniques ont joué un rôle très important dans la construction d’un projet économique commun, en soutenant notamment l’Acte unique européen, ils ont toujours refusé l’idée d’une Europe fédérale ou d’une « union plus étroite ». Afin d’expliquer cette position, nous nous pencherons d’abord sur le rôle qu’ont joué les Britanniques dans la construction d’un projet économique commun, en démontrant que, malgré leur réticence initiale, ils ont largement contribué à façonner ce projet, laissant derrière eux ce que Pauline Schnapper qualifie d’« empreinte idéologique forte » (Schnapper 2014 : 99-103). Ensuite, nous examinerons la question épineuse de la souveraineté britannique dans son contexte historique et actuel afin de mieux comprendre le refus du projet politique européen.
Toujours sur la Clé des Langues, retrouvez également un dossier intitulé « Comprendre le Brexit » et une question d'actualité de 2016.
Pour compléter
- "Brexit" : cartes, infographies, analyses sur le vote du 23 juin, Géoconfluences, brève de juillet 2017
- Un observatoire du Brexit sur Hypothèses : https://brexit.hypotheses.org/