Crus et classements (viticulture)
Les crus et autres classements renvoient à des vins datés et spatialisés. Les Romains utilisaient déjà des amphores portant l’année et l’origine des vins de qualité. Par extension, dans certaines régions, les crus correspondent à des vignobles ou à des propriétés de grande qualité qui sont classés ou reconnus par le législateur : les crus bourgeois du Médoc par exemple.
Dans le bordelais, il s'agit d'une particularité foncièrement régionale. Les crus proviennent des classements de 1855, pour le Médoc et le Sauternais, puis de ceux des Graves ou du Saint-Émilionnais. Le classement de 1855, créé pour l’Exposition universelle, repose par exemple sur cinq "premiers crus classés", puis sur toute une kyrielle de seconds, troisièmes, quatrièmes et cinquièmes crus. Le Médoc comporte son propre classement composé d’une hiérarchie de "crus bourgeois".
Ces classements font l’objet d’âpres luttes d’influence, tant les enjeux financiers sont importants. Ainsi, par l’arrêt du 27 février 2007, la Cour administrative d’appel de Bordeaux vient de prononcer l’annulation de l’arrêté du 17 juin 2003 homologuant le précédent classement. Celui des Grands Crus de Saint-Emilion vient de connaître le même sort fin mars 2007. Mais globalement, ils sont d’une rare stabilité : celui de 1855 ne fut modifié qu’une unique fois, avec l’intégration, en 1973, de Mouton Rothschild (Pauillac) comme Premier cru. Seul le classement de Saint-Émilion comprend une clause qui l’oblige à être révisé tous les dix ans. Il a été créé en 1954 et révisé en 1969, 1986, 1996 enfin 2006.
Ces classements sont doublés par un second type de hiérarchie pour se conformer à la réglementation nationale. Il s’agit des Appellations d’Origine Contrôlée (AOC) qui deviennent ici un système parallèle aux subtilités bordelaises.
(ST)
Voir aussi
- Classement du Médoc : www.crus-bourgeois.com
- Au sujet du classement de 1855 : Philippe Roudié, Vignobles et vignerons du Bordelais : 1850-1980, PUB, CERVIN, 436 p., 1988