Instanciation, instance spatiale

Si l’on considère instance dans le sens d’une catégorie, d’un domaine particulier, le terme d’instance spatiale fut particulièrement employé par les géographes marxistes dans les années 1960–70. Selon eux, les instances sont « les composantes "relativement autonomes" de la totalité sociale, au premier rang desquelles figure l’instance économique. Ces auteurs proposent d’ajouter aux instances économiques, politique, idéologique une "instance spatiale" » (Veschambre, 2006). Les termes de « trame », « strate » et « niveau » ont également été employés dans ce sens par de nombreux auteurs (Brunet, 1995) jusqu’aux années 2000. Depuis lors, l’emploi du terme a peu à peu disparu du langage géographique.

L’instanciation est, dans l’étude de l’espace des sociétés, l’ensemble des processus envisagés pour le passage d’un espace à un autre. Il s’agit d’une programmation sélective à travers laquelle l’individu mobilise les compétences de la maîtrise spatiale (>>> voir capital spatial). Dès lors, l’instance spatiale est la procédure individuelle et singulière d’ouverture instruite à partir de l’éducation sociale et des habitudes individuelles. Elle enclenche l’instanciation et déclenche le projet. Une instance spatiale de mise en relation permet de traverser l’espace.

(MCD) février 2016, dernière modification (SB et CB), juin 2023.

Références citées

• Brunet Roger (1995), Ferras Robert et Théry Hervé (dir.), Les mots de la géographie. Dictionnaire critique. Reclus, La Documentation française (1^re éd. 1992).
• Veschambre Vincent (2006), « Penser l’espace comme dimension de la société. Pour une géographie sociale de plain-pied avec les sciences sociales » in Raymonde Séchet et Vincent Veschambre. Penser et faire la géographie sociale. Contribution à une épistémologie de la géographie sociale [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, p. 211–227.

Pour compléter avec Géoconfluences

• Bernier Xavier, Girault Camille, Ployon Estelle, « Carte à la une : les portes de Lyon Part-Dieu », Géoconfluences, février 2016.