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Urbicide

Publié le 21/03/2022
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Le concept d’urbicide, forgé par l’ancien maire de Belgrade Bogdan Bogdanovic sur le modèle de « génocide », désigne le « meurtre rituel des villes » (Tratnjek, 2008). L’urbicide fait référence aux « violences qui visent la destruction d'une ville non en tant qu'objectif stratégique, mais en tant qu'objectif identitaire » (Tratnjek, 2008). C'est le multiculturalisme et l'entente entre des communautés différentes, propre à certaines villes, qui excite la haine des destructeurs « comme si la ville était l'ennemi parce qu'elle permettait la cohabitation de populations différentes et valorisait le cosmopolitisme » (Chaslin, 1997, cité par Tratnjek, 2008).

Le concept a été réactivé, y compris dans la presse, lors de la flambée de violence provoquée par l'essor de Daech (Organisation de l'État Islamique) au Moyen-Orient et par la répression du régime de Bachar El-Assad en Syrie. C'est notamment le titre d'un éditorial de Marc Semo et Jean-Pierre Perrin dans Libération, daté du 10 mars 2016, dont le contenu est cependant assez éloigné de son titre. La frénésie destructrice touchant le patrimoine culturel et cultuel de certaines villes contrôlées par Daech, comme Mossoul en Irak, peut être qualifiée d'urbicide (Ingiusto, 2017), de même que la destruction de pans entiers de la ville kurde de Diyarbakir par les autorités turques (Gosse, 2018), ou le bombardement massif de Marioupol lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.

(JBB), avril 2017. Dernières modifications : mars 2021, mars 2022.


Sources
Pour compléter
  • François Chaslin, Une haine monumentale. Essai sur la destruction des villes en ex-Yougoslavie, Éditions Descartes & Cie, 1997. 
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