Langue véhiculaire, lingua franca, sabir, pidgin...
Une langue véhiculaire est une langue qui permet les échanges entre des groupes parlant des langues différentes. C'est le contraire d'une langue vernaculaire parlée à l'intérieur d'un seul groupe. La majorité des humains parle quotidiennement ou régulièrement une langue vernaculaire (dans la famille, dans la tribu, dans le village...) et une langue véhiculaire (dans la rue, au travail, à l'école...). Le cas est courant notamment dans les États composés de plusieurs groupes ethnico-linguistiques, la langue véhiculaire étant alors soit celle du groupe dominant (le mandarin en Chine), soit celle de l'ancien État colonial (l'anglais en Inde, le français en Côte d’Ivoire...). Alors qu'il existe plusieurs milliers de langues et dialectes dans le monde, environ 150 seulement sont une langue officielle reconnue par un État (une tentative de recensement dans Wikipédia en dénombre 141).
Outre les raisons politiques et administratives qui contraignent des groupes sociaux parlant des langues différentes à communiquer entre eux, les langues véhiculaires jouent, et ont joué dans le passé, un grand rôle dans les échanges commerciaux. On pense aujourd'hui à l'anglais, mais des langues ont pu naître et exister uniquement par les échanges commerciaux. C'est le cas de la lingua franca ou sabir, un mélange de langues parlé jusqu’au XIXe siècle par les marins, galériens, marchands, etc., du bassin méditerranéen. Par antonomase, ces deux mots désignent aussi toute langue véhiculaire utilisée dans les échanges commerciaux ou dans les milieux cosmopolites (une lingua franca, un sabir). Certaines de ces langues, et c'est le cas de la lingua franca, peuvent être un pidgin : une langue dont la structure est simplifiée et le vocabulaire réduit pour faciliter les échanges et la compréhension par des locuteurs non natifs.
(JBB) mai 2020, dernière modification (SB et CB) janvier 2023.