Interspatialité, cospatialité
Par interspatialité, on entend une interaction entre espaces. Les interspatialités peuvent se classer en trois familles : l'interface, l'emboîtement et la cospatialité.
- L'interface est la mise en contact de deux espaces. Par exemple, la frontière interétatique joue le rôle d'interface entre des États. La connexion se fait ici par une limite.
- L'emboîtement se caractérise par l'inclusion d'espaces les uns dans les autres. Le géographe connaît bien les emboîtements d'échelles, avec des allers-retours de l’une à l’autre comme dans le cadre d’une démarche multiscalaire (entre une région et un État, par exemple)
- La cospatialité articule des couches spatiales superposées. La connexion se fait par un commutateur spatial, comme un nœud de communication.
Les deux premiers types d’interspatialité sont les plus couramment étudiés par les géographes. Toutefois, les études sur la cospatialité ont connu un essor important depuis une vingtaine d’années, notamment dans le cadre des études sur l’habiter : une même étendue peut être constituée de plusieurs territoires, en fonction, par exemple, des pratiques qu’en ont des groupes d’acteurs différents. Cette étendue est donc marquée par une coprésence (présence dans un même lieu de groupes différents). L’espace est donc ici conçu comme une réalité non pas uniforme mais « feuilletée », « en couches » selon les mots de Jacques Lévy (2013).
(MCD), février 2016, dernière modification (SB et CB) juin 2023.
Références citées
- Lévy, Jacques (2013), « interspatialité », in Jacques Lévy et Michel Lussault, Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés, Paris, Belin, 2e éd., p. 569—570.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Xavier Bernier, Camille Girault et Estelle Ployon, « Carte à la une : les portes de Lyon Part-Dieu », Géoconfluences, février 2016.