GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, 1947–1995)
Le GATT est cadre juridique et financier mis en place à l'échelle internationale au sortir de la Seconde Guerre mondiale sous l’impulsion des États-Unis (1947), et qui a existé jusqu’à la création de l’OMC en 1995. Les initiales GATT signifient General agreement on tariffs and trade, en français « Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce ». L'institution veillant à la mise en œuvre de l'accord siégeait à Genève.
Le GATT faisait partie, avec un ensemble d'institutions et de mesures économiques, du système de Bretton Woods, du nom d’une localité du New Hampshire, petite station touristique où furent signés en 1944 les accords visant à mettre en place un nouvel ordre économique mondial, à l’échelle du bloc occidental. Dans le contexte des débuts de la guerre froide, il s’agit pour les États-Unis de promouvoir leur vision géoéconomique, reposant sur le libéralisme et sur le libre-échange, tout en introduisant des mécanismes de régulation, pour tenir compte des terribles conséquences de la crise de 1929 et de la grande dépression qui a suivi.
Un domaine en particulier fait exception aux dispositions libre-échangistes du GATT, l’agriculture, qui reste considérée comme un marché à part, autorisant de ce fait les politiques interventionnistes et protectionnistes (Woessner, 2022, p. 302). Cette dernière disposition a été contestée à partir des années 1980 par les pays du « groupe de Cairns » (du nom d’une ville d’Australie).
Comme pour les négociations de l’OMC depuis, les négociations du GATT sont traditionnellement organisées en grands cycles pluriannuels (rounds en anglais). Le dernier de l’histoire du GATT, le cycle de l’Uruguay, ou Uruguay round (1986–94), entérine le tournant néolibéral et débouche sur une réforme du système, absorbé dans la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le 1er janvier 1995.
(JBB), novembre 2023.
Références citées
- Woessner Raymond (2022) « Le rôle des politiques agricoles face aux changements globaux », in Libourel Éloïse et Gonin Alexis, Agriculture et changements globaux, Atlande.
