Métapole

Le terme de métapole, proposé par l’urbaniste et architecte François Ascher (1946-2009), serait selon son auteur la forme urbaine qui succède à la métropole. Signifiant littéralement « au-delà de la ville » dans son acception chronologique, la métapole est la conséquence d’un étalement urbain généralisé à l’ensemble des territoires. Selon François Ascher, la métropolisation n’est qu’une étape d’un processus historique plus global qui aboutit à la disparition de la ville telle que nous la connaissons actuellement : alors que la ville classique était monocentrée et caractérisée par une continuité du bâti urbain, les structures urbaines actuelles donnent naissance à un amas urbain polycentrique et discontinu, dont le desakota asiatique ou la città diffusa italienne sont des déclinaisons locales.

La métapole se formerait à partir des métropoles existantes et intégrerait, du fait de l’étalement urbain, et de manière peu structurée, des espaces très divers, déjà urbains ou non. La métapole peut donc être mono ou polynucléaire, plus ou moins agglomérée, polarisée, dense ou étale. Phénomène touchant de très nombreux pays d’Europe, d’Amérique du Nord, mais aussi la Chine, l’Inde… le processus de métapolisation jouerait à des échelles diverses : l’agglomération de Tokyo est une métapole, mais la vallée du Rhône également, du fait d’un étalement urbain quasi continu entre Marseille et Lyon.

La métapole prend donc la forme de vastes aires urbaines de plus en plus peuplées mais aussi de plus en plus distendues, discontinues, hétérogènes et multipolaires.

(ST) mai 2010, dernière modification (SB et CB) janvier 2023.

Sources

• François Ascher. Métapolis ou l’avenir des villes. Bibliothèque. Odile Jacob. 201. (1^re éd. 1995).
• Sénat français, Villes du futur, futur des villes : quel avenir pour les villes du monde ?, rapport d’information du Sénat n° 594 (2010-2011)