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Développement (économique)

Publié le 02/07/2024
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Le concept de développement désigne l’ensemble des transformations techniques, sociales, territoriales, démographiques et culturelles accompagnant la croissance de la production. Il traduit l’aspect structurel et qualitatif de la croissance et peut être associé à l’idée de progrès économique et social.

Après avoir privilégié la seule croissance de la production de richesses par des indicateurs comme le PIB, le concept de développement s'est élargi pour inclure différentes dimensions constitutives du bien-être, voire du bonheur : l'état global de santé des populations, les niveaux d'instruction, d'une manière générale, les conditions de vie.

La réflexion sur les indicateurs pertinents pour mesurer le développement prend de plus en plus en compte la dimension du bien-être (et/ou du bonheur) et il y a profusion d'indicateurs économiques, sociaux et environnementaux qui tentent de l'évaluer, le mesurer.

(ST), 2006.


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Pour aller plus loin

Note au lecteur : les informations contenues ci-dessous n'ont pas été mises à jour depuis 2006.

Développement en Afrique

Le développement économique et social a partie étroitement liée avec la pacification et l'atténuation des conflits, en Afrique ou ailleurs dans le monde. Parmi les 10 pays en bas de tableau de l'IDH en 2004, neuf ont connu un conflit violent depuis les années 1990.

Le développement peut être mû par des mécanismes endogènes. Mais, dans le cas des pays d'Afrique subsaharienne les plus démunis, divers mécanismes d'aide internationale paraissent indispensables.

L'Onu avait défini en 2000, des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)* visant à réduire l'extrême pauvreté d'ici à 2015. De nombreux États africains sont concernés. Les fonds nécessaires à leur mise en œuvre doivent être rassemblés pour 2010, l'Aide publique au développement (APD) devrait alors atteindre 130 milliards d'USD (contre 80 en 2004), soit 50 milliards supplémentaires, dont la moitié destinéeà l'Afrique. Mais, selon les derniers engagements pris par les pays développés du G8, il n'est pas précisé si les mesures d'annulation de la dette feront partie de ces montants.

Des mécanismes de taxation redistributive ont également été proposés. Par exemple, le Trésor britannique espère lever 4 milliards d'USD d'ici à 2015 par le biais d'un système de "Facilité financière internationale". Les Français, suivis par les Chiliens et les Britanniques, ont proposé une taxe sur les billets d'avion qui devrait être effective en France pour la mi-2006.

Mais l'aide au développement ne se résume pas aux différentes formes d'aide publique. Les règles des échanges mondiaux définies dans le cadre de l'OMC, ou dans des cadres bilatéraux, peuvent inciter ou, au contraire, freiner, le développement économique des pays les plus pauvres. Les financements privés, par le biais de fondations d'entreprise par exemple, jouent aussi leur rôle (par exemple, la fondation Bill et Melinda Gates, dotée de 30 milliards de dollars, investit beaucoup dans le domaine de la santé et de la lutte contre le sida). Le bilan global est donc délicat à faire.

À moins de 10 ans de l'échéance de 2015, les OMD des pays d'Afrique subsaharienne paraissent souvent loin d'être acquis : 42 des 47 pays concernés ne pourront pas atteindre la moitié d'entre eux et 12 pays ne devraient en atteindre aucun. Au demeurant, la définition de ces objectifs a mobilisé la coopération internationale contre la pauvreté en la dotant d'un contrat collectif et d'un calendrier, premier exemple d'une planification de développement à l'échelle mondiale. La gestion de l'aide a été recentrée sur la recherche de résultats plutôt que sur le suivi des moyens mis en œuvre. Des cercles vertueux d'un développement durable en Afrique pourraient en être favorisés.

La réflexion sur les conditions du développement en Afrique passe aussi par l'examen du couple développement x gouvernance. Comment fonctionne leur corrélation ? Une bonne gouvernance est-elle la condition d'un développement vertueux ou l'inverse ?

La Banque mondiale, dans son dernier rapport sur la "gouvernance mondiale" (2005), a passé en revue 209 pays en fonction de 352 critères provenant de la Banque mondiale elle-même mais aussi de la fondation Freedom House ou du cabinet d'audit PriceWaterhouseCoopers. Son constat est le suivant : l'amélioration des conditions de vie est le résultat d'une meilleure gouvernance et non l'inverse. C'est donc la démocratie qui prime, pas l'économie, du moins pour une majorité de pays car il peut y avoir des exceptions (la Chine ou les pétro-monarchies du Golfe, par exemple, dont les caractéristiques sont à bien des égards particulières). D'une manière générale, une bonne gouvernance, à savoir une redistribution équitable des richesses et des ressources, des transferts raisonnés en faveur de l'éducation, de la santé, débouche sur des conditions de vie meilleures et sur une réduction renforcée de la pauvreté. Les effets sont rapidement efficaces : l'amélioration des droits humains, l'efficacité de l'administration et des régulations publiques, la lutte contre la corruption, le respect de règles de droit ont, d'après le rapport de la Banque mondiale, des résultats en moins de 10 ans.

Rédigé en 2006.

Sur le même thème, voir le glossaire Afrique subsaharienne : territoires et conflits

 Développement en Chine

De 1980 à 2005, le taux de croissance annuel moyen du PIB de la RPC a été d'environ 8%. La Chine, par son PIB de 7 430 milliards d'USD (en parité de pouvoir d'achat), est devenue la cinquième économie mondiale en 2004, après les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Et si elle ne pèse encore que 5% dans le PIB mondial, très inférieur au poids de sa population, elle contribue pour 20% à la croissance mondiale (données 2006). Ces chiffres sont à prendre avec précaution et il faut tenir compte de l'importante économie parallèle qui échappe aux statistiques, soit environ 20% d'économie "non-fiscalisée". Certains économistes pensent donc qu'ils sont sous-évalués et que les taux officiels seraient volontairement minorés pour limiter la méfiance et les accusations de surchauffe des partenaires commerciaux de la Chine.

Cette croissance rapide s'explique par un "effet de rattrapage" et elle partage plusieurs points communs avec d'autres "miracles" de la zone Asie-Pacifique (Japon, Corée du Sud, Taiwan, Singapour) : une stratégie de développement industriel volontariste et fondée sur l'ouverture libérale et la conquête des marchés extérieurs, une population travailleuse et économe dont l'épargne finance en partie le développement. Mais la croissance économique chinoise a ses spécificités : c'est avant tout une économie de flux dont l'évolution repose sur une très rapide privatisation et sur la restructuration du secteur étatique.

Un tel rythme de croissance, concernant une population aussi importante, n'est pas sans conséquences : pression sur les ressources (énergie, matières premières) tant à l'échelle régionale que mondiale, dégâts environnementaux, risques de surchauffe, risques d'amplification des disparités. Les goulets d'étranglement traditionnels de l'économie chinoise s'aggravent ainsi qu'en attestent les pénuries énergétiques (fréquentes coupures d'électricité), les engorgements des infrastructures de transport. En l'absence de correctifs adaptés, les tensions induites pourraient provoquer un ralentissement de la croissance chinoise à plus ou moins court terme.

La compétitivité de l'économie chinoise a des composantes contrastées : si elle a un faible coût du travail, elle souffre de facteurs moins favorables en termes de gouvernance, de qualité des infrastructures, de gestion environnementale. Les autorités chinoises mettent, depuis 2003, officiellement du moins, l'accent sur la "qualité de la croissance" et les "respect des grands équilibres", dans les campagnes par exemple. Parallèlement, des efforts importants sont réalisés pour compenser le retard chinois en Recherche & développement : le développement scientifique et technologique est prioritaire dans le cadre du XIe plan quinquennal (2006-2010). La Chine recrute ses meilleurs chercheurs au même niveau de rémunération qu'aux États-Unis et bénéficie du retour d'une diaspora de scientifiques formés dans les laboratoires occidentaux, principalement anglo-saxons ("reverse brain drain"). En 2003, la Chine occupait le cinquième rang mondial pour la production scientifique derrière les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et l'Allemagne avec 5,1% des publications internationales. Et elle cherche à s'affranchir de sa dépendance à l'égard des brevets étrangers en concevant de nouveaux produits, avec de nouveaux standards, basés sur des brevets chinois.

Rédigé en 2006.

Sur le même thème, voir le glossaire La Chine entre espaces domestiques et espace mondial


Développement en Russie

La croissance du PIB russe est soutenue : selon le FMI, elle devrait atteindre 6% du PIB en 2004 (7,3% en 2003 et 4,7% en 2002). De 1998 à 2003, le PIB a augmenté en Russie de 25%, les investissements de 35% et la production agricole de 20%. Cette croissance est largement tirée par l'effet des recettes d'exportation, résultat du renchérissement des prix des hydrocarbures et de l'ensemble des matières premières sur les marchés mondiaux. Les secteurs pétrolier et gazier contribuent à environ 12% du PIB et 1/5e de la croissance serait exclusivement due à la hausse des cours du pétrole (données 2003). Cette rente a également permis de ramener la dette publique à 33% du PIB (contre plus de 98% en 1998). Notons aussi qu'une part non négligeable de l'économie russe relève du secteur informel, échappant donc tout à la fois aux statistiques et à l'impôt.

Mais la croissance n'est pas le développement. La dynamique d'un réel développement de la Russie n'est pas encore enclenchée. Si l'on se reporte à l'indicateur de développement humain (IDH), qui donne une mesure plus globale du niveau de bien-être, le recul de la Russie est notable : elle occupait le 34e rang en 1991, mais le 71e en 1997, se situant alors derrière la Belarus, pour revenir au 57e en 2003 (0,795).
L'économie russe n'a pas encore acquis une dynamique propre combinant production et consommation domestiques. L'exploitation de la rente énergétique place l'État dans une situation de dépendance et de vulnérabilité aux variations des cours des matières premières, d'autant plus que les recettes fiscales tirées de la vente de ces ressources alimentent en grande partie le budget fédéral. Drainant l'essentiel des investissements (75%), le secteur énergétique tend à brider le développement des autres secteurs d'activité (ce que les économistes appellent le "syndrome hollandais"). L'économie domestique n'est, de ce fait, pas en mesure de répondre à la demande intérieure, en particulier en matière de biens de consommation courante, ce qui favorise les importations.

Rédigé en 2005.

Sur le même thème, voir le glossaire Russie : des territoires en recompositions

 

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