Dragons asiatiques
Les quatre dragons asiatiques sont la Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong Kong, quatre États ou territoires ayant connu un développement économique et social rapide à la charnière des années 1970. L’expression s’est peu à peu imposée, en lieu et place de latecomers (les retardataires), initialement employée par les économistes. Le terme de « quatre tigres » fut aussi employé, sans grand succès. Ces quatre pays ont connu une forte croissance industrielle , en suivant le modèle économique développé par le Japon (pays parfois nommé dans les années 1950–60 « grand dragon », du fait de sa croissance économique pendant le « miracle économique ») auquel ils font concurrence dans les activités industrielles (automobile, électronique grand public) depuis les années1980.
Les quatre dragons sont considérés comme des pays développés à part entière et non plus comme des pays émergents. Leurs indices de développement humain (IDH) sont parmi les plus élevés au monde.
Cette métaphore animalière a connu un grand succès chez les géographes, économistes et politistes puisqu’on a très souvent parlé dans les années 1990 de « petits dragons », de « bébés dragons » ou encore de « bébés tigres » pour qualifier l’émergence de la Malaisie, de l’Indonésie, des Philippines et de la Thaïlande. Le terme de NPIA (nouveaux pays industrialisés d’Asie) désignait quant à lui l’ensemble de ces pays. La métaphore animalière s’imposa également sur d’autres continents : dans les années 2000, on a pu traiter de jaguars latino-américains le Brésil, le Chili ou l’Argentine, et de lions africains des pays comme le Ghana, ou l’Éthiopie. Tous ces termes recoupent tous le même phénomène : celui de l’émergence d’un certain nombre de pays dits du Sud (voir Bouron et al., 2022).
(MCD) février 2016, dernière modification (SB et CB) janvier 2025.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Jean-Benoît Bouron, Laurent Carroué et Hélène Mathian, « Représenter et découper le monde : dépasser la limite Nord-Sud pour penser les inégalités de richesse et le développement », Géoconfluences, décembre 2022.